Chapitre 2 - Altercations et culture générale
Le lendemain matin, pendant, que j'aidais Daryl à préparer ses affaires, tout le monde s'affairait sur le camp. Lessive, repassage, vaisselle, Carol était sur tous les fronts en ce qui concernait les tâches ménagères. Avec un mari violent à ses côtés, la pauvre mère de famille faisait de son mieux pour ne pas faire de vagues et se rendre utile.
- Bien dormi ? finit par demander mon ami qui était plongé dans le mutisme depuis l'aube.
- Et toi ?
- Pareil, répliqua-t-il sobrement.
- Daryl, dis-je en lui tendant plusieurs carreaux d'arbalète, merci pour...
- C'étaient qu'des fraises, t'emballe pas.
- Correction, ce n'étaient pas de simples fraises, mais des fraises des bois, pour un mec qui passe ses journées en forêt, je pensais que tu connaissais la différence, le taquinai-je avec un haussement de sourcil.
- Tout ça pour des fraises, grogna-t-il.
- Des bois, ajoutai-je ravie de pouvoir l'embêter un peu avant son départ.
- T'es conne.
- Je sais, répondis-je avec un large sourire.
- Tsss
- T'es prêt ? demanda Glenn en s'approchant de nous.
- Tout va bien ? T'as l'air contrarié, m'inquiétai-je.
- Ces vautours sont en train de désosser ma bagnole, se lamenta l'asiatique en remettant sa casquette sur son crâne. On t'attend au fourgon Daryl, à plus Lola !
- Ouais, j'arrive !
Daryl ferma son sac d'un geste sec et m'embrassa sur le front avant d'aller rejoindre les autres sans un regard en arrière. Ma gorge se serra tandis qu'il s'éloignait.
- Ça va bien se passer, tenta de me rassurer Lori, ça va bien se passer.
- C'est toi ou moi que tu essayes de convaincre ?
- Les deux ? hasarda-t-elle.
- Ne t'inquiètes pas, avec Daryl dans l'équipe, Rick ne risque rien.
La grande brune m'offrit un sourire crispé et passa un bras autour de mes épaules.
- Je sais que sous ces grands airs Daryl est quelqu'un de bien, mais je te jure que s'il arrive quoique ce soit à mon mari, je le tue.
- C'est toi qui vois, répliquai-je amusée.
- D'ailleurs, ça m'intrigue, vous vous êtes rencontrés comment tous les deux ? On peut pas dire que vous soyez du même monde.
- J'avais 15 ans. On venait d'emménager dans la maison voisine, et ma sœur traînait souvent avec lui quand Merle était en prison. Hana était...super canon, c'était, le genre de nana qui avait tous les mecs à ses pieds.
- Ne me dis pas que ?
- Si, Daryl et elle sont sortis ensemble quelques temps...va savoir pourquoi, mais les filles populaires sont toujours attirées par les mauvais garçons.
- J'ai du mal à imaginer notre Daryl national amoureux, sourit-elle.
- Et pourtant c'est arrivé, répliquai-je avec une once de tristesse. On est très vite devenu amis, et puis, quand tu as 16 ans, ça fait bien auprès des copines d'avoir un pote comme lui, qui a 25 ans, une moto et des allures de bad boy, pouffai-je.
- Comment il était à cette époque ? s'intéressa Lori en commençant à plier une pile de linge.
- Un peu comme aujourd'hui en fait, dis-je en attrapant une chemise en jean, mais en moins torturé, ajoutai-je après une hésitation.
- Qu'est-ce-qui a changé ? s'enquit la grande brune en essayant vaguement de rassembler les chaussettes par paires.
- L'année de mes dix-sept ans, peu de temps avant que je passe mon audition d'entrée au conservatoire de danse...ma sœur s'est pendue, déclarai-je en écrasant une larme qui menaçait de s'écouler. Je crois que...c'est là qu'il a commencé à se refermer sur lui-même.
- Lola, je suis désolée, je ne voulais pas te faire revivre de moments aussi douloureux.
- Ça va, t'inquiète pas. Je sais qu'il se fait passer pour un connard qui se fout de tout et de tout le monde, mais ce n'est qu'une façade. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi loyal et de dévoué envers les autres.
- Tu l'aimes, déclara Lori avec un sourire bienveillant.
Son affirmation me déstabilisa un instant. Je l'aimais...oui bien sûr je l'adorais, c'était mon ami...depuis toujours.
- Oui, approuvai-je, mais c'est pas ce que tu crois.
- Si tu le dis, je ne vais pas te contrarier.
- On parle du mec de ma sœur, me braquai-je sans trop savoir pourquoi, je n'ai pas le droit de tomber amoureuse de lui.
- Lola, le monde tel que nous le connaissions n'existe plus, tu as le droit d'être heureuse, je suis sûre que c'est ce que ta sœur voudrait.
- Écoutes, ce n'est pas parce que tu t'es offert du bon temps avec Shane quand tu pensais que ton mari était mort que tout le monde doit faire pareil, m'exclamai-je irritée.
- Ma relation avec Shane était une erreur et tu peux me croire, je m'en mords les doigts, marmonna-t-elle avant de s'éloigner.
- Lori, attends ! Excuse moi, je ne devrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas.
- Moi non plus, soupira-t-elle, je suis désolée je n'aurai pas dû insister.
- On est quittes ?
- On est quittes...au fait, tu voulais pas que je te coupe les cheveux l'autre jour ?
***
Quelques heures plus tard, j'arborais un carré qui descendait juste sous mon menton. La chevelure dont j'avais été si fière autrefois me manquait, mais quelque part, elle faisait partie de mon ancienne vie, elle représentait l'ancienne moi, la ballerine. Cette fille, si elle avait réellement existé un jour, n'était plus. Et puis finalement, ça ne m'allait pas si mal, question d'habitude songeai-je en me rendant au lac pour aider les autres avec la lessive. J'aperçus Shane et Carl qui barbotaient un peu plus loin et m'interrogeai vaguement sur la répartition des tâches. En définitive, j'en vins à la conclusion que l'apocalypse ne pouvait être qu'une nouvelle invention de la gente masculine pour être aussi misogyne.
- Lola ! s'extasia Andrea, tu es superbe !!
- Vraiment adorable, ajouta Jacqui avec un grand sourire.
- Tu es très jolie, confirma Carol en rinçant un t-shirt.
Je les remerciai chaleureusement et attrapai une bassine ainsi qu'une planche crantée pour m'atteler à ma tâche. Nous discutions de tout et de rien, dans une ambiance parfaitement détendue, ce qui était loin d'être désagréable. Les journées entre filles me manquaient. Je n'avais plus connu ça depuis le décès de ma sœur. Au conservatoire et dans les différentes compagnies que j'avais intégré, tout était question de concurrence et de compétition, les amitiés se faisaient rares. Encore plus lorsqu'on obtenait un premier rôle. Et durant les quelques jours que j'avais passée seule avec Merle et Daryl quand le monde était parti en vrille, le maquillage et les fanfreluches n'avaient pas franchement été au menu de nos discussions.
- Ma machine à laver me manque, se lamenta Carol les mains rougies par l'eau glacée.
- Pour moi c'est ma superbe machine à café, renchérit Jacqui.
- Ma voiture et mon GPS...ma vie d'avant en fait, soupira Andrea.
- Tu faisais quoi ? demandai-je en tentant vainement de faire disparaître une tâche rougeâtre sur mon débardeur préféré.
- J'étais avocate, et toi Lola ? Tu es restée assez vague sur ta vie d'avant.
- J'étais danseuse.
- Genre, en boîte de nuit ? s'enquit Amy.
- Plutôt l'opéra, répliquai-je mal à l'aise.
- Je comprends mieux pourquoi Daryl t'appelle Casse-Noisette, plaisanta Andrea.
- M'en parle pas, m'esclaffai-je, ça fait presque 15 ans que j'entends ce surnom débile.
- Il t'aime beaucoup, sourit Carol.
- On est très proches, mais c'est pas ce que vous croyez, m'empourprai-je avant de changer de sujet. Sinon Andrea, à part ta voiture et ton GPS, qu'est-ce-qui te manque le plus ?
- Mon vibromasseur, répliqua-t-elle avant d'éclater de rire comme nous toutes.
Les larmes ruisselaient sur mon visage, ça faisait longtemps que je n'avais pas ri autant.
Carol jeta un coup d'œil à Ed qui était posté un peu plus loin, pour la surveiller, probablement.
- Le mien aussi, ajouta-t-elle d'une petite voix déclenchant une nouvelle vague de fou rire.
Et ce qui devait arriver, arriva. Attiré par notre bonne humeur comme une abeille par du pollen, Ed s'approcha d'un air soupçonneux.
- Qu'est-ce-qu'il y a de si drôle ? demanda-t-il à sa femme.
- Rien du tout, tout va bien.
- Vous feriez mieux de finir vos corvées au lieu de glousser comme des pintades.
- Les pintades ne gloussent pas, marmonnai-je.
- Qu'est-ce-que t'as dit la salope ?
- Ed ferme là ! lança Andrea.
- Te mêle pas de ça toi, je parle à la petite conne !
- Je t'ai dit, espèce de tocard que les pintades ne gloussaient pas, rétorquai-je en me levant brusquement pour faire face à cet homme que j'exécrais. Ce sont les dindes qui gloussent. Oh et pour ton information et aussi un peu pour ta culture générale qui me semble plus que limitée, la pintade criaille.
Sans que je ne le vis venir, Ed me colla son poing dans la figure avant de s'en prendre à Carol.
- Lâche-là enfoiré ! hurlai-je au bord de la crise d'hystérie.
Shane se précipita vers nous et libéra Carol des mains de son bourreau de mari. Il attrapa ce dernier par le col de son t-shirt et l'envoya balader quelques mètres plus loin, ce qui en soit était un véritable exploit compte tenu de la corpulence d'Ed. L'ancien flic se jeta sur lui et le frappa de toute ses forces encore et encore, lui éclatant la figure sous le regard horrifié d'une Carol en larmes.
- Shane ! cria Andrea, Shane ! Arrête !! Tu vas le tuer !!
- Tu m'entends sac à merde, si je te vois lever la main sur ta femme, ta fille ou n'importe qui d'autre ici, je te jure que je te tue !
Je remontai au campement encore sous le choc. Ma lèvre inférieure me faisait souffrir, un liquide chaud au goût métallique s'écoulait dans ma gorge me donnant la nausée. Ce n''était pas la première fois que je me faisais frapper...mais je n'en restais pas moins choquée. Épuisée, meurtrie, je m'enfermai dans ma tente au bord des larmes et finis par m'endormir.
***
La nuit était tombée lorsque j'ouvris les yeux. A l'odeur qui me parvenait de l'extérieur, j'en déduisis qu'Andrea et Amy avaient réussi à attraper du poisson. Je passai ma main sur mon visage tuméfié et grimaçai. Cette ordure ne m'avait pas loupé.
- Lola ? demanda Carol de sa voix douce. Tu veux venir manger ?
- J'arrive, répliquai-je en ouvrant la fermeture éclair.
Devant son regard désolé, je ne pus m'empêcher de demander :
- C'est si moche que ça ?
- Tu survivras, dit-elle avec bienveillance. Viens, je t'ai gardé du poisson, ça changera un peu des haricots.
Je m'installai à ses côtés encore un peu secouée par la scène de l'après-midi...le monde était devenu complètement fou...ou bien était-ce moi qui ouvrais enfin les yeux sur la nature humaine ? Je n'en savais trop rien, j'étais trop sonnée pour réfléchir, mon cerveau me semblait anesthésié.
Malgré les tensions qui avaient eu lieu un peu plus tôt, l'ambiance semblait assez décontractée. Je notai mentalement l'absence d'Ed, ce qui en soit était une bonne chose. Shane, quant à lui, semblait fasciné par les lacets de ses chaussures. Son pétage de plombs de l'après-midi avait dévoilé une autre facette de sa personnalité. Bien que je lui étais reconnaissante d'être intervenue, je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir une certaine crainte. Et son regard sombre, vide de toute émotion n'aidait pas. J'avalai ma salive nerveusement et attrapai une assiette en plastique que me tendait Dale avant de mordre avidement dans mon poisson. Dire qu'il y a peu, je me targuai d'être vegan...finalement, une vague de morts vivants plus tard, je me nourrissais comme tout le monde...ce qui avait le don de rendre Daryl et Merle hilares. Les discussions allaient bon train, et tous s'interrogeaient sur le sort du petit groupe parti depuis le matin. Avaient-ils retrouvé Merle ? Ce dernier était-il vivant ? Pourquoi mettaient-ils tant de temps à rentrer ? J'espérais au fond de moi que tout allait bien...que Daryl allait bien...même si ce dernier n'était pas de nature très loquace, à ce moment précis, j'avais besoin de sa présence.
- Tu vas où ? demanda Andrea à Amy qui venait de se lever.
- Aux toilettes...c'est trop demander, un peu de discrétion, dit-elle en levant les yeux au ciel sous les sourires de notre petit groupe.
Perdue dans la contemplation de mon assiette, un hurlement me ramena brusquement à la réalité. Une horde de cadavres surgit de nulle part, déchiquetant tout ce qui se trouvait sur leur passage. Je me levai précipitamment et attrapai une hachette avant de la planter dans le crâne du rôdeur le plus proche. La panique était à son comble, Shane tentait de repousser les assauts des monstres avides de se jeter sur Carl et Lori, Amy hurlait de terreur le cou et le bras en lambeaux. Les morts s'entassaient, les bruits de mastication me retournaient l'estomac. Comme une enragée, je plantais mon arme dans tout ce que je croisais. Je n'avais plus conscience de rien, l'instinct de survie avait pris le dessus. Je n'entendais plus les hurlements, ni les coups de feu, je ne voyais plus rien au milieu de ce chaos. Après quelques secondes, ou quelques minutes de lutte, je me retrouvais plaquée au sol par une femme au visage décharné, sa mâchoire aux relents putrides claquait à quelques centimètres de ma gorge. Je me débattais comme une forcenée luttant pour ma survie, mais déjà mes forces s'amenuisaient, je m'épuisais rapidement....trop rapidement. Ce cadavre immonde pesait de tout son poids sur ma poitrine, le souffle commençait à me manquer...puis plus rien. Le rôdeur s'affala sur moi, une flèche transperçant son crâne en putréfaction.
- Lola ! cria Daryl en se précipitant vers moi.
- Daryl ! Putain j'ai cru que c'était cuit !
Il m'attrapa par les épaules pour que je le regarde.
- Est-ce-que t'as été mordue ? T'as rien ?
- Ça va...je crois...j'en sais rien bordel !
Quelques coups de feu résonnèrent encore, puis, progressivement, un silence éloquent s'installa. Des sanglots déchirants...c'est tout ce que j'entendis pendant que Daryl me traînait vers sa tente. Il m'installa sur son duvet et pris mon visage entre ses mains caleuses.
- Tu t'es fait mordre ? s'enquit-il de sa voix rauque éraillée par des années de nicotine.
- Non.
- C'est quoi ça ? demanda-t-il en parlant de ma lèvre fendue.
- Ed, murmurai-je encore sous le choc de ce qui venait de se passer.
- J'vais buter cet enfoiré.
- Laisse tomber, il est mort...je l'ai vu se faire bouffer par trois rôdeurs. Pourquoi vous avez mis aussi longtemps ? Où est Merle ?
- Il s'est barré avec notre fourgon.
- Tu déconnes ?
Devant son air crispé, je compris qu'il n'en était rien.
- Quand on est arrivé sur ce toit, il avait disparu. Il s'est coupé la main avec une scie à métaux. Pourquoi Ed t'a cogné ?
- Il n'a pas aimé mon cours de culture générale, tentai-je de plaisanter.
- Putain Casse-Noisette...j'peux pas te laisser seule une seconde...t'es ingérable !
- C'est à force de te fréquenter...j'y peux rien si tu déteins sur moi.
- T'es conne.
- Je sais. On devrait retourner dehors voir si les autres n'ont rien., dis-je en me levant.
- Lola ! lança-t-il en m'attrapant le poignet.
- Oui ?
- Rien...c'est joli, déclara-t-il en me lâchant.
- De quoi tu parles ?
- Tes cheveux, marmonna-t-il avant de sortir de la tente sous mon regard hébété.
***
Le lendemain matin, le silence régnait sur le campement. Les pertes étaient considérables et il était désormais clair que nous n'étions plus en sécurité dans cette carrière. Andrea était prostrée devant le cadavre d'Amy depuis plusieurs heures. Elle semblait en état de choc. Je vis Lori tenter une approche sans grand succès.
- Qu'est-ce-que tu fous Casse-Noisette ? Viens me filer un coup de main.
J'attrapai le tournevis que me tendait Daryl et entreprit non sans difficulté de le planter dans les crânes de nos anciens compagnons de route.
- Il va falloir faire quelque chose concernant Amy, murmura Rick en s'approchant de nous en compagnie de T-Dog et Lori.
- Elle ne veut rien entendre, répliqua cette dernière. Elle n'a pas bougé depuis que c'est arrivé.
- On ne peut pas la laisser comme ça, dis-je la gorge nouée.
- La gosse va s'réveiller, marmonna Daryl, et on sait tous comment ça va finir.
- Qu'est-ce-que tu suggères ? rétorquai-je. Qu'on aille lui arracher de force le cadavre de sa sœur ?
- Tu vois une autre solution peut-être ?
- On se calme tous les deux, intervint le shérif. Je vais lui parler.
Je m'éloignai pour prêter main forte à Glenn. Ce dernier déplaçait les corps. D'un côté nos anciens compagnons, de l'autre les rôdeurs que nous devions brûler. La tâche était difficile et le soleil de plomb de cette fin de matinée ne facilitait pas les choses. J'étais encore sous le choc. Une nouvelle fois, ça n'était pas passé loin. Je prenais conscience que plus rien ne serait jamais comme avant. Ce qui s'était passé se reproduirait. Encore, et encore. Un coup de feu retentit. Je levai la tête pour voir Andrea en larmes sur le corps de sa sœur... L'insouciance était désormais quelque chose de révolu et nous l'avions appris à nos dépends.
***
Nous déplacions le dernier corps en silence lorsque Shane proposa de me relayer.
- Celui-là va là bas, indiqua Glenn.
- Qu'il aille là ou avec les autres c'est pareil, répliqua l'ancien flic.
- Je te dis que celui-là va là bas avec les autres.
- Tu commences sérieusement à me gonfler le chinetoque, qu'est-ce-que ça change ?!
Rick et Morales s'approchèrent des deux hommes qui commençaient à s'échauffer pour tenter de calmer le jeu.
- On ne brûle pas les nôtres, s'écria Glenn, on les enterre !
- Il s'est fait mordre ! hurla soudain Jacqui en désignant Jim, Jim s'est fait mordre !
La paranoïa s'installa rapidement, chacun y allant de son petit commentaire.
- Y a qu'une manière de régler ça, déclara Daryl en s'armant de sa pioche.
- Hors de question ! cria Rick en s'interposant. Il y a forcément une autre solution !
- Tu proposes quoi ? demanda Shane.
- Je vais bien, tenta de se défendre le pauvre Jim, je vais bien...
Je n'en pouvais plus. Toute cette tension, toute cette horreur. C'en était trop. Je m'éloignai vers le lac retenant tant bien que mal les larmes qui me brûlaient les yeux. J'avais conscience que j'allais devoir m'endurcir si je voulais survivre à tout ça...mais je n'étais pas prête. D'ailleurs qui pouvait l'être ? Daryl ? Shane ? Ces deux-là semblaient dans leur élément finalement.
- Casse-Noisette ! entendis-je derrière moi tandis que je dévalais la pente sans me retourner.
- Fous-moi la paix !
- Putain Lola ! cria-t-il en m'attrapant brusquement le bras.
- Lâche-moi Daryl, je veux être seule !
- Mais c'est quoi ton problème ?! aboya-t-il en me forçant à lui faire face.
- C'est quoi mon problème ?! Mais bordel regarde un peu autour de toi ?! Tu comprends pas ?
- Bienvenue dans la vie réelle Lolita, ironisa-t-il.
- Je connais très bien la vie réelle, merci !
- Ah oui c'est vrai qu'pour toi la vie c'est faire des arabesques en tutu sur les scènes du monde entier, excuse-moi j'avais oublié que nous avions une danseuse étoile parmi nous !
- Vas te faire foutre, crachai-je abasourdie.
- J'ai égratigné ton ego de gosse de riches ?
- T'es qu'un pauvre con ! lâchai-je en me dégageant de son étreinte. La gosse de riches comme tu dis a grandi dans le même quartier pourri que toi...je pensais te connaître mais finalement, je crois que j'avais tout faux. Tu sais quoi ? Vas-y, vas buter Jim avant qu'il ne nous bouffe tous, visiblement ça t'éclates !
- Et tu veux que j'fasse quoi Lola ! Redescends un peu sur terre, on a pas le choix !
- On a le choix de rester humain Daryl ! Je savais que tu étais insensible et que tu te foutais de tout mais là tu vas trop loin ! D'abord Amy, maintenant Jim...c'est quoi la prochaine étape ?
- Désolé de d'voir vous sortir de votre monde de Bisounours princesse, mais au cas où tu l'aurais pas remarqué...c'est la merde !
- J'ai quitté le monde des Bisounours il y a 13 ans quand j'ai trouvé Hana pendue dans le grenier, murmurai-je en m'éloignant.
***
A suivre...
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