Bref, c'est fini.
Ouiiiiiii, je sais que c'est censé être raconté en une fois et que je blablate trop.
Mais je ne veux rien entendre, c'est moi le boss de ma propre histoire capiche ?
Bref. Reprenons.
**
Inconnu
"Taehyung ? J'ai du mal à croire que c'est toi...Qu'est-ce que tu deviens ?"
Envoyé à 14h13.
Haha. Devrais-je lui dire ? Je suppose que ce n'est plus le moment de reculer. Je suis déjà choqué qu'il me réponde.
"Si je te dis qu'en ce moment-même je suis devant ta porte...Tu me crois ?"
Envoyé à 14h14.
Je ne lui donnais pas le temps de répondre et appuya sur la sonnette.
Inconnu
"Je ne comprends pas. C'est une blague ?..."
Envoyé à 14h14.
Alors que je lisais son dernier message, la porte s'ouvrit en grand et je retins mon souffle.
A mon plus grand désarroi ce ne fût pas Jungkook, mais bien un autre mec, torse nu qui plus est, qui m'ouvrit en me toisant d'un air blasé.
Décidément.
-Laisse Jackson ! C'est pour moi. Enfin, je crois.
Le moment tant attendu était arrivé. J'étais plus nerveux que jamais à l'entente de sa voix, mais le voir là en face de moi à me regarder les yeux ronds comme des soucoupes, c'était autre chose.
Je comprenais à nouveau pourquoi il m'avait fait craquer, il était juste à couper le souffle. Je le détaillais du regard sans un mot et il en faisait de même avec moi. Il avait l'air surpris, mais mis à part ça il ne laissait rien paraître de ses états d'âmes. Le temps ne semblant plus avoir d'emprise, Jungkook finit par détourner son regard dans un petit raclement de gorge. L'expression de son malaise me fit comprendre qu'on avait laissé le silence s'étirer un peu trop longtemps pour ne pas que cela devienne gênant.
-Tu m'expliques ? fit Jungkook les sourcils légèrement froncés en cherchant surement une explication rationnelle à ma présence ici.
Sauf qu'il n'y en avait pas.
C'était à mon tour de froncer les sourcils. J'avais répété mon petit monologue des heures durant mais maintenant que j'étais face à lui, face à cette magnifique personne, mon naturel de mec bizarre reprenait le dessus.
-Bah tu ne m'as pas rendu ma chemise...Alors je me suis dis que j'allais passer.
Le silence. Je pouvais presque sentir le vent que j'étais entrain de me prendre passer entre mes deux oreilles.
Après m'avoir fixé un long moment comme si j'avais buter son petit caniche, il me répondit enfin.
-Donc si j'ai bien compris, bien que tu ai décidé par toi-même de ne me donner aucune nouvelle en me faisant espérer pendant plusieurs semaines comme un con- Commença t-il d'une voix sévère, d'un octave plus bas que d'habitude -Tout en étant conscience de ça, tu te pointes chez moi par je ne sais quel miracle et tu te permets de me faire tes petites blagues, comme si tout ceci était absolument normal ?
Ok, il était clairement agacé et c'était plus que mérité.
J'écarquillais les yeux lorsque je le vis refermer la porte d'entrée le visage fermé.
-Attends ! avais-je crié en passant un pied dans l'embrasure de sa porte.
Ce qui au passage me fit un mal de chien. On était clairement pas dans un film et la réalité était affreusement douloureuse.
Il stoppa ses mouvements toujours la mine renfrognée, mais attendant visiblement que j'ouvre ma bouche.
Je soufflais lourdement en me sentant plus minable que jamais et me recula en m'appuyant de tout mon poids contre le mur du couloir derrière moi.
-J'en ai juste marre de ne vivre qu'avec des regrets...Je me disais que venir te voir serait le petit coup de folie qui me permettrait de remettre les compteurs à zéro tu vois...Ah oui et c'est ton ami Yoongi qui m'a filé les infos.
Je me décollais du mur et avec prudence m'approcha à nouveau de lui tout en respectant une distance de sécurité.
-Ecoute, j'ai clairement fais une connerie en t'ignorant à causes de mes foutus peurs et je voulais juste, comment dire-
Mon regard se perdit un instant dans le vide, le temps pour moi de formuler mon ressentit d'une manière qui ne le blesserait pas un peu plus. J'étais un handicapé des sentiments, mais avec lui j'apprenais.
-Je voulais essayer de trouver le truc qui...m'anime d'une façon ou d'une autre. C'est toi qui me disais de faire quelque chose dans ce sens si tu te souviens de notre conversation. Alors, me voilà ?
Ma dernière phrase me rappela le souvenir de cette nuit passée sur le toit, ce qui me fit automatiquement ressentir ces petits papillons au creux de mon estomac. En osant relever mon regard vers le noiraud, je m'aperçue que lui aussi avait dû y penser puisqu'était soudainement apparu de légères rougeurs sur le haut de ses pommettes.
Sur le moment, il ne répondit rien. Les lèvres pincées et le regard fixé sur ses chaussures. Son mutisme me compressait la poitrine et j'étais plus nerveux que jamais.
-Tu me surprends, Taehyung. Jamais je ne t'aurai cru capable de faire un truc pareil.
Il secoua doucement sa tête en faisant apparaître un léger rictus au coin de ses lèvres.
-Je suis sans doute tout autant taré que toi parce que ça me plaît.
Je cru sérieusement m'étouffer avec ma propre salive à cause de sa réponse et de cette étincelle de malice que je voyais aux fonds de ses prunelles, celle qui m'avait tant manquée.
Après un énième regard indéchiffrable, Jungkook me proposa d'aller boire un café. Mon index pointa ma valise et sans même un brin d'hésitation il me proposa de la garder chez lui en attendant que je puisse rejoindre mon hôtel.
J'étais béni des dieux.
Le café où il m'avait emmené était charmant. Il n'était qu'à quelques mètres de son immeuble et la décoration me fit fortement penser au café mythique de la série Friends avec ses gros fauteuils et son ambiance feutrée. Il y avait même des musiciens amateurs qui passaient continuellement sur une petite estrade au fond de la salle principale dans l'espoir de se faire remarquer dans cette mégalopole qui ne dormait jamais.
Depuis que nous étions installés dans ces fauteuils moelleux à la teinte carmine, une certaine tension planait entre nous deux et je ne saurais déterminer sa nature exacte. Moi, je ne pouvais pas m'empêcher de le bouffer du regard en admirant les muscles saillants que faisait ressortir son t-shirt noir moulant. D'ailleurs, un détail finit de m'achever lorsque mon œil attentif capta un fin trait d'eye liner qui approfondissait ses iris d'un noir déjà abyssal et dans lesquelles j'avais l'impression de me noyer.
-Arrête de me mater. fit sérieusement Jungkook en reposant sa tasse de café.
Obéissant, mon morceau de donut resta bloqué dans ma bouche tellement je me sentais ridicule de m'être fait cramer et un peu peiné qu'il me rembarre comme ça, aussi.
Après des secondes qui me parurent durer un peu trop longtemps à mon goût, je le vis changer d'expression du tout au tout en éclatant de rire.
Il se fendait la poire le bougre.
-T'aurais vu ta tête ! dit-il en se tenant le ventre.
Finalement, il se calma et ne tarda pas à répliquer.
-Je sais que je suis beau hein...Je levais les yeux au ciel. Mais t'es pas mal non plus Tae. avait-il rajouté d'un petit clin d'œil ravageur.
Déstabilisé, j'avais très vite changé de sujet. Lui, me racontait sa petite vie newyorkaise dans laquelle il se plaisait bien même si le mal du pays se faisait sentir parfois. Et moi, j'essayais de m'expliquer un peu mieux à propos des dernières semaines que j'avais passées et ce qui m'avait poussé à venir ici. Je le vis sourire à mes propos d'un sourire tout mignon, un de ces sourires qui te donnait envie de payer des glaces à la fraises aux petites vermicelles multicolores et d'acheter un immense bouquet de fleur à son auteur.
Putain qu'est-ce que je devenais niais.
Le soir pointait le bout de son nez et pour mon plus grand bonheur, le lapinou ne semblait pas vouloir mettre fin à nos retrouvailles. Il me proposa de rapidement manger un truc sur le chemin du retour. Il nous conduisit ainsi à un camion vendant des hots dogs, un incontournable au vue de l'endroit. La devanture ne payait pas de mine, mais au final je m'étais régalé même si je m'étais affiché lorsque Jungkook m'avait fais remarquer la magnifique trace de ketchup trônant fièrement sur le coin de ma bouche.
Me surprenant de plus en plus, il m'avait demandé si je voulais bien le suivre dans un dernier endroit avant de partir. Evidemment j'avais accepté, les mains moites et le cœur battant. Je ne voulais le quitter pour rien au monde et encore moins lorsqu'il me souriait ainsi.
Je ne comprit pas lorsque nous passions les portes de son immeuble et dépassions finalement l'étage où était situé son appartement.
-Jungkook?
Il vit mon trouble mais ne dît rien, la mine toujours aussi joyeuse. Le bouffeur d'ac-en-ciel était de retour.
Tout s'éclaira lorsque le bip de l'ascenseur nous arrêta au dernier étage. Je le suivit alors au détour d'un couloir avant que l'on s'engouffre sur une porte menant à un petit escalier en ferraille noir, typique des habitations new-yorkaises.
Je sus que je ne m'étais pas trompé lorsque nous arrivâmes enfin sur le toit de l'immeuble, toit qui donnait une vue imprenable sur la myriade de tours illuminées à la faveur du soir. Mes yeux était scotchés face à cet océan de points lumineux presque hypnotique. Je ne pouvais pas me résoudre à m'en détacher. J'ignorais ainsi le vent frais du soir qui s'engouffrait sous mon blouson et me laissais happer par ce spectacle qui me fit afficher un immense sourire, un sourire comme j'en avait rarement eu.
-Adorable. fit une jolie voix fluette à mes côtés.
Autant vous dire que j'étais outré. Je marmonnais des vieilles insultes en offrant un petit coup de coude au beau gosse qui me taquinait avant qu'il ne me pose finalement LA question.
-Alors ça te plait ?
-Mouais, ça passe. Avoues c'est ta botte secrète pour pécho en fait. fis-je d'un air faussement blasé.
Un léger malaise suivit mes paroles que je trouvais maladroites avec le recul, car celles-ci faisait directement référence à ce fameux moment alors même que nous n'avions pas osé franchement en reparler.
Je me retournais vers lui et m'en voulu lorsque je captais un regard soudainement plus triste. Il regardait droit devant lui, ses douces prunelles se perdant dans l'horizon citadin.
Le cœur serré, je contemplais son délicat profil et à l'instant où j'avais l'intention de prendre la parole, Jungkook me coupa en laissant sa voix ternie par l'émotion résonner dans cet espace étrangement silencieux.
-Je t'ai cherché tu sais. Je me mentais à moi-même en me répétant que ce n'était qu'une ballade, mais à chaque fois mes pieds me menaient immanquablement au département de droit.
Il soupira et moi je resserrais mes mains entre elles, me maudissant d'avoir été aussi con.
-J'ai fini par lâcher l'affaire à l'approche de mon départ, mais ça m'a fait de la peine. Un peu.
Son sublime faciès finit par me faire de nouveau face et j'espérais sincèrement que ce que je voyais briller dans ses yeux n'était que le reflet des lumières dans lesquelles nous étions plongées.
-J'ai fini par croire que je n'avais été qu'un coup d'un soir et que je m'étais fait des films. finit-il par dire en haussant mollement les épaules.
Ce qu'il m'avait confié me brisa littéralement le cœur. J'avais tellement l'habitude de ne pas ressentir grand chose et d'être totalement amorphe que cette infinité d'émotions qui me prenait les tripes lorsque j'étais avec lui me faisait presque peur. Cependant je m'étais déjà persuadé que désormais et quoi qu'il en advienne, je dépasserais ces craintes nulles qui m'empêchaient d'exister.
La culpabilité parcourant chaque fibre de mon corps, je m'avançais vers sa silhouette pour me saisir doucement de ses mains et fus presque étonné lorsqu'il ne me repoussa pas.
-Je suis sincèrement désolé Jungkook. J'ai été égoïste en me préoccupant que de mes propres peurs et ressentis. Si je dois être totalement sincère, j'ai juste flippé de ce que tu me faisais ressentir. J'avais l'impression que ce n'était pas fait pour moi et surtout tu étais trop. Trop toi, trop parfait, trop lumineux. Je pensais que tu t'en rendrais compte et je craignais de souffrir en me faisant jeter, alors j'ai pris bêtement les devants. Je regrette tellement...
Je resserrais ma prises sur ses doigts, le regard emplit de sincérité.
-Mais je peux te jurer que je ne t'ai jamais vue comme un simple coup d'un soir, crois moi. Je n'aurai pas traversé la moitié du globe pour toi si c'était le cas, finis-je par rajouter dans un petit rire gêné.
Ce fût à son tour de serrer mes mains, mais cette fois-ci en rapprochant son corps du miens.
-Tae...
Je ne répondis rien car j'étais bien trop obnubilé par la chaleur de son corps, celle que je sentais réchauffer le miens de par sa proximité. J'étais à deux doigts de dérailler quand le visage de Jungkook s'avança vers le miens, nos regards ne voulant décidément plus se détacher l'un de l'autre.
Alors que je pouvais presque sentir son souffle parcourir ma peau, il se stoppa.
Abadakor.
-Tu...Il est tard. Tu veux rester chez moi pour cette nuit ? Mon colocataire ne sera pas là et tu pourras dormir sur le canapé.
Étais-je entrain de rêver ? Non ? Si s'était le cas, je priais pour ne jamais me réveiller.
La meilleure information de la soirée restait tout de même que ce Jackson n'était donc que son colocataire. Perfectoooooo.
J'acceptais timidement même si dans ma tête, c'était la fête à tous les étages.
Son appartement était franchement sympa. La décoration était sobre, mais il bénéficiait d'une incroyable baie vitrée et les meubles étaient flambant neufs. Après avoir encore discuté une bonne heure nous décidions d'aller nous coucher, Jungkook ayant bien perçu mon épuisement dû au décalage horaire.
Après avoir prit une bonne douche (chacun de son côté, je vous vois venir) et enfilé nos pyjamas, il était temps pour nous de se souhaiter bonne nuit. Ce n'était pas que j'espérais dormir avec lui ce soir, mais le canapé me semblait tout de même bien triste lorsque je m'allongeais dessus en rabattant la couverture sur mon corps.
-Tae tu peux venir ? cria Jungkook de sa chambre alors que j'allais fermer les yeux.
Je me faisais des idées ou il était entrain de m'inviter dans sa chambre là ?
Je me hâtais à le rejoindre en me levant maladroitement, à deux doigts de me casser la gueule à cause des couvertures qui s'emmêlait dans mes jambes. Fort heureusement, je parvins quand même à achever ma quête.
Je toquais alors à la porte puis entrais sans attendre de confirmation de sa part. De ce que je vit, Jungkook se trouvait devant son armoire une main de chaque côté des portes de celle-ci et semblant être à la recherche de quelque chose.
J'ignorais le fait qu'il était simplement vêtu d'un large t-shirt et d'un caleçon noir.
Oh boy ses cuisses.
Et je m'avançais au milieu de la pièce pour manifester ma présence.
-Tu m'as appelé ?
Mon regard qui était jusqu'à maintenant rivé sur ses jambes remonta illico presto lorsqu'il se retourna vers moi.
-Tiens. me fit-il en tendant devant lui une chemise que je reconnue. C'est celle que j'ai tâché. Je ne sais pas pourquoi, mais je l'ai bizarrement emporté avec moi. Bonne nuit. avait-il rajouté en me raccompagnant à la sortie de sa chambre.
Étais-je déçu ? Moi ? Nooooooon.
Bonne nuit, fis-je d'une petite voix lorsque je me retrouvais sur le pas de sa porte.
Prêt à rebrousser chemin la queue (haha) entre le jambes, je me figeai cependant lorsque Jungkook se mit à me reluquer de la tête au pied avec CE regard. Vous savez, celui qui vous donne la chair de poule partout partout.
Appuyé nonchalamment contre l'encadrement de sa porte, il me jaugea une dernière fois du regard la tête légèrement penchée sur le côté, comme s'il était entrain de décider de la manière dont il allait me dévorer.
-Tu sais...j'ai vraiment été triste de ne recevoir aucun message de ta part.
Depuis quand possède-t-il une voix aussi suave celui-là ?
Il s'avança un peu plus et passa son indexe dans le col de mon t-shirt pour pouvoir mieux me tirer jusqu'à lui.
Oh. Mon. Dieu.
-Surtout qu'on avait passé un moment plus que mémorable tous les deux.
Ces quelques mots avaient été murmurés d'une sensualité troublante, d'autant plus déconcertante depuis qu'il fixait intensément mes lèvres.
Mon souffle se coupa, l'air ne passait plus que par légers filets dans mes poumons. Ce qu'il me faisait vivre était trop fort et si le désir pouvait tuer, je restai persuadé que c'était celui que m'inspirait son regard qui aurait raison de moi un jour.
A présent, je scrutais moi aussi sa jolie bouche comme si c'était la plus délicieuse des friandises. J'étais tout pantelant, littéralement suspendu à ses lèvres et prêt à le laisser faire absolument tout ce qu'il voulait de moi.
Mes paupières se baissèrent par automatisme lorsqu'il frotta le bout de son nez contre le miens. Fébrile, je n'osais plus les rouvrir, pas maintenant, alors que son odeur entêtante emplissait mes narines.
Lorsque ses lèvres effleurèrent les miennes, je sentis néanmoins que celles-ci était désormais retroussées en un petit sourire.
Mon incompréhension atteignit son paroxysme lorsque tout d'un coup, il me poussa hors de sa chambre et qu'il me referma la porte au nez en ricanant, tout fière de sa petite blague.
C'était une blague. Une farce. Une drôlerie. Une gaudriole.
C'était donc ma punition.
Sur le moment elle me paru particulièrement sévère, mais en prenant un poil de recul, je l'acceptais.
Finalement, le connard de service s'en sortait plutôt bien.
L'idée étant de me montrer docile et de ne surtout pas faire mon gros relou, je rampai finalement jusqu'à mon lit de fortune malgré la frustration qui titillait mes nerfs.
Les rideaux tirés du salon n'empêchaient pas la lumière des buildings de filtrer dans l'appartement.
À la luminosité se mêlait le bruit, car même si nous étions à une distance relativement élevée du sol, je pouvais entendre le bruit des klaxons et plus généralement, celui de la vie créée par le passage incessant des gens dans ces rues qui ne désemplissaient pas.
J'aurai pu m'en plaindre, mais pour une obscure raison toute cette agitation me rassurait.
Je n'étais pas un froussard, loin de là, mais je ne pouvais pas non plus ignorer la boule d'angoisse qui s'était formée dans ma gorge à la faveur du calme nocturne. Tous remontait, toutes les implications du choix que j'avais fait. J'étais parti en plein milieu du semestre sans savoir comment j'allais tout rattraper. J'étais à des milliers de kilomètres de tous ce qui m'était de près ou de loin familier, sans amis et sans repères. J'avais atterri dans un endroit qui m'était complètement étranger, une immense fourmilière où je me sentais comme une poussière dans l'univers. Et je ne savais même pas ce que j'allais y faire et combien de temps ça allait durer.
J'étais vraiment putain de taré.
C'était flippant, mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser que c'était tout autant excitant.
En parlant d'excitation, et alors que le nuit était déjà bien avancée, je pensais à nouveau au bel Apollon dormant dans le même appartement que moi.
C'est ouf comme je le voulais.
Attention, je ne le voulais pas comme je désirais la prochaine Playstation ou le café en édition limité de chez Starbuck...Non, j'avais bien compris qu'on ne possédait pas une personne et encore moins lorsqu'on tient à elle.
Quoique, je n'était pas contre le fait de le posséder de temps en temps, lui et son corps absolument somptueux...
TATATATA
On ne prends pas cette direction Kim Taehyung. Tu es un jeune homme respectueux et tu t'intéresses surtout à lui pour ses qualités intrinsèques.
VOILÀ.
Maintenant que j'ai repris mon sang-froid, reprenons notre histoire.
Enfin, mon histoire.
Rien n'y faisait, j'avais beau compter les moutons depuis une durée indéterminée, il n'y avait pas moyen que je m'endorme malgré l'épuisement du voyage. Je ne me sentais pas à l'aise, car je n'étais tout simplement pas chez moi.
Finalement et après une longue réflexion, je voulus prendre le risque de rejoindre la seule source de réconfort ici présente et décida de glisser hors de mes draps pour aller me faufiler dans sa chambre.
A pas de loup, j'ouvris la porte et m'approcha du rebord de son lit. Ma discrétion était jusqu'à maintenant digne d'un agent des services secrets coréens, mais je dû me mordre la lèvre de toute mes forces pour ne pas ternir ce constat lorsque je me cognai violemment le petit doigt de pied contre le pied du lit.
Dans mon malheur, j'eus la chance que Jungkook ne dorme pas étalé comme une crêpe, mais bien tranquille dans son coins, sur le côté et me faisant dos.
Je me glissais alors avec minutie sous les draps, soulagé d'enfin sentir sa présence rassurante non loin de moi. J'avais hésité à retirer mon t-shirt à cause du thermostat un peu trop élevé de la pièce, mais je décidais de ne pas tenter le diable au risque de me retrouver castrer d'ici demain matin.
Apaisé et le cœur bien plus léger, je me laissais bercer par les mouvements réguliers que son dos produisait à travers sa respiration. Et sans surprise, je plongeais rapidement dans un profond sommeil dénué de rêve.
Ce fût les vicieux rayons du soleil filtrant à travers les volets qui me réveillèrent de ce sommeil réparateur et inespéré. Je me tortillais alors en laissant échapper un petit gémissement de contentement avant de me retourner sur le côté et serrer dans mes bras un bon gros oreiller bien moelleux.
Passé ce petit moment de béatitude, j'ouvris doucement les paupières et me figea lorsque mon regard tomba directement dans celui de Jungkook, qui lui était bien réveillé et me fixait sans un mot.
Ah la boulette, j'avais presque oublié.
Son visage était inhabituellement neutre.
Genre ce n'était pas normal, il venait de piquer mon rôle à moi.
Ses lèvres étaient pincées ses lèvres, son regard dur et les muscles de ses bras se contractaient autour de son propre oreiller : en clair, rien ne présageait ma survie.
Interprétant son comportement comme de l'énervement, je bredouilla des excuses plus que nazes. Il fallait me comprendre, je n'étais pas le plus éloquent au réveil.
-Ah euh oui désolé, je me sentais pas top top tous seul. Il y avait un bruit chelou du côté de la cuisine. En plus, je me suis mis à angoisser sur ma situation et puis j'ai pensé à toi et me suis aussi dit que tu m'aiderai à dormir. Pas que je te considère comme mon doudou mais le tr...
Je fût dans l'obligation de fermer ma grande gueule lorsque je sentis une paire de lèvre se fondre aux miennes. Je ne comprenais plus ma vie, mais je répondis volontiers à ce baiser enflammé, beaucoup plus sauvage que les derniers que nous avions échangé.
-Tu me rends dingue. Me murmura Jungkook en commençant à caresser langoureusement ma cuisse.
Complètement subjugué par cet être singulier, je le laissais encore m'embrasser quelques instants avant de le faire basculer sur le lit et me glisser entre ses cuisses.
J'étais définitivement réveillé.
Mes baisers se perdirent dans son cou, m'imprégnant de sa présence et de sa chaleur. Mes mains en profitèrent pour caresser ses bras, les reliefs de son visage éperdu de désir, le duvet presque inexistant sur ses avant-bras.
Tout ceci était bien réel, palpable sous mes doigts.
Euphorique de cette prise de conscience, je devins plus avide encore de son corps, de cette état de légèreté absolu dans lequel il me plongeait par la seule force de son existence.
N'y pouvant plus, ma langue vint bientôt goûter le salé de sa peau, frissonnant à chaque fois que ses cuisses se contractaient autour du moi en réaction à chaque attention de ma part.
Un petit couinement s'échappa même de ses lèvres lorsque taquin, je viens lui mordiller durement le lobe de son oreille.
-Tu m'as piqué ma réplique je crois. grognais-je près de son oreille avant de venir jouer de ma langue contre la sienne.
L'envie fût trop forte lorsque finalement, je glissais une main sous son t-shirt, venant cajoler son buste sculpté. A cet instant, il m'était impossible de décrire avec de simples mots le plaisir que me procurait la recherche de ses points les plus sensibles.
J'espérais avoir l'occasion de faire une véritable cartographie de son corps. Qu'il ne me soit plus d'aucun secret pour le faire vibrer encore et encore et le combler le temps d'une vie au moins, avec moi.
C'était fou ; dingue ; taré ; dément.
Lorsqu'il se perdait ainsi dans mes bras je ressentais tout plus fort, plus intensément, comme s'il parvenait à rendre ce monde plus exaltant qu'il ne l'était vraiment.
À ces côtés, je me sentais revivre.
Ce fût en raison de cette constatation que je préférais tranquillement calmer les choses, en devenant plus tendre dans mes baisers et en transformant progressivement cet échange en une douce étreinte.
-Il faut qu'on parle.
Jungkook ne comprenait visiblement pas le changement d'ambiance, mais j'avais besoin de ça avant que notre relation aille plus loin.
Comprenant rapidement le message, il se redressa en se recoiffant légèrement, ayant tout comme moi dû mal à se calmer après ce moment lourd de tensions sexuelles.
Cela me fit gentiment sourire, mais je me concentrais rapidement sur ce que je voulais lui dire.
-Je sais bien que toute cette histoire est dingue et que moi même je ne suis pas toujours facile facile à cerner mais...Mais je t'apprécie vraiment beaucoup et je n'imagine même pas ce que ça sera quand on aura passé plus de temps ensemble. Je me sens capable de tout quand tu es avec moi, peut-être même capable d'un peu mieux réfléchir à ce que je veux dans la vie.
Comme pour me rassurer, je caressais distraitement son bras du bout des doigts, espérant qu'il n'allait pas calmer mes ardeurs.
-On doit aller à notre rythme, mais je veux tenter un truc avec toi. Enfin, si tu veux bien.
Je n'osais même plus le regarder lui et je me contentais de fixer sa main désormais dans la mienne, dans l'expectative.
Rapidement, deux doigts relevèrent mon menton et sa jolie petit bouche s'unit délicieusement à la mienne pour un bref instant.
-Je ressens la même chose pour toi tu sais. Bien sûr que je veux approfondir notre relation. C'est toi qui a ralenti le processus je te signale ! avait-il répondu sur le ton de la taquinerie. Plus sérieusement. Qu'est-ce que toi tu veux faire ? Je ne compte pas rentrer en Corée avant deux bons mois, mais la relation à distance ne me dérange pas si c'est pour un court moment.
-A vrai dire, je n'ai pas vraiment envie de rentrer pour l'instant. Mon quotidien là-bas me pèse trop pour l'instant et pour une fois dans ma vie, j'ai juste envie de me laisser porter par ce que je ressens. J'ai des petites économies alors je peux bien trouver un petit studio ici ou une chambre d'hôtel ! Dans tous les cas, je compte mettre à profit ce temps ici pour m'ouvrir plus aux autres et aux nouvelles expériences. Après je ne voudrais pas t'embêter, peut-être que tu préfères me revoir seulement une fois rentré en Corée...
Après ma petite tirade, je sentis un poids conséquent (si le lapin demande, je n'ai rien dis) s'écraser contre moi et des bras m'entourer fortement la nuque.
-Crétin! Je suis bien trop content que tu veuilles rester! Tu peux même rester ici le temps de trouver un truc ou juste pour passer un peu de temps avec moi tu sais. Avait-il répondu de la plus mignonne des façons en m'embrassant sur la joue.
D'un seul coup Jungkook regarda sa montre et se leva en trombe du lit, presque paniqué.
-Oh bordel, j'avais oublié que j'avais un cours dans pas longtemps. Tu sais quoi reste au lit, je nous fais un petit déj et tu me diras ce que tu veux visiter ce soir quand j'aurai fini ma journée!
Il enfila un jeans et un t-shirt à la vite (et même ainsi il était sexy) et se dirigea en trombe vers la cuisine sous mon regard attendri et mes lèvres closes. Je regardais encore quelques secondes dans la direction qu'il avait pris pour finalement m'étaler en étoile de mer sur son lit.
Mon regard se posa au-delà de la large fenêtre de la pièce, celle qui permettait de rendre la chambre si lumineuse. Le moment était propice à la contemplation, à la réflexion surtout.
Je ne savais rien.
Je n'avais aucune certitude.
Je ne savais pas si j'allais poursuivre mes études ou changer de filière. Qui sait, peut-être que l'envie me prendra de partir à l'aventure en voyageant dans des endroits jamais encore explorés.
Peut-être encore, vivre ici même temporairement et au contact de mon amoureux exalté me permettrait avec un peu de chance de me trouver une passion alors jamais soupçonnée.
Plus simplement, le scénario de ma vie pourrait tout aussi bien prendre un autre tournant en réalisant que mon quotidien pépère me convenait réellement, à moi.
L'importance était finalement que c'était uniquement moi l'auteur de ce script. J'étais aux commandes de mon existence et peu importe la finalité de mon choix, la voie que je me serais tracée aurait été celle que j'aurai consciemment prise, car c'était celle qui me rendait heureux.
Bref, je suis tomber amoureux et désormais ma vie ne sera plus jamais la même.
**
Et ils vécurent heureux et adoptèrent beaucoup de petits nanimaux, on connait la chanson hein.
Boooooon alors c'était sympatoche ou bien ? On est pas trop chou avec mon lapinou ?!
Je me suis pas cassé la tête à tout vous raconter pour que vous restiez muettes comme des carpes, alors j'attends un retour.
Allez et que ça saute, je veux tout savoir !
Bref la bise et qui sait, on se retrouvera peut-être un jour les chicas.
💜💜💜
Voila Voila! J'espère que cette petite histoire légère et sur le ton de l'humour vous aura plu, moi en tout cas je me suis bien amusée à l'écrire. ^^
Je vous retrouve bientôt pour de nouvelles aventures, prenez soin de vous.❤
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