XCII - Océane

Bali - Août 2028

La chaleur moite de Bali nous enveloppe dès notre sortie de l'aéroport. Le parfum enivrant du frangipanier flotte dans l'air, mêlé aux effluves marins et au bourdonnement lointain des scooters qui filent à toute vitesse sur les routes. C'est complètement dépaysant, vibrant, vivant.

Je lance un regard à Mathieu, qui retire déjà sa veste, l'air ravi.

Bon, au moins, on n'aura pas froid ici.

Je roule des yeux en attrapant ma valise.

T'étais prévenu, chéri. Pas de costard en Indonésie. Juste des chemises ouvertes et des shorts. Et encore... les chemises, c'est optionnel.

Son sourire s'étire, et je sais déjà qu'il ne va pas me lâcher avec ça.

T'aimes quand je suis à moitié à poil, avoue.

Tu veux vraiment qu'on aie cette conversation devant notre chauffeur ? je rétorque en haussant un sourcil, amusée.

Il rit, attrape nos bagages et me serre contre lui, déposant un baiser sur ma tempe.

Et encore là je suis soft... J'ai hâte de voir notre villa. J'espère qu'il y a une piscine.

Mathieu... bien sûr qu'il y a une piscine. Et une vue sur l'océan.

Ses yeux pétillent.

Je vais jamais vouloir rentrer.

Notre villa est un rêve éveillé. Perchée sur une colline surplombant la mer turquoise, elle est entourée de palmiers et de fleurs tropicales aux couleurs éclatantes. L'intérieur est à couper le souffle : un immense lit à baldaquin trône au centre de la chambre, et les baies vitrées s'ouvrent directement sur une terrasse privée avec piscine à débordement.

Je pose ma valise et tourne sur moi-même, émerveillée.

Ok... on vit ici maintenant. Tant pis pour les enfants, ils nous rejoindront plus tard.

Mathieu éclate de rire derrière moi et referme la porte avant de me plaquer contre le mur dans un mouvement fluide, ses mains glissant sur mes hanches.

On laisse Mamie et Enzo s'en occuper jusqu'à leur majorité murmure-t-il en embrassant ma mâchoire.

Très bonne idée !

Mère indigne, dit il en attrapant mes fesses entre ses mains.

Ma respiration s'accélère immédiatement. Je sais exactement où il veut en venir. Ses lèvres effleurent ma peau, et il me soulève avant que je n'aie le temps de protester.

Mathieu ! je m'exclame en riant alors qu'il m'embarque en direction du lit.

Il me balance délicatement sur le matelas et s'installe au-dessus de moi, ses yeux brûlant des mêmes flammes que lorsqu'il m'a embrassée devant l'autel.

T'as idée à quel point j'ai attendu ce moment ?

Je passe mes doigts sur son torse, déboutonnant lentement sa chemise.

Je crois que j'ai une petite idée...

Je vais enfin pouvoir faire l'amour à ma femme.

Je gémis alors que sa main se faufile entre mes cuisses. Ses doigts agiles trouvent immédiatement mon clitoris et s'amusent le titiller.

Mathieu, je gémis. Et la piscine ?

Elle attendra.

Il s'allonge de tout son poids sur moi et accélère légèrement le rythme de son pouce me faisant tressaillir.

Appuyé sur les coudes pour ne pas m'écraser, il me contemple avec intensité et le désir brut se lit au fond de ses yeux bruns.

Son souffle chaud effleure ma peau alors que ses doigts continuent leurs caresses expertes, m'arrachant des frissons incontrôlables.

Regarde-moi, murmure-t-il en effleurant mes lèvres des siennes alors que je venais de fermer les yeux.

Je m'exécute, ancrant mon regard dans le sien. Il adore ça, ce moment où il sent que je suis totalement à lui, où il a un contrôle absolu sur mon plaisir.

Je vais prendre mon temps, prévient-il d'une voix rauque.

Ses lèvres descendent lentement le long de ma mâchoire, effleurant la peau sensible de mon cou, déposant une traînée brûlante jusqu'à mes épaules.

De sa main libre, il fait glisser la bretelle fine de ma robe, dévoilant l'arrondi de ma poitrine. Je frissonne d'appréhension. Je le connais.

Il veut savourer. Me savourer.

Depuis que nous avons les enfants, nos possibilités de nous retrouver sont réduites. Alors là, on compte bien en profiter un maximum.

La chaleur de son corps contre le mien, le poids de sa présence, l'odeur enivrante du sel marin mêlée à son parfum familier me ramène immédiatement à l'instant présent.

Math... je souffle, haletante.

Il se redresse légèrement, un sourire en coin, terriblement satisfait.

J'aime quand tu perds patience, souffle-t-il contre ma peau avant de reprendre son exploration.

Sa bouche glisse sur mon sein et je me mords la lèvre. Il est si doué.

Je glisse mes mains dans ses cheveux, l'attirant plus près, cherchant à combler le vide entre nous. Il rit doucement contre ma peau, savourant ma fébrilité, avant de plonger à nouveau sur mes lèvres, me laissant totalement consumée par l'intensité du moment.

Je suis totalement sous son emprise, chaque frisson, chaque soupir est une réponse à ses caresses expertes. Mais il oublie une chose : je ne suis pas du genre à rester passive. Pas avec lui. Pas quand son regard est aussi brûlant, aussi affamé.

Je profite d'un instant où il relâche légèrement sa prise pour inverser les rôles. Avec un mouvement fluide, je le fais basculer sur le dos et me redresse au-dessus de lui, un sourire en coin. Surpris, il arque un sourcil, mais son amusement est vite remplacé par un désir encore plus intense.

C'est pas très loyal, souffle-t-il, sa voix légèrement rauque.

C'est toi qui dis ça ? je rétorque, taquinant son torse du bout des ongles.

Je descends lentement, embrassant chaque parcelle de sa peau, savourant la façon dont ses muscles se contractent sous mes baisers. J'aime le sentir se tendre sous moi, l'entendre lâcher un soupir incontrôlé quand j'effleure sa hanche, juste là où je sais qu'il est le plus sensible.

Océane...

Il a déjà la voix tremblante. Je souris, triomphante, avant de poursuivre mon chemin plus bas. Je défais le bouton de son short d'un geste lent, délibéré, le regardant droit dans les yeux pour voir la lueur d'impatience s'allumer dans son regard.

Quand je prends finalement son sexe durci entre mes mains, il laisse échapper un grognement profond, un son guttural qui résonne dans la pièce et enflamme chaque parcelle de mon corps.

Bordel...

Il ne finit pas sa phrase. Ses doigts glissent dans mes cheveux quand j'abaisse lentement mes lèvres sur lui, laissant ma langue effleurer sa peau brûlante. Son dos se cambre légèrement, son souffle se coupe, et je savoure ce moment où il est complètement à ma merci.

Je prends mon temps, alternant entre caresses et mouvements plus profonds, m'amusant à le pousser à la limite de la perte de contrôle. Ses hanches se soulèvent légèrement sous l'intensité du plaisir, et je sens ses doigts se crisper légèrement sur mon crâne, son corps vibrant sous l'anticipation.

Putain, Océane... tu vas me tuer...

Sa voix est rauque, saccadée, et je sais qu'il est au bord de l'explosion. Mais ce que j'aime encore plus, c'est la façon dont il lutte pour garder le contrôle, dont il essaie de retarder l'inévitable.

Tu va le regretter, si tu continue je pourrais pas m'occuper de toi comme j'ai envie...

Mathieu me fixe, ses pupilles dilatées, sa respiration erratique. Il semble peser ses options, pris entre l'envie de me laisser continuer et celle de reprendre totalement le contrôle.

Et puis, il bouge.

D'un mouvement fluide, il se redresse, m'attrape par les poignets et me force à reculer. Son regard brûlant se verrouille au mien, un frisson me parcourt. Il n'a pas besoin de parler pour que je comprenne qu'il reprend les rênes.

Je me redresse légèrement sur les coudes, prête à protester, à le défier peut-être, mais il me coupe net en secouant la tête. Un sourire en coin, il recule d'un pas, m'observant comme un prédateur savourant l'instant avant d'attaquer. Il fait craquer sa nuque, passe une main dans ses cheveux humides de sueur avant de me surprendre totalement.

Sans prévenir, il m'attrape par les chevilles et me tire vers lui avec une facilité déconcertante. Mon dos glisse sur les draps et en une seconde, je me retrouve au bord du lit, mes jambes suspendues dans le vide. Mon souffle se bloque.

T'es magnifique, souffle-t-il en me détaillant, comme s'il essayait d'imprimer cette image dans sa mémoire pour l'éternité.

Je rougis malgré moi. Malgré le nombre de compliments qu'il m'a déjà fait.

Ma femme...

Il cale mes chevilles sur ses épaules, me laissant totalement dépendante de lui. Son souffle chaud caresse ma peau, et son regard sombre me tient en place, m'empêche de fuir l'instant. Pas que j'en aie envie.

Tu me rends fou, Océane, murmure-t-il avant de me pénétrer entièrement d'un coup sec qui me fait reculer sur le matelas.

On gémis de concert et je croise immédiatement mes jambes derrière sa nuque.

Ses mains s'accrochent à mes hanches alors qu'il accélère doucement le rythme, me faisant perdre tout contrôle. Mon corps s'arc-boute, cherchant à se rapprocher encore plus, à fusionner avec lui. Il murmure mon prénom entre deux souffles, et je me perds dans la sensation de sa peau contre la mienne, dans la chaleur brûlante qui nous consume.

Nos soupirs se mêlent à la brise nocturne qui s'infiltre par les baies vitrées ouvertes, portant avec elle l'odeur du sel et des fleurs tropicales. La villa tout entière semble vibrer sous l'intensité de notre étreinte.

Je le sens se crisper légèrement, son corps frémissant sous l'intensité du moment. Sa main glisse dans mes cheveux, agrippe ma nuque, me forçant à capturer son regard une dernière fois. Et alors qu'on bascule ensemble, emportés par la même vague, je sais, au plus profond de moi, que rien n'a jamais été aussi juste, aussi essentiel.

Le silence retombe peu à peu autour de nous, brisé seulement par nos souffles entrecoupés et les battements affolés de nos cœurs. Mathieu roule sur le côté, m'attire immédiatement contre lui, son torse collé à mon dos. Ses lèvres effleurent ma tempe, son bras s'enroule possessivement autour de ma taille.

Je t'aime, souffle-t-il contre ma peau encore frissonnante.

Je souris faiblement, laissant mes doigts tracer des cercles invisibles sur sa main qui repose sur mon ventre.

Moi aussi... Plus que tout.

Et alors que je ferme les yeux, bercée par la chaleur de son corps et la douceur de la nuit balinaise, je réalise que cet instant-là, avec lui, est tout ce dont j'ai toujours rêvé.

[...]

Le matin suivant notre première nuit, je me réveille doucement, bercée par le bruit des vagues qui viennent s'échouer en contrebas de notre villa. L'odeur du sel marin et des fleurs tropicales emplit la chambre, et une brise chaude danse à travers les rideaux blancs qui ondulent au gré du vent.

Je me tourne lentement, m'attendant à sentir la chaleur familière du corps de Mathieu contre le mien, mais le lit est vide. Je fronce les sourcils avant d'entendre un léger clapotis à l'extérieur. Je me redresse et traverse la pièce en baillant, et c'est là que je le vois.

Il est dans la piscine à débordement, immergé jusqu'à la taille, une tasse de café à la main. Son torse nu est illuminé par les rayons dorés du soleil levant, et il a cette expression paisible qui me fait chavirer à chaque fois.

Tu comptes rester là toute la matinée ?

Il tourne la tête vers moi, un sourire en coin.

J'attendais que madame daigne se réveiller.

Je roule des yeux avant de retirer ma nuisette et de plonger dans l'eau tiède. Le contraste entre la fraîcheur de la nuit et la chaleur du jour qui s'installe me fait frissonner. Mathieu pose sa tasse sur le rebord et m'attire aussitôt contre lui.

C'est la meilleure idée qu'on ait jamais eue, murmure-t-il en déposant un baiser sur mon épaule.

Partir en lune de miel ou se marier ?

Il réfléchit une seconde, son regard espiègle ancré au mien.

Les deux.

[...]

Après un long moment à profiter de la piscine, nous décidons d'explorer un peu plus l'île. Nous louons un scooter et partons à l'aventure à travers les routes sinueuses bordées de palmiers et de rizières éclatantes.

Premier arrêt : les rizières de Tegalalang.

Nous nous promenons entre les terrasses verdoyantes, main dans la main, émerveillés par la beauté brute de cet endroit. Un vieux fermier balinais nous salue et nous propose de goûter une noix de coco fraîche. Je le regarde découper le fruit avec une précision impressionnante avant de tendre une moitié à Mathieu.

C'est ça que je vais boire toute la semaine, déclare-t-il en prenant une gorgée.

Fais attention, tu vas te transformer en noix de coco.

Tu me mangeras quand même ?

Je ris en lui donnant un léger coup dans les côtes avant de l'embrasser rapidement.

Nous continuons notre route vers la cascade de Tegenungan. Le sentier qui mène à la chute d'eau est entouré d'une végétation luxuriante, et le bruit de l'eau qui s'écrase contre les rochers résonne dans l'air humide.

Mathieu ne perd pas de temps. Il retire son t-shirt et se jette sous l'eau sans prévenir. Je le regarde, amusée, avant de le rejoindre. L'eau est fraîche, mais la sensation est grisante.

Il me prend par la taille et m'entraîne sous la cascade, l'eau battant contre nos épaules. Je ris en m'accrochant à lui, et il profite de l'occasion pour capturer mes lèvres dans un baiser humide et brûlant.

J'adore Bali, murmure-t-il contre ma bouche.

Parce que c'est magnifique ou parce que je suis en maillot de bain sous une cascade avec toi ?

Un mélange des deux.

[...]

Après une matinée riche en émotions, nous décidons de nous accorder une après-midi détente au spa traditionnel balinais.

Nous nous retrouvons dans une cabane en bois ouverte sur un jardin luxuriant, allongés côte à côte sur deux tables de massage. L'odeur de l'encens et des huiles essentielles emplit l'air alors que les mains expertes des masseuses commencent à délier nos muscles tendus.

J'crois que je pourrais rester ici pour toujours, souffle Mathieu en fermant les yeux.

Je souris, les paupières mi-closes, savourant chaque pression sur mon dos.

T'imagines si on avait eu les enfants avec nous ?

Victor aurait déjà mis du sel dans le bain de pieds, et Olivia aurait renversé l'huile partout.

Je pouffe de rire en secouant la tête.

On les aime, hein.

Plus que tout. Mais là, on profite.

[...]

Le soir, Mathieu me réserve une surprise.

Il m'emmène sur une plage isolée où un dîner aux chandelles a été installé sous une tente de voilages blancs, éclairée par des lanternes suspendues aux palmiers.

T'as vraiment fait ça ? soufflé-je, émerveillée.

T'es ma femme, réponds t'il simplement comme si ça justifiait tout.

Nous dînons sous les étoiles, les pieds dans le sable, bercés par le bruit des vagues. Le champagne pétille dans nos verres, et Mathieu me regarde avec cette intensité qui me fait fondre à chaque fois.

Après le repas, il m'attrape par la main et m'entraîne sur le sable, nos corps se mouvant lentement sous le clair de lune, une musique lointaine résonnant à peine.

J'aurais dû faire ça pendant notre mariage, murmure-t-il en m'embrassant doucement.

C'était déjà parfait.

Mais ce moment-là, sous le ciel étoilé de Bali, est tout aussi inoubliable.

[...]

Les jours s'enchaînent entre plongées sous-marines, excursions en bateau, dégustations de plats épicés dans les warungs locaux et moments volés entre les draps.

Nous visitons le temple de Lempuyang, avec sa célèbre "Porte du Paradis" qui donne l'illusion d'un reflet parfait sur l'eau.

Nous faisons une balade en bateau au lever du soleil pour voir les dauphins, et je sens mon cœur exploser de bonheur en voyant les créatures sauter hors de l'eau à quelques mètres de nous.

[...]

Finalement, le dernier jour arrive.

Nous nous réveillons lentement, profitant de chaque seconde avant de devoir faire nos valises. Je me blottis contre Mathieu, jouant distraitement avec ses doigts.

On rentre demain, murmuré-je, un peu nostalgique.

Mh.

Il soupire avant de se redresser légèrement et de plonger son regard dans le mien.

On reviendra, promis.

Je hoche la tête et l'embrasse, savourant une dernière fois cette sensation de liberté absolue.

Parce qu'aussi parfait que soit Bali, mon vrai chez-moi, c'est lui.






Et voilà !

Après 92 chapitres (notez bien le nombre j'ai fait exprès) c'est la fin de l'histoire entre Mathieu et Océane.

Je leur en aurait fait voir de toutes les couleurs mais je les aimes quand même.

J'espère que vous avez passés de bons moments avec eux. Moi j'ai adoré écrire cette histoire et réfléchir à différentes manières de vous la faire vivre à fond.

Merci pour tout, parce que c'est principalement grâce à vous que j'ai continué à écrire.

Et peut être que si l'inspiration me vient, vous aurez droit à une autre histoire....

Merci encore 🤍

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