51 - Volcan explosif
Point de vue de Hazar
- Entrez…
Sa voix rauque me donne des frissons. J’ouvre la porte avec confiance, et entre dans le bureau du leader qui semble absorbé par un livre dont la couverture ne me dit rien. Je ne suis pas une amoureuse des livres, mieux vaut vivre l’action que de regarder des gens la vivre alors que je suis allongée dans mon canapé.
J’approche alors qu’il ne m’accorde aucun regard, plongé dans son livre. Je ne suis pas surprise, même quand il est de bonne humeur, il ne m’accorde pas plus d’importance que maintenant. Je m’assois et le fixe en silence, attendant que sa méditation dans le monde des mots sans importance se termine.
- Quoi ? Dit-il en remarquant mon regard.
- Quoi ? Reprené-je. Je n’ai rien dit.
Kayden me regarde, fronçant légèrement les sourcils sans pour autant montrer une certaine colère, ou un dérangement quelconque.
- « Ecoute une femme quand elle te regarde, pas quand elle te parle »…
- … Hein ?
Il me regarde, s’attendant à ma réponse.
- Khalil Gibran, cite-t-il.
- C’est un nom chelou, craché-je.
Il sourit, calme après sa séance de lecture.
- Peut-être, mais de beaux mots…
Il se lève et contourne son bureau pour poser le livre épais sur mes genoux.
- Tu devrais le lire, dit-il en recommençant à marcher dans son propre bureau.
Un rapide coup d’œil au livre me montre qu'il date d’il y a au moins deux cent ans. Quoique, ça ne me surprend pas. Le livre le plus récent du monde date d’au moins quarante ans. Heureusement que ces trucs ne se font plus de nos jours, complètement inutiles.
- C’est un arabe ? lâché-je en regardant le livre de plus près.
- Libanais, corrige-t-il.
- C’est la même chose.
Le jeune homme me regarde alors.
- Tu es Moordienne, dit-il soudainement, me faisant lâcher un souffle de mécontentement.
- J’ai des ORIGINES Moordiennes.
- « C’est la même chose », dit-il en faisant allusion à mes dernières paroles.
Je ne réponds pas en levant les yeux au ciel, évitant d’admettre que je gagne de moins en moins d’arguments contre cet enculé.
- À l’époque de ce livre ils ne faisaient que se taper dessus, non ?
- Si… mais il y avait des gens qui écrivaient.
- Je préfère encore frapper des gens…
- Je n’en doute pas, se moque-t-il.
Je le fixe en me levant de mon siège. Il me regarde l'approcher sans broncher.
- Tu fais partie des gens qui se battent en ce moment. Dans quelques années, on parlera de toi de la même façon.
Kayden me regarde alors et finit par passer une main sur sa barbe de quelques jours.
- … Touché.
Il me regarde arborer un sourire victorieux alors qu’il prend un autre livre de sa bibliothèque, moins épais, et commence à le feuilleter. Je le regarde faire, un silence malaisant me frappant douloureusement. Je ne sais pas s’il est aussi mal à l’aise que moi, mais j’en doute.
- Il faut qu’on parle.
Il me regarde lorsque je lâche cette bombe. Bizarrement, il obéit et ferme son livre, comme s’il s’attendait et s’apprêtait à cette phrase.
- On va faire comme si rien ne c’était passé pendant longtemps ? Parce que je ne suis pas conne non plus. Si ça ne voulait rien dire ça ne risque pas de me blesser, crois pas que je suis aussi fragile mais faut au moins éviter de se mentir à soi-même et faire comme si ne… Pourquoi tu ne me coupes pas la parole ?
Kayden se contente de me regarder avec le plus grand calme possible, un regard presque innocent qui me fixe avec attention et écoute chaque mot que je dis malgré le fait que ce soit du n’importe quoi.
- Je te laisse parler, dit-il innocemment. Tu parles, je t’écoute.
- Et… Pourquoi tu fais comme si on ne s’était pas embrassés ?
Kayden fronce légèrement les sourcils et fais deux ou trois pas dans le bureau pour s’éloigner de la bibliothèque. Il passe ses mains dans les poches de son pantalon sombre et me regarde calmement. Je me surprends à me perdre dans ses yeux bleus, attendant une réponse qui, j’espère, me plaira.
Je dois l’admettre, je ne veux pas que ça soit juste quelque chose qui est vaguement arrivé. Je refuse. Ce fils de pute n’a pas fait battre mon cœur pour rien. Il m’a embrassé si passionnément que le goût de ses lèvres est encore imprégné sur les miennes, que mon cœur bat encore la chamade quand je me souviens du dernier instant où j’ai vu son visage si proche avant de fermer les paupières.
- Alors quoi ? Reprené-je incapable de me taire. C’était simplement un baiser vite fait ?
- Non, répond-il innocemment. Je t’attendais pour que toi tu en parles. Je ne voulais simplement pas te brusquer. Tu as un fort caractère, je t’ai laissé la liberté de le faire par toi-même. Je pense que tu n’aurais pas apprécié que je te dise « Alors on s’est embrassé, on fait quoi ? ».
Mon cerveau se perd entre l’envie de l’étriper pour m’avoir fait attendre des jours comme ça, ou le prendre dans mes bras car c’est juste la chose la plus adorable qu’il ait dit depuis des mois. Il m’attendait que j’en parle moi-même, car il a peur que ma vision de ce qui vient de se passer soit différente de la sienne… Il me laisse le choix en fait. Entre laisser passer, ou bien en parler, et voir ce qui se passe entre nous.
Je suis peut-être l’assistante du chef, mais je ne me suis jamais sentie plus puissante qu’aujourd’hui.
- Vraiment ? Sourié-je.
- Bien sûr, dit-il comme si c’était clair. Je suis celui qui t’as embrassé. Je pense que ce que je veux est clair…
- Me baiser ?
Kayden fronce les sourcils et lève les yeux au ciel.
- Si c’était ce que je voulais tu serais déjà dans mon lit il y a longtemps. C’est plus complexe que ça…
Ses yeux brillent quand il s’approche légèrement plus de moi. Je ne suis pas conne, mais la situation avance si vite que je n’arrive pas à avoir les idées claires. Il ne veut pas me baiser. Ou, au moins, pas JUSTE me baiser…
- Ne me le fait pas dire je ne suis pas doué à ça, lâche-t-il d’une voix basse.
Le monde semble avoir fait une pause pour que toutes les sensations de la terre convergent vers nous. Mon cœur a probablement laissé tomber. À force de le faire battre si fort, Kayden l’a peut-être explosé. Ma peau frissonne si fort que mes poils pourraient tomber. Je sais exactement où je vais, mais pas où ça nous emmènera.
Mais c’est le seul chemin que je veux suivre…
Fuck les pensées infinies. Je veux vivre ce moment, même si je risque de me reveiller soudainement, ou tomber de haut.
Kayden vient de m'avouer quelque chose que j'attendais sans vraiment y croire.
Un mirage qui est en fait une réalité.
Quoi de plus plaisant ?
Je relève la tête pour capturer une seconde fois les lèvres de Kayden qui m’ont beaucoup trop manqués, marquant une fois pour toute le goût majestueux de cet échange qui, je l’espère, ne sera pas le dernier…
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Hey hey hey !
Une explosion dans ce chapitre surprise !
Le petit Kayden est un sentimentale !
Le Kayzar vient officiellement d'exploser dans un feu d'artifice de cutance !
Qui l'aurait cru !
Mais dans tout ça, une facette manque.
Le point de vue de Kayden !
Oui ! Ce petit cachotier nous a bien surpris !
Vous aurez sa vision des choses bientot, dans un prochain chapitre.
En attendant, merci de me lire, j'espère que ce chapitre vous a plu ! ❤
Allez, peace !
~M.F~
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