XLVI - Mathieu
Alpes - Décembre 2021
Je regarde Océane lancer le sel dans ma direction avec cette attitude désinvolte et provocante qui me rend dingue. Pourquoi faut-il qu'elle soit aussi agaçante qu'attirante ? Je sais pas pourquoi je réagis comme ça avec elle mais j'ai toujours pas digéré le coup qu'elle m'a fait.
Le dîner se termine dans une atmosphère lourde de non-dits. Je n'arrive pas à me sortir de la tête cette sensation lorsque je l'ai tirée hors du danger sur les pistes, son corps frêle contre le mien, la panique dans ses yeux. Je devrais la haïr pour m'avoir menti, pour avoir gardé ce secret, mais une part de moi ne peut s'empêcher de vouloir la protéger.
Quand les autres commencent à débarrasser la table, je décide de m'éclipser dehors pour fumer. J'attrape mon paquet de tabac, mon herbe et mes feuilles avant de sortir, espérant que l'air frais me permettra de calmer mes nerfs.
Dehors, le froid mordant de la nuit me frappe, mais c'est exactement ce dont j'avais besoin. Je roule un gros joint, prenant mon temps pour bien le faire, essayant de me concentrer sur les gestes mécaniques pour oublier ce chaos intérieur. Une fois allumé, je tire une longue bouffée, sentant la fumée apaiser mes tensions.
Le silence de la nuit est ponctué par le bruit lointain des rires venant de l'intérieur. J'essaye de ne pas penser à Océane avec sa cheville blessée et son regard qui me défie en permanence. Mais chaque inhalation ne fait que ramener son image plus vivement dans mon esprit.
Elle va vraiment me rendre dingue !
J'aurais jamais dû venir alors qu'elle était là. Sa simple présence est en train de détruire toutes mes convictions et toute ma volonté de rester loin d'elle.
Je reste un moment dehors, profitant du silence et de la solitude avant qu'Ormaz ne vienne me voir. Je l'entends arriver, ses pas crissant sur la neige, avant qu'il n'apparaisse dans mon champ de vision.
— Wesh pelo, y caille ici ! dit-il en se frottant les bras pour se réchauffer.
— Ouais, j'sais, je réponds en prenant une dernière bouffée de mon joint.
— Faut que t'arrêtes de t'acharner sur Océ, c'est lourd en vrai, continue-t-il en me regardant avec insistance.
— T'es venu me faire la morale toi aussi ? dis-je, une pointe d'agacement dans la voix.
— Nan, j'en ai marre que votre embrouille elle nique l'ambiance c'est tout.
— Scuse, j'vais essayer de prendre sur moi.
— Elle mérite pas tout ça
— Et moi, tu crois que je méritais de me prendre dans la gueule ce que je me suis pris.
— C'est pas ce que j'ai dit et tu le sais. C'est pas à cause d'elle que tu souffres alors réfléchis avant de faire une grosse connerie que tu pourras jamais rattraper.
Il rentre et j'attends quelques minutes avant de le suivre à l'intérieur. Il a raison et ça m'énerve.
Ils sont tous posés dans le salon. Lesram gratte son carnet, Yvick fait le con et moi je file vers les placards pour me servir un verre de Jack.
Comme d'habitude...
Avec mon verre à la main, je retourne dans la salle à manger et, poussé par une impulsion, je m'installe dans le fauteuil le plus proche de celui d'Océane. En m'asseyant, ma jambe frôle la sienne. Un simple contact, mais qui envoie un frisson électrique parcourir tout mon corps. Je ne peux m'empêcher de lever les yeux vers elle, nos regards se croisant un instant. Elle détourne les yeux rapidement, mais je sais qu'elle a ressenti la même chose.
— On joue à quoi ce soir ? demande Thaïs.
— A la coinche ? propose Océane
— T'as laissé ton cerveau sur les pistes ou quoi ? Rigole Saddam. On est trop nombreux pour jouer à ça !
— Ok, ok, j'insiste pas mais un jour je réussirais à vous faire jouer.
— Un "je n'ai jamais" ça fait longtemps, et j'adore ce jeu, dit Lisko.
— T'es une vraie commère toi hein, lui dit Océane.
— Peut être, mais on apprends une masse de trucs.
— Je commence, dit Margot. Je n'ai jamais oublié de souhaiter Noël à quelqu'un.
Lesram relève les yeux vers elle et lui jette un regard sombre.
— Tu vas m'en parler pendant encore combien de temps ? il rigole en attrapant son verre.
— Quand tu m'auras acheté une Lambo, on en reparle, rétorque Margot
— Et vous osez dire que c'est moi la sorcière ? se moque Océane.
Malgré moi, je rigole avec les autres et je sens son regard sur moi. Pourquoi est ce que j'ai un rire de merde comme ça ? On entend que moi.
— Je n'ai jamais fait de teinture blonde, me charrie Saddam.
Je suis le seul à boire.
— Elle vous emmerde ma coloration.
— Je n'ai jamais été en kiff sur un prof, dit Zeu en souriant.
Océane et Margot échangent un regard complice avant d'exploser de rire et de finir leurs verres.
— Ah, Monsieur Parrinello, soupire Océane en se remémorant.
— Il était trop sexy, ajoute Margot.
— Vous les auriez vu se mettre au premier rang pour faire les lèches culs, ajoute Thaïs.
Je serre les dents et prends une gorgée de mon verre. Depuis quand je suis jaloux d'un vieux type ?
— Pff t'étais la première dégoutée de pas pouvoir te mettre juste sous ses yeux verts.
Elle en rajoute en plus, ce qui fait rougir Thaïs. Je serre mon verre de toutes mes forces, faisant blanchir mes jointures. Elle est obligée d'en parler comme si elle voulait encore le pécho ?
— Bon bon ça va, j'avoue qu'il était sexy. Mais j'étais pas aussi folle que vous, avec Margot, vous parliez en permanence de ses cheveux bruns et de sa barbe, vous me rendiez zinzin.
— En même temps, les bruns..., soupire Océane d'un air gourmand en se mordillant la lèvre inférieure.
— Vous avez pas fini de parler de ce type ? dis-je en tentant de masquer ma jalousie.
Océane lève un sourcil et me regarde, visiblement amusée par ma réaction.
— Pourquoi, ça te dérange ? dit-elle en se mordant encore plus les lèvres, un sourire en coin.
— Ptdr n'importe quoi mais on joue plus du coup.
Comme si c'était crédible...
Le jeu continue et leur putain de prof revient plusieurs fois dans la conversation. Je sais maintenant que le jeudi, il portait une chemise blanche qu'il laissait entrouverte ce qui faisait apparaître un bout de son torse. Océane ne cesse d'ajouter des détails sur la couleur de ses cheveux, de ses yeux et de ses muscles, je crois que je vais devenir fou.
— Eh Océ, il avait quel âge quand nous on était au lycée ? demande Margot.
— Je crois qu'il avait 25 ans à peu près quand on a passé le bac.
— Pour combien tu le cherches sur les réseaux et tu le dm si tu le trouves ?
— Pour rien du tout, je le fais tout de suite !
Elle va pas faire ça ?
Si ?
Elle attrape son téléphone et ouvre insta.
— C'était Mattéo Parrinello son nom ?
— Ouais, dit Margot.
— Faut que tu cherches à profdephilosexy pour le trouver, dit Thaïs.
— Jsuis là je te rappelle, ronchonne Ormaz.
Thais se penche vers lui pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille avant de l'embrasser.
— Relance le jeu stp, je chuchote à Lisko à côté de moi.
— Ok
Il se redresse.
— Je n'ai jamais voulu embrasser quelqu'un ce soir, il lance avec un sourire malicieux.
Un silence tombe sur la pièce. Je regarde Océane, elle me regarde. Lentement, nous levons nos verres en même temps. La tension dans la pièce est palpable, et je sens mon cœur battre plus fort. Elle repose un verre vide sur la table
— Ok, là, on entre dans des sujets intéressants, dit Margot en riant
Océane et moi continuons de nous dévisager, une tension électrique remplissant l'espace entre nous. Je me sens attiré par elle comme un aimant, incapable de détourner le regard. Le jeu reprend, mais je suis à peine conscient des questions qui suivent. Tout ce que je peux penser, c'est à l'envie irrépressible que j'ai de l'embrasser, de sentir ses lèvres contre les miennes.
La soirée avance et à chaque fois qu'elle parle ou rit, je ne peux m'empêcher de la regarder, de désirer être près d'elle.
Quelques heures plus tard, les autres commencent à se lever pour aller se coucher et moi, j'ai le cerveau en feu.
Saddam est le l'avant dernier à partir, me laissant avec Océane.
— Bon, vous entretuez pas tout les deux
— Nan nan t'inquiète, je lui réponds.
Un silence tendu s'installe entre Océane et moi, et je suis curieux de savoir qui de nous deux le brisera en premier. Elle change de position sur le canapé et je remarque qu'elle ajuste subtilement son pull, dévoilant une épaule nue et un soupçon de sa poitrine.
Ok, je vais avoir de plus en plus de mal à ne pas bander si elle continue comme ça. Je donne pas cher de ma peau. Elle se lève doucement, se dirigeant vers la cuisine. Je la suis du regard, incapable de détourner mes yeux de son corps.
Elle se roule un joint, assise sur le plan de travail, dans une position telle que je n'aurais qu'à baisser son pantalon pour m'enfoncer en elle jusqu'à la garde. Je me frotte les yeux et essaye de chasser les pensées qui se bousculent dans mon crâne.
Je la rejoins dans la cuisine, mon verre de Jack toujours à la main. En m'approchant, je sens la tension monter d'un cran. Elle se redresse légèrement et s'assoit sur le plan de travail pour me faire face.
Je sors mon paquet de tabac et je le pose à côté de ses fesses. Je me concentre de toutes mes forces pour ne pas laisser une de mes mains dériver pendant que je roule mon bédo. Je peux entendre son souffle s'accélérer alors que mon bras est à quelques centimètres de sa cuisse.
Elle fume en silence et je me demande pourquoi on ne sait toujours pas jeter l'un sur l'autre. Je suis prêt à parier que si la maison était vide, elle serait déjà allongée sur le plan de travail, totalement nue.
Elle bouge et descend pour aller jeter le bout de son joint à la poubelle. Sauf que celle-ci se trouve juste à côté de moi ce qui fait que sa poitrine se retrouve entièrement plaquée contre mon torse.
Et qu'elle peut sentir l'effet qu'elle me fait à travers ses vêtements.
L'air est devenu irrespirable alors qu'elle relève la tête vers moi. Mon regard plonge dans le sien, et lentement, je me penche vers elle, nos lèvres se frôlant en un effleurement léger. Plusieurs fois on recommence, nos lèvres se touchant à peine. D'un coup, elle s'éloigne légèrement, rompant le contact, et je me sens soudainement vide sans sa chaleur.
Je ne peux pas supporter cette distance. En un mouvement rapide, je me précipite vers elle, capturant ses lèvres avec une urgence silencieuse. Nos bouches se retrouvent dans un baiser sauvage, passionné, mais nous faisons tout pour ne pas faire de bruit, conscients de la proximité des autres. Nos langues se cherchent, se trouvent, et la sensation est à la fois douce et brûlante.
Ma main glisse instinctivement le long de son corps, jusqu'à sa poitrine que je saisis fermement. Elle laisse échapper un léger gémissement contre mes lèvres, et ce son me pousse à aller plus loin. Sans briser notre baiser, je la pousse doucement contre le plan de travail.
Ses mains agrippent mes épaules alors que j'attrape ses cuisses et que je les écarte d'un geste brusque. Je colle nos bassins entre eux et je grogne dans son épaule alors qu'elle se frotte contre moi.
— On est pas tout seul Océane...
— C'est pas moi qui bande comme si j'avais plus que deux heures à vivre.
— Tu veux vraiment me faire croire que je suis le seul à être excité ?
Sans lui laisser le temps de répondre, je glisse ma main dans son jogging et mes doigts écartent son string. J'insère deux doigts en elle d'un geste vif et elle se cambre. Je l'entends étouffer un gémissement contre ma poitrine alors que mes doigts la pénètrent. Elle est déjà humide, et je sens son corps réagir à chaque mouvement. Je continue de la toucher, lentement, savourant chaque instant, chaque frisson qui parcourt son corps. Ses mains s'agrippent à moi, ses ongles s'enfonçant légèrement dans ma peau.
— T'es tellement mouillée, je murmure à son oreille, mon souffle chaud faisant frémir sa peau.
Elle relève la tête, nos regards se croisent, et je vois une lueur de désir brûlant dans ses yeux.
Je continue de la caresser, mes doigts bougent en elle avec précision. Elle laisse échapper un soupir, mordant sa lèvre pour ne pas faire de bruit.
— T'as gagné... elle souffle finalement, sa voix à peine audible.
Un bruit de pas dans le couloir nous arrête immédiatement. Je m'arrête, retirant mes doigts lentement, sentant un mélange de frustration et d'anticipation.
On ne bouge plus, essayant de faire le moins de bruit possible.
— Va falloir que tu trouves une excuse pour rester avec moi demain après-midi. On aura le chalet pour nous tous seuls...
Elle veut m'achever, je vais jamais pouvoir attendre le lendemain maintenant...
Si vous êtes sages, je vous sors la suite dans la soirée...
PS : encore merci pour vos commentaires, je le dit pas forcément mais ça fait hyper plaisir 🤍
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