XVII - Océane
Paris - Novembre 2021
Quelques heures plus tôt
Avec Margot et Valentine, on rejoint Thaïs devant le Balajo. Elle bosse ce soir parce que Saddam a accepté de donner un showcase dans la boîte où elle travaille.
Depuis que je le connais, je me suis mise à écouter ce qu'il fait et j'aime beaucoup son univers. On est rapidement devenus très proches et je crois que c'est celui de la bande que je préfère avec Yvick qui a toujours le mot pour me faire rire.
Plus tôt dans la soirée, j'ai posté une nouvelle photo sur Insta voulant voir jusqu'où notre petit jeu avec le blond pourrait bien me mener. Il n'a pas encore réagi et je suis un peu déçue, je l'avoue. Mais j'essaye de me convaincre que c'est parce qu'il est occupé.
Aimé par @sdm__92, @yvick et d'autres personnes
Say you're mine, I'm yours for the night
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On pénètre à l'intérieur de la boite et Thaïs nous guide directement jusqu'au carré où sont déjà installés la plupart des gars. Ces derniers temps, je m'entends un peu mieux avec Valentine. Elle a arrêté de se mettre en avant et elle semble être devenue plus naturelle.
— Coucou vous, nous dit Yvick.
Je lui fais la bise avant de m'installer à ses côtés, tandis que Margot et Valentine se laissent tomber sur la banquette d'en face. Thais part rejoindre Saddam pour les derniers réglages, sous l'œil jaloux d'Ormaz. Je me penche vers lui.
— Hey, t'arrêtes de faire le jaloux oui, elle bosse.
— Je sais, mais je peux pas m'en empêcher, grogne-t-il.
— Je te donne mon feu vert, je lance avec un clin d'œil.
— Pour quoi ?
— L'embrasser, idiot !
— Elle va pas me remballe ?
— Je peux pas parler à sa place mais... je hausse les épaules avec un sourire entendu.
— Ok, j'te fais confiance Océ. Il porte son verre à ses lèvres, comme pour se donner du courage.
Soudain, Lesram arrive en compagnie de Mathieu. Ce dernier est plus beau que jamais. Ils s'installent respectivement à côté Margot et Valentine et j'avoue être un peu jalouse qu'il finisse toujours à côté d'elle. Ce qui me conforte dans l'idée qu'il cherche juste à jouer avec moi.
La soirée se déroule tranquillement jusqu'à l'arrivée de Saddam sur scène. Je me lève d'un bond, bien décidée à être au plus près pour l'encourager. Margot et Valentine me suivent, toutes aussi impatientes que moi. Je ne réalise toujours pas à quel point ma vie à changé ces derniers temps.
Nous nous frayons un chemin jusqu'aux premières loges, juste devant la petite scène. L'ambiance est déjà électrique, tout le monde scandant le nom de Saddam avec ferveur.
Soudain, les lumières s'éteignent et la foule pousse des cris d'excitation. Un spot balaye la scène, révélant sa silhouette lorsqu'il s'empare du micro d'une main assurée. Entre temps, Thaïs nous a rejoint pour profiter elle aussi.
— Bonsoir à tous ! J'espère que vous êtes chauds ce soir...
Sa voix grave et puissante résonne dans la salle bondée. Je l'encourage à plein poumons, complètement gagnée par l'euphorie ambiante. Les premières notes de musique retentissent et Saddam se met à rapper avec une énergie incroyable. Son flow est juste dingue, à la fois puissant et terriblement accrocheur.
Je jette un regard en coin à Mathieu qui semble lui aussi complètement happé par la prestation de son pote. Un léger sourire flotte sur ses lèvres tandis qu'il se laisse porter par les paroles.
Nos regards se croisent et malgré la pénombre, je peux voir que ceux-ci sont déjà extrêmement rouges. Je n'ose pas imaginer le nombre de pétards qu'il s'est envoyé. Ses prunelles brunes me déshabillent du regard et semblent me promettre qu'un jour, il obtiendra ce qu'il veut de moi.
Je frissonne à cette perspective et détourne les yeux. La soirée se poursuit et complètement grisée par l'ambiance, je danse et chante avec les filles sans retenue. Puis Kalash de Booba et Kaaris résonne dans les enceintes et je me lâche. Totalement.
Soudain, une main puissante m'agrippe par le bras et me tire en arrière. Je pousse un cri de surprise avant de me retrouver nez à nez avec Mathieu.
— Faut qu'on parle, toi et moi, grogne-t-il d'une voix rauque.
Sans me laisser le temps de protester, il m'entraîne à sa suite jusqu'au coin fumeur, quasiment vide, où il me plaque dans un coin. Une fois à l'intérieur, il claque la porte d'un geste vif avant de se tourner vers moi, une clope entre les lèvres.
— C'est quoi ton putain de problème encore ? je lui balance.
— T'as fini de jouer avec moi, un coup tu me provoques et juste après tu fais la vierge. Tu crois que je t'ai pas vu chauffé Saddam pendant son showcase !
Ses yeux sont encore plus rouges de près. Il est complètement défoncé putain.
— C'est toi qui dis ça ? C'est toi qui te pavane avec Valentine collée à ton bras en permanence, toi qui me chauffes par message et qui m'embrasse comme un camé en manque !
— Arrête ton char, t'as bien kiffé il me semble ! Donc viens pas te plaindre.
— Mais je m'en tape. Ne m'approche plus et surtout, arrête de jouer avec moi. Je sais pas pourquoi tu fais ça mais j'pensais qu'on avait dépassé ce stade.
D'un geste vif, il m'attire contre lui, plaquant son bassin contre le mien, faisant vibrer les étoiles de ma jupe. Je peux sentir la fermeté de son érection à travers son jean et je hoquette de surprise.
— T'as vu l'effet que tu me fais, il me chuchote dans l'oreille.
Un frisson me parcourt l'échine devant sa voix terriblement sensuelle. Malgré moi, je sens mon corps réagir à sa proximité enivrante. Non, je ne peux pas céder ! Pas à ce salaud arrogant et colérique qui croit pouvoir m'avoir quand il le veut.
Rassemblant toutes mes forces, je le repousse violemment.
— Va te faire foutre !
Sur ces mots, je tourne les talons et m'éloigne d'un pas rageur, bien décidée à passer le reste de la soirée le plus loin possible de lui. Cette histoire ne mènera à rien de bon. Je rejoins Margot, Valentine et Thaïs d'un pas vif, bien décidée à me changer les idées. Elles sont assises avec les garçons et je m'incruste dans leurs discussions comme s'il ne s'était rien passé.
Mathieu revient quelques minutes plus tard. Le regard brûlant qu'il jette dans ma direction me donne envie de partir en courant mais je n'en fais rien, bien décidée à rester forte et impassible.
Il enchaîne les verres de vodka-redbull et plus la soirée avance, plus il se rapproche de Valentine d'une manière provocante. Ils finissent par s'embrasser à pleine bouche devant tout le monde, sans aucune gêne.
Je les observe d'un air dégagé, mais au fond, je suis dévastée. Je le déteste, c'est officiel. Il ne respecte vraiment rien ni personne.
— Eh Polak, y'a des hôtels pour ça hein ! lance Lisko.
Mathieu ne répond pas mais se détache un instant des lèvres de Valentine. Et c'est là que je comprends qu'il joue encore avec moi quand je vois qu'il me regarde. Il me regarde intensément, comme pour jauger ma réaction, tandis qu'il passe ses mains sur le corps de Valentine.
Personne d'autre ne semble faire attention à ce petit jeu pervers. Alors je soutiens son regard d'un air de défi, essayant d'y faire passer le moins d'émotions possible.
Je ne veux pas qu'il sache à quel point il est en train de me rendre folle de jalousie et de frustration. À quel point j'ai envie de le gifler pour son comportement odieux. Ou pire encore... à quel point j'ai envie de me jeter sur lui pour l'embrasser fougueusement, malgré son comportement.
Je crois que je suis dans la merde...
Parce que j'aurais beau dire ce que je veux, le repousser et rester loin de lui, je ne peux pas faire semblant. Nier qu'il m'attire ne me servira à rien.
Alors, quand il pousse Valentine et me prend par le bras pour me tirer une nouvelle fois avec lui, je le suis. Malgré moi. Je veux savoir ce qu'il me veut.
Il est un peu court celui là mais c'est pour mieux préparer la suite ... 😌
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