Chapitre 18 - Guimauve et lait en poudre
Chapitre 18 - Guimauve et lait en poudre (ouais...je suis allée le chercher loin celui-là ^^')
La clarté matinale tentait de percer délicatement à travers mes paupières closes lorsque je m'éveillai le lendemain. Bercée par la respiration régulière et apaisante de Daryl, je peinais à émerger. Ou plutôt, je refusais d'émerger. Nous y étions. Demain était finalement arrivé. Et maintenant ?
Je gardais les yeux obstinément fermés, effrayée par cette toute nouvelle réalité. Quoiqu'il se passe désormais, les choses avaient changé la nuit dernière. Elles nous avaient changé.
Étouffée par une culpabilité grandissante, je songeai à Hana. Que penserait-elle de tout ça ? Sur le moment, dans le feu de l'action, sous les caresses brûlantes de l'homme contre lequel je venais de me réveiller, je l'avais totalement occultée. Je n'avais pensé qu'à moi... et je me détestais pour ça. D'un autre côté, comment aurais-je pu résister ? Après ces longs mois de séparation, mon corps avait agi à la place de mon cerveau. De toute façon, celui-ci s'étant mis en mode off depuis ma rencontre du troisième type avec ce Barry...peu importe son nom, je n'avais plus grand chose à attendre de lui. Mes neurones avaient définitivement rendu l'âme.
Est-ce-que Daryl regrettait ce qui s'était passé ? Est-ce-qu'il s'en voulait ? Est-ce-qu'il culpabilisait autant que moi ? Pourquoi fallait-il que je me triture toujours autant les méninges ?! On avait couché ensemble, pas de quoi en faire une montagne.
Et puis merde ! C'était une putain de grande montagne ! C'était Daryl. Et c'était moi. Amis à la vie à la mort...avec désormais avantages en nature. Est-ce-qu'on était devenus des sex friends ? Pitié...tout sauf ça ! Pour au moins une journée, je voulais de la guimauve bien niaise et bien dégoulinante...mais bon, Daryl et la guimauve ? Autant lui demander de me chanter I will always love you guitare à la main, avec en prime le regard suave et le petit clin d'œil ridicule...c'était peine perdue. Je pouvais irrémédiablement oublier cette idée grotesque. Et puis, il n'avait peut-être pas envie d'être en couple avec moi. Ahhhhh je n'en pouvais plus de toutes ces questions à la con !
Je sentis le chasseur jouer avec une mèche de mes cheveux, me tirant brusquement de mon débat intérieur.
- Fais pas semblant de dormir, marmonna-t-il la voix encore enrouée par le sommeil.
- Je fais pas semblant, m'esclaffai-je dans un bâillement légèrement exagéré, je dormais très bien jusqu'à y a encore une demie seconde.
Après une profonde inspiration, suivie d'un nouveau simulacre de bâillement, je me décidai enfin à ouvrir les yeux, histoire d'affronter ce premier réveil post coïtal.
- Salut, dit-il avec un semblant de sourire.
- Salut.
De longues secondes durant, nous restâmes comme deux andouilles à nous dévorer du regard...J'étais complètement dingue de lui.
- A quoi tu cogites ?
- A rien, mentis-je effrontément.
- Pourquoi tu t'obstines à mentir alors que t'es complètement nulle à ça ?
- J'en sais rien, soupirai-je, j'imagine que je me prends trop la tête.
Il me scruta un instant, mordillant sa lèvre inférieure avant de déclarer.
- J'regrette pas si c'est ce qui t'inquiète. Et j'culpabilise pas non plus. C'qui s'est passé...ça compte pour moi, avoua-t-il à voix basse.
Troublée, je déglutis, me perdant comme toujours dans la contemplation de ses prunelles bleues. Il me connaissait par cœur, devinant chacune de mes pensées, chacun de mes doutes. Toutefois, devant mon absence de réponse, il se rembrunit.
- Et toi ?
- Ça compte pour moi aussi, murmurai-je. C'est juste que...je ne peux pas m'empêcher de penser à Hana, ajoutai-je la gorge sèche.
Il me fixa longuement, jouant toujours avec ma mèche de cheveux avant de me serrer contre lui.
- Je sais, dit-il, mais maintenant...c'est toi et moi.
Il prit lentement mon visage entre ses mains avant de déposer ses lèvres sur les miennes.
- Toi et moi hein ? répétai-je avec un sourire timide.
- Tu croyais quoi ? Que c'était qu'un coup d'un soir ?
- Il est possible que je me sois effectivement posé la question.
- T'es conne, grogna-t-il avant de m'embrasser à nouveau avec langueur.
Dans sa bouche, ces quelques mots sonnaient presque comme une déclaration, songeai-je alors que déjà je m'embrasais au contact de son corps pressé contre le mien. Ses mains vagabondèrent sur mon dos et mon ventre avant de remonter vers ma poitrine tandis que ses lèvres s'attardaient tendrement sur la cicatrice de mon épaule.
- Eh Daryl, lança Glenn depuis le couloir, nous interrompant brusquement.
Encore lui ! Décidément, il avait le chic pour tomber au bon moment ! Le chasseur enfouit sa tête dans mon cou, maudissant le jeune coréen.
- Quoi ?! marmonna-t-il contre ma peau frémissante.
- Maggie et moi on va en ville, y a plus de lait en poudre pour Judith.
- Tu crois qu'il est au courant ? chuchotai-je les yeux écarquillés.
Il posa son index sur mes lèvres m'intimant de garder le silence. En même temps, vu la discrétion avec laquelle on s'était jeté dessus la veille au soir, fallait pas s'appeler Einstein pour comprendre que nous n'avions pas passé la nuit à parler tricot et trigonométrie.
- C'est Lola avec toi ?
Nan, c'est la Mère Noël, pouffai-je silencieusement tandis que Daryl levait les yeux au ciel, exaspéré.
- Tu veux quoi Glenn ? s'impatienta-t-il.
- T'as besoin de quelque chose ?
- Non !
- T'es sûr ? insista le coréen dont le timbre de voix indiquait clairement qu'il se marrait.
- Ouais.
- Des capotes ?
- Barre toi ! s'exclama mon chasseur, tandis que morte de honte, je m'écroulais de rire en me cachant sous les draps.
***
Lorsque Daryl et moi arrivâmes dans la salle commune, après une douche tout ce qu'il y a de plus chaste, nous retrouvâmes Lori, Beth, Hershel et le fameux Barry installés à une table métallique. Judith dans les bras, le shérif se retourna vers nous lorsque j'ouvris la grille métallique. Son regard alla du chasseur à moi avec un petit sourire en coin, cependant, il s'abstint de tout commentaire.
- Café ? proposa Carol en arrivant à son tour.
- Je veux bien, répliquai-je en prenant place avec les autres.
- Bien dormi ? s'enquit Rick un brin moqueur, à l'attention de Daryl.
- Ta gueule, marmonna ce dernier en attrapant son arbalète. J'vais fumer une clope, ajouta-t-il en sortant.
- C'est ce qui s'appelle mettre les pieds dans le plat, cilla la mère de famille, amusée.
Je me crispai en récupérant la tasse brûlante qu'elle me tendait pendant que tous les regards convergeaient dans ma direction.
- Et sinon, ça va ? demandai-je, mal à l'aise.
- Beaucoup mieux depuis que tu es là, répondit Rick. Il a été infernal.
- Il n'est déjà pas facile à vivre en temps normal, alors sans toi pour faire le tampon, c'était invivable, lança Lori qui semblait d'une humeur massacrante.
- Vous exagérez, s'exclama Beth. Il était malheureux, faut le comprendre aussi.
- Tu réagirais comment si tu perdais ton mari, Lori ? déclara Carol.
- Certainement pas de manière aussi excessive.
- C'était à ce point ? sourcillai-je, intriguée.
- C'était pire, affirma l'épouse du shérif en se levant pour prendre Ass Kicker dans ses bras.
- Changeons de sujet, reprit Rick. Lola, parles-nous un peu de Woodbury, de leurs installations.
- Tu veux vraiment aller chercher Merle ? grimaça Lori.
- On a déjà eu cette discussion à Atlanta, rétorqua froidement son mari.
Je commençais seulement à le remarquer, mais à en juger par le ton de leurs voix et les regards noirs qu'ils se lançaient, le couple Grimes battait de l'aile. Était-ce à cause de ce qui s'était passé avec Shane ? Jessica Fletcher allait devoir mener sa petite enquête.
- Et je te le redemande, a-t-on vraiment besoin d'un psychopathe comme lui avec nous ?
- Merle n'est pas un psychopathe ! m'écriai-je en reposant brutalement ma tasse sur la table, l'éclaboussant du liquide brun par la même occasion.
- Je t'en prie Lola, tu avoueras quand même qu'il est un peu instable.
- Cool, j'adore les gens instables, intervint Barry avec un calme olympien.
Je le dévisageai, interloquée, avant de secouer la tête pour reprendre mes esprits. Ce type avait un don impressionnant pour sortir des choses improbables.
- Faut juste savoir le prendre comme il est, repris-je en croisant les bras.
- Tu ne peux pas être sérieuse ! Il a failli vous faire tuer à Atlanta ! s'impatienta Lori.
- Il est de ma famille ! Au même titre que n'importe lequel d'entre vous ici...sauf peut-être toi Barry, m'en veux pas, mais je te connais pas encore.
- Un jour, tu m'apprécieras.
- Je n'en doute pas, grimaçai-je.
Ce mec était vraiment trop...bizarre ! Beth se leva pour prendre Judith qui commençait à pleurer, et s'éclipsa bientôt suivie par Carol, Hershel et le colosse. Pourquoi est-ce-que tout le monde désertait systématiquement lorsqu'on abordait les sujets épineux ? m'interrogeai-je vaguement avant de reprendre.
- Écoute, je sais que Merle peut être vraiment con, abruti et tout ce que tu veux, mais nous demande pas à Daryl et moi de choisir. Je l'ai laissé tomber une fois, je ne recommencerai pas.
- Et toi ? Tu es d'accord avec ça ? demanda-t-elle à son mari.
Le shérif dévisagea sa femme d'un air glacial. Je n'avais aucune idée de ce qui pouvait bien lui passer par la tête, mais il avait fait partie de l'équipe de recherche qui était retournée sur ce toit le jour où Merle s'était mutilé. Au fond, j'avais un peu l'impression qu'il culpabilisait de l'avoir abandonné ce jour là.
- On va le chercher. Et on fait ça aujourd'hui.
Excédée, Lori leva les mains en signe de capitulation avant de sortir sans aucune cérémonie.
- Je suis désolée, Rick.
- Ne le sois pas Lola, dit-il en s'asseyant. Tenter de la raisonner ne sert à rien, elle est bornée.
- Qu'est-ce-qui s'est passé pendant mon absence ?
- L'apocalypse, sourit-il tristement, c'est pas bon pour les rapports humains. Enfin, ce n'est pas le cas de tout le monde semble-t-il.
- Fais pas ta commère Shérif, on a assez de Glenn pour ça, m'esclaffai-je.
- Je suis heureux pour vous deux. Il en a vraiment bavé.
Un sourire s'étira sur mon visage tandis que je m'acharnais sur l'un des fils de mon jean fétiche.
- Bon, je sais que ma vie amoureuse est passionnante mais, tu voulais pas que je te parle de Woodbury ?
***
En début d'après-midi, Lori n'était toujours pas réapparu, toutefois, cela n'avait pas l'air de perturber Rick plus que ça. Il allait vraiment falloir que je tire cette histoire au clair. J'avais quitté un couple amoureux, pour le retrouver brisé. Avec la naissance de Judith, ils auraient dû être plus unis que jamais. Hors, c'était loin d'être le cas.
Le shérif nous expliqua à Daryl, Barry et moi la stratégie mise en place pour aller chercher Merle. Cela ne m'enchantait guère, mais il avait été décidé que je devais faire équipe avec le colosse. Notre tâche était enfantine. Nous devions rester dans la voiture, prêts à démarrer en trombe, pendant que nos deux compagnons s'occupaient d'exfiltrer l'ancien junkie. Sur le papier, tout était simple et parfaitement rôdé. Cependant, passer à la pratique m'emballait moins.
- Ça me paraît trop...simple, finis-je par déclarer, perplexe.
- Comment ça ? s'enquit Rick légèrement agacé en braquant ses pupilles azurs sur moi.
Il pouvait vraiment être intimidant quand il s'y mettait. Je déglutis, réfléchissant à la meilleure manière de tourner ma réponse.
- Abrège Casse-Noisette, s'impatienta Daryl.
- Tu crois vraiment que vous allez pouvoir entrer comme ça et ressortir sans problème ? En pleine journée en plus ? On parle d'une ville fortifiée gardée par tout un tas de mercenaires, pas de la supérette du coin.
- T'es bien sortie toi, remarqua le shérif.
- Parce que Merle m'a aidé, sinon j'y serais encore, comme Michonne et Andrea. Tu peux me croire quand je te dis que cet endroit n'est pas net. Et exfiltrer quelqu'un qui n'est même pas au courant qu'on vient le chercher...
- Tu veux laisser mon frangin moisir là bas ?
- Bien sûr que non ! m'exclamai-je. Je dis juste qu'il nous faut un meilleur plan. Il nous faut un contact dans les murs.
- Très bien, abdiqua Rick, qu'est-ce-que tu proposes ?
- Je connais quelqu'un à l'intérieur. Si les rondes n'ont pas changé, il devrait être de garde à la porte sud ce soir. S'il prévient Merle qu'on vient le chercher, ça vous évitera déjà de tourner en rond et de vous faire repérer.
- Ça fait quand même beaucoup de Si.
- Ouais, mais elle a pas tort, approuva Daryl à mon grand soulagement.
- Ne jamais confondre vitesse et précipitation, intervint Barry avec sa bizarrerie habituelle.
- On t'a pas sonné, cingla le chasseur.
Tandis qu'il faisait les cent pas, Rick sembla peser le pour et le contre. Sa réflexion fut toutefois interrompue par l'arrivée en trombe de Carl et Beth.
- Y a une femme bizarre au portail, annonça-t-il à bout de souffle.
- Je vous abandonne à la découverte de notre invitée. Je serai dans ma cellule quand vous souhaiterez solliciter mes services, déclara Barry en sortant de la pièce dans une attitude ridiculement théâtrale.
Ne prêtant aucune attention à sa tirade, je suivis les autres à l'extérieur, traversant le terrain de basket et l'immense terrain vague en courant. Arrivés au grillage, Rick et Daryl s'immobilisèrent, toisant l'invitée surprise. Je les rejoignis quelques secondes plus tard pour découvrir Michonne qui se tenait au milieu d'une dizaine de rôdeurs, une main accrochée à la grille, un panier contenant du lait maternisé dans l'autre. Couverte d'entrailles de morts vivants, le regard figé dans une supplique silencieuse à l'attention des deux hommes, ses yeux s'illuminèrent en se posant sur moi.
- Lola, articula-t-elle silencieusement.
- Michonne ! m'exclamai-je à voix basse afin de ne pas attirer l'attention des cadavres qui l'accompagnaient. Rick, il faut qu'on lui ouvre, c'est mon amie !
- Tu es sûre qu'on peut lui faire confiance ? Elle a un sabre, ajouta-t-il peu rassuré.
- Putain mais bien sûr que oui ! Je viens de te dire que c'était mon amie, t'es bouché ou quoi ? m'énervai-je.
- Ok ok, répliqua le shérif en s'élançant vers le portail.
Je m'en voulais un peu de lui avoir parlé aussi sèchement, mais il y avait urgence, et je n'avais pas franchement le temps de faire dans la dentelle. Je refusais que mon amie samouraï se transforme en casse-croûte pour morts vivants boulimiques. Daryl quant à lui ne cessait de la dévisager, intrigué sans doute par cette femme aux allures d'amazone ou de valkyrie...huit mois plus tard, je ne m'étais toujours pas décidée.
- Pourquoi elle trimballe du lait en poudre ? demanda-t-il finalement.
***
Rick faisait les cent pas, les mains posées sur les hanches, il réfléchissait. L'arrivée de Michonne et ses révélations avaient quelque peu perturbé nos plans.
- Il s'agit de Glenn et Maggie, finit par déclarer Beth, Judith dans les bras. S'ils ont été kidnappés...
- On va les retrouver, temporisa Carol.
Bras croisés dans un coin de la pièce, Daryl restait étrangement silencieux. Et je pouvais le comprendre. Apprendre que son frère venait d'emmener de force deux de nos amis à Woodbury, n'augurait rien de bon.
- Comment t'as réussi à sortir ? finis-je par demander en m'installant près de la samouraï.
- Grâce à J.C. Il m'a dit qu'il t'avait croisée dans les bois.
- J.C ? tiqua soudain le chasseur. C'est qui ça J.C ?
- Un type de Woodbury, éludai-je d'un geste de la main.
Le moment était plutôt mal choisi pour évoquer ma relation, si on pouvait appeler ça comme ça, avec le biker latino.
- Bon, mais en gros, on attend quoi là ? interrogea Daryl.
- Si Merle les a effectivement enlevé, hésita Rick, ça change la donne.
- Ça change que dalle !
- Il avait sûrement une bonne raison, relativisai-je. Il m'a laissé sortir, je vois pas pourquoi subitement il s'en prendrait au groupe.
- Bon alors on s'bouge, s'impatienta ma moitié en redressant son arbalète sur son dos.
- Il a raison, approuvai-je, ça sert à rien de tergiverser pendant des heures.
- Je suis d'accord. Le temps qu'on parle à discuter, c'est du temps que passent ma fille et mon gendre aux mains d'on ne sait qui, déclara Hershel. On ne peut pas attendre plus longtemps.
- Ok, répliqua le shérif. Carol, tu veux bien aller chercher Barry pour le prévenir. Et par pitié qu'il ne mette pas deux heures à se préparer comme la dernière fois. On part dans vingt minutes, ajouta-t-il en faisant signe à Carl et au patriarche de le suivre.
Je me tournai vers Michonne. Elle avait l'air épuisée. Et contrariée.
- Comment tu te sens ?
- Heureuse de t'avoir trouvée. On avait raison Lo, ajouta-t-elle à voix basse.
- Au sujet du Gouverneur ?
- Oui, il garde des rôdeurs enfermés dans un espèce d'entrepôt désaffecté, et j'ai trouvé des trucs bizarres dans son appartement.
- T'as fouillé son appart' ? répliquai-je éberluée.
- Il refusait de me rendre mon sabre, il fallait bien je fasse quelque chose !
- Et Andrea ?
Sa mâchoire se contracta subitement lorsque je mentionnai l'ancienne avocate.
- Elle a fait son choix, rétorqua-t-elle le regard sombre.
Je reportai mon attention sur Daryl qui tournait comme un lion en cage. La patience n'avait jamais été son fort, et étant donné les circonstances, je pouvais le comprendre. Après quelques secondes, il fit quelques pas dans notre direction. Michonne et lui se dévisagèrent un moment, semblant se jauger.
- Je suis contente qu'elle t'aie trouvé, finit par déclarer mon amie.
- Ouais, à propos...merci de t'être occupée d'elle.
La samouraï lui répondit par un hochement de tête silencieux, tandis que le chasseur se mordillait la lèvre inférieure. Aussi loquaces l'un que l'autre, ces deux-là étaient faits pour s'entendre.
- Lola, est-ce-que je pourrais me changer avant qu'on parte ? demanda-t-elle en désignant son débardeur recouvert de morceaux de chair sanguinolents.
- Bien sûr, viens, je vais te montrer où se trouve la salle de bains.
- J'y vais, proposa Beth qui tenait toujours la petite Ass Kicker dans ses bras.
D'ailleurs, où était passée Lori ? On ne l'avait toujours pas revu depuis notre altercation, et je commençais sincèrement à m'inquiéter.
L'adolescente et la samouraï s'éclipsèrent, nous laissant seuls Daryl et moi. Ce dernier vint s'asseoir près de moi et passa un bras autour de mes épaules avant de déposer un baiser sur ma tempe.
- Pourquoi il a fait ça ? demandai-je, inquiète.
- Parce que c'est un connard.
- Je le sais bien, mais...ça n'a pas de sens, soupirai-je.
- On s'ra bientôt fixés Casse-Noisette.
Il replongea dans le mutisme, rongeant l'ongle de son pouce avant de reprendre :
- C'est qui J.C ?
***
Après mûre réflexion et une ultime discussion sur la stratégie à adopter une fois à Woodbury, il avait été décidé que Rick, Daryl et Barry s'occuperaient de retrouver Glenn, Maggie et Merle, pendant que Michonne et moi tenterions de ramener Andrea à la raison. Le plan initial qui consistait à m'abandonner lâchement en compagnie du colosse avait finalement été jeté aux oubliettes.
Nous roulions depuis plus d'une heure lorsque la voiture conduite par Rick s'immobilisa. Daryl gara notre véhicule avec un soupir de soulagement. Dans sa grande bonté, le shérif avait décidé que nous devions nous coltiner Barry, pendant que lui prenait la route avec la samouraï. A n'en pas douter, il avait fait ça en guise de représailles pour la manière dont je lui avais parlé lorsque Michonne avait fait son apparition à la prison.
- S'il sort encore une de ses blagues à deux balles, j'le plombe, lança le chasseur avec mauvaise humeur en attrapant son arbalète.
- L'archer n'a aucun humour semble-t-il, répliqua le pseudo humoriste à mon attention.
- Faut dire aussi que tes vannes sont nulles, sans vouloir te vexer hein.
- L'archer il va t'en coller une entre les deux yeux si tu continues, marmonna Daryl en rejoignant Rick un peu plus loin.
J'adressai un sourire désolé à Barry avant de me diriger à mon tour vers le trio.
- On continue à pieds, annonça le shérif.
- On est encore loin ? s'enquit Daryl tandis que Michonne ouvrait la marche.
- Environ une heure. Mieux vaut passer par les bois, ils font des rondes régulièrement, déclara l'afro américaine, la main posée sur le manche de son sabre.
Après seulement quelques secondes, un petit groupe de rôdeurs, tous plus grotesques les uns que les autres, émergea des fourrés.
- Pas de coups de feu, ordonna Rick, on fait ça silencieusement.
C'était compter sur Barry qui se mit à hurler comme une gonzesse, nous figeant tous sur place, lorsque la mâchoire d'un cadavre ambulant claqua un peu trop près de son oreille. Mais pourquoi est-ce-qu'on l'avait embarqué avec nous ? D'un coup de couteau habile, je le débarrassais de la créature décharnée.
- Bah alors mon grand ? m'exclamai-je Qu'est-ce-que tu fous ?
- Je vous prie de m'excuser, toussota-t-il avant d'éclater la tête d'un autre monstre contre un arbre.
Rick reporta son attention sur un autre geek en secouant la tête de désespoir. Ce colosse était vraiment un drôle de personnage, et bizarrement, je commençais à apprécier son côté décalé. Il ajoutait un peu de fun à cette apocalypse déprimante. Quelque part, il me faisait un peu penser à moi. En beaucoup plus grand, en beaucoup plus moche et en beaucoup plus ravagé, cela va s'en dire.
Après nous être débarrassé plus ou moins rapidement du boys band de l'horreur, nous reprîmes notre route à travers les bois.
Daryl ne cessait de jeter des coups d'œil anxieux dans ma direction, redoutant sans doute une catastrophe imminente. J'augmentai sensiblement mon allure pour me rapprocher de lui. Il était impatient, je pouvais le lire sur ses traits crispés. Et ayant vécu la même chose la veille, je le comprenais, mieux que quiconque.
- Qu'est-ce-qui est petit, carré et jaune ? lança alors Barry nous prenant tous au dépourvu.
Je me retournai vers lui, m'attendant au pire.
- Un petit carré jaune, annonça-t-il d'un ton monocorde déclenchant mon hilarité.
- Putain...mais c'est complètement nul ! m'esclaffai-je.
- J'vais le buter, grommela Daryl.
Rick leva les yeux au ciel, exaspéré, pendant que Michonne continuait sa progression, imperturbable. Assurément, les quelques kilomètres qui nous séparaient encore de Woodbury promettaient d'être épiques.
A suivre...
La suite arrivera normalement avant ce weekend :D Comment vont se passer les choses à Woodbury ???
A très bientôt !!
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