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Cela ne fait que cinq minutes que François est parti faire des courses et pourtant Azilis se sent comme en cage.
Elle n'ose bouger d'où elle est assise, alors son regard se contente de raser les murs blanc de sa chambre couverts de posters. Dont un qu'elle reconnait : Les Demoiselles de Rochefort, un film qu'elle n'a pas trop apprécié, peut-être le côté comédie musicale ?
La brune se lève et retire ses chaussures qu'elle met dans le coin derrière la porte qui est resté ouverte. Puis retire sa veste et la pose sur le dossier de la chaise.
Délicatement, la brune pose son regard sur les quelques livres et CD qui habillent son bureau. Elle reconnaît un groupe quelle affectionne particulièrement Coldplay.
Voici un point commun plus joyeux que leurs traumatismes. Et au-dessus, quelques photos de lui et de celui qui semble être son père. Elle l'aperçoit enfant et adolescent.
Mais elle remarque aussi des bouts de pâte à fixe sans rien dessus, probablement des souvenirs qu'il ne veut plus zieuter à chaque fois qu'il vient.
Puis, ses yeux bruns tombent sur un marque page au fond marron. Elle le décale de sous la pile de livres et remarque qu'il s'agit d'une peinture de Caravaggio, un peintre italien que la brune affectionne particulièrement.
Et ses quelques livres sont plutôt des receuils de poésies. Baudelaire prédomine avec ses Fleurs du Mal. Azilis ignorait tout ça et ça l'embête de le découvrir en fouillant dans sa chambre, bien qu'elle n'est en soit rien ouvert de ses placards ou de ses tiroirs.
Alors, elle s'attarde sur les murs et étagères et sa vue s'arrête sur des bracelets à son nom : François Lizzo. Il y en a une bonne dizaine posés, les uns aux côtés des autres.
Aurait-il eu des soucis de santé pour en avoir autant ? Et pourquoi les garder si ça ne lui ramène pas de bons souvenirs ?
Une petite musique la sort de cette observation, elle devine que la machine est finie alors, en personne civilisée, la bretonne se dirige vers le son et trouve plutôt facilement la panière à linge.
Des poignets en plastique mais le reste est en osier, drôle de fabrication. Elle appuie sur le bouton stop et sort tout le linge pour le mettre dans la corbeille et par la suite le poser sur la table.
Faut trouver l'étendoir maintenant.
Elle va sur la terrasse et le trouve. Rapidement, Azilis regarde le ciel qui se montre plutôt gris donc, elle met l'étendoir à l'intérieur et met par la suite le linge dessus.
Durant cet tâche, la brune repense à ces quelques bracelets qui trônent à la gauche de son bureau.
Pourquoi garder ça...
Elle repose le bac à l'endroit où elle a trouver et se redirige vers la chambre de François pour s'allonger au sol.
Azilis se met à surpenser à tout et à rien. Un bruit qui lui donne mal au crâne, un bruit silencieux qui fait beaucoup de dégâts. Elle pose ses mains sur son front et se mord la joue. Ce n'est pas une crise, loin de la mais quelque chose d'autre dont elle ne serait expliquer la raison.
La jeune femme repense à ces cicatrices dans le dos qu'elle a très vite aperçu ce matin quand elle est tombée nez à nez avec la musculature du brun.
Revenir à ça, l'a fait rougir de honte. Son désir de lui sauter aux lèvres, de libérer toute cette passion et cet amour qui la dévore chaque jour et chaque minute, qu'il soit là ou non. Et de balader ses mains sèches sur sa peau qui semble être la témointe muette d'une violence inouïe.
Elle ferme les yeux et tente de calmer tout cela, de les chasser loin d'elle le plus longtemps possible. Azilis doit se tenir à carreaux et ne pas succomber, après tout, c'est un fardeau plutôt qu'autre chose.
De son côté, François rentré chez lui avec quelques achats dans le sac. Il n'a pas été très loin de son domicile, à peine cinq minutes à pieds mais le monde faisait qu'il y était resté pratiquement une heure.
Le brun ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour Azilis. La laisser chez lui, seule, avec ses angoisses n'est pas la chose la plus intelligente qu'il ait fait mais il ne pouvait pas la forcer à l'accompagner.
En bas de son immeuble, sa main répète le même protocole que ce matin. Et cette escalier rejoint le contact de ses pieds. La clé entre en contact dans la serrure et son pied gauche pénètre en premier son appartement avant que le reste de corps le rejoigne.
- Az ?
Pas de réponse. Il hausse des épaules et se met à ranger les courses, puis enlève son gilet qu'il pose sur l'une des chaises entourant la table de la salle à manger-cuisine.
- Merci pour le linge au faite !
François se dirige vers sa chambre et découvre Azilis allongée sur le sol, les yeux ouverts et les mains sur le ventre.
- Tout va bien ?
- Oh, eum, oui ! Elle répond sans trop y mettre de sincérité.
Je te veux toi, François, toi et tes lèvres.
La bretonne secoue sa tête pour chasser cette pensée et se relève pour se confronter au regard du brun.
- Le repas est prêt, allons manger.
- Merci.
Comme ce matin, le repas se passe dans le calme, seul les couverts font musiques avec leurs salives et les levers d'assiette pour saucer leurs huiles.
Malgré tout, le bruit dans le crâne de la bretonne ne se calme pas, une sorte de punition doublé de sadisme à cause de la culpabilité qui la ronge.
- Ça va Az ?
- Oui, oui !
Elle avale une gorgée d'eau et repose le verre un peu bruyamment faisant lever un sourcil à François.
- Tu mens.
- Non... Enfin, je... Ce... Ce matin j'ai entre-aperçu ton dos... Et ..
- Tu te demande d'où ça vient ?
Le souffle coupée, la panique la grignote. Il lit dans ses pensées de plus en plus facilement et ça ne lui plaît pas, la vulnérabilité remonte à la surface et ça l'effraie. Brusquement, elle quitte la table et se dirige dans la chambre du brun, comme si c'était un lieu à part et sécurisant.
Celui-ci ne comprend pas sa réaction. Pourquoi réagit-elle de la sorte ? Cette question lui traverse l'esprit mais ne veut pas la quitter.
A son tour, il se dirige et l'aperçoit allonger sur son lit, les bras croisés sur le buste et le regard perdu sur le plafond de sa chambre. François s'allonge à son tour et dépose sa main sur entre elle et lui, déclenchant un mouvement de recule de la part d'Azilis.
- Qu'est-ce que tu as ?
- Ne m'approche pas, s'il te plaît...
Il repose son bras sur son buste et se mord la joue pour ne pas exprimer sa tristesse.
- Pourquoi tu as tous ces bracelets ? Elle demande après ce blanc.
- Les bracelets ?
- Ceux avec ton nom et ton prénom François, pourquoi tu as tous ces bracelets ?
Il inspire un grand coup comprenant ce à quoi elle fait référence. Il a omis ce détail et comprend son interrogation vis-à-vis de ces cicatrices.
Il est vrai que le brun a retiré toutes les photos avec "sa mère". Les photos de famille ou lui et son père se forçaient à sourire pour faire bonne figure alors que le soir même, à l'abris des regards c'était le retour des hurlements et des casses.
Son père en avait témoigné à sa belle-mère mais elle ne l'avait pas cru et l'avait accusé de mentir. François, quant à lui est tombé dans une personne dépression et anxiété dont il fait au mieux pour s'en sortir.
Ces bracelets, il n'était pas prêt à les jeter, comme un témoignage silencieux de ces nombreux passages à l'hôpital où il a dû apprendre à mentir pour ne pas subir des coups de la part de sa mère. Même si au final, elle lui hurlait à quel point elle en avait honte de lui, ce petit merdeux incapable de tenir debout et de se tenir correctement à table.
- Disons que j'ai fait pas mal de séjour à l'hôpital à cause de ma mère. J'ai eu le bras cassé, des ématomes sur des zones qu'il faut mieux éviter. Sans parler du nez péter à coup de poing et de la mâchoire pratiquement dévié de mon père à cause d'un coup de casserole en pleine poire. Et pour mon dos, ma mère avait comme idée de punition, des coups de couteau assez profond pour me faire endurer sa douleur mais pas assez pour me tuer.
- Une vraie tarée...
- Oh oui mais bizarrement, j'ai réussi à me débarrasser de pas mal de chose qui me ramènent à elle mais pas ça
- Et pourquoi ?
- Je ne sais pas honnêtement. Je suppose que ça m'aide à ne pas oublier d'où je viens ? Juste...
- Oui ?
- Ne prononce jamais mon nom de famille, s'il te plaît...
- Ok.
Le blanc se laisse s'installer après cette courte mais touchante explication. Il avait beau en avoir bavé, il ne l'a détestait pas et ça la touche.
Sa trouille est vis-à-vis des hommes, et lui, vis-à-vis des femmes. Un drôle de mélange qui les renforce tous les deux.
Le temps passe sans qu'aucun mot ne sorte, comme si le temps s'était arrêté. Leurs épaules sont proches mais ne se touchent pas, leurs mains ne s'effleurent aucunement. Comme deux bons amis qui ne partagent pas de sentiments autres que l'amitié et pourtant, l'un en présence de l'autre, leur cœur les lâche et leurs joues leur jouent des tours.
Ils ne peuvent pas se mentir mais ils peuvent retarder l'inévitable autant qu'ils le souhaitent mais tôt ou tard l'un d'entre eux brisera ça quitte à ce que l'autre soit d'abord apeuré puis heureux que cela ce soir enfin exaucé.
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BONJOUR !
comment allez-vous ?
Voici donc un nouveau chapitre, j'espère que cela vous plaît ?
Tout comme l'autre, c'est un chapitre "pont", donc qui ne me plaît pas forcément beaucoup mais, qui malgré tout est là.
Comment ressentez-vous leurs pensées vis-à-vis de l'un et de l'autre ?
Le témoignage rapide de François vis-à-vis de ces bracelets ?
La culpabilité que ressent Azilis ?
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