17 • Coffee


Le bip incessant des machines reliées à mon corps me sort de mon sommeil, mes paupières tremblent alors que je bouge difficilement dans le petit lit dans lequel je suis allongé. La lumière blanche de la chambre m'aveugle et il me faut plusieurs longues secondes et battements de cils avant de pouvoir m'adapter et comprendre où je suis.

Un silence monstre trône dans la pièce, mis à part les fameux engins responsables de mon réveil qui se tiennent à ma gauche ainsi qu'une petite voix de fond, provenant de la télé miniature accrochée sur le mur blanc face à moi.

Mon cœur a menacé de lâcher plus tôt que prévu lorsque j'ai remarqué que je n'étais pas seul dans ma chambre, dans ma chambre d'hôpital.

Sur le fauteuil à ma droite est endormi le coloc. Ses longues mèches décolorées sont en pagaille et retombent sur son front, sa bouche est légèrement entrouverte libérant son souffle calme et régulier. Il porte toujours son pantalon ample noir et sa chemise blanche de la veille. Sauf que, surement pour se sentir plus à l'aise, quelques boutons sont ouverts m'offrant une vue sur sa peau douce et laiteuse légèrement marquée par un semblant d'abdominaux. Mon regard dévie vers son bras, sa manche est retroussée et un pansement est collé au creux de son coude.

Il s'est blessé ?

Bien fait.

D'un coup, me coupant dans ma contemplation, il saute du siège, se redressant sur ses deux pieds.

"Jake putain t'es réveillé ! Faut que j'aille chercher un médecin" paniqua-t-il "T'as besoin de quelque chose ?"

J'étais tellement occupé à détailler la petite pièce -ainsi que le coloc- que je n'avais même pas remarqué la sensation désagréable dans ma bouche. Cette dernière est tellement sèche et pâteuse que je ne parviens même pas à prononcer la moindre syllabe. Chose qu'il comprend très vite puisqu'il court aussitôt vers son sac au pied de mon lit pour en sortir une bouteille d'eau.

La fraîcheur du liquide qui s'écoule dans mon œsophage me fait un bien fou, avec cette simple boisson, j'ai l'impression d'être ressourcé.

Sunghoon est donc, comme prévu, allé chercher un médecin, d'ailleurs ces derniers sont arrivés dès l'instant où j'ai déposé la bouteille sur mon semblant de table de chevet.

Quel timing.

"Monsieur Sim voyons voir"

J'ai subi un bref examen où j'ai eu plus l'impression de m'être fait tripoter tel une poupée de chiffon plutôt que d'être ausculté.

Selon lui, si je m'étais évanoui hier soir c'était parce que mon corps n'avait pas supporté ma forte toux ainsi que ma fatigue.

"Vous devez vraiment faire attention Monsieur, vous avez eu de la chance ça aurait pu être plus grave" commença le soignant.

Honteux, comme un enfant pris en faute, je ne pouvais que baisser le regard et hocher la tête timidement.

"Il se peut aussi que vous ayez fait ce malaise suite à un surplus d'émotions, votre santé passe avant tout, ne vous prenez pas la tête pour tout et rien. Trop de stress peut être dangereux dans votre situation"

Inconsciemment mes yeux se posent sur la silhouette du blond se tenant debout derrière le médecin. Il triturait son bracelet, comme d'habitude j'ai envie de dire.

Finalement, le cancérologue a quitté ma chambre, nous annonçant que je pourrai sortir une fois les papiers remplis.

"Jake pour hier je-"

"Pas maintenant" le coupai-je.

Ma réponse l'a sûrement brusqué, j'ai pu apercevoir ses yeux s'agrandir et sa bouche former un petit "o" malgré que cette image ait duré une milliseconde.

Le coloc est finalement descendu signer les papiers m'autorisant à sortir, puis nous a conduit à notre appartement.

Les deux semaines qui ont suivi mon hospitalisation, le blond a été un véritable pot de colle, il ne me lâchait plus d'une semelle. Pourtant, tout m'incitait à le repousser, j'étais chamboulé et vexé. Peut-être qu'il a passé la nuit avec moi à l'hôpital mais je n'oublie pas tous les propos et actions vexantes qu'il a tenu à mon égard.

Certes, je suis au courant que mes sentiments ne sont pas réciproques et cela depuis des années. Pourtant, ces temps-ci tout est allé si vite, ses gestes envers moi ont changé du jour au lendemain,tout était si beau, tout chez lui me faisait chavirer encore plus qu'avant, tout me laissait croire que j'avais mes chances.

Pourtant, Sunghoon ne m'aime pas et ne m'aimera jamais.

Malgré tout, une partie de moi me criait de mettre fin à cette ambiance pesante qui trônait entre nous, mais de l'autre je me sentais si mal. Mal de vivre un amour à sens unique, mal d'avoir apprécié et réagit à ses touchers qui, finalement lui étaient tellement insignifiants.

J'avais besoin d'en parler, besoin de me confier et de tout extérioriser sinon j'allais imploser. Il était nécessaire à ce stade d'avoir un point de vue extérieur pour m'aider à faire des choix vis-à-vis de ma relation avec Sunghoon. Discuter du coloc avec Jay ne me semble pas être le meilleur des choix.

C'est pour cela que j'ai proposé une sortie à Sunoo pour ce week end.

*********

Mon rosé et moi entrons à l'intérieur d'un petit café, il a ouvert très récemment mais est déjà très connu dans la capitale.

Il est d'un style très cosy, les murs sont peints d'un beau vert émeraude et sont habillés de jolis miroirs boisés en forme de soleil et de cadres de la même matière, tout comme le plancher.

Nous nous installons sans plus tarder à une table libre dans le fond du café. Sunoo a eu l'amabilité de me laisser ma place préférée : celle sur la banquette. C'est normal après tout, elles sont toujours plus douillettes, celle-ci tout particulièrement par son velours beige et ses coussins assortis à la peinture des murs.

Sunoo manque de se prendre en pleine face une des nombreuses guirlandes de plantes accrochées un peu partout, ça lui apprendra à se concentrer sur la vitrine exposant les quelques pâtisseries que l'établissement a à nous proposer plutôt que sur sa chaise boisée.

Nos commandes passées et le serveur arrivé, les choses sérieuses peuvent enfin commencer.

"Dis moi tout" dit Sunoo en enroulant ses mains autour de sa tasse chaude.

Je ne me fais pas prier, je lui raconte tout dans les moindres détails, du camping jusqu'à l'hôpital, en passant même par nos moments à l'appartement et le jour de son anniversaire.

"Ça fait beaucoup là quand même"

"Je sais" répondis-je en passant mes deux mains sur mon visage.

"Et tu crois qu'avec tout ça le mec s'en fou de toi ?" assura-t-il "Entre le suçon, la cascade, et le "merci trésor" ? Et en plus tu n'as même pas énoncé sa crise de jalousie au salon de coiffure à cause de cette Ava ! Il t'aime arrête un peu de te voiler la face hyung !"

"Ah bon ? Il m'aime ? Et comment t'expliques qu'il n'ait pas voulu m'embrasser, qu'il a retiré son putain de matelas pour ne pas dormir à côté de moi et qu'il a roulé une pelle à cette fille juste sous mes yeux !"

Ma voix s'était faite un peu plus forte sous la colère et je sentais mes yeux me picoter, j'avais déjà envie de pleurer, pas de tristesse mais de rage et de haine.

"Il y a plein d'explications à cela !" chuchota le rosé pour calmer la tension qui a pris place "Il ne voulait peut-être pas que votre premier baiser soit le fruit d'un gage !"

Vu comme ça, il n'a pas tort... C'est probablement mieux qu'il ne m'ait pas embrassé, pour être honnête ce n'est pas non plus le genre de premier baiser que j'aurais aimé vivre avec lui.

Sunoo reprend la parole :

"Pour le matelas je t'avoue que je ne sais pas trop mais qui te dit qu'il n'a pas simplement voulu dormir à côté de hyung pour une fois ? Ils sont tout aussi proches que toi et moi"

Mon regard se pose sur ma tasse de Latte à la pistache dans laquelle je fais tournoyer ma petite cuillère. Le liquide tourne encore et encore, tout comme mon esprit qui est en train de cogiter. Sunoo n'a pas tort je le sais, tout ce qu'il dit est plausible, mais ça me semble si facile et si compliqué à la fois. Si simple d'admettre que ce qu'il dit est vrai, mais trop compliqué d'imaginer que ce qu'il dit est vrai.

"Et à propos de la fille" il se met à réfléchir quelques secondes "On sait tous les deux comment il est ! Il adore plaire, je pense qu'il voulait juste se prouver quelque chose à lui même tu vois ? Ou il a peut-être peur de ses sentiments envers t-"

"Il est bi" le coupai-je "Ca ne sert à rien de me sortir le coup du "il découvre sa sexualité""

"Mais je le sais très bien !" râla-t-il "C'est juste que vous êtes amis depuis des années, t'es même la personne qu'il chérit le plus dans ce monde ! Faut que tu comprennes qu'il ait peur, en plus tu... et bien t'es... malade"

Sans surprise, la fin de sa phrase s'est faite beaucoup plus faible et moins confiante que durant tout le long de son récit.

En réalité, il n'a pas vraiment tort, je me suis simplement plaint, en restant enfermé dans ma bulle, me lamentant sur mon sort sans penser à ce qu'il pouvait ressentir de son côté. Je ne suis pas à 100% convaincu qu'il m'aime comme je le fais mais disons que la balance penche plus vers la relation sentimentale qu'amicale pas vrai ?

"Et qu'est ce que je suis censé faire moi maintenant ?" m'attristai-je en posant ma tête au creux de mes bras.

"On a qu'une vie" sourit-il en portant sa main à mon épaule "Si tu veux lui dire que tu l'aimes, dis le ! Tu veux l'embrasser, embrasse-le ! Tu veux couch-"

"Ok ok ça va j'ai compris" riai-je en secouant ma main devant son visage pour le faire taire.

La fin de notre petit goûter s'est merveilleusement bien passé, je me sentais libéré d'un poids, bien qu'au fond j'ai toujours ce petit stress quand il s'agit du coloc.

Sunoo interprète-t-il correctement les intentions du blond ? Est-ce qu'il... m'aime aussi ? Devrais-je plus me lâcher avec lui ?

Ne voulant pas que la totalité de ce petit quatre-heures me soit entièrement dédié, je décide d'entamer le fameux sujet "Niki". En plus, ça me permet de virer quelques instant Sunghoon de mes pensées qu'il a pris l'habitude de hanter depuis le lycée.

Sunoo m'a raconté que le gosse ne se souvenait même pas du prénom de son flirt et qu'il n'avait pas pris son numéro, pour son plus grand bonheur. En plus de ça, notre hyung et lui ont dû carrément le forcer à se creuser les méninges pour qu'il puisse partiellement se souvenir d'avoir embrassé cette fille le soir du Nouvel An.

"Et tu comptes lui avouer quand que tu craques pour ses beaux yeux ?"

"Yah ! Ne dis pas des trucs comme ça !"

"Ne me "Yah" pas" riai-je en lui offrant une pichenette sur le front "Il faudrait prendre son courage à deux mains là ! Je veux vous voir en couple avant de me retrouver six pieds sous terre !"

"Arrête de dire des bêtises" râla-t-il en frottant la zone rouge sur sa peau "Je me déclarerai seulement quand tu m'annonceras ton couple avec Sunghoon !"

"Rêve pas trop le mioche"

Notre rendez-vous touche à sa fin, comme prévu, il m'a fait le plus grand bien. Je suis toujours un peu dans le flou vis à vis de Sunghoon mais on a qu'une vie pas vrai ? Fini les prises de tête à partir de maintenant.

*********

A peine le pas de la porte franchi, comme d'habitude j'ai le droit à un accueil super festif de la part de Layla. Je m'empresse de m'agenouiller pour la câliner et gratouiller comme elle le mérite.

Une fois debout sur mes deux pieds, le grand blond se tient face à moi, les bras ballants et la tête légèrement inclinée sur le côté.

"Quoi ? Toi aussi tu veux un câlin ?"

Timidement, il écarte ses bras tout en faisant ressortir sa lèvre inférieure. Un léger rire s'échappe de ma bouche avant que je ne vienne m'installer entre ses bras forts.

Spontanément, mes bras s'enroulent autour de sa nuque tandis que les siens, après un court instant de choc, viennent encercler ma taille. Il niche sa tête dans mon cou, son souffle chaud me chatouille la peau me poussant à remonter inconsciemment mon épaule ce qui arrache un petit pouffement à mon coloc.

"Désolé pour la soirée de la dernière fois" chuchota-t-il.

"Merci de m'avoir rejoint après la soirée de la dernière fois"

Ses bras me serrent encore plus fort, collant encore plus nos deux torses. Nos étreintes m'ont énormément manquées, la dernière doit dater d'avant Noël, soit il y a plus d'un mois. Pourtant, celle-ci est un poil différente, elle était plus douce et plus intime, presque sensuelle et amoureuse.

Presque.

J'ignore combien de temps nous sommes restés dans cette position, et on aurait pu resté bien plus longtemps si l'estomac de mon blond ne s'était pas mis à crier famine.

"Tu veux manger quoi ?" demandai-je en me libérant de sa prise.

Ses yeux me scannent littéralement de haut en bas tandis que sa langue s'échappe de sa bouche pour venir effleurer sa lèvre inférieure.

"Peu importe" lâcha-t-il finalement.

Je pense sincèrement que Sunghoon aussi est soulagé d'avoir définitivement mis fin à cette atroce tension.

Comment je le sais ?

Et bien, votre cher ami me colle encore plus qu'avant. Il est resté assis à m'observer, accoudé sur la table à manger et la joue appuyée sur sa paume tout le long de la préparation de nos ramens.

"Qu'est ce qui t'arrives ? T'as jamais souris aussi longtemps" demandai-je en m'asseyant face à lui.

"Je suis juste heureux d'avoir retrouvé mon Jake !"

Le repas s'est passé dans une ambiance presque parfaite.

Oui, presque.

Pourquoi ?

Malgré nos retrouvailles, je sentais que quelque chose le tracassait. Je ne doute absolument pas de sa joie suite à la disparition de ce foutu malaise, mais il y avait autre chose. De temps à autre, même si ça ne durait pas plus de deux secondes, il abandonnait son doux sourire et venait triturer son bracelet.

D'ailleurs, il ne m'a jamais parlé de ce fameux bijoux. Je me doute que ce n'est pas une broutille qu'il se contente de porter pour décorer son poignet fin. La chaîne qui était un poil trop grande pour lui était en argent et torsadée, de toutes petites perles bleues ciel et vert pastel étaient disposées un peu partout sur le bijou.

"Il était à ma mère"

La discrétion n'est vraiment pas mon point fort. Encore une fois je me suis perdu dans mes pensées tout en fixant le joyau à son poignet. J'aurais pu m'en douter aussi qu'il appartenait à sa maman...

"Oh... Je- Désolé"

"Tu n'as pas à t'excuser" rit-il doucement.

En cinq ans d'amitié, jamais il ne m'a parlé de sa mère, ou du moins le stricte minimum. Je sais simplement qu'elle ne fait plus partie de sa vie puisqu'elle a rejoint les étoiles alors qu'il n'était qu'un enfant.

Quant à son père, je suis au courant de leur relation assez catastrophique. D'ailleurs, je l'ai déjà aperçu quelques fois quand on était au lycée, au moins il se déplaçait pour les réunions parents-profs de son fils.

"Sinon" changeai-je de sujet "Tu peux me dire ce qui te tracasse autant ?"

Il incline sa tête sur le côté comme si cette action lui permettait de comprendre où je voulais en venir.

"Rien du tout, pourquoi ?" dit-il en fronçant ses sourcils.

"Arrête, ça se voit que tu mens, tu joues encore avec ton bracelet"

Ses belles orbes brunes quittent les miennes pour venir se poser sur le bijou. Mon interlocuteur laisse apparaître un petit sourire amusé avant de me répondre :

"On me connait par coeur à ce que je vois"

"Bien sûr, pour qui tu me prends ?" dis-je en haussant un sourcil.

"Pour l'intello timide du premier rang"

Il a avancé ses coudes sur la table, afin d'occuper plus d'espace sur cette dernière et s'approcher de moi. Pris d'un sentiment inconnu, mes bras s'avancent eux aussi dans un mouvement que je n'ai même pas eu le temps de contrôler.

"L'ancien intello timide du premier rang" le corrigeai-je.

"L'ancien ? Prouve-le"

Dans un élan de courage, mes orbes brunes se plantent dans les siennes toutes aussi sombres où je peux voir mon visage s'y refléter. Mes doigts commencent doucement leur course en effleurant la peau nue de son bras où ses poils viennent s'hérisser.

Mes phalanges remontent jusqu'à son épaule qu'elles quittent rapidement pour venir tracer le contour de sa clavicule bien marquée, j'aurai juré l'avoir senti trembloter.

Les pupilles de mon blond tremblent elles aussi, elles ont du mal à soutenir mon regard, voulant à tout prix se poser sur le chemin que mes doigts font sur le haut de son corps. Pourtant, il a toujours son éternel rictus malicieux scotché sur sa belle gueule.

Je frôle dans une lenteur provocatrice la veine visible de son cou ainsi que sa pomme d'Adam faisant s'échapper un souffle presque inaudible des lèvres de mon interlocuteur.

Finalement, ma paume se pose sur sa joue pâle. Etonnamment, je le sens et le vois se blottir contre mon toucher.

Ainsi, dans ce moment d'inattention de sa part, je saisis mon verre d'eau encore rempli que je viens vider sur son beau visage en ayant au préalable retiré ma main de celui-ci.

Ses yeux s'ouvrent, ronds de choc, tandis que les gouttelettes dégoulinent sur son visage, venant taper seconde après seconde le bois de la table à manger.

"Cours"

Sans perdre une seule seconde, je saute de ma chaise pour courir m'enfermer dans ma chambre, en vain. En moins de deux, le blond m'a rattrapé, soulevé et cloué sur le canapé où il me surplombe déjà.

L'eau ruisselant sur son visage vient s'abattre sur le mien, je ne peux même pas virer ces petites choses puisque mes deux mains sont maintenues au-dessus de ma tête par mon coloc.

"On fait moins le malin maintenant" dit-il d'une voix rauque en ne me lâchant pas du regard ne serait-ce qu'une petite seconde.

Assis sur le haut de mes cuisses, ses genoux de part et d'autre de mes hanches , il s'apprêtait à me faire vivre la pire des tortures.

Mais avant même qu'il n'ait le temps de mettre son plan à exécution, la sonnerie de son téléphone retentit une fois, puis une deuxième et une troisième, l'obligeant à se retirer d'au-dessus de moi pour saisir l'appareil.

"C'est qui qui t'envoie autant de messages ?" demandai-je en me rasseyant correctement.

J'ai d'abord pensé que c'était encore un de ses nombreux plans, peut-être la fille de la soirée, mais vu la mine qu'il tire, on en était bien loin.

"T'avais raison, il y a bien quelque chose qui ne va pas" souffla-t-il en essuyant son visage à l'aide de sa manche.

Ne voulant pas le brusquer ou le forcer à me dire quoi que ce soit, je laisse un silence s'installer entre nous deux mais me permet de poser ma main sur son épaule.

Grâce à ce simple toucher, j'ai senti la tension dans ses épaules s'atténuer lentement.

"C'est mon père" balbutia-t-il "Il veut me voir"

"T'as le droit de refuser si tu ne veux pas le voir" dis-je timidement.

"Peut-être qu'il veut s'excuser, tu ne crois pas ?"

Sa voix s'est faite toute tremblante alors que des larmes viennent doucement prendre place au coin de ses yeux.

Il les ravale rapidement et à une vitesse déconcertante plus aucune once de tristesse n'est visible sur son visage.

Un rire sans joie vient résonner entre les murs de notre salon montrant la colère et la hargne que ressent mon blond vis à vis de son paternel.

"On ne se parle plus depuis des années et il se décide d'apparaître comme une petite fleur !" cingla-t-il "Et tu ne sais même pas c'est quoi le pire ?"

J'avale difficilement ma salive face au comportement lunatique et imprévisible que vient de tenir mon coloc. Je secoue la tête de droite à gauche timidement afin qu'il finisse de déballer sa haine pour son père une bonne fois pour toute.

"Cet enfoiré n'est même pas en Corée" pouffa-t-il "Il veut que je me déplace pour sa sale gueule jusqu'à Paris"


*********

Heyyyy !!

Vu que vous aimez les chapitres longs, j'ai réussi à en faire un ! Dès que ce sera possible j'en ferai, ici c'était pas trop compliqué puisque le chapitre retrace touuuut le mois de janvier dans l'histoire !

Sinon, Jake a pardonné à Sunghoon, vous aussi j'espère x))) (vos commentaires sur le chapitre précédent vraiment pépite, mes meilleures barres)

On a appris pleins de choses ici en réalité, entre les conseils de Sunoo, vous en pensez quoi d'ailleurs ? Et quelques nouveautés sur l'enfance de Sunghoon ^^

Après 2 chapitres où le Jakehoon était en guerre, les revoilà encore plus proches x))

Enfinnn bref merciii à tous !! Je vous laisse sur cette note, gros bisous et à Samedi <333

• Adiaaa •

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