XLIII - Océane

Paris - Décembre 2021

Je suis en train de fermer ma valise, remplie à ras bord de vêtements chauds et de soirée. Mes affaires pour notre semaine de vacances dans les Alpes sont presque prêtes et finalement je suis excitée à l'idée d'y aller.

Au début, j'avais vraiment pas envie de me retrouver confrontée au blond pendant 1 semaine mais je me suis dit que finalement, j'avais rien à perdre et que j'allais pas me gêner pour lui. Je sais que c'est une chose facile à entendre mais sa réaction envers est totalement injustifiée.

Je dois passer prendre les filles en voiture et après on a à peu près six heures de route pour rejoindre le chalet. C'est Yvick qui a réussi à le trouver et à convaincre les propriétaires de nous le louer pour la semaine et d'après ce qu'il nous a dit,c'était une galère.

Je fais le tour de mon appartement une dernière fois pour m'assurer que je n'ai rien oublié. Mon téléphone vibre soudainement sur la table basse. Je jette un coup d'œil à l'écran et vois qu'Enzo m'appelle. J'ai son numéro depuis l'accident de Mathieu. Une pointe d'inquiétude me traverse alors que je décroche.

Hey Enzo, ça va ?

Coucou Océ, je voulais te souhaiter un joyeux Noël même si j'ai un jour de retard !

Merci Zouzou, joyeux Noël à toi aussi. Tu m'as fait peur, au début j'ai cru qu'il y avait quelque chose de grave.

Zouzou ?

T'aimes pas ?

Si, j'ai l'impression d'avoir une grande sœur comme ça.

Tu t'es bien amusé ?

Oui... mais t'étais pas là. T'étais où d'ailleurs ?

Chez Saddam, il m'a invité chez lui, j'ai rencontré ses frères et soeurs, ils sont sympas.

Mathieu nous a dit que t'étais chez une de tes copines...

Ohhh...

Pourquoi il a menti ?

Je sais pas...

Il a pleuré dans mes bras l'autre jour. Je crois que c'est à cause de son ex.

Il t'en a parlé ?

Un peu. Je la connaissais pas beaucoup. Je sais qu'ils sont restés trois ans ensemble mais j'ai dû la voir que cinq fois. Mais elle avait un gosse à la main et je crois que c'est à cause de ça qu'il allait pas bien. Tu crois que c'est le sien ?

Non, non Enzo, ton frère n'est pas papa.

Je l'entends soupirer de soulagement au téléphone.

Pourquoi il te fait la gueule ?

Parce que j'étais au courant pour l'enfant de Laura et il m'en veut de ne pas lui avoir dit.

Il a passé la journée d'hier à esquiver les questions de Mamie sur toi. Je crois qu'il s'en veut. Essaye de lui parler, je veux que tu reviennes à la maison moi.

Promis je reviendrai te voir.

Tu me le jure ?

Oui zouzou.

Passe une bonne semaine semaine Océ. Bisous !

Bisous.

Nous raccrochons et je sens un mélange de tristesse et de réconfort. Enzo est adorable, et savoir qu'il s'inquiète pour moi me touche profondément. Je prends une grande inspiration, ferme ma valise et descends la charger dans la voiture. Direction chez Margot puis Thaïs.

En roulant à travers Paris, je ne cesse de penser à ce que m'a dit Enzo. Je ne sais pas dans quel état je vais retrouver Mathieu mais j'espère qu'il sera assez grand pour qu'on puisse avancer tous les deux.

J'arrive chez Margot, qui m'attend déjà avec son sac. Elle grimpe dans la voiture avec un sourire radieux.

Prête pour une semaine de folie ? demande-t-elle en bouclant sa ceinture.

Prête, dis-je en essayant de sourire sincèrement.

Nous faisons un court trajet pour récupérer Thaïs. Elle aussi est chargée de bagages et monte rapidement dans la voiture.

Dis Siri, lance Avé du Paname Bende, dit la nouvelle arrivante en s'asseyant sur la banquette arrière.

La musique se lance dans la voiture et je me vide la tête, me concentrant uniquement sur la route et sur les conneries des filles.

Les paysages urbains cèdent progressivement la place à la campagne, puis aux montagnes majestueuses des Alpes. La vue des sommets enneigés me procure un sentiment de paix et de réconfort. Nous approchons du chalet, et mon excitation monte d'un cran.

Je me gare sur la dernière place de libre. Merde on est les dernières, on va se faire vanner. Je repère la voiture de Saddam et celle d'Yvick. Mathieu n'a pas osé prendre son vieux camion, je ricane malgré moi.

On dirait bien qu'on est les dernières, les filles, dis-je en souriant.

C'est pas grave, ils auront tout préparé pour nous, répond Thaïs

Tu rêves là, ma pauvre, t'oublies de qui on parle ! ajoute Margot en riant.

Nous descendons et sortons nos affaires du coffre. À peine avons-nous posé les pieds sur le perron que la porte du chalet s'ouvre, laissant échapper une bouffée d'air chaud et de rires masculins. Yvick est le premier à nous accueillir, les bras ouverts.

Les reines de la soirée sont enfin arrivées ! s'exclame-t-il en riant.

Désolées du retard, on a pris notre temps, répond Margot en lui faisant la bise.

Vous êtes fraîches, vous êtes toutes pardonnées !

Nous entrons dans le chalet, l'atmosphère chaleureuse nous enveloppe immédiatement. L'intérieur est encore plus charmant que je l'imaginais, avec une grande cheminée allumée, des canapés moelleux et une décoration alpine typique. Les garçons sont déjà installés, des bières à la main.

Je parcours la pièce du regard et mon cœur se serre en apercevant Mathieu, assis sur le canapé entre Lesram et Ormaz. Son visage se ferme instantanément lorsqu'il m'aperçoit. L'éclat de ses yeux disparaît, remplacé par une expression dure et froide. Je sens une pointe de déception me traverser, mon excitation retombant légèrement.

Salut tout le monde, dis-je en essayant de garder une voix enjouée.

Les filles se précipitent pour aller embrasser leurs mecs et je me sens débile. Heureusement, Yvick semble comprendre ma détresse.

Allez viens Océ, j'te montre ta chambre. On t'a laissé la plus grande ! dit-il en prenant ma valise.

Pour de vrai ?

Les deux couples ont les deux chambres du fond. Saddam est avec Lisko. Zeu avec moi, Polak est solo parce qu'il a fait son petit caprice et j'me suis battu pour que t'ai la dernière chambre seule.

Merci, je rigole.

Je le suis à l'étage, admirant la chaleur et le confort du chalet. Les murs en bois, les fenêtres donnant sur les montagnes enneigées, tout est parfait. Nous arrivons devant une porte qu'il ouvre en grand, dévoilant une chambre spacieuse avec un grand lit et une vue imprenable sur la vallée.

Yvick repart et me laisse seule. Je reste un moment à contempler la vue, essayant de calmer les battements rapides de mon cœur. Puis, je me décide à enfiler un gros pull par-dessus mon top et mes claquettes avant de redescendre les escaliers, fascinée par l'endroit.

Lorsque j'arrive dans le salon, je vois que Mathieu est maintenant sur le balcon, une cigarette à la main, le regard perdu dans le vide. Je sens une vague de tristesse m'envahir en le voyant ainsi, si distant.

On mange quoi ce soir ? demande Lesram.

On peut commander des pizzas ce soir en attendant d'aller faire les courses demain matin, propose Margot.

Allez ça part, lance Saddam. Ça va à tout le monde ?

Yes !

Margot passe la commande et Zeu part avec Yvick la chercher. La pizzeria la plus proche est à 15 minutes de voiture. On sera vraiment tranquilles, c'est ce qu'il me fallait pour oublier Paris et ses problèmes.

Même si le principal problème se trouve sur le balcon, dans le froid à quelques mètres de moi.

Je jette un coup d'œil discret vers le balcon où il est toujours debout, une cigarette entre les doigts. Son visage est impassible, mais je sais que ses pensées doivent être aussi chaotiques que les miennes. Soudain, il se tourne et rentre, me surprenant. Nos regards se croisent brièvement avant qu'il ne détourne les yeux et se dirige vers la cuisine.

Je me sens subitement plus nerveuse. La soirée commence à peine et je crains déjà un éclat entre nous. Je prends une profonde inspiration, essayant de me concentrer sur la conversation autour de moi.

Quelques minutes plus tard, la porte d'entrée s'ouvre brusquement, laissant entrer les garçons, les bras chargés.

Elles sentent bon, on va tellement les tabasser, rigole Lisko.

Doucement Peli, je le taquine

Je pourrais finir la tienne ?  il me demande comme un gosse.

Vas y.

T'es la meilleure Océ.

Mathieu revient à ce moment, des bouteilles dans les mains. Il a donc prévu de se mettre une mine. Super !

Ormaz rapproche le fauteuil de la table basse de manière à former un cercle pendant que Zeu et Yvick posent les pizzas au centre.

J'ai fait le facteur, maintenant chacun se démerde pour retrouver la sienne, dit ce dernier.

Lesram tend une bière à chacun et je refuse la bouteille qu'il pose en face de moi.

Nan j'aime pas haha

Ah ouais, j'avais jamais remarqué ! il s'étonne.

Passe moi le Jagër par contre, steup.

Margot est plus rapide.

Merci chouchou !

Ensuite, plus personne ne parle. Tout le monde mange et ça me fait sourire. Les discussions se relâchent, et l'atmosphère devient plus légère. Je discute avec Lisko, son rire contagieux réussissant à me faire oublier momentanément la tension qui règne avec Mathieu.

Cependant, je sens le regard de Mathieu sur moi à chaque fois que je ris à une blague de Lisko. Il boit plus que de raison, et sa mauvaise humeur devient de plus en plus apparente. À chaque regard noir qu'il me lance, je sens mon cœur se serrer un peu plus.

Après avoir terminé les pizzas, Ormaz propose de lancer un jeu d'alcool pour continuer la soirée.

Un jeu d'alcool, ça vous dit ? propose-t-il avec un sourire malicieux. Math, t'as l'air d'avoir soif.

Dis que j'suis alcoolique aussi, répond le blond.

L'état de la bouteille de Jack à ses pieds lui donne tord.

On fait une pyramide ? je demande.

Oh oui, Océane je t'aime, s'écrie Thaïs.

Attrape le jeu de cartes dans la poche de ma veste bébé, lui dis Ormaz.

Elle se lève, fouille dans sa poche et revient avec un sourire malicieux sur le visage.

On est redoutable à ce jeu avec Océane.

C'est sûr qu'en question de mensonge, y'en a qui sont doués, dit Mathieu, son ton acéré et son regard fixé sur moi.

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