₀₁₃
Il lui aura fallu cogner à plusieurs reprises contre la porte, chaque fois un peu plus fort, interpellant Izuku depuis l'extérieur alors que celui ci semblait ne pas réagir à ses appels.
Pourtant, il doute qu'il ait pu simplement ne pas l'entendre, alors qu'il tapait sur le bois jusqu'à le faire résonner à travers tout le couloir, quitte même à faire rougir la paume de ses mains.
A mesure qu'il voyait passer les minutes, il percevait toujours plus d'agitation dans la salle de bain, et il s'est demandé un instant si Izuku n'était pas en train de se battre avec le pommeau de douche.
Mais surtout, il s'inquiétait de plus en plus, demeurant dans son incompréhension la plus totale, et la sensation étrange, comme un sixième sens, lui soufflait que quelque chose de désagréable se produisait.
Pour un peu, il se serait mis à paniquer, sans solution ni directive, songeant l'espace d'une seconde à défoncer la porte d'une manière ou d'une autre.
L'écho du jet d'eau s'est arrêté un peu après, alors qu'Izuku demeurait enfermé là dedans depuis près de quarante cinq minutes et, profitant de l'ouverture, Katsuki s'est empressé de l'interpeller à nouveau.
Izuku lui a répondu presque comme si de rien n'était, sa voix toujours aussi calme vibrant d'un "excuse moi, j'arrive", alors que Katsuki ne savait plus quoi penser.
Finalement, il l'attend ainsi depuis cinq minutes, le front plissé de questionnements en mâchouillant sa lèvre inferieure.
Le début d'appétit qu'il ressentait tout à l'heure s'est complètement fait la malle du reste, et il semble surtout que la soirée vient de prendre un étrange tournant tout à fait inattendu, alors qu'il n'envisage pas une seconde de laisser Izuku se défiler comme ça sans lui soutirer la moindre explication.
Quitte à le séquestrer.
Puis, passée une courte période de silence complet, le cliquetis du loquet de verrouillage tinte lentement et doucement, trahissant un geste hésitant de l'autre côté de la porte, qui par ailleurs reste malgré tout complètement fermée.
Le devinant planté derrière, la main sur la poignée sans plus oser faire le moindre geste, Katsuki se recule d'un tour de roue en inspirant tranquillement, avalant ensuite sa salive pour tenter de débloquer la situation.
_ Aller, sors d'ici maintenant. souffle t-il peut-être un peu plus fermement qu'il ne l'aurait voulu.
Pas qu'il veuille donner l'air d'être en train de l'engueuler, bien au contraire.
Mais ses pensées se remplissent d'interrogations, proportionnellement à la chute de sa patience, et il soupire en inclinant la tête sur le côté, voyant que la porte ne bouge pas d'un iota malgré son invitation.
_ Qu'est-ce que tu foutais là dedans ? renchérit-il sans doute maladroitement, espérant le faire réagir et ouvrir la discussion.
Comme précédemment, le vent tout seul lui répond et, s'il croit percevoir un minuscule mouvement mécanique de la poignée, il n'en reste pas moins que la porte reste inexorablement fermée, dissimulant Izuku derrière, et Katsuki hésite finalement à l'ouvrir de force.
_ Bon tu viens ou faut que j'vienne te chercher ?
_ Je viens. murmure plus qu'autre chose Izuku de l'autre côté, simulant un sourire dans sa faible voix. Désolé, je suis un peu ..
Les gonds ne grincent pas quand il ouvre enfin, mais Katsuki cligne frénétiquement des yeux en remarquant l'épaisseur de la vapeur qui s'échappe tout à coup de la pièce.
A croire qu'il se trouve devant un hammam.
Les volutes fuient par l'entrebâillement, venant emplir le couloir du parfum de gel douche et d'un nuage de fumée flottant tout droit vers le plafond.
Timidement, peut-être même craintivement, Izuku apparait derrière le brouillard, rhabillé mais les cheveux trempés, les bras rougis par l'eau brûlante et le visage penché en avant comme un enfant coupable.
A mille lieux de l'image habituelle qu'il donne de lui, Katsuki pourrait presque croire qu'il ne s'agit plus de la même personne, et le constat le laisse aussi pantois que décontenancé.
Loin, très loin, du sourire qu'il lui donnait jusqu'alors, sur les marches de la demeure Yaoyorozu, en se présentant à sa porte tout à l'heure, ou même de la confiance débordante qu'il arborait une heure plus tôt après le départ de Kirishima, son visage ne renvoie maintenant plus qu'un infini sentiment de honte, une faiblesse évidente et une détresse impossible à cacher.
Les mèches collées à ses tempes et son front, il passe une main gênées entre les boucles aplaties pour les ramener légèrement en arrière, secouant quelques gouttes d'eau au dessus de ses épaules en pinçant ses lèvres, et le malaise irradie littéralement autour de lui.
Il se racle un peu la gorge, tente de relever la tête pour finalement détourner la regard, et un tic nerveux froisse son expression en même temps qu'il hausse les épaules dans une ultime tentative de reprendre contenance.
_ Tu veux bien me dire ce qui s'passe ? interroge Katsuki après un moment de doute, bataillant pour attraper son attention en s'avançant d'un demi tour de roue.
_ Hum .. Est-ce que je peux fumer une cigarette avant ? Si tu veux bien ?
_ Vas-y, cède Katsuki en le voyant presque le supplier du regard, songeant qu'il peut bien attendre cinq minutes de plus au point où il en est, je vais t'ouvrir la fenêtre, t'as qu'à fumer dans le salon.
Il lui aurait bien proposé la fenêtre de la cuisine, mais quelque chose lui dit qu'il ne s'agirait pas de l'idée du siècle.
Quand bien même il ignore ce qui a bien pu lui prendre tout à coup, il en retient que la situation a pris un virage pénible au moment d'aller chercher à manger dans le frigo.
Même s'il ne voit pas très bien ce qui peut sincèrement le traumatiser entre un plan de travail et une plaque de cuisson, il suppose que le mieux reste d'éviter la récidive s'il veut obtenir des informations.
Alors, en tournant ses roues, il guide son invité à travers la vapeur du couloir, le laissant le suivre jusque dans la pièce principale dans un silence plus lourd que le plomb, pour ensuite gagner les abords de la large fenêtre principale.
En ouvrant la vitre, la chaleur étouffante d'une soirée d'été s'invite immédiatement entre les murs, écrasant instantanément l'air comme on jette une couverture, et le soleil vient se nicher droit dans les yeux de Katsuki, le forçant à plisser les sourcils en grimaçant.
Un rayon vient se coucher par terre, chauffant le sol sur son passage et, à ses côtés, Izuku s'approche en fouillant la poche arrière de son jean à la recherche d'un cigarette libératrice.
S'accoudant contre le pvc, la clope dans la bouche et le briquet dans une main, Izuku soupire sa fumée juste après l'avoir allumée, renvoyant les volutes vers l'extérieur en gardant son regard fixé droit devant lui.
Son expression n'a plus rien à voir avec celle que Katsuki lui connaissait jusque là, et une réflexion intense se traduit au travers de ses iris bien plus sombres qu'à l'accoutumée.
Il semble déjà chercher ses mots, les épaules agitées de quelques tics nerveux, le dos contracté au possible, et Katsuki ne peut que le regarder faire patiemment, suivant d'un oeil la course folle de la nicotine et du goudron s'échappant vers les hauteurs.
La lumière reflétant dans le nuage, les rayons qui s'infiltrent entre ses cheveux font briller les reflets de ses mèches, ces nuances vertes à l'aspect peu naturel mais qui s'accordent relativement bien aux teintes de ses iris et à ses tâches de rousseur.
C'est vrai qu'en y regardant, Izuku porte sur lui ce charme pur et souvent difficile à nommer, la beauté simple qu'on ressent plus que l'on voit.
Et ce soir, Katsuki la voit et la ressent.
Emanant de sa posture comme du rictus de ses lèvres, elle se balade dans l'espace comme un spectre libre, effleurant sa peau sur son passage et soulevant un souffle nouveau à sa poitrine.
_ Je ne sais pas trop par où commencer .. chuchote Izuku en expirant un résidu de fumée, coupant ses réflexions contre sa voix.
_ Par où tu veux ? panique un peu Katsuki, répondant ce qui lui vient en premier et réfléchissant seulement après coup.
Le silence malaisant revenant à la charge, alors que la discussion semble coupée par une épaisse lame de gêne plantée entre eux deux, Izuku avale sa salive en même temps que Katsuki se racle la gorge, soulignant la lourdeur de l'atmosphère et les secondes lentes qui sèment le désarroi sur leurs passages.
_ Il y avait .. commence malhabilement Izuku après quelques secondes, cherchant des mots dans le vide à travers sa propre fumée. Pas très loin du collège où j'étudiais, il y avait une petite école de judo. Ma mère voulait absolument m'inscrire à une activité pour me faire sortir de la maison. Elle m'a inscrite en me demandant de suivre au moins deux cours, pour essayer. J'avais quatorze ans à peu près, je crois.
Il s'interrompt une première fois, baissant d'abord les yeux vers le rebord de la fenêtre, puis relevant son visage vers les bâtiments plus lointains, les sourcils légèrement froncés dans un effort de réflexion et les boucles de ses cheveux se reformant à mesure que le soleil les réchauffe.
_ J'ai pas aimé du tout, rit-il doucement en secouant la tête, j'ai pas tenu trois séances. C'est pas mon genre ce style d'activité, et je me faisais mal toutes les cinq minutes. Mais j'ai rencontré Shoto pour la première fois là bas.
Découvrant ce nouveau nom dans l'histoire d'Izuku, Katsuki hoche la tête en plaquant ses épaules contre le dossier de son fauteuil, prêt à le laisser poursuivre en l'écoutant attentivement.
_ Il faisait partie de l'équipe depuis un moment d'ailleurs, et j'ai pris la plus grande dérouillée de ma vie en combat contre lui. J'ai arrêté de suivre les cours de judo, mais je suis resté en contact avec lui après. Il étudiait dans le privé, mais on se voyait tous les week end.
Sur une marque d'hésitation, il louche sur le foyer de sa cigarette bientôt terminée sans savoir où l'écraser, soupirant pour lui même avant de reprendre à faible voix, tapant sa cendre en tendant le bras au dessus du rebord de la fenêtre.
_ Ma mère .. acceptait que je puisse avoir une relation avec lui, au delà de l'amitié j'entend. Mon père n'en parlait pas trop, mais il restait neutre je crois. On ne parlait pas de ce genre de choses ensemble. Mais c'est pas le sujet, se reprend-il après, je m'égare excuse moi. On s'est mis ensemble Shoto et moi, quelques mois après. C'est la seule personne avec qui j'ai été en couple jusqu'ici, et on ne s'est jamais séparé après ça. Mais ça ne m'a pas empêché de louper beaucoup de choses avec lui.
A nouveau, il s'arrête un instant en levant sa cigarette devant lui, cherchant désespérément un coin pour l'écraser sans étaler de la cendre noire partout sur le rebord de la fenêtre.
Puis, tiltant en claquant sa langue à son palais, il s'éloigne un petit moment pour rejoindre la table basse, ramassant sa première bouteille de bière vide pour y faire tomber le mégot.
_ Todoroki, ça te dit quelque chose ?
_ Todoroki, répète machinalement Katsuki en le regardant revenir à sa place initiale, j'ai déjà entendu ce nom, mais je les connais pas. C'est pas des bourges ?
_ Ah, rigole vaguement Izuku en s'appuyant à nouveau sur le rebord, forçant un sourire peu sincère à ses lèvres, oui en quelques sortes. Ils possèdent la moitié des enseignes de luxe de ce pays, et de l'immobilier un peu partout. On entend assez peu parler d'eux à notre niveau, mais ils ont une position importante dans la haute société des gens qui ont trop d'argent pour savoir quoi en faire. Ils ont une image de marque, et c'est important pour leur notoriété qu'ils gardent leur réputation dorée. Mais c'est surtout une façade. J'ai pas souvent eu l'occasion de rencontrer le père de Shoto, mais les rares fois où je l'ai vu m'ont suffi, et j'en savais assez sur sa personne pour préférer rester le plus loin possible de lui.
Puis il s'arrête, fixant le vide dans un nouveau silence alors que les mots semblent s'être perdus en court de route, coincés quelque part entre sa gorge et ses lèvres immobiles et entrouvertes.
Son front se plisse sur des souvenirs qui semblent lui revenir en cascade, et un frisson galope sur la peau de ses bras, remontant sous les manches de son tee shirt pour s'en aller mordre son cou.
Muet, Katsuki l'observe sans intervenir, cherchant un lien logique entre cette histoire et la crise de tout à l'heure en retenant ses questions dans sa bouche.
_ Ce type là tapait sur sa femme dès qu'il en avait l'occasion, sur ses enfants aussi d'ailleurs, mais surtout sur sa femme. Et .. tu sais, elle faisait partie de ces femmes qui n'ont plus rien si elles s'en vont, et qui n'ont pas franchement d'autres choix que de supporter comme elles peuvent. Je me souviens qu'elle prenait beaucoup de drogues, sûrement pour tenir le coup, et passait le plus clair de son temps à comater dans un coin. J'imagine que c'est encore la meilleure chose qu'elle pouvait faire ? Shoto, comme sa sœur et son petit frère, ont été plus ou moins élevés par leur frère ainé. Enfin si on peut appeler ça élevé, puisque Toya suivait surtout les pas de ses deux parents, alternant globalement entre l'héroïne et les prostituées qu'il ramenait de partout. Il s'est fait quelques ennemis entre ses dealers et ses fréquentations douteuses. J'en sais pas beaucoup plus, beaucoup de choses ont été enterrée pour ne pas faire de vague, mais je sais qu'il s'est fait descendre un soir. Sûrement pour une histoire de territoire ou une connerie du genre.
Le poids des mots brûlant sa langue, il reprend son souffle entre deux tirades, appuyant ses mains sur le rebords en étirant ses épaules, le nez vers le plafond et les yeux fermés.
Près de lui, Katsuki peine à suivre le fil, et il doit sincèrement veiller à sa concentration pour ne pas s'égarer dans le récit, suivant de près l'histoire plutôt glauque d'une étrange famille.
_ Leur père a fait étouffer l'affaire en inventant un accident de voiture, quitte à ne pas chercher l'assassin de son propre fils, pour que l'histoire ne s'ébruite pas. J'imagine qu'il ne pouvait pas se permettre de perdre son image de marque, et avoir un fils tué pour des histoires de trafics lui aurait fait perdre de l'argent et de la notoriété. Shoto venait d'avoir dix-sept ans. soupire t-il en prenant une courte pause. Sa mère est morte un peu après d'une overdose. Je suppose que les événements l'ont poussé à s'enfoncer toujours plus. J'ai beaucoup de peine pour la vie de cette femme ..
Puis, comme pour se ressaisir, Izuku se redresse entièrement en passant ses deux mains sur son visage, massant ses joues pour les réveiller.
Un instant de flottement les interrompt, mais le récit suit son cours après quelques secondes creuses.
_ Shoto a tenu bon jusqu'à son dix-huitième anniversaire comme ça .. il a surtout développé un paquet de troubles que j'aurai dû voir. Mais .. quand on a emménagé ensemble, j'ai pensé que ça resterait derrière nous puisqu'il avait fait le choix de prendre ses distances. On s'est fiancé, et je me suis juste voilé la face sur sa dépression, ses crises d'angoisses, et ses excès d'anxiété. Shoto passait parfois par de longues périodes sombres de paranoïa maladives, mais je me contentais de voir les moments où il allait bien. Il était juste très malheureux et .. complètement oppressé, et je suis sans doute coupable de n'avoir rien vu, et rien fait surtout. Au final, j'ai réagi seulement quand il est mort l'année dernière. conclut-il dans un soupir aussi lourd que long.
Fronçant les sourcils, Katsuki pince ses lèvres en le dévisageant davantage, sentant la salive s'agglutiner dans sa bouche avant de l'avaler bruyamment.
Les sentiments confus et le malaise dans le ventre, il mord sa langue en silence en attendant le suite des informations, devinant d'ici une fin peu glorieuse.
_ Shoto n'a rien dit et rien laissé ce matin là. J'ai juste entendu un coup de feu vers .. six heures du matin, je crois. Je dormais encore, mais j'imagine qu'il venait de passer une nuit blanche.. Et tu sais ... quand quelqu'un se tire une balle dans la tête, ça cause des dégâts sur le visage.
Sa voix tremble, et un souffle humide secoue les derniers mots de sa phrase en même temps qu'il cligne frénétiquement des paupières pour retenir un peu d'eau venue se perdre dans ses yeux.
Sur le rebord de fenêtre, ses mains tressautent nerveusement quand il balance la tête en avant, enfonçant son menton contre le haut de sa poitrine pour ravaler un sanglot soudain.
Entre ses répliques, le silence gronde comme une menace, et Katsuki détourne le regard en mordant l'intérieur de ses joues, commençant doucement à tracer le lien des événements.
_ Tu sais ce qui se passe quand quelqu'un meurt dans sa maison, après le passage de la police pour récupérer le corps ? murmure t-il alors qu'une première larme glisse à son visage.
_ Non ? souffle Katsuki, craignant presque de froisser le vent en parlant trop fort.
_ Rien. Plus personne ne vient après ça, et il ne reste plus que toi pour nettoyer ce qu'il reste. Je crois que j'y ai passé des jours, à genou dans le sang à frotter le sol de la cuisine et les portes des placards. Et plus j'épongeais, plus il y en avait. J'ai cru que l'odeur du sang ne partirait jamais, et ça m'arrive encore de le sentir sur ma peau, sur mes mains, tous les jours ...
Le lien se crée tout à coup dans l'esprit de Katsuki, et il comprend subitement la folie sans maîtrise qui s'accroche à la gorge d'Izuku quand les images lui reviennent.
_ Tu sais, poursuit-il rapidement sans laisser à Katsuki le temps de répliquer, je lui en ai voulu d'avoir fait ça, au début. J'étais en colère parce qu'il m'a laissé tout seul ici, parce qu'il m'a obligé à voir ça, à vivre ça, et à garder cette image de lui pour toujours. Je voulais pas voir ça. Personne ne veut voir ça, tu comprends ?
Subitement, la soirée chez Momo lui revient, à ce moment exact où Izuku l'a retenu depuis le haut des escaliers, soulignant au passage que ce genre de décisions n'amenait que toujours plus de souffrance.
Un éclat de culpabilité le saisit, réalisant les souvenirs qu'il a pu lui ramener en se penchant sur la plus haute marche, et un frisson traverse son dos.
_ Je comprends.
Il réalise soudainement tout ce que son sourire peut dissimuler, et l'épaisseur du masque qu'il portait sur son visage jusqu'à maintenant, comme une façade vernie posée sur un millier de larmes versées
Et tout autant de cris étouffés dans le silence.
Tout compte fait, il ne suffit pas d'avoir l'air heureux pour l'être réellement, et si solide soit une carapace, elle se rompt toujours à un moment ou un autre, d'une manière ou d'une autre.
Et, en même temps que la chaleur de l'été continue de se frayer un chemin par la fenêtre ouverte, Katsuki triture les mains courantes de son fauteuil, voyant Izuku hocher la tête en silence.
Des milliers de questions le taraudent encore, qu'il garde néanmoins pour lui, au moins ce soir, et un dernier soupir vibre dans sa gorge quand il se recule enfin d'un tour de roue.
_ Tu vis toujours dans l'appartement ?
Il devrait peut être dire quelque chose comme "je suis désolé", mais il lui semble que ce genre de réponse bateau ne servent jamais à rien.
Alors, quitte à avoir l'air maladroit, il préfère encore agir concrètement plutôt que de brasser du vent.
_ Oui, toujours. Je devrais partir, mais .. Enfin c'est compliqué.
_ Reste ici pour ce soir. impose Katsuki plus qu'il ne propose, s'évertuant à ne pas imaginer son ami à moitié plongé dans le sang d'un autre.
Parce qu'il arpente enfin les profondeurs du quotidien d'Izuku, et parce qu'il lui semble que c'est la moindre des choses en échange de tout ce qu'il peut faire et représenter pour lui, il ajoute :
_ Tu sais quoi ? Reste autant que tu veux, je peux pas te laisser comme ça.
Parce qu'il ne peut véritablement pas le laisser comme ça, et tant pis s'il fait tout à l'aveuglette, il doit bien exister un moyen d'être heureux avec son passé.
N'est-ce pas Izuku lui-même qui l'a dit, la première fois ?
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Hey !
Je publie exceptionnellement depuis l'application de mon téléphone, alors j'espère qu'il n'y aura aucun problème sur le chapitre !
N'hésitez pas à me le dire si jamais c'est le cas
Ce chapitre est un tout petit peu plus long que les autres, mais je ne voulais pas le brider de trop puisqu'il contient quand même pas mal de choses.
Breathe me doit quand même rester une histoire courte. C'est pour ça que, même s'il y avait matière a en faire une grosse fiction, je préfère me concentrer sur l'essentiel et rester sur un format court malgré tout.
J'espère en tout cas qu'elle continue de vous plaire, et continuera de vous plaire jusqu'au bout.
Je vous fais plein de bisous d'ici demain 😘
Prenez soin de vous ❤️
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