7 # INFORMATIONS
I n f o r m a t i o n s.
Il allume précipitamment la télévision. Sur toutes les chaînes d'informations, l'attaque tourne en boucle. Les voitures hors de contrôle. Le bruit des explosions. Les murs s'effondrant. Il ne rêve pas. Il déglutit avant de sortir sa baguette magique. Sa fille est endormie depuis une petite heure. L'ancien gardien avait tout fait pour qu'elle ne voit pas les images. Elle ne pouvait pas encore les comprendre. Il faudrait qu'il lui explique avec ses mots. Ou bien sa maîtresse ferait une partie du travail le lendemain matin en classe.
Mais il n'était pas persuadé qu'elle y serait en sécurité. Personne n'était plus en sécurité à présent. Il ferme les yeux avant de lancer son sort. Il fait ce qu'il n'avait jamais fait depuis qu'il était arrivé en France. Il avait voulu couper avec tout ça. Ne plus s'intéresser au monde magique. Vivre sa vie comme un moldu l'aurait fait, loin du malheur de son monde. Loin de tout ce qui pouvait lui faire penser à elle.
Malheureusement c'était désormais terminé. Parce que le monde et les horreurs qu'il avait voulu quitter semblaient avoir rattrapé le havre de paix qu'il tentait de se créer dans ce nouveau pays.
Marque des ténèbres. Le mot résonne alors que l'image change. Elle est plus vivante, plus colorée, plus réaliste. Les personnages sortaient désormais de l'écran, interagissaient avec lui en parallèle, lui demandaient pourquoi il n'avait pas pris le temps de les écouter depuis si longtemps.
Il soupire. Il n'a rien à répondre. Il voulait juste comprendre, voir l'étendue des dégâts, espérer qu'il ne s'agissait de rien. Il ne voulait pas de la même vie que celle qu'il aurait pu offrir en Angleterre à sa fille ici. Il voulait la paix. Il ne voulait pas des dangers, il voulait qu'elle puisse vivre sans qu'il n'ait à avoir peur pour sa vie à chaque moment de la journée. Il n'écoute que d'une oreille les informations qui tombent, les images étaient bien suffisantes pour comprendre.
Les éclats de lumière zèbrent l'écran. Les corps s'effondrent. Les cris résonnent alors que les silhouettes encapuchonnées détruisent tout sur leur passage. Il peut voir ceux qui tentent de mettre des sorciers touchés à l'abri. Ceux qui fuient, n'ayant pas leur baguette magique sur eux à cet instant-là. Le chaos dans le monde magique semblait équivalent à celui présent du côté des moldus.
Le royaume magique de France était calme, paisible, sans ennemis et sans problème. Ils vivaient en paix avec les moldus. Ils tentaient des rapprochements sur certains sujets, notamment médicaux, croisant leurs technologies pour le bien des sorciers comme des moldus. C'était un pays sans histoire, où la dernière guerre remontait à des décennies. C'était pour cette raison qu'il l'avait choisi pour s'y installer. Parce qu'outre sa beauté, c'était un pays sans problème dans le monde magique.
Mais il avait fallu qu'ils viennent pour tout détruire. Parce que les idées de leurs voisins déplaisaient à Voldemort et à ses sbires. Et s'il aurait pu s'attendre à une attaque sur le monde sorcier, il ne comprenait pas pourquoi ils s'étaient ainsi attaqué aux moldus sans défense.
« Nous sommes en guerre. »
La phrase résonne dans son salon. Elle s'insinue en lui. Elle pénètre son esprit, elle détruit son âme. Il ne voulait pas revivre ça, mais il ne pouvait pas à nouveau fuir. Sa fille était heureuse ici. Elle s'était fait des amis. Il ne pouvait la changer de pays tous les deux ans, encore plus que Voldemort était capable de les suivre dans le suivant dans son esprit de conquête.
Le roi et la reine avaient un air grave alors qu'ils apparaissaient côte à côte. Leurs traits étaient tirés, leurs visages fermés. Mais il pouvait nettement lire la douleur qui trainait dans leurs regards, les larmes refoulées alors qu'ils cherchaient à se montrer forts pour leurs sorciers.
« C'est avec une immense tristesse que nous vous annonçons que Jérôme, notre fils ainé et héritier du trône a été tué dans l'attaque coordonnée de mages noirs contre notre ministère et le monde non magique français. »
Une larme roule doucement sur la joue de la belle blonde dont les traits n'étaient que légèrement vieillissants.
« Ce soir, nous pleurons nos morts et les morts de nos amis non sorciers. Nous avons directement dépêché des sorciers pour les aider à reconstruire notre pays et cette ville où nous vivons également et soigner certaines de leurs blessures dues à des sortilèges. Dès cette nuit, je serai en contact avec le président ainsi qu'avec notre ministre de la magie afin de nous préparer à toutes éventualités. »
Les poings du gardien sont serrés. Il cherche à échapper à cette réalité qui arrive. Il n'en veut pas. Il ne peut pas l'accepter.
« Nous ne reculerons pas devant les suprématistes du sang. Dès demain, nous nous rapprocherons encore plus de nos homologues non sorciers qui ont été également touchés par la barbarie. Nous avons autant besoin des non sorciers qu'ils ont besoin de nous. La pensée que nous ne pouvons pas vivre en harmonie avec les non sorciers et que nous devons garder nos connaissances pour nous est archaïque. Cela fait bien longtemps qu'ils nous ont ouvert la voie vers leurs connaissances. Ensemble, nous pourrions faire de très grandes et belles choses. C'était ce dont Jérôme était persuadé en épousant une non sorcière rencontrée aux cours des rapprochements entre nos deux mondes et ça ne sera rendre hommage à notre fils que de poursuivre son travail et ses idées. »
Il n'écoute la fin que d'une oreille. Il sait déjà qu'elle sera la suite. Il la comprend. Il entame une tablette de chocolat qu'il mange bien trop vite. Combien allaient mourir comme Alicia ? Combien qui seraient abattus alors qu'ils seraient sans défense comme elle pouvait l'être ce jour-là ? Pourtant il comprend la posture des roi et reine de la France Sorcière. Et il sait que le ministre de la magie les soutiendra, que le discours est commun comme cela était toujours le cas dans des situations de crise. Ils faisaient toujours front lorsque tout devenait un peu plus sombre et c'était la royauté qui parlait à son peuple. Cette unité était l'une de leur force. Mais il sait également que ça ne plaira pas à tout le monde dans le royaume.
Il laisse les informations allumées, peut-être dans l'attente d'une bonne nouvelle. Mais ça ne parle que de ça. Il y a les sorciers interrogés, les hommages qui pleuvent pour le prince, pour les trop nombreux morts. Des sorciers accueillants des non sorciers chez eux sans leur dire qui ils étaient. Ceux allant donner pour la première fois leur sang magique pour aider les blessés à cause d'une guerre qui n'était même pas de leur monde. Les sorts de protection faits sur les hôpitaux où tous étaient soignés. Ils ne tiendraient pas indéfiniment, mais ils permettraient de les protéger le temps que cela serait nécessaire pour les soins principaux. Des historiens rappelant les dernières attaques. Des politiciens rappelant le bien fondé de leur rapprochement avec les non sorciers, ce que cela avait déjà apporté de chaque côté.
Mais au milieu du flot de paroles et d'informations, on ne trouve aucune bonne nouvelle à l'horizon. Il n'y a que le sang, les blessés, les morts, les esprits assombris par ce qui venait de leur tomber dessus. Il finit par éteindre après des heures entières passées à écouter sans vraiment comprendre. Et pourtant, lui plus que tous les français aurait dû comprendre. Parce que ça avait été son quotidien pendant des années. Mais peut-être préférait-il se protéger de cette réalité.
Il monte les escaliers pour aller observer sa fille qui dort paisiblement. Il pénètre dans la chambre et s'assoie à côté de son lit. Et il la regarde. Il l'admire pendant des minutes entières. Elle, si calme, n'ayant pas conscience que leur monde va être à nouveau bouleversé. Il profite de ses respirations calmes et régulières. Il voit sa peluche qui traine par terre. Elle avait surement basculé tandis qu'elle avait eu un rêve agité. Il la ramasse et la dépose à côté de la tête de la blonde sur son oreiller. Il remonte la couette sur le corps endormi avant de déposer ses lèvres sur son front. Il s'arrache à sa contemplation alors qu'un sourire s'est peint sur le visage de l'enfant. Il referme doucement la porte en essayant de ne pas la réveiller.
Il se glisse dans son propre lit, mais il ne ferme pas l'œil de la nuit. La terreur emplis son organisme et empêche le sommeil de l'engloutir. Il fallait qu'il la protège plus que tout. La guerre allait arriver. Elle était une évidence après les mots des leaders de ce royaume, même s'il n'arrivait pas à voir quelle forme elle prendrait.
Les mangemorts avaient attaqué pour une bonne raison, ils voulaient faire plier les sorciers français. Il était donc évident que leurs annonces à l'encontre de l'objectif visé n'allaient pas leur plaire. Si cette attaque n'était qu'un coup de semonce bien ensanglanté, il ne doutait pas un instant que la suite ne pourrait qu'être pire.
vous avez pu découvrir un peu l'ambiance en france sorcière !
dans le prochain chap, on retrouve nos deux mangemorts qui vont faire face aux conséquences de leur attaque.
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