Obscurité oublié ~ Défi Bradbury
- Mademoiselle Hautbas, je vous en prie, installez-vous sur le canapé ou la méridienne. Comme vous voulez. Mettez-vous à l'aise.
Je l'étudie une demie seconde. Le visage rond, rasé de près, à moitié caché derrière de larges lunettes, des yeux d'un bleu azur, hypnotisants, ornés de longs cils, un sourire franc qui laisse apparaître ses dents et le bras tendu en une invitation à entrer dans la pièce, tout en lui inspire la confiance. Et même si j'avais pensé m'enfuir pas moins d'une minute plus tôt, mes jambes me portent, sans que je ne l'ai vraiment décidé, jusqu'au canapé en tissu près de la fenêtre. Je reste droite comme un i, me balançant d'une jambe sur l'autre en attendant qu'il m'autorise à m'asseoir.
- Allez-y, allez-y ! Vous voulez boire quelque chose pour commencer ?
Je secoue la tête en croisant les mains sur mes cuisses. Nerveuse, l'attente du début de rendez-vous me met encore plus sur les nerfs. S'il ne se décide pas à entamer les hostilités rapidement, je risque de m'effondrer avant même qu'on ait pu commencer. Il revient vers moi avec deux verres d'eau, en place un sur la table basse devant moi avant de s'installer à son tour dans un petit fauteuil en suédine marron.
- Merci.
- Alors, nous allons commencer. Mais d'abord, laissez-moi me présenter si vous le voulez bien. Je suis le professeur Clair, vous pouvez m'appeler doc, prof, Clair, enfin vous avez saisi, vous faites comme vous voulez dit-il en riant doucement.
Je hoche la tête pour seule réponse. Ce type est bizarre. Et pourtant, une sensation d'apaisement s'empare de chacun de mes membres. Je m'affale un peu plus dans le divan et attends patiemment la suite.
- Bon, vous n'avez pas l'air d'être très expressive. On va commencer par quelque chose de simple. Je vous laisse vous présenter et me dire un peu pourquoi vous m'avez contacté.
Je reste muette un long moment, réfléchissant aux mots à employer pour justifier ma présence dans ce cabinet.
- Je m'appelle Ella De Hautbas. Je viens vous voir parce que je fais d'atroces cauchemars chaque nuit depuis un moment et j'en suis arrivée au point où j'ai peur de dormir. Je n'arrive plus à suivre mes cours, je m'assoupie à la bibliothèque et je me fais virer parce que je me réveille en hurlant...
- Je vois... et vous n'avez aucune idée de ce qui déclenche ces cauchemars ?
- Non. La première fois, c'est arrivé alors qu'on avait visité un château avec les cours. Je suis en école d'architecture.
- D'accord. Et que se passe-t-il dans vos rêves ?
- Impossible de m'en souvenir, c'est bien le problème. C'est aussi pour ça, que je cherchais quelqu'un qui soit formé à l'hypnose.
- Vous pensez qu'un blocage psychologique vous empêche de vous souvenir ?
- Je... je ne sais pas. Je me suis dit que je pouvais toujours tenter, ça ne pourra pas être pire de toute façon, dis-je en haussant les épaules.
- Vu de cette façon. Vous avez déjà consulté un thérapeute dans le passé ?
- Euh non, je ne crois pas... réfléchis-je. Ah si pardon, je raconte des bêtises. J'ai vu quelqu'un quand j'étais petite. Une ou deux séances, mais ça ne collait pas. Je n'ai jamais réussi à lui parler. Ma mère m'y a envoyé de force après le décès de mon père. J'ai été si attristée et choquée que je suis tombée dans une sorte de coma pendant quelques semaines. Et mon cerveau a complètement occulté les souvenirs du jour de sa mort. Quand je me suis réveillée, ça a été de nouveau un choc puisque je ne m'en souvenais plus et j'ai arrêté de parler pendant un long moment. Le temps de faire mon deuil je suppose.
- Ça fait beaucoup de choses ! Vous pensez que c'est le décès de votre papa pourrait être lié à vos cauchemars ?
Je prends le temps d'y réfléchir, jamais je n'avais pensé que les deux pourraient avoir un quelconque rapport. Même si l'amour pour mon père est toujours présent, je ne ressens plus vraiment de douleur en pensant à lui ou même au fait qu'il ne soit plus là pour me regarder grandir et évoluer. Bien sûr, certains grands évènements de ma vie sont un peu vides sans lui et je me retrouve parfois bloquée, le regard dans le vide à essayer de me souvenir de son visage, de sa voix, de lui. Mais la sensation part relativement vite car je suis persuadée qu'il est fier de moi. Et dans un sens, ça m'aide à traverser ces moments de flottement. Ça me motive aussi, à faire toujours mieux, à voir toujours plus grand. Bien que son décès ait été un cataclysme dans ma vie, aujourd'hui, il est la source de toute mon énergie.
- Je ne pense pas, je finis par répondre. Je ne suis pas quelqu'un de pessimiste, de nostalgique. Lorsque je pense à mon père, je n'ai en tête que de bons souvenirs. En plus, il est mort d'une crise cardiaque. C'est plutôt banal, rien qui ne justifierait autant de cauchemars. Sa mort est un événement marquant de ma vie mais rien d'horrible ne lui est arrivé. C'est une partie de mon histoire, qui a forcément façonné l'être que je suis aujourd'hui mais je ne pense pas que sa mort ait une influence négative sur moi. Je dirais même plutôt l'inverse.
- Vous aviez quel âge lorsqu'il est mort ?
- Quatre ans et demi.
- À cet âge-là, les petites filles développent un sentiment amoureux pour leur figure paternelle.
Le complexe d'Œdipe, vous en avez peut-être déjà entendu parlé ?
Je secoue la tête, pas vraiment passionnée par la psychologie infantile.
- Cet événement vous a forcément marqué, maintenant dans quelle mesure. C'est une question à laquelle il est difficile de répondre. Parfois l'inconscient refoule bien plus qu'on ne le pense et fait ressurgir des souvenirs enterrés depuis longtemps au moment où on s'y attend le moins.
- Oui, peut-être.
Je perçois vaguement où il veut en venir, mais je reste persuadée que mes mauvais rêves viennent d'ailleurs. Une espèce d'intuition, comme un sixième sens.
- Bien, je pense qu'on va s'arrêter là pour aujourd'hui histoire de laisser décanter tout ça. Et nous allons reprendre rendez-vous pour le début de la semaine prochaine.
- C'est tout, rien de plus ? Demandé-je surprise. Je pensais qu'on commencerait dès aujourd'hui !
- C'est le cas, Mademoiselle Hautbas. Mais je ne suis pas magicien, nous ne pourrons pas régler vos problèmes en une seule séance. C'est un long travail qui nous attend.
La semaine suivante, de nouveau allongée sur le canapé, je regarde la pièce dans laquelle nous nous trouvons sur les conseils du docteur. Une grande pièce, habituellement lumineuse mais dont les rideaux occultants rouges sont tirés, proférant au cabinet une obscurité seulement perturbée par la lampe posée sur le bureau. Bureau en bois verni, recouvert de plusieurs piles de dossiers, d'un ordinateur et d'une boîte de mouchoirs. Derrière se trouve une bibliothèque où s'accumulent par centaines des bouquins de psychologie et de psychiatrie, plusieurs grands noms y sont entreposés. Le professeur est assis à la même place que la semaine dernière, dans son fauteuil en suédine. Dans la même position, les jambes tendues devant lui et les chevilles croisées, décontracté. Il garde les doigts noués sur son torse et reprend la parole.
- Très bien. Maintenant vous allez fermer les yeux et vous détendre. Je suppose à vos cernes que vous n'avez toujours pas réussi à dormir correctement ce week-end aussi, on va commencer par une séance de relaxation. Votre cerveau ne peut pas lever les zones d'ombres qu'il cache si vous êtes toujours dans le contrôle, dans la retenue. Fermez les yeux, concentrez-vous sur ma voix et faites abstraction de tout le reste.
Il est drôle lui, à la minute où il dit ça, je n'entends plus que les bruits des voitures à l'extérieur, le grésillement de l'ampoule de sa lampe et les cris des appartements du dessus.
- Essayez de vous concentrer sur ma voix Mademoiselle Hautbas. Entendez-la, absorbez-la. Vous focaliser sur ma voix va permettre petit à petit grâce à quelques exercices de respiration et de conscience de soi, de vous centrer sur vous-même pour atteindre une part de pleine conscience. C'est à partir de cet état psychique, que l'on pourra entrer dans vos souvenirs que votre cerveau tente de cacher.
J'écoute sa voix, elle est calme, posée, ni trop grave ni trop aiguë. Les bruits autour s'éteignent petit à petit et mon corps semble s'alourdir et s'enfoncer dans un cocon, un nuage de bienveillance. Je me détends. Et si sa voix ne semblait pas traverser mon corps de part et d'autre pour s'infiltrer dans ma tête, je pourrais m'endormir.
- Très bien. Maintenant, vous prenez conscience de votre corps, en commençant par vos orteils. Un à un. L'un après l'autre. Ils se détendent, relâchent leur position. Vos pieds désormais, ils sont légers, ils sont lourds. Vous percevez chaque centimètre de peau qui les entourent, chaque fibre musculaire. Les zones d'appui sont relâchées... puis vous remontez dans vos chevilles, toutes les tensions, les douleurs s'envolent.
Il continue de me parler de chaque partie de mon anatomie et je me fais de plus en plus lourde dans le canapé. Pourtant j'ai la sensation d'être légère, de ne plus ressentir l'effet de la gravité.
- Désormais, sentez vos paupières, elles ne papillonnent plus, elles ne sont plus capables de s'ouvrir, vous êtes détendue, complètement relaxée. Vos yeux fixent un point invisible derrière elles, ils sont statiques, immobiles. De la brume envahit votre boîte crânienne à mesure que votre cerveau cesse de penser, de tourbillonner. Nous allons maintenant tenter d'entrer dans la partie de votre subconscient auquel vous n'avez pas accès d'habitude. Représentez-vous des portes closes. Derrière l'une d'elle se trouve les souvenirs de votre vie intra utérine, votre corps flottant dans le liquide amniotique, les sons et la couleur atténués par le filtre protecteur qu'est le ventre de votre mère ... profitez un instant de cet état de béatitude, laissez-vous porter par ses chants, par les caresses de votre père, par les goûts que vous percevez en avançant le liquide. C'est doux, c'est chaud ...
L'expérience est fabuleuse et j'entends la voix de ma mère chuchoter de jolies paroles qui me sont destinées, j'entends aussi le bruit du collier qu'elle porte et son cœur. Son cœur fait un bruit assourdissant mais le son est rassurant, entêtant. Il bat à l'unisson avec le mien et le cale ma respiration sur la sienne.
- Maintenant, nous allons ouvrir une autre porte. Derrière celle-ci, autant de douleur que d'amour. Votre naissance. Ressentez l'apaisement que les contractions vous apportent, ce bercement constant. Puis la pression, le froid et la brûlure lorsque vous respirez enfin. Le son de votre cri et celui de vos parents. L'un est un cri de détresse, l'autre de la joie à l'état pur. Sentez les mains de vos parents, caressant, aimant, sur votre peau, sur votre visage...
Je pleure. De vraies larmes s'échappent de mes yeux alors que je nais une seconde fois et tout ça est magique. Je ne saurais expliquer à quel point je suis relaxée, apaisée, lorsqu'il termine le voyage de cette séance, me donnant rendez-vous la semaine suivante une nouvelle fois. L'heure est passée à une vitesse folle et je rentre chez moi toute molle. Pour m'écrouler dans mon lit. La première nuit complète, sans cauchemar mais emplie de rêves d'eau et d'amour.
La séance suivante arrive rapidement, j'ai réussi à me reposer deux nuits complètes avant que ne reprennent les cauchemars. C'est donc plus motivée que jamais à en finir que je frappe à la porte du cabinet.
- Allez-y, entrez Mademoiselle Hautbas.
Cette fois, aucune hésitation, je me jette presque sur le divan. La tête et les pieds reposant sur l'accoudoir, j'attends qu'il s'asseye à sa place habituelle et le professeur commence.
- Bien, je vois que vous êtes à l'aise aujourd'hui !
- J'ai dormi, ça marche votre truc ! J'y comprends rien, mais ça marche !
- Continuons donc. On va commencer par se détendre zone par zone en respirant bien et en se concentrant comme la dernière fois, avant d'attaquer la recherche de ce qui est enfoui en vous. Vous êtes prête ?
Je hoche la tête, ferme les yeux et croise les doigts sur mon ventre. J'écoute attentivement sa voix. Comme la fois dernière, cette sensation d'apesanteur et de lourdeur s'empare de moi au fur et à mesure qu'il cite les différentes parties de mon corps.
- Très bien, comme vous avez déjà réussi à atteindre cette phase une première fois, c'est désormais plus facile d'y revenir. Maintenant que vous êtes complètement détendue, vous allez comme la dernière fois visualiser des portes. J'aimerais que vous trouviez celle que vous n'arriverez pas à ouvrir, lorsque vous y serez, faites-moi un signe. Prenez votre temps, il n'y a aucune obligation de résultats. Vous pouvez me raconter ce que vous voyez derrière les portes qui s'ouvrent, ou pas. C'est vous qui voyez...
L'exercice est différent et une angoisse s'empare peu à peu de moi. À mesure que j'ouvre les portes, des souvenirs défilent et l'ambiance se fait de plus en plus oppressante. D'abord, mes premiers pas, puis ma première bougie, puis ma première punition, une dispute de mes parents, mon premier cauchemar. Les souvenirs sont de moins en moins agréables alors je décide de ne pas regarder derrière les suivantes, juste de tester l'ouverture. Quand j'arrive devant une porte, je sais que celle-ci ne s'ouvrira pas. Elle pourrait être peinte en noire avec un panneau « interdit d'entrer » que ça ne serait pas plus clair. Mon cœur tambourine, ma poitrine se soulève de plus en plus vite, de plus en plus douloureusement. Je peine à lever un doigt pour prévenir le professeur que j'y suis.
- Maintenant que vous êtes devant cette porte, concentrez-vous sur celle-ci. Voyez comme elle est semblable aux autres. Une porte tout ce qu'il y a de plus banale. Rien qui la différencie des précédentes, reprenez votre souffle. Prenez un instant pour vous calmer. Tout ceci n'est que dans votre tête, vous n'êtes pas en danger... Ella, respirez, insiste-t-il. Très bien, vous faites du bon travail. Regardez la porte à nouveau, rendez la belle, sublime. La poignée est en fer forgé, le bois est clair. Tout autour de vous est blanc, c'est serein. Il n'y a pas de danger souvenez-vous. Ce ne sont que des souvenirs ... Tentez de l'ouvrir quand vous serez prête et racontez-moi ce que vous y voyez.
Après une grande inspiration, j'approche ma main en tremblant, remplie de peur, comme si elle pouvait m'attaquer. Je ne suis pas prête alors je repose ma main contre mon corps, m'exhortant au calme. Inspire, expire. Inspire, expire. J'imagine des pâquerettes et je les touche du bout des doigts pour duper un peu plus mon cerveau que tout va bien, qu'il peut me laisser voir. Quand j'ouvre la porte, je ne reconnais pas l'endroit dans un premier temps.
- Je ... je ne reconnais pas l'endroit.
-Ce n'est pas grave, prenez le temps de visiter les lieux. De vous les approprier comme dans votre souvenir.
- Il n'y a personne, je marche. Il y a des grandes fenêtres et de très hauts plafonds. Les jardins que j'aperçois dehors sont magnifiques, coupés au cordeau. Ce sont des jardins à la française. Je suis là, je cours. J'ai l'air d'avoir peur. Je crois que je me suis perdue ... je n'arrête pas de tourner mais il y a de plus en plus de pièces et toujours personne ... J'entends des voix enfin ! Je me dirige vers elles. Deux voix d'homme, ils crient alors je ralentis. Je crois que j'hésite, je me penche pour apercevoir ce qu'il se passe dans le couloir perpendiculaire. Mon père et un autre homme, ils se disputent mais je n'entends pas ce qu'ils disent. J'ai besoin de dire à mon papa que je suis là, qu'il peut reprendre son calme. Je n'étais pas perdue. Mais il ne semble pas me voir ni m'entendre, trop pris par son altercation. Tu devais le lui dire ! Tu devais le lui dire ! L'autre homme répète ça en boucle avant de se jeter contre lui et je ferme les yeux pour ne pas le voir frapper mon père. Je n'entends plus rien. Je crois que je m'attendais à des coups ou des bruits de bagarre mais rien. Alors j'ouvre les yeux et je ne comprends pas. Pourquoi est-ce qu'ils s'embrassent ? Papa ! Papa mais qu'est-ce que tu fais ? Je n'arrive pas à parler coincée dans ce stupide corps de gamine ! Putain !
- Calmez-vous Ella, c'est normal. Vous revivez un souvenir, vous ne pouvez pas influer sur celui-ci. Juste le vivre. Qu'est-ce qu'il se passe maintenant ?
- Je m'avance vers eux, ils s'embrassent toujours. Un énorme sanglot sort de ma gorge et mon père me repère. Il pousse l'autre type. C'est ta putain de môme ? T'as ramené ta putain de môme alors qu'on devait se voir ? Il a l'air rempli de rage, il me fait peur. Ils recommencent à se disputer, pourquoi personne n'intervient ? Je me place devant mon père mais l'autre enfoiré me dégage dans un geste violent. Salaud ! Et je ne peux toujours rien faire, c'est un calvaire ! Sortez-moi de là putain ! Sortez-moi de là crié-je en sentant les larmes couler.
- Vous y êtes presque Ella, vous aurez bientôt vos réponses ...
- Putain de thérapeute de merde ! Pourquoi vous ne faites rien ! En quoi ça va m'aider tout ça, je ne peux rien faire. Il essaye de le calmer. Mais laisse tomber papa ! Viens on s'en va ! Je tire sa manche en pleurant mais il ne veut pas venir. Il tente de mettre la main sur son épaule mais l'autre se dégage. Je pleure de plus belle. Je hurle que j'ai peur, que je veux partir et l'autre gueule encore plus fort. Espèce de dégénéré putain, je n'étais qu'une gamine. Pourquoi tu bouges pas papa, pourquoi tu choisis de le réconforter lui plutôt que moi. Papa ! Papa ! Il essaye une nouvelle fois d'approcher sa main mais son abruti de mec lui colle un poing dans le visage. J'vais te tuer pauvre mec, ne le touche pas ! Il lui court après. Mais tu déconnes, me laisse pas là ! Me laisse pas là, j'ai quatre ans, je n'ai que toi ! Mais pourquoi je ne fais rien ! Bouge Ella ! Cours ! Il arrive à dire quelque chose qui arrête l'autre homme qui se retourne. Son regard est terrifiant et son sourire encore plus. Il se rapproche de mon père. Ils se parlent à voix basse. Je panique, je tremble de tous mes membres. Mon père se jette sur le gars et le plaque contre le mur. Son visage est tout près du sien, il chuchote toujours. Il a l'air fou furieux. Je ne le reconnais pas. L'autre l'attrape par le col de sa veste et l'envoie valser plus loin. Dégage c'est ça ouais ! Il prend la direction du couloir par lequel je suis arrivée. Je le regarde partir. Enfin, je me précipite vers mon père. Il n'est plus là. Il est en bas des escaliers. Je descends lentement les marches en me tenant à la rambarde. Accélère putain, tu vois pas tout le sang ! Mais qu'est-ce que tu fais ? Pourquoi tu t'allonges, va chercher quelqu'un ! Mais va chercher quelqu'un putain ... Je ne bouge pas, je reste allongé alors que je baigne dans du sang rouge écarlate. C'est une blague, je peux pas être aussi débile ! Je mets ma tête sur son cœur, il n'y a pas de bruit évidement ... me laisse pas papa ...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top