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Toujours dans ses bras, François se sent enfin apaisé.
S'il le pouvait, il resterait là, près d'elle, dans ses bras et ses gestes rassurants. Elle l'apaise et le comprend, chose inespérée dans ce monde.
Azilis ne lui porte aucun jugement et ne fait qu'écouter et essayer de le rassurer par des mots et des gestes très délicats.
Sa vulnérabilité est au grand jour, auparavant cela l'effrayé de montrer tout ça, de montrer de profonds traumatismes qui remontent à son enfance.
Cette manière de respecter son temps, de ne pas lui poser de questions il apprécie cela. Peu à peu il se desserre de son étreinte et se relève en tendant la main à Azilis pour l'aider à se relever à son tour. Main qu'elle accepte.
Leurs souffles se camouflent en un regard et leurs mains ne se décrochent pas l'une de l'autre. Ils sont attirés l'un par l'autre et ils le savent mais quelque chose les bloque tous les deux.
Ils dorment ensemble, ils se font des étreintes se rassurants dans leurs angoisses et leurs cauchemars.
François la regarde différement. Il n'arrive pas à décrocher son regard du sien, Azilis est la chose la plus précieuse du monde à ses yeux. Dans celui de la brune il ressent une inquiétude vis-à-vis de lui, de la manière dont elle l'a trouvé il y a de cela plusieurs minutes.
Le brun passe sa main libre derrière la tête de la bretonne et la rapproche de lui faisant accélérer les battements de son cœur.
On ... On fait quoi maintenant ? Demande Azilis, se retenant de l'embrasser avec une fougue destructrice.
J'ai besoin de parler, dit François d'une traite.
La bretonne se détache avant de tomber définitivement dans les abîmes de ses sentiments et désigne le canapé d'un coup de tête.
Sans attendre la réponse de François, elle se dirige vers le canapé et s'assied tout à droite. Quant à lui, il se met tout à gauche.
Le brun se penche en avant, les mains croisées tandis que la bretonne se penche en arrière et pose les mains sur son ventre.
Je fais des cauchemars depuis pas mal de temps et ça s'est accru depuis peu.
Il avale sa salive avant de lancer un rapide coup d'œil à l'encontre d'Azilis.
Mais là, c'était une remontada de tout un tas de choses enfouis. Notamment, quand j'ai compris ce que ma mère faisait à mon père et à moi.
La brune ne dit rien mais imagine que c'est quelque chose de très violent. Pour que ça lui amène autant de tremblements et de larmes, ça devait être quelque chose d'assez enfoui.
Comme je te le disais y a quelques temps j'ai un espèce d'automatisme qui se crée quand j'entends un bruit suspect. Ça vient de ça, quand ma mère pétait ses plombs je me réveillais directement au cas où.
Azilis se mise à comprendre certains agissements durant les nuits dernières. Sa manière de se tourner, de fixer un point invisible en face de lui, sur le plafond, etc.
Il a des traumatismes qui sont tellement profonds que ça en ait devenus invivables par moments. Elle veut l'aider mais elle ne sait pas comment.
La brune pose ses coudes sur ses genoux et lui lance un regard plein d'empathie auquel il répond un léger sourire avant de replonger à nouveau ses yeux bruns sur ses mains avec lesquelles il triture la peau de ses poignets.
Je me faisait énormément de mal, dit Azilis.
Elle inspire un bon coup et relève ses manches affichants des scarifications.
Je me suis tellement détestée que mon seule exutoire fut de m'en mettre plein la gueule. Ses mains qui m'ont agressés, je les ai croisés plusieurs fois en bas de mon appartement.
Au bord des larmes, la bretonne inspire et expire doucement en fermant les yeux pour se passer les deux mains sur le visage et les replacer sur ses genoux.
Je ne vais pas bien et pourtant en ta présence je me sens apaisée, j'ai envie de sortir, de découvrir des choses. Mes crises existent encore, elles sont là mais avec toi...
La brune se tait et se gifle intérieurement de s'être autant ouverte. Elle s'est jurée de ne pas dire un mot à propos de certaines de ses scarifications.
J'ai eu peur de te faire du mal avec ce couteau, j'ai revu...
La main de Azilis se pose délicatement sur les siennes croisées lui faisant couper de suite dans sa phrase.
Je le sais, François, tu n'as pas à dire ça.
Tous les deux se regardent sans parvenir à se rapprocher physiquement. La crainte de s'embrasser l'un et l'autre, la crainte que leurs mains à tous les deux veuillent entrer en contact avec certaines zones plus intimes.
Azilis sent quelque chose dans le bas de son ventre à chaque regard que lui lance François, une voix lui hurle de l'embrasser, de balader son regard sur ses bras qui l'encerclent chaque nuit.
Le brun, ressent quelque chose de puissant, le regard qu'ils s'échangent est à la fois fait de compassion et à la fois d'envie de bien plus que ce soit dans les sentiments ou l'attirance physique.
Mais encore une fois leurs angoisses à chacun les bloquent dans cette lancée. Cette lancée de toucher, de regards et de baisers.
François s'avance vers Azilis tout en maintenant ce lien qu'ils ont avec leurs mains. Ses pouces, d'une manière très délicate caressent ses marques dont elle a parlé avec un courage admiratif.
Elle ne montre pas de réticence suite à ce geste alors il continu, le regard porté vers le sol. Le brun sent ses joues s'empourprer.
François... Prononce la bretonne d'un ton à peine audible.
Il lève son regard et affiche un sourire en coin. Plus le temps avance moins son corps lui obéit. Ses joues chauffent à chaque coup d'œil venant de la part d'Azilis.
Tu... Tu.. me plais beaucoup.
Son cœur rate un battement, il ne s'attendait absolument pas à ça. Le voilà rassuré sur la réciprocité de ses sentiments à son égard.
Mais... On n'est pas prêt à tout ça... Je... Je veux dire qu'on fait déjà beaucoup, rien que de s'être autant ouvert l'un à l'autre c'est déjà énorme.
François ne sait quoi dire face à ces propos venants de la part d'Azilis. Il l'a rejoint, quelque chose fait que tous les deux n'osent pas passer l'étape. Mais quoi ? Ils ne le savent absolument pas.
Tu aimes lire ? Demande François pour essayer de combler un mal-être potentiel.
J'adore lire, tu aimes les musées ? Demande à son tour Azilis pour changer de sujet.
Oui, pas un grand connaisseur mais oui !
La brune se lève coupant court à leur contact physique.
Si on allait balader ? Elle demande.
Un sourire gai gagne le visage du brun le faisant lever du canapé à son tour. Il tend sa main gauche à Azilis qui lui serre la poigne.
Allons-y chère dame ! S'exclame le jeune homme en imitant un accent bourgeois.
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BONSOIR !
comment allez-vous ?
Voici donc un double update pour aujourd'hui, j'espère que cela vous plaît ?
La manière dont ils s'aident, comment le percevez-vous ?
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