EMPEREUR

〝ℭ𝔞𝔫 𝔶𝔬𝔲 𝔣𝔢𝔢𝔩 𝔪𝔶 𝔥𝔢𝔞𝔯𝔱  ?〞

Personne ne l'intéressait. Personne, sauf Yoongi.

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» king!hoseok «
» explicite «

- Et elle, qu'en pensez-vous ?

Août, mois d'été aux nuits fraiches et aux jours ensoleillés. Les talons claquant sur le sol marbré, Hoseok passait depuis une heure déjà, mains liées dans le dos et visage droit, devant bon nombre de femmes, plus belles les unes que les autres.

Il les étudiait, méticuleusement, ô combien même il savait qu'il n'allait jamais en choisir une.

- Non, tonna sa voix grave.

La femme qu'il venait de nier s'abaissa dans une dernière révérence, et sorti alors du château.

- Sire, c'était la dernière possible prétendante de ce mois ci. Nous n'en-

- Je n'ai guère envie que vous en cherchiez d'autres, Kim, tu le sais mieux que quiconque.

Ledit Kim, ami et conseiller du roi, soupira doucement :

- Je le sais bien, que les femmes ne t'attirent pas, mais en tant que Roi, tu vas devoir tôt ou tard te trouver une reine...

- Pourquoi pas un roi ? Fit le brun, se tournant vers l'autre homme qui écarquilla les yeux.

- Enfin, Sire... Il est inconcevable pour le peuple de se faire gouverner par deux rois... Tu sais, l'homosex-

- L'homosexualité est un sujet tabou, je le sais bien Namjoon, tu me le rabâches tous les sept matins.

Namjoon frissonna. Il avait mis le Roi en colère, et c'était une mauvaise idée.
Même s'il savait qu'il ne s'en prendrait jamais à lui, qui sait ce qu'il pourrait arriver.

Une envie subite d'exécuter tous les prisonniers des récentes guerres, ou de partir dans d'autres contrées le temps d'une nuit.
Oui, le dirigeant de ce royaume était impulsif, au grand dam de Namjoon qui se devait de régler tous ses écarts.

- Tu peux disposer, je vais retourner dans mes appartements.

- Bien, se courba Namjoon.

Alors, une fois les portes de la salle du trône passées, Hoseok marchait rapidement dans les couloirs, escorté par deux gardes, qui une fois arrivés restèrent à l'extérieur de la chambre, dos contre la porte dorée.

Hoseok, lui, se déchaussa dans l'entrée, et traversa le petit sas pour se retrouver dans sa chambre qu'il verrouilla.

Se posant devant la coiffeuse dont le contour du gigantesque miroir était incrusté d'émeraudes, de rubis et de bien d'autres pierres, il défit d'un coup toute ses parures, se retrouvant enfin libre.

Le brun fit ensuite glisser son durumagi rouge agrémenté de broderies dorées le long de ses épaules, l'accoudant sur une chaise, et fit de même avec toutes les sous-couches.
Il mourrait de chaud, là-dessous.

Enfin nu, il se dirigea dans une pièce adjacente.
Là, il y prépara un bain, et pendant que son corps se dégourdissait dans l'eau bouillante, il entendit une de ses femmes de ménage venir ramasser sa lingerie pour l'amener à laver.

Ce fut, quelques heures et papiers politiques plus tard, que le Roi décida d'aller se coucher.

Sous les draps de soie rougeâtre, ses yeux se fermaient doucement, ténèbres brisés par la légère lumière bleutée que produisait la lune depuis sa fenêtre.

Mais un toque contre celle-ci le réveilla instantanément.

N'importe qui de censé aurait été effrayé; il se trouvait au troisième étage après tout. Mais pas Hoseok.
Non, car il était certain de qui était sur son balcon.

Sortant de ses draps seulement en sous-vêtement, il se dirigea vers les battants pour les déverrouiller et les ouvrir.

L'air frais fouetta sa peau hâlée, alors qu'une silhouette qu'il connaissait par cœur se découpait dans la lumière de l'astre nocturne.

- Entre, vas-y, sourit tendrement le brun.

La frimousse familière sourit à son tour, et le jeune homme du balcon pénétra dans la luxueuse pièce.
Sans en demander la permission, la tête blonde se jeta dans les draps chauds du roi, souriant :

- Bonsoir Hoseok ! Comment s'est passée ta journée ?

Tout bon roi n'aurait pas autorisé le tutoiement par n'importe qui, et encore moins l'appellation par son prénom.
Mais ce n'était pas n'importe qui, et Hoseok acceptait tout quand cela venait de lui.

- Diantre, je n'ai vraiment pas envie d'en parler. Raconte-moi la tienne, plutôt ?

- J'ai accompagné ma mère à la récolte de riz pour faire du saké !

Hoseok sourit doucement :

- J'aimerais bien faire ça.

Il referma les volets, et alla se glisser sous ses draps, le blondinet en faisant de même.

- Tu pourrais m'accompagner à la prochaine récolte..?

- Si seulement... Il serait trop facile de me reconnaitre, et quel scandale de savoir que le Roi serait allé faire des cueillettes de fleurs au lieu de sévir et tuer des gens... soupira Hoseok, mélancolique.

Le blond le regarda, attristé.

- Viens dans mes bras... murmura ce dernier.

Hoseok se blotti alors directement contre son torse, comme s'il n'attendait que cette phrase.

- Merci d'être là, Yoongi.

Le blondinet sourit à son murmure étouffé, baisant sa tête :

- C'est normal, Hoseok.

Et jamais, au grand jamais, il ne l'appellerait Sire ou ne le vouvoierais.
Après tout, c'était un ordre du Roi.

Roi qui n'avais jamais voulu en être un.

Yoongi avait connu Hoseok il y a douze ans. Ils avaient à ce moment là quatorze années, encore innocents. Deux jeunes garçons de campagne, citoyens sous le règne d'un roi aimé de son peuple.

Les deux s'étaient lié d'amitié, et se suivaient partout. Yoongi aspirait à devenir poète, Hoseok lui voulait faire comme son père et construire des maisons afin d'aider les plus pauvres.

Puis, deux ans plus tard, tout s'était très vite passé.
Le roi était en fin de vie, mais aucune descendance. La reine était décédée il y a de cela quelques mois, et une lettre avait été retrouvée parmi ses carnets, expliquant qu'elle avait eu un enfant qu'elle avait dû abandonner car il était son symbole de tromperie du roi.
Le peuple, mit au courant, chercha désespérément l'enfant royal qui se cachait parmi eu. Même s'il n'était pas de sang totalement pur, c'était la seule descendance possible.

Et, en constatant que son père ne l'autorisait plus à sortir de la maison, Hoseok avait vite fait le lien. C'était un garçon intelligent.
Il en avait parlé à son paternel, qui, avec regrets, lui avait avoué avoir été séduit par la reine après lui avoir rendu un service. De là, une liaison cachée était apparue, et Hoseok naquit.
C'était pour cela qu'il n'avait jamais eu vent de sa mère.

Puis, il n'eut pas le temps de revoir Yoongi. On l'avait trouvé. La garde royale l'avait emportée, fait faire test de maternité avéré positif, son père condamné à mort pour avoir trompé le roi en couchant avec sa femme, et Hoseok devint trois années plus tard, contre son grès, Empereur.

Il n'avait jamais revu Yoongi. Il se disait que ce dernier se doutait sûrement de ce qu'il lui était arrivé, la rumeur s'était répandue comme du sable dans tout le royaume.

Et ce fût, lors de son troisième discours, à ses vingt-et-un ans, que Hoseok le revit.
Entre ces centaines de citoyens qui l'écoutaient déblatérer de la politique du pays, adulant ce roi qui dès son si jeune âge avait déjà tant fait pour eux, Hoseok avait croisé ses iris.

C'était devenu habituel, de frôler du bout des yeux son peuple, à la recherche de l'homme qu'il aimait tant.
Et les pupilles noirâtres qu'il connaissait si bien, il les avait croisé.

Il ne l'avait alors pas lâché du regard de tout son discours, lui montrant qu'il l'avait vu.
Les citoyens l'acclamaient plus fort, heureux de cette décision réduisant la pauvreté, et alors que le roi partait, on le rappelait aussitôt, soufflant qu'un homme était depuis quelques minutes à la porte, suppliant de le laisser parler au Roi.

Et quand Hoseok avait ouvert les portes, ce fut Yoongi, à genoux et tête contre le sol, qui conjurait les gardes de le laisser entrer.
Là alors, une fois l'ayant emmené dans une salle à l'écart, les yeux brillants d'amour et de larmes de Yoongi fixés sur la main qui tirait son poignet, ils s'étaient enlacés tellement fort que leur âmes s'étaient unis.

Yoongi lui avait expliqué ô combien il était heureux, perles cristallines coulantes, et Hoseok lui avait compté ô combien il avait souhaité le revoir, cœur aimant.
De là, était née une relation fusionnelle. Timide, devenu fougueux, les deux hommes s'aimaient d'un amour si pur qu'il rivalisait avec l'eau d'un ruisseau. Seulement, des problèmes étaient présents.

Hoseok était Roi d'une contrée entière, Yoongi n'était qu'un simple paysan sans sang royal; relation impossible.

- On m'a encore présenté des prétendantes.

Yoongi tendit l'oreille, sachant combien les moments où Hoseok se confiait étaient rares.

- J'en ai marre. Je voudrais juste t'aimer.

La petite main glissa dans les mèches brunes, les caressant tendrement.

Il hésitait à parler d'un stratagème qu'il avait imaginé.

- Hoseok ?

- Mh ?

- Je peux te parler de quelque chose ?

- Bien sûr, de tout ce que tu veux, chaton.

- J'ai... J'ai une idée, pour qu'on te fiche la paix avec ça, avec ces histoires de reine.

- C'est-à-dire ? Développe, je t'en prie.

Septembre, les feuilles rouges commençaient à couvrir le sol, et le froid à mordre l'épiderme.
C'était ce mois ci où Hoseok allait mettre le plan de Yoongi à exécution.

Toujours les mêmes talons, quoiqu'un peu plus usés qu'auparavant, résonnaient sur le sol blanc juste nettoyé.

Hoseok marchait devant des femmes, qui tour à tour, espéraient devenir la futur épouse du roi.
Ce n'était pas tant le rôle de reine qui intéressait la plupart d'entre elles, mais ce bel homme, aux vertus fleurissantes et aux qualités impossible à énumérer en une journée.

- Non.

Alors la femme fit une révérence, sorti de la salle en retenant ses larmes, et une autre rentra.

- Non.

Et ce, pendant une bonne heure.
Namjoon se tenait derrière lui. Il avait beau savoir que son Roi n'était pas attiré par les femmes, il savait aussi qu'il allait devoir en choisir une, un jour ou l'autre.

Des talons, ceux de la prochaine prétendante, claquaient alors que les gardes royaux ouvrirent à l'unisson les portes en bois sculpté.
De là apparu une si belle femme qu'on pourrait douter de sa véracité.

De longs cheveux noirs glissaient jusqu'au début de sa taille fine, et une large jupe bordeaux frôlait le sol, d'une démarche de velours. Le Jeogori marin habituellement fermé laissait ici entrevoir un haut de corset aux même teintes bleu et doré.
Son visage, au nez d'une finesse parfaite et aux lèvres roses tel des baies, mettait en valeur ses yeux amandes rappelant ceux d'un chat, d'un foncé où l'ont se noierait.

Elle se courba dans un silence admiratif, quelques mèches de jais retombant sur le côté de son visage.

- Enchantée, Sire.

Hoseok eu un sourire amusé à la dégaine peu respectueuse des tenues habituelles; cheveux attachés et Jeogori fermé, mais il ne répliqua rien et demanda :

- Votre nom, mademoiselle ?

Namjoon constata une amélioration, les autres prétendantes n'ayant même pas pu se présenter.

- Bae Joo-hyun, Sire.

- Bien. De quelle famille venez-vous ?

- Bae Hyunsik, Monseigneur. Bourge du village d'à côté, nous vivons dans la résidence à l'arrière de la bibliothèque.

- Bien, bien... Vos centres d'intérêts ?

- J'aime cuisiner et j'adore l'écriture calligraphique. Je me suis aussi récemment découverte un talent dans la broderie. J'en ai bien d'autres, mais je ne ferais que vous ennuyer en vous les décrivant.

Un sourire gracieux au coin des lèvres, la jeune femme laissait son regard sûr d'elle planté dans celui du Roi.

Cette femme lui plaisait bien, oh que oui, il adorait cette attitude.

- Namjoon, prononça la voix rauque d'Hoseok, son regard ne se détournant pas de celui charbon.

- Oui Sire ?

- Je ferrais d'elle ma prétendante. Emmène la signer tous les papiers concernés et renvoyez les autres femmes, je l'attends dans mes appartements.

- Bien, Sire.

Et Hoseok les regarda partir, la femme lui adressant un clin d'œil amusé quand Namjoon eu le dos tourné

Clin d'œil qu'il lui rendit.

La porte de la première pièce s'ouvrit sans que personne n'en eut donné l'autorisation.
Hoseok se leva alors de son lit, allant déverrouiller sa porte de chambre lorsque l'on toqua à celle-ci.

- Oh, Irene, je t'attendais. Comment vas-tu ? Prononça le Roi.

Joo-hyun entra alors dans la chambre, allant s'asseoir nonchalamment sur le siège de la coiffeuse.
Hoseok, lui, retourna s'asseoir sur son lit.

- Plutôt bien, écoutez. Où est-il ? Prononça la femme.

- Sorti chercher je-ne-sais-quoi, il devrait revenir d'ici quelques minu-

Un toquement à la vitre les interrompit.

- Quand on parle du loups, tiens. Je vais lui ouvrir ! Chantonna Irene.

Là alors, Yoongi rentra dans la chambre, essoufflé.

- Bonjour vous deux ! Fit le blondinet, ton enthousiaste.

- Yoongi-ah ! S'exclama la jeune femme, refermant la vitre derrière lui. Comment vas-tu ?

- Bien, sourit Yoongi. Tout s'est bien passé ? Demanda-t-il ensuite, soucieux, s'asseyant sur le lit en regardant le Roi et la femme.

Les deux hochèrent alors de la tête.

- Le mariage est prévu pour dans peu de temps, sourit Irène.

Yoongi sourit aussi, même si une lueur triste volait dans ses pupilles.

Le soir même, lorsque Irène était rentrée chez elle, Yoongi se glissait dans les draps pourpres, Hoseok venant l'enlacer.

- Ta grande-sœur est très agréable, elle a beaucoup de conversation et n'est vraiment pas superficielle, c'est une bonne idée de l'avoir faite passer pour prétendante, commença le brun.

Yoongi émit un son d'acquiescement, nichant un peu plus son minois dans le cou de son Roi.

- Tout va bien, chaton ?

Devait-il être honnête ?
Il ne voulait pas déranger Hoseok plus qu'il ne l'était déjà. Ses problèmes personnels pouvaient bien attendre que la situation se stabilise.
Il pouvait prétendre bien se porter.

- Oui, tout va bien. Je suis juste fatigué.

Un doux silence régna quelques minutes, avant d'être interrompu :

- J'aimerai penser à autre chose, susurra le brun.

Il laissa sa main glisser sur la hanche du blondinet, qui comprit aussitôt le message. Il se tourna alors, plaquant le roi contre le lit.

- Je n'ai point le courage d'aller loin cette nuit, mais je veux bien t'accorder une petite récompense... sourit doucereusement Yoongi.

Il parsema alors des baisers sur les épaules d'Hoseok, qui laissa sa tête choir dans ses coussins moelleux.
Le plus vieux posa derechef quelques baisers dans son cou, remontant sur sa mâchoire quelques fois, laissant sa langue s'échapper, puis descendit sur son torse, venant embrasser ces muscles parfaits.

Il finit par atterrir sur son pubis, ses mains se posant sur ses cuisses et son corps venant s'insérer entre. Hoseok soupirait, enivré par les lèvres de son amant. Le blond descendit l'unique vêtement, le retirant des jambes galbées du brun, et aussitôt, vint apposer une simple pression du bout des lèvres sur le gland rougit.
Il fit mine de l'embrasser, les soupirs du Roi l'encourageant, et bientôt, sa langue rejoignit le ballet, venant tendrement lécher la fente, descendant sur toute la longueur pour remonter en une caresse subtile.

Il apposa quelques succions ci et là, venant sucer l'extrémité de son sexe, et laissa sa bouche descendre. La moitié du membre en bouche, il fit pression, et remonta doucement pour ne laisser que son gland en bouche.

- Aah, Seigneur, ta bouche est parfaite...

Yoongi redescendit alors jusqu'à tout avoir en bouche, déglutissant; et l'effet fut immédiat, Hoseok mordit vainement ses lèvres avant qu'un gémissement ne lui échappe.
Il était bien plus sensible qu'habituellement, une semaine d'abstinence étant passée à cause de ses obligations.
Yoongi creusa ses joues, et Hoseok vint empoigner les mèches blondes entre ses mains. De suite, un gémissement s'échappa de la part du plus vieux, et Hoseok frissonna.
Le brun fit pression de ses mains, forçant la tête blonde à remonter, avant de le refaire se pencher.
Le Roi contrôla le rythme comme cela pendant quelques minutes encore, veillant à ne pas faire mal à son chaton, et bientôt, son corps se crispa.

Son bassin se mit à bouger inconsciemment, Yoongi fermant les yeux sous le plaisir, et Hoseok gémit plus fortement encore. Une boule de chaleur grossissait dans son ventre, tous ses membres tremblaient, son plaisir lui montait à la tête, et dans un puissant gémissement, Yoongi senti son amant se déverser entre ses lèvres.

Habitué, il se contenta d'avaler le tout, remontant sa tête; les mains inactives de son Roi toujours dans ses cheveux, et fit une dernière caresse sur le ventre du brun avant de se lever du lit pour rejoindre la salle de bain.

Hoseok, encore dans les vapes, le regarda trottiner jusqu'à la salle d'eau, le rappelant ensuite doucement :

- Yoongi, vient, que je te fasse du bien aussi...

- Non merci, je n'ai pas le courage de passer à l'acte... fit celui-ci, dans l'encadrement de la porte après s'être débarbouillé.

- Tu sais, je peux te tailler une pipe aussi...

- Non, je n'en ressens pas le besoin.

Hoseok revêtit une moue boudeuse. Lui aussi, voulait faire gémir son amour.

- Faire cela ne t'a-t-il pas excité ? Tu n'es pas en érection ?

- Si, mais je vais prendre une douche froide. Dors, Hoseok, je te rejoins après.

- Si tel est ton désir... finit par se résigner le plus grand.

Et, effectivement, Yoongi fut de retour sous les draps plusieurs minutes passées. Il vint se coller contre le corps bouillant de son amoureux, plongé dans les limbes du sommeil.
Son torse collé contre le sien, Yoongi posa un baiser sous le menton de son amoureux avant de laisser tomber sa tête contre le matelas et de chercher lui aussi à s'assoupir.

- Je sais que tu ne vas pas bien, chaton. Si jamais tu veux me parler, je suis tout ouïe, sache-le.

Yoongi sursauta à la voix du Roi qui eut tranché le calme nocturne, mais ne bougea pas plus. Le brun posa un bisou sur le sommet de son crâne, et enroula son corps de ses bras hâlés.
Finalement, il ne dormait pas tant que ça.

Dans l'esprit de Yoongi, c'était d'un bordel sans nom.
Devait-il lui dire ?
Après tout, Hoseok était habitué à l'écouter et le rassurer sans le juger... pourquoi le ferait-il cette fois-ci ?

- Es-tu sûr de ne pas finir par apprécier ma sœur aînée ?

- Quelle est cette question ? Je l'apprécie déjà.

- Je veux dire... à l'aimer ? Plus que moi ?

- Pourquoi Diable cela arriverait-il ? Fit Hoseok, s'écartant légèrement de Yoongi pour voir son visage.

- Je ne sais pas... Tu peux la fréquenter librement, sans jugement, tu n'es pas obligé de te cacher, elle est adorable, sera acceptée par tout le peuple en tant que Reine...

- Et alors ? Rétorqua aussitôt Hoseok. Est-ce c'est un homme ? Est-ce que je l'aime d'amour ? Est-ce qu'elle s'appelle Yoongi ? Je ne crois pas. Chaton, que notre relation soit cachée ne me dérange en rien. Je t'aime, plus que tout, n'en doute pas. Et ce n'est pas ce mariage qui me fera douter de mon amour pour toi après tant d'années.

Et, dès qu'Hoseok vit des larmes pointer dans les yeux du blondinet, il l'enlaça fermement contre lui.

- Il n'y a que toi, et seulement toi, dans mon cœur.

L'hiver était rude. Décembre, la neige tapissait les sols, rendant frileux Yoongi, qui s'enroula dans une des couvertures du Roi en s'avançant vers la fenêtre.

- Bonjour, Hoseok. Tu as bien dormi ?

- Merveilleusement bien, dans tes bras. Et toi ?

- De même. Quels sont tes projets pour aujourd'hui ?

- Procrastiner sous les draps avec toi.

- Mh, cela me semble être une bonne id-

Quelqu'un frappa à la porte, faisant sursauter les deux hommes. Yoongi laissa alors la couette tomber au sol, partant en courant se rhabiller, et une fois cela fait, se glissa dans l'armoire du brun. Qui lui, remit la couette abandonnée à son emplacement habituel, et enfila aussi des vêtements avant d'ouvrir.

- Qui me dérange à cette heure-ci... Namjoon ?

Ledit Namjoon entra violemment dans la pièce, surprenant Hoseok, et s'exclama alors :

- Où est-il ?!

Hoseok ne comprit pas de suite de quoi il parlait, puis vit Irene entrer à son tour dans la chambre, nez rouge et larmes aux yeux.

- Namjoon, tu vas me faire l'honneur de te calmer et de m'expliquer ce qu'il se passe ! S'écria Hoseok.

- Ce qu'il se passe, c'est que je suis au courant de tout ! Où est cet homme ?!

- Mais de qui tu parles ?!

- D-Désolé... entendit Hoseok, derrière lui.

C'était Irene qui, joues mouillées, se penchait en signe de pardon. Le brun s'approcha alors, venant la prendre par les épaules pour la relever alors que Namjoon se dirigeait vers le lit.

- Qu'y a-t-il, Joo-hyun ?

- I-Il se doutait de quelque chose, e-et a menacé ma famille, je lui ai tout dit, d-désolé... sanglota-t-elle, alors que Hoseok vit rouge.

- Namjoon, reviens ici tout de suite !

Le noiraud, occupé à fouiller la chambre, se rapprocha pour se poster face au Roi.

- Tu vas me faire le plaisir de faire comme si tu ne savais rien de cette histoire, et sortir de mes appartements. Maintenant. Tonna sa voix sans appel.

- Il en est hors de question. Tant que je n'aurai pas trouvé cet homme, je ne sortirai pas d'ici. Vous me voyez désolé, mon Roi, mais les règles sont les règles.

Et, quand Namjoon vouvoyait Hoseok, c'est qu'il se passait quelque chose de beaucoup trop sérieux à son goût.

- Tu oses menacer des gens sous prétexte que tu te doutes de je-ne-sais-quoi, et en plus, tu oses me tenir tête ?!

- Et mes doutes s'avèrent juste, Monseigneur ! Vous trompez votre femme avec un... Non, vous ne la trompez même pas, puisque tout cela n'est que manigance ! Vous vous marriez avec une fausse noble pour pouvoir vivre une idylle complétement sotte ! Mais vous vous rendez compte de cela ! Imaginez ! Imaginez juste une seconde que tout le royaume apprenne ces faits là !

- Et à quel moment l'apprendrait-il ? Il n'y aurait aucune raison. Depuis le début de mon règne, tu ne t'es douté de rien, alors en quoi mon royaume l'apprendrait ?!

- Tous les secrets finissent par se savoir ! Alors vous allez me faire le plaisir de me montrer la cachette de cet homme, que nous en finissions !

- Et que comptez-vous faire, une fois l'ayant trouvé ?! Le sermonner, puis reparti- ?!

- L'exiler, mon Roi ! Et ne-

- Comme vous le dites si bien, je suis le Roi. Et vous n'avez pas intérêt à toucher un seul de ses cheveux, répliqua froidement Hoseok.

- Ou bien quoi ? Vous n'allez certainement pas me tuer sans raison valable ! Alors veuillez arrêter vos caprices de Roi pourri gâté !

- Je te demande pardon ?!

Et, alors qu'Hoseok leva son poing, Irene l'attrapa de suite, l'empêchant d'une action qu'il aurait pu regretter.

Et, au grand dam d'Hoseok et d'Irene, Namjoon continua sa recherche dans la pièce.

- Stoppe ça tout de suite, ceci est mon dernier avertissement, gronda l'Empereur.

Mais Namjoon ne l'écouta pas, et après avoir fouillé sous le lit, alla ouvrir le placard.

Là où était Yoongi depuis le début.

Ouvrant d'un coup les grandes portes, Namjoon écarquilla les yeux tandis qu'Hoseok se ruait vers lui.
Le noiraud attrapa le bras de sa cible pour le sortir de sa cachette, et dès qu'Hoseok vit le visage larmoyant de son amour, repoussa violemment Namjoon contre le mur et attrapa à son tour Yoongi pour le plaquer contre lui.

Tandis que le plus jeune était encore sonné, Hoseok tira Yoongi jusqu'à Irene; à l'autre bout de la pièce, essuyant ses joues de ses pouces et le rassurant.

- Irene, tu peux disposer. Rejoins tes appartements, fit Hoseok.

La jeune femme s'exécuta promptement, et Hoseok jeta un coup d'œil à Namjoon toujours assommé.

- Que se passe-t-il, chaton..?

- Q-Quitte-moi, murmura le dénommé chaton. Je ne t'apporte que des ennuis...

- Alors ça, hors de question. Plutôt fuir avec toi que te quitter.

- Lâchez-le !

Hoseok releva la tête vers Namjoon, et s'exclama en fourrant la tête de Yoongi dans son cou :

- Jamais. Écoute, j'en ai plus que marre de cette foutue querelle, alors tu vas me faire le plaisir de déguerpir avant que je n'ordonne ton exécution !

L'autre paru choqué de ces propos, et renchérit :

- Je... Pardon ?! M'exécuter ?! Pour un simple problè-

- Ce n'est pas un simple problème, Namjoon ! Tu es littéralement en train de le menacer !

- Seigneur, mais ce n'est qu'un simple homme ! D'ailleurs, là est le problème ! C'est un homme ! Vous... Vous savez que je n'ai aucun problème avec votre homosexualité, mais avec votre statu, cela est juste impossible que vous meniez une double relation comme cela !

- Ma mère était bien Reine et mon père un simple paysan !

- Je veux bien le concevoir, mais c'était un couple hétérosexuel ! Veuillez comprendre cela, Hoseok. Votre relation est juste impossible.

Hoseok soupira de désarroi en sentant Yoongi trembloter dans ses bras, et ses larmes mouiller son cou.
Sachant que quand il criait, cela stressait Yoongi, il prit la peine de se calmer, prenant plusieurs respirations avant de reprendre plus posément :

- Tu es bien drôle. Tu crois qu'on ne le sait pas ? C'est bien la source principale de nos problèmes. Conçois ça : je ne le quitterai pas. Il est, et il restera l'homme que j'aime. Alors, si cette relation est si handicapante dans ma manière de gouverner; comme l'ont bien prouvé les années passées, ironisa Hoseok, je me désiste de mes fonctions.

Namjoon écarquilla les yeux.

- Quitter votre statut d'Empereur pour cet homme ?

- Tu as bien compris.

- Mais êtes-vous fou ?!

- Non. Simplement amoureux. Je ne vois toujours pas en quoi aimer Yoongi sans que personne ne le sache corrompt mes décisions, mais si cela est le seul moyen pour moi de rester avec lui, je n'hésiterai pas.

Le noiraud soupira.
Hoseok allait le rendre fou.

- Vous savez quoi ? Faites comme bon vous semble.

Hoseok n'eut même pas la force de sourire de soulagement, se contentant d'un long soupir.
Ce passage de sa vie avait été aussi stressant qu'une guerre.

Il pencha sa tête pour atteindre celle de Yoongi, frottant son nez au sien, et murmura :

- Tout va bien, amour ?

L'autre hocha doucement de la tête, et Hoseok vint effacer les traces de larmes de ses joues avant de l'embrasser du bout des lèvres.

Le conseiller les regardait toujours, peu confiant :

- Êtes-vous sûr que cela est une bonne idée ?

- Je sais séparer le moi Empereur du moi personnel, Namjoon. Pas d'inquiétude.

- Hm... Et... Pour votre descendance..?

- Hors de question que je couche avec Irene. Son conjoint ne l'acceptera pas, et moi non plus.

- Votre femme a un conjoint..?

- Effectivement, expliqua Hoseok, un homme que ses parents ne veulent pas qu'elle fréquente. Enfin, nous adopterons, sous prétexte qu'elle est stérile.

Namjoon fronça du nez, mais finit par acquiescer.

- Je vous fait confiance... Vous me voyez désolé de m'être emporté comme cela.

- Ne t'inquiète pas, Namjoon. En toute honnêteté, je l'ai encore en travers de la gorge, mais je comprends totalement cette réaction en tant que conseiller.

Et Namjoon eut un sourire rassuré, tandis que Hoseok caressait doucement les mèches blondes de Yoongi.

Les doigts du blondinet glissaient dans l'eau tempérée, alors que le soleil de Juin tapait fort, perché dans le ciel.

Regardant les quelques oiseaux posés à côté du ruisseau cristallin, il sursauta quand ils s'envolèrent tous d'un coup et qu'une présence se fit sentir derrière lui.

Il cru d'abord à un garde; mais ce n'était pas si grave, ils étaient habitués à le voir traîner dans le château depuis longtemps. Mais non, en se tournant, ce fut les prunelles de Namjoon qu'il croisa.

- L'Empereur quémande son poète, sourit celui-ci.

Si, au début, la relation entre ces deux avait été tendue, ils avaient finit par s'entendre, et il arrivait même à Hoseok de les surprendre en train de pouffer ensemble.

Yoongi le remercia, et après avoir essuyé sa main mouillé sur son large pantalon en toile, quitta le gigantesque jardin du château pour se rendre au troisième étage.
Sur le chemin, il croisa l'une des cuisinière avec qui il s'entendait bien, s'arrêtant pour la saluer avant de repartir.

Finalement, après maintes tourments du Roi, Yoongi avait trouvé un moyen très simple pour pouvoir rester dans le château sans attirer ne serait-ce qu'un soupçon : chaque Empereur était doté d'un fidèle poète et écrivain, en plus d'un conseiller.
Là alors, présenté comme tel à la cours, il n'avait eu aucun soucis à se faire accepter par tout le monde.
D'autant plus que ce mensonge était réaliste; Yoongi écrivait des paroles dignes des plus grands. Il était passionné de ça depuis petit.

Yoongi poussa les potes du Roi, pénétrant dans la chambre dont il possédait les clés, il y trouva Hoseok, allongé dans son lit.

- Un soucis, Hoseok ?

- Je me languissais de toi. Que faisais-tu ?

- J'étais au ruisseau, contemplant les animaux et la verdure, rien de bien palpitant.

- Viendrais-tu m'enlacer ?

Yoongi eut un sourire ravi, et sauta presque sur le matelas pour venir se nicher dans les bras de son Roi.

- Je t'aime, murmura alors Yoongi, prit d'une soudaine envie d'affection.

L'autre vint passer ses mains sous son haut, caressant son dos, et bisouta sa joue, remontant jusqu'à son nez pour finir sur ses lèvres.

- De même, chaton.

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