Chapitre 20 - Fraternité et Pamplemousse
Bon...j'ai tenté un truc...on verra 😄
Merci d'être arrivé jusque là 😉
Bonne lecture !
DARYL
Putain de merde. Il a suffi que j'aperçoive Casse-Noisette dans les bras de Barry avec ce connard de J.C pour m'faire choper comme un débutant. J'sais pas où on m'embarque. Avec la cagoule qu'on m'a collé sur la tronche, j'vois que dalle. Lola. Mon estomac se contracte. J'espère qu'elle a rien.
Ça fait des plombes que j'suis là, à l'attendre devant ce bâtiment en briques rouges. Est-ce-qu'elle a réussi ? Il le faut. Faut qu'elle se casse de ce trou. Cette gosse mérite pas tout ce qui lui tombe dessus. Hana est morte depuis 19 jours. Et pourtant. Elle est là. Elle tient encore sur ses deux jambes alors que moi...moi, je sombre. J'me suis encore défoncé quand elle est partie hier soir. Et elle...elle joue sa vie aujourd'hui. D'où est-ce-qu'elle tire toute cette foutue force ? Elle avait des bleus quand j'suis allé la chercher ce matin. Cet enfoiré l'a frappé. Encore. Ça me bouffe de rien pouvoir faire pour elle. Si ça tenait qu'à moi, il aurait déjà un carreau entre les deux yeux.
Des éclats de voix ? C'est quoi ? Des putains d'acclamations ? J'savais que ce plan était merdique. On me traîne de force. J'ai les mains attachées. J'me débats mais on m'en colle une dans l'estomac. Merde. C'est quoi ce bordel ?
Ça fait trois ans qu'Hana est morte. J'suis appuyé contre la porte de la salle de bains de cet hôtel à la con. J'suis à New-York, avec Casse-Noisette. Elle se prépare pour son audition. Je l'observe se battre avec une pince à cheveux. Elle est dans la lune, comme d'habitude. Et elle se marre toute seule. Comme d'habitude. Elle attrape un tube de mascara. J'comprends pas pourquoi elle fait ça. Elle en a pas besoin. Elle se retourne vers moi avec un sourire. Putain. J'aime son sourire. Même si ses yeux, eux, ne sourient plus.
- T'en penses quoi ?
J'la regarde avec un nœud dans la gorge. Elle est belle. Elle est tout le temps belle. Mais jamais j'pourrais lui dire. Merle se foutrait d'ma gueule. Putain, il a raison. J'deviens une vraie gonzesse avec elle. Mais j'suis pas un mec pour elle. Toute façon, elle a déjà ce trou du cul d'Aiden. Moi, j'suis juste...son ami. Je hausse les épaules en guise de réponse. J'peux pas lui dire. Il me faut une clope.
On me somme d'avancer. Je m'exécute. Je me débats. On m'en recolle une. Plus j'avance, plus les voix sont fortes. L'une d'entre elles se détache. Un homme. Le Gouverneur ? J'en sais rien. Virez-moi cette cagoule de merde que j'lui fasse la peau.
J'suis installé au fond de la salle, dans un fauteuil rouge. Du velours ? J'en sais rien, j'suis jamais allé à l'opéra. J'essaye d'me fondre dans le décor. Mais avec mon allure de redneck, c'est mort. J'attends qu'elle passe. Elle était stressée. Faut qu'elle réussisse. Mais est-ce que je veux vraiment qu'elle réussisse ? Si elle intègre cette foutue compagnie...elle s'installera à New-York. Et moi ? Faudra que j'apprenne à vivre sans elle. J'suis prêt à le faire. Pour elle. Putain. Elle entre en scène. Elle a abandonné son idée de chignon. Ses longues boucles brunes se balancent dans son dos et quand elle s'élance, j'reste comme un con. Elle se transcende quand elle danse. Elle est douloureusement belle. J'observe le jury du coin de l'œil. Merde. Ils vont me la prendre.
Où est Merle, bordel de merde ? J'avance toujours à l'aveugle. On me tire en arrière pour qu'je m'arrête. J'vois de la lumière à travers le tissu de la cagoule. J'ai l'impression d'être le centre de l'attraction. Où sont les autres ? Est-ce qu'ils sont là ? Est-ce qu'ils sont déjà tous morts ? Non. Impossible. Rick laisserait jamais un truc pareil arriver.
J'suis défoncé. Encore. J'suis bourré. Encore. Merle se marre. Il est pas mieux que moi. Il est pire. Il titube jusqu'à la salle de bain. Je l'entends dégueuler. Encore. Putain de vie. On peut dire que je l'ai réussi. J'suis paumé. J'pense qu'à elle. Elle est rentrée hier. Ça fait trois mois que je l'ai pas vu. Merde. Si Hana savait à quel point sa sœur me rend dingue. Qu'est-ce-qu'elle dirait ? Elle m'a demandé de m'occuper d'elle. Je l'ai fait. Je fais que ça. Mais j'le fais plus pour elle. Est-ce que c'était vraiment pour elle que je l'ai fait ? J'en sais rien. J'arrive plus à réfléchir. Faut que je prenne l'air.
J'me traîne jusqu'au porche. Je l'entends hurler. Son père est pas là. Je réfléchis plus. J'me précipite chez elle. Et là, je pète les plombs en voyant ce trou du cul qu'elle a largué avant son départ. Il essaye de la soumettre de force. J'peux pas dire viol. Si j'le dis, ce type est mort. Mais il la connaît pas. Pas comme moi. Son air d'abruti quand elle lui colle son genou dans les couilles m'arrache un sourire. J'me jette sur lui. J'lui défonce sa petite gueule de bourge à la con.
Mais de quoi il parle ? Quel terroriste ? Ce connard a enlevé nos potes. Et c'est nous les terroristes ? J'vais le buter. Où est Merle ? Et la foule qui hurle Tuez le ! C'est quoi ce cirque ?! Lola nous avait prévenu que ce serait pas une promenade de santé. Putain. Casse-Noisette. Faut que j'la retrouve.
L'aéroport. Encore. Elle part. Encore. Le Japon, cette fois. Sept mois. Sans la voir. Sans entendre son rire. J'vais devenir dingue. Encore. Et elle, elle se rend compte de rien. Et c'est tant mieux. Elle reviendrait sûrement pas si elle savait. Elle est là. A côté de sa valise. Plongée dans ses pensées. Tordues, à en juger par son sourire. J'me lasse pas de la regarder passer d'une expression à une autre. Elle est pas encore partie, qu'elle me manque.
- T'y crois vraiment ? elle demande en levant ses grands yeux verts sur moi.
- Quoi ?
- Cette histoire de maladie...t'as rien écouté de ce que je viens de te dire, elle s'exclame les sourcils arqués.
Non. J'ai rien écouté, et elle...elle se marre. Putain. Ce rire.
- C'est des conneries, je finis par répondre.
- J'espère, elle soupire en se mordillant la lèvre inférieure.
Merde. Elle le fait exprès, c'est pas possible.
Merle ? Pourquoi il parle de Merle ? C'est quoi encore cette histoire de trahison ? Ce mec est fêlé. On m'enlève cette foutue cagoule. Enfin. J'suis aveuglé par des projecteurs braqués sur moi. C'est quoi ? Une putain d'arène ? Et moi je suis quoi là ? Un gladiateur ?
Elle s'est endormie. Enfin. La mort de Dale l'a bouleversé. Comme nous tous. J'suis allongé sur le dos. Un bras sous la tête, je l'observe. Son visage est crispé. Elle souffre. Et moi, j'me sens inutile. Pourquoi elle a fait ça ? Elle m'a...embrassé. Pourquoi ? Elle était pas dans son état normal. J'vois que ça. Elle peut pas être attiré par un type comme moi...j'en sais rien. Elle est bizarre en ce moment. Et ça m'rend dingue. Et merde. Elle pleure dans son sommeil. La voir dans cet état me bousille. J'voudrais juste la serrer contre moi. Sentir son souffle sur moi. Mais j'peux pas.
- Comment elle va ? demande Rick sur le pas de la porte.
- Pas fort.
J'me lève. Le shérif est inquiet. J'sais qu'il l'aime bien et ça me rassure. Si j'dois y passer un jour ou l'autre, il sera là pour elle. Je la regarde une dernière fois, et j'sors.
Merle est là. Il a l'air aussi paumé que moi. Ça m'rassure pas vraiment. Si même cette grande gueule se fait dessus, on est dans la merde. Et l'autre là, avec son bandeau sur l'œil. Il arrête pas de parader. Il se prend pour quoi ? Un foutu messie ? J'peux pas l'encadrer. Son air supérieur me colle la gerbe. J'aperçois Andrea. Qu'est-ce-qu'elle fout là avec ces détraqués ?
J'ouvre les yeux. Elle est là. Son corps chaud contre le mien. Putain. J'arrive pas à y croire. Non seulement elle est là, après ces huit foutus mois, mais en plus...elle est...avec moi. J'peux pas m'empêcher de sourire. J'me transforme en gonzesse, mais je m'en tape. J'la vois qui fait semblant de dormir. Elle se débat avec ses pensées. Comme d'habitude. Son visage passe par tout un tas d'expressions. Comme d'habitude. Je m'en lasse toujours pas. J'ai aimé Hana. Je crois. J'en sais plus rien, en fait. Avec Lola, c'est différent. Parce que c'est Lola. Et parce que c'est moi. Et parce qu'elle est...elle. J'suis pas sûr de pouvoir la rendre heureuse. Mais...putain. Je l'aime.
***
LOLA
Le jour n'avait pas encore pointé le bout de son nez lorsque nous arrivâmes près de nos véhicules.
Barry, qui m'avait porté durant tout le trajet depuis Woodbury, me déposa sur le siège avant d'une des deux voitures. L'humidité environnante m'arracha un frisson tandis que je croisais les bras sur la veste du biker latino. Je me tournai coté rue avec un bâillement. Mon visage posé sur l'appui-tête, épuisée par les récents événements, j'observai le colosse s'installer sur l'asphalte à mes côtés. D'un calme olympien, ce dernier n'avait pas ouvert la bouche depuis que nous avions quitté la ville fortifiée.
Je reportai mon attention sur le sang qui maculait mes mains tremblantes. L'hémoglobine de mon agresseur avait séché et commençait à craqueler sur ma peau blafarde. Comme hypnotisée, je regardai les marbrures blanches tisser des toiles presque ethniques sur mon épiderme taché de pourpre. Aussi bizarre que ça en avait l'air, ces craquelures avaient quelque chose de fascinant, voire même d'apaisant. Je n'avais plus les idées très claires depuis cette nuit d'horreur. La violence des coups reçus combinée à ce que j'avais fait n'avait en rien arrangé ma santé mentale déjà fragile.
Je tentai de fermer les yeux, en vain. Le visage de mon agresseur s'imposait systématiquement à moi. Je revoyais sans arrêt son faciès tordu dans une grimace grotesque. Son abdomen ouvert sur une plaie béante. Sa gorge en charpie. Et le sang. Tout ce sang. Je secouai la tête pour chasser ces visions qui me hantaient depuis que j'avais commencé à reprendre mes esprits. Combien de temps est-ce-que ça allait durer ?
- La première fois est toujours la pire.
La façon presque normale de s'exprimer du catcheur, m'arracha un hoquet de stupeur.
- Tu n'oublieras pas, reprit-il de sa voix suave, mais petit à petit, ta douleur s'estompera.
Je le remerciai d'un sourire et me tassai un peu plus dans mon siège. Mon dos craqua douloureusement tandis que j'essayai d'étirer mes jambes mais je n'y prêtai guère attention. Je n'étais plus qu'un hématome géant, alors un craquement par-ci par-là n'était pas franchement étonnant.
Je grimaçai, inquiète. Daryl. Putain de plan à la con ! Il fallait que Rick le ramène...Vivant, et en un seul morceau. J'avais encore tellement de choses à vivre avec lui, tellement de choses à lui dire. On devait avoir au moins une fois notre moment guimauve rien qu'à nous ! Je me perdis dans mes pensées, tiraillée par la culpabilité d'avoir tué un homme, et la crainte d'avoir perdu mon homme.
- C'est Pampe, il est mousse sur un bateau, déclara subitement Barry, me tirant de ma torpeur.
Interloquée, je regardai le colosse, les sourcils arqués. Pourquoi est-ce-qu'il me sortait ça maintenant ?
- Et donc ? m'enquis-je.
- C'est Pampe le mousse, répliqua-t-il d'un ton monocorde.
La bouche légèrement entrouverte, je le contemplai, éberluée. Un fou rire s'empara progressivement de moi tandis que Glenn et Michonne qui attendaient un peu plus loin, se tournaient dans notre direction intrigués par mon hilarité.
- Putain...mais où est-ce que tu vas chercher tout ça ? m'écroulai-je en larmes. J'en peux plus, sérieusement Barry !
- Je suis heureux.
- Pourquoi ? gloussai-je en reprenant peu à peu mon calme.
- L'adorable Lola a retrouvé le sourire.
- Merci, chuchotai-je, sincère, avant de fermer à nouveau les yeux.
J'inspirai profondément, tentant de chasser de mon esprit l'image de mon agresseur qui s'était à nouveau invitée. Je n'en pouvais plus. J'avais besoin de Daryl. De sa voix rauque. De ses prunelles bleues. De sa peau contre la mienne. A bout de forces, j'étouffai un sanglot de détresse. Derrière mes paupières closes, des flashs de mon bourreau baignant dans son propre sang, se mariaient douloureusement aux retrouvailles enfiévrées que j'avais eu avec l'archer. Ses mains chaudes sur mon corps, ses lèvres brûlantes sur les miennes, nos souffles mêlés, promesse d'une nuit d'amour...ouais, je m'enflammais un peu...saleté de guimauve ! Putain...je voulais retrouver ma vie normale, sans culpabilité et sans meurtre sur la conscience.
***
- Où elle est ?! entendis-je dans un demi sommeil.
Je clignai plusieurs fois des paupières pour m'habituer à la lumière du jour, aveuglante, qui s'était enfin levé. Je me redressai péniblement et aperçus l'archer qui dévalait la pente depuis la forêt, Merle, Rick, Maggie et J.C sur les talons. Je me levai précipitamment et m'élançai dans sa direction, le cœur battant à tout rompre, ignorant la douleur qui s'était insinuée dans chacun de mes muscles. Daryl se jeta sur moi, m'enveloppant de ses bras protecteurs, et la souffrance que m'infligeait mon dos depuis mon agression, s'anesthésia enfin.
- Putain de merde, marmonna-t-il en détaillant mon visage.
Ses traits se déformèrent sous l'effet de la colère, noire, qui semblait le dévorer.
- J'aurais jamais du te laisser venir ! J'savais que c'était un plan de merde !
- Je vais bien, murmurai-je, je vais bien.
- Où est l'enfoiré qui t'a fait ça ?
- Il est mort, répliquai-je platement. Je l'ai tué.
Il me dévisagea quelques secondes pendant que je m'attardais sur l'entaille qui lui barrait la pommette gauche. D'un geste apaisant, je posai une main sur sa joue.
- Je vais bien, répétai-je à voix basse en plantant mes yeux dans les siens.
- ...
- Je ne mens pas, souris-je, devinant ses pensées.
C'était faux. Je mentais. Et pour la première fois de ma vie, c'était avec une facilité déconcertante.
- C'est à qui cette veste ? demanda-t-il après une seconde.
- J.C me...
Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase que, déjà, il me l'enlevait pour la balancer à son propriétaire, avant de me couvrir de la sienne. Je ne pus m'empêcher de sourire, interloquée par sa réaction quelque peu inattendue.
- Ouais...t'as raison, elle me va mieux, chuchotai-je tandis qu'il s'emparait de mes lèvres.
- Alors ça y est, vous êtes passés aux travaux pratiques ?! lança Merle derrière nous avec une moue plus que suggestive.
- Ta gueule ! répliqua le chasseur.
- Qu'est-ce-qu'il fait là ? s'écria Glenn, hors de lui en apercevant l'ancien junkie.
- Il vient avec nous, déclara Rick, nerveux.
- Tout est de sa faute !
- Pour un peu, il mordrait le petit Jackie Chan !
Le coréen dégaina son r
Magnum et se rua sur Merle. Daryl et le shérif s'interposèrent, tandis que l'ancien livreur de pizza se débattait, fou de rage. Je ne l'avais jamais vu dans un tel état. Les veines de son cou semblaient sur le point d'exploser, tant il était rongé par la haine que lui inspirait le frère de l'archer.
Prise d'un léger vertige, je fermai les yeux une seconde. Une nouvelle fois, l'image de Marvin baignant dans une marre de sang s'imposa à moi, me narguant avec un humour plus que douteux. Je rouvris les paupières sous le regard inquiet de Rick.
- Bah merde ! Tes couilles ont vraiment poussé cet hiver ! ricana Merle.
- Ferme la ! ordonna Daryl à l'attention de son frère. Il nous a aidé, il vient, ajouta-t-il.
- Il t'a surtout cassé la gueule, remarqua J.C qui observait la scène aux côtés de Michonne.
- On t'a pas sonné !
- On a chacun pris des coups, rétorqua Dixon, hilare.
Putain, s'il n'y mettait pas un peu du sien, on y arrivera jamais, pensai-je, agacée. Bordel de merde, qu'est-ce qu'il pouvait me gonfler quand il jouait au con.
- Hors de question, je ne veux pas de lui à la prison, aboya Glenn. Tu sais ce qu'il a fait ?!
- J'ai fait qu'obéir aux ordre, ironisa l'ancien junkie avec nonchalance, un sourire cynique collé au visage.
Je soupirai d'exaspération. Provocation, encore et toujours.
- Son pote m'a tabassé, il a lâché un rôdeur sur moi et cette merde n'a pas bougé !
- Eh ! Tu m'parles autrement ! Tu sais qui je suis ?!
- Ta gueule ! cingla le chasseur.
- Non, toi ta gueule p'tit frère ! cracha Merle. C'est quoi ce bordel ? Tu traînes avec ces pédales et tu veux m'donner des leçons ? C'est le p'tit cul de Lola qui t'a ramolli ? Ça doit être un sacré bon coup pour que...
Barry l'assomma brutalement, interrompant son monologue plein de poésie. Décidément, mon arrière train n'avait pas fini de faire parler les mâles. Mais qu'est-ce qu'il avait d'aussi exceptionnel à la fin ?!!
- Putain, mais c'est quoi ton problème Barry ?! s'écria l'archer.
- Il a porté atteinte à l'honneur de Lola. Je ne peux le tolérer.
***
Glenn n'en démordait pas. Il refusait catégoriquement que Merle nous suive à la prison. D'un côté je comprenais sa réaction, mais d'un autre côté, il m'était totalement inconcevable de l'abandonner. Pas encore. J'observai l'ancien junkie qui se tenait un peu à l'écart. Lui et Barry se toisaient d'un œil noir. Les hommes et leur besoin constant de jouer à qui a la plus grande, songeai-je en secouant la tête, désabusée en retenant une grimace. La douleur cuisante dans mon dos s'était finalement réveillée. Et j'avais l'impression que cette petite vicieuse n'avait qu'une envie...s'en donner à cœur joie.
- Rick, il a livré Maggie à ce taré de Gouverneur. Est-ce que tu sais ce que ce malade lui a fait ?
- Merle est de la famille, intervint Daryl, nerveux. J'le laisserai pas.
Comme à chaque fois qu'il réfléchissait, le shérif faisait les cent pas, les deux mains posées sur les hanches. Les traits crispés, il était tiraillé.
- Non, il est de ta famille, rectifia le coréen, ma famille à moi c'est vous tous. Pas lui. Rick, tu veux sérieusement qu'il côtoie Carol, Lori ou Beth ?
- Merle n'est pas un violeur ! m'exclamai-je, les yeux écarquillés.
On pouvait reprocher bon nombre de choses au frère de Daryl. Il était borné, arrogant, cynique, grande gueule, abruti la plupart du temps...bon, il avait plus de défauts que de qualités, mais il n'avait rien d'un prédateur sexuel.
- Lui non, mais son pote oui !
- Ils sont plus potes depuis cette nuit, remarqua le shérif en haussant un sourcil.
- Ça change rien, répliqua Glenn.
- Il peut nous être utile contre le Gouverneur, tenta Rick. Il le connaît, mieux que personne, c'est un atout pour nous.
- Non, je regrette, je peux pas. Tu réussirais à vivre avec Shane après ce qui s'est passé à la ferme ?!
- Laisses tomber, marmonna Daryl. Je l'abandonne pas. Pas encore, ajouta-t-il en se dirigeant vers la voiture dans laquelle il avait laissé ses affaires.
Accompagnée de Rick, je lui emboîtai le pas, redoutant la tournure qu'étaient en train de prendre les choses. L'archer ouvrit le coffre pour récupérer son sac. Il allait partir. Il allait vraiment partir, réalisai-je, abasourdie.
- Daryl, commença le shérif.
- Tu diras au revoir à Hershel et aux autres de ma part, rétorqua-t-il en redressant son sac sur son épaule.
- Attends, tu peux pas partir comme ça ! Tu fais partie de cette famille toi aussi, on a besoin de toi.
- Désolé Rick, j'laisse pas mon frère. Je l'ai fait une fois, j'recommence pas.
Il se tourna vers moi, le regard impatient, se mordillant la lèvre inférieure avec nervosité avant d'aller rejoindre Merle.
- Je suis désolée Shérif, murmurai-je.
- T'es pas en état Lola, s'inquiéta-t-il.
- Je peux pas, je suis désolée, répondis-je la gorge nouée. Embrasse tout le monde pour moi.
Je m'élançai à la suite de Daryl, occultant les protestations douloureuses de mon dos.
- Ouais Lola chérie, nous voilà tous les trois, comme au bon vieux temps ! lança Merle tandis que j'arrivais à leur hauteur.
- Ferme ta gueule, rétorqua le chasseur avec mauvaise humeur.
Merle leva les yeux au ciel, ravalant au passage une remarque cinglante et se mit en route. L'archer attrapa ma main, enroulant ses doigts autour des miens.
- T'es sûre que ça va ? marmonna-t-il en m'observant d'un œil inquiet.
- Bien sûr.
Il me dévisagea encore quelques secondes, suspicieux.
- Je voudrais pas gâcher votre voyage de noces mais je compte pas passer ma journée ici à vous regarder vous rouler des pelles ! Alors, bougez vot'cul les tourtereaux !
- Pourquoi on part avec lui déjà ? pouffai-je en me mettant en marche.
- Casse-Noisette ?
- Oui ? me retournai-je.
- Non...rien. On devrait y aller.
À suivre...
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