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"Quelle idée m'est passée par la tête ?"
Se demande Azilis se frappant la main contre le front en repensant à sa suggestion de la nuit dernière.
Encore allongée dans son lit, la tête dans le guidon, la brune ne sait quoi faire tant son cerveau ne semble pas avoir digérer ce qu'il va se passer ce soir.
Elle fixe le mur en face d'elle, essayant de comprendre pourquoi cette proposition soudaine. Pourquoi elle s'est lancé comme ça, dans la gueule du loup.
La brune se maudit quelque part mais ne peut s'empêcher de penser à la réponse de François.
" J'en serai ravis ".
La boule au ventre, elle sort de son lit et comme à son habitude, elle se dirige à sa fenêtre mais ne l'aperçoit pas. En repensant à hier soir, la brune ne peut s'empêcher de sourire et de repenser à ce prénom : François.
Le fait d'avoir enfin une identité la ravie. Bien que ça ne soit qu'un nom. Elle lance un coup d'oeil à son horloge : 17h34.
"Déjà" elle pense.
Ils doivent se retrouver à la tomber de la nuit, afin qu'elle ne soit pas entièrement caché mais qu'elle ne soit pas entièrement sous la lumière non plus.
Azilis se dirige vers sa salle de bain et se glisse sous la douche. Tentant de maintenir ses diverses émotions qui la guette, elle veut pouvoir contrôler ses paroles et ses gestes au risque de refaire une bourde.
De son côté François se sent paniqué de danser avec elle. Ils ne se connaissent pas forcément et pourtant c'est comme s'ils étaient en train de tomber amoureux après s'être connus et fréquentés durant des années.
Lui non plus n'a pas quitté son lit tant son corps lui fait comprendre l'appréhension qui le gagne. Sa jambe tremble toute seule, il tripote ses doigts, sans parler de la manière dont il essaie de se rassurer.
Après tout, si elle lui a proposé c'est que y a une confiance qui s'est plus ou moins installé et puis il a répondu qu'il ravi. Chose sur laquelle le brun n'a pas menti.
Tenir sa main une nouvelle fois, sentir son regard dans le sien et surtout avoir leur corps un peu plus proche. Toutes ces pensées font rebattre son cœur comme quand il est rentré ce matin, à un rythme indescriptible.
Il n'a vu que peu de son visage pourtant il est déjà charmé. Et ce nom, Azilis, qui signifie noble lui va comme un gant. À ses yeux la brune n'a pas l'air d'avoir confiance en elle et pourtant elle peut accomplir tant de choses.
Le brun se lève et gagne sa salle de bain pour se glisser sous sa douche. Il ferme les yeux et repense à cette soirée tentant d'imaginer à quoi cette mystérieuse Azilis pourrait ressembler. Mais ce geste de la main lui revient à chaque fois, cette douceur qui a fait émané de la chaleur en lui.
Il sort de la douche et enfile une serviette autour de la taille avant de retourner dans sa chambre et de réfléchir à ce qu'il va mettre.
Quelque chose de simple, oui mais quoi comme tenue simple ?
Rapidement il choisit et se vêti avec la boule au ventre. François jette rapidement un coup d'oeil à la fenêtre de sa chambre, la nuit commence à tombée faisant accroître les battements de son coeur.
Azilis, quant à elle a réussi à choisir sa tenue tout aussi simple que celle de François.
La nuit tomba sur la ville et tous les deux se sentis excités et à la fois stressé par rapport à ce moment qu'ils vont partager. À cette intimité qui va se crée avec ces gestes et ce regard qu'ils ne pensaient pas retrouvés un jour. Encore moins de la part d'une femme depuis ce traumatisme.
Il inspire un grand coup et tente de se rassurer du mieux qu'il peut puis quitte son appartement.
De son côté, la bretonne sent son corps se pétrifié d'appréhension mais aussi de peur. Non pas une peur vis-à-vis de lui mais plutôt par rapport à elle.
Mille et une questions lui traversent l'esprit alors qu'elle n'a même pas posé la main sur la poignée de la porte de l'entrée de son appartement.
La nervosité lui fait mordre l'intérieur des joues et trembler des mains la faisant douter de plus en plus de son idée et de sa capacité à partager ce genre d'instant avec quelqu'un qu'elle ne connait que par son nom et un aperçu de son visage.
Et si elle ne lui plaisait pas quand elle se montrera à découvert ?
Et si, elle ne l'intéresse tout simplement pas ?
1...2....3... Inspire.
1...2...2... Expire.
1...2...3... Inspire.
1...2...3... Expire.
Azilis fait tout pour garder le contrôle sur son esprit même si son coeur en a décidé autrement. Et ce fut après une bonne vingtaine de minutes que la brune trouve le courage de sortir de son appartement et de gagner son ascenseur tout en jouant avec ses doigts.
La voilà à présent dans le hall de son immeuble. Comme hier soir, il est là, au milieu entre les deux trottoirs. La même veste sur les épaules mais une chose à changer, son regard. Il n'est plus perdu mais il fixe quelque chose... Ou plutôt quelqu'un.
Son sang ne fait qu'un tour quand Azilis comprend qu'il s'agit d'elle, sentant ses joues chauffées tant elle est intimidée par son regard.
"Bonsoir Azilis." Il prononce à voix basse mais suffisamment audible.
"Bonsoir François." Elle répond sur le même ton.
Elle avale sa salive tant elle son stress est présent et s'en veut de plus en plus de cette proposition qu'elle a fait sous le coup de l'émotion hier soir.
" Au faite, je danse comme un pied. Donc je m'excuse par avance pour tes pieds qui vont se faire marcher dessus." Lance François pour tenter de détendre l'atmosphère.
- Effectivement ce serait dommage de leur faire mal sans être prévenus répond Azilis faisant rire le brun.
- Je sens que tu es stressée, on peut juste parler comme deux personnes....
- Je... Non... Et puis on est deux mauvais danseurs.
- Me voilà rassuré ! Il s'exclame.
Il sort de la veste de sa poche une paire d'écouteurs qu'il connecte directement à son portable puis tend un écouteur à Azilis.
- M'accordes-tu cette danse ? Demande François de manière galante en tendant sa main gauche.
Comme réponse, Azilis dépose sa main sur celle de François ce qui le rassure instantanément.
Il l'attire contre lui ne laissant que quelques centimètres d'écart mais suffisamment pour mettre la brune à l'aise et lui laisser le choix de s'échapper. Leurs coeurs battent à l'unisson et leurs regards s'accrochent l'un à l'autre.
La bretonne dépose sa main gauche sur l'épaule du jeune homme qui esquisse un sourire en sentant ce nouveau contact.
- Tu permets que je dépose ma main sur ton dos ? Il demande poliment
- Avec plaisir. Répond Azilis.
Il s'effectue créant des décharges dans son dos et fait chauffer de nouveau ses joues tant ce geste était doux et à la fois si intimiste. La brune ne s'est jamais senti comme ça. A la fois mise à nue et en même temps protégée. Un paradoxe qui s'accorde avec la situation.
Sur le rythme de la musique, tous les deux se regardent et s'échange un timide sourire et tourne dans un sens puis dans l'autre sans jamais se quitter une seconde.
C'est différent cette fois-ci. Le monde qu'ils construisent leur permet de s'échapper de celui qu'ils ne supportent pas.
Une intimité se crée, tous deux se touchent délicatement. Leurs mains se serrent et leurs bustes se touchent tandis que le rythme continue de les accompagner dans leur bulle.
Elle se sent attirer contre lui encore plus que la nuit dernière où leurs deux mains se sont jointes.
La bretonne dépose sa tête sur la poitrine du brun et ferme les yeux voulant profiter de ce monde fermé qu'ils viennent de créer et qui s'agrandit à mesure des pas effectués.
Elle n'a pas peur, non, elle se sent en sécurité avec lui. La manière dont il tient sa main, dont il l'a rapproché de lui sans une once de brutalité la confortent dans son idée qu'il a l'air d'être un ange tombé du ciel.
François, quant à lui sent son coeur battre plus fort en apercevant la tête de la brune sur son torse. Doucement, il vient déposer sa tête sur le crâne de la brune et ferme à son tour les yeux pour profiter du moment qui s'offre à eux.
Profiter de l'ouverture de leur intimité à tous les deux. Cette chose qu'ils ont gardés longtemps sous le tapis commence à éclore ce soir.
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Et voilà la suite (ce soir j'ai charbonné : mon plus long chapitre à ce jour).
J'espère que ça vous a plu ?
Chanson :
If I get high
de Nothing but Thieves.
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