LXXX - Océane
Paris - Août 2022
Depuis plusieurs semaines maintenant, je me sens parfaitement bien dans ma relation avec Mathieu. Cela fait longtemps que je ne me suis pas sentie aussi épanouie.
Il n'y a plus aucun secret qui pourrait venir s'immiscer entre nous. Plus aucune personne pour venir foutre notre vie en l'air.
Il n'y aura plus jamais de Tony, de Laura ou de Lisa. Maintenant c'est Mathieu et moi, ensemble contre le reste du monde.
Je souris en le sentant respirer doucement contre mon épaule. Il est 3 heures du matin et je n'arrive pas à dormir. Je cogite depuis plusieurs jours déjà pour lui demander d'emménager avec moi.
Ça fait des jours qu'il vient presque tout les soirs alors je pense que c'est le moment de franchir cette étape. En plus, je sais que ça ferait extrêmement plaisir à sa Mamie.
Je le repousse légèrement et me lève pour aller chercher un verre d'eau dans la cuisine. Je retrouve Pêche, endormie dans son panier, enroulée dans un des pulls de mon polonais.
Même elle, elle est devenue dingue de lui. Je fais vite, pressée de retrouver la chaleur de ses bras, même s'il ne fait pas froid du tout dans mon appartement en ce mois d'août.
Je retourne dans ma chambre et je suis surprise de le trouver en train de s'agiter dans son sommeil. Parce que depuis la soirée chez les grands parents de Thaïs, il est moins dur avec lui même, moins torturé. Et il dort mieux. C'est ce qu'il m'a dit.
Je le secoue lentement pour essayer de le réveiller et de le sortir de ses rêves agités mais je n'y arrive pas. Il murmure des paroles inintelligibles.
Je me penche sur son front et je le trouve brûlant.
Merde.
Je ne suis partie que 5 minutes, je ne comprends pas. Je cours dans la salle de bains chercher une serviette froide pour essayer de faire baisser sa température.
Quand je reviens à nouveau près de mon lit, j'entends mon prénom sortir de ses lèvres. Je presse la serviette contre son front et enroule mes bras autour de ses épaules.
— Mathieu, je murmure en essayant de le réveiller.
Il halète plus fort, ses mains crispées sur les draps.
— Océane... Non, ne la touchez pas...
Sa voix est pleine de détresse, et je commence à paniquer.
— Mathieu, réveille-toi ! je crie plus fort en le secouant.
Ses yeux s'ouvrent brusquement. Il me fixe un instant, désorienté, avant de murmurer :
— J'ai encore fait un cauchemar...
Je pose une main apaisante sur son bras, cherchant à calmer son souffle erratique.
— Mais tu m'as dit que tu dormais mieux pourtant.
— Seulement quand tu es là, Océ. Quand tu n'es pas là, j'ai en permanence l'impression de te perdre...
Je fronce les sourcils, touchée par ses mots, mais aussi inquiète.
— Mais ça n'arrive jamais ici, je constate doucement.
— Non, parce que je te sens à côté de moi.
— Sauf aujourd'hui parce que je me suis levée pour aller boire, je comprends aussitôt.
— Mon cerveau est un taré.
— Viens vivre avec moi, lâché-je d'une traite.
Mathieu reste silencieux un instant, ses yeux plantés dans les miens. Mon cœur bat à tout rompre alors que j'attends une réponse, une réaction. Puis, un sourire se dessine sur ses lèvres, doux et sincère.
— Sérieusement ? Tu veux qu'on emménage ensemble ? me demande-t-il, sa voix légèrement rauque.
— Oui. Plus de nuits à se demander si l'autre va bien, plus de cauchemars à gérer tout seul... Juste toi et moi, tous les jours, tout le temps.
Il acquiesce lentement, son sourire s'élargissant.
— Bordel, je me demandais quand t'allais m'en parler !
Je sens une vague de soulagement et de bonheur m'envahir. Mon sourire rivalise avec le sien alors que je me penche pour l'embrasser tendrement. Ses mains glissent doucement sur mes hanches, me rapprochant encore plus de lui.
— Tu sais que Mamie va faire une crise de joie quand je vais lui annoncer ça, dit-il en riant légèrement.
— Je sais, et je suis prête à l'appeler moi-même pour partager sa joie.
— Maintenant, à 3 heures du matin ?
— Pff mais non imbécile, je dis en lui frappant le torse.
Mathieu rit plus fort cette fois, et je me blottis contre lui, posant ma tête sur son torse. Sa main caresse doucement mes cheveux, et je sens toute la tension de cette nuit s'évaporer.
[...]
Quelques jours plus tard, les cartons sont empilés dans le salon de mon appartement, et je regarde autour de moi, un peu abasourdie par le fait que tout se soit passé si vite. Mathieu est officiellement en train d'emménager. Pêche observe tout ce chaos avec un mélange de curiosité et d'indifférence, reniflant toutes les affaires de Mathieu.
— C'est le dernier carton, annonce ce dernier en entrant dans la pièce, une légère couche de sueur sur son front.
— Bienvenue chez toi, je dis avec un sourire éclatant.
Il s'approche de moi, attrape ma taille et m'embrasse doucement.
— Merci de m'avoir proposé ça, Océ. Sérieusement, j'ai jamais été aussi sûr de quelque chose de ma vie.
Je sens mes joues chauffer, mais avant que je ne puisse répondre, mon téléphone vibre sur la table. Margot a envoyé un message dans le groupe commun : "Alors, c'est officiel ? Polak a envahi ton espace vital ?"
Je ris en lisant le message et montre l'écran à Mathieu. Il attrape mon téléphone et tape une réponse rapide.
Il me le rend, un grand sourire aux lèvres.
« Oui ça y est, vous trouverez un carton avec vos pyjamas dans l'entrée, faudra vous trouver un autre endroit pour venir à l'improviste, moi je partage pas »
J'explose de rire.
— T'es complètement fou et puis, on a une chambre d'amis je te signale.
— J'espère que vous ferez pas des soirées entre filles tous les 3 jours, il marmonne.
— Pour me venger de ton petit message, je les inviterais même tous les deux jours !
— Sale garce !
Il se rapproche de moi et me fais basculer sur son épaule. Il s'élance dans le couloir pour rejoindre ma chambre, me transportant comme un vulgaire sac à patates avant de me jeter sur mon lit avec force.
Il s'allonge sur moi et commence à me chatouiller de tous les côtés. Je me tortille pour essayer de lui échapper mais je suis coincée par sa force.
— Ok, ok c'est bon t'as gagné, pas de soirées filles tout les 2 jours.
Il s'arrête et me regarde comme si j'étais la huitième merveille du monde.
— Je t'aime Océane
— Moi aussi je t'aime Mathieu
[...]
Le soir même, on décide de célébrer notre nouvelle vie ensemble en réunissant tout le monde pour une soirée à la maison. Comme toujours, Lesram, Margot, Saddam, Thaïs, Ormaz, Yvick et Karmen débarquent avec des bouteilles, des pizzas et des sourires éclatants. L'appartement se remplit rapidement d'une énergie chaleureuse, celle qu'on partage avec des amis proches, ces amis qui deviennent une famille.
Les conversations s'entrelacent, les éclats de rire fusent, et une douce odeur de pizza réchauffée envahit la pièce. Mathieu est assis à côté de moi sur le canapé, son bras drapé négligemment sur le dossier derrière mes épaules.
— Alors, c'est officiel ? Tu vis dans ce palace maintenant ? demande Yvick, un sourire en coin, son regard taquin passant de Mathieu à moi.
Mathieu se redresse, son sourire de gamin arrogant déjà en place.
— Absolument, dit-il en me jetant un regard complice. Elle n'a pas pu me résister.
— Arrête, t'étais en train de pleurer la semaine dernière quand tu nous l'a annoncé, réplique Lesram en riant, provoquant une explosion de rires dans toute la pièce.
— Très drôle, rétorque Mathieu en levant les yeux au ciel, mais son sourire le trahit.
Je ris doucement en regardant cette bande d'amis que j'aime tant. Mon cœur déborde de gratitude. Ces derniers mois ont été un véritable tourbillon, mais ce moment-là, entourée de ceux qui comptent, me rappelle que tout en valait la peine.
Mathieu attrape ma main discrètement sous la table et la serre doucement. Je tourne la tête vers lui, et il me murmure :
— On a réussi, toi et moi.
Je hoche la tête, un sourire radieux sur le visage.
— Et c'est que le début, dis-je doucement.
Alors qu'on savoure cet instant, Ormaz se lève soudainement, attirant l'attention de tout le monde. Il tape légèrement sur son verre avec une cuillère, son sourire éclatant illuminant la pièce.
— Les amis, Thaïs et moi, on a une petite annonce à vous faire, commence-t-il, sa voix tremblante d'émotion malgré son ton enjoué.
Tout le monde se tait immédiatement, les regards passant de lui à Thaïs, qui se tient à ses côtés, rayonnante.
— On va se marier, annonce-t-il, sa voix vibrante d'une joie sincère.
Un instant de silence absolu suit cette déclaration, avant que la pièce n'éclate en applaudissements, cris de joie et exclamations enthousiastes.
— Félicitations ! s'écrie Margot, en sautant de son siège pour leur faire un câlin.
— Enfin, il était temps, ajoute Karmen en riant.
Je sens mes yeux se remplir de larmes en voyant la joie sur leurs visages. Mathieu, toujours assis à côté de moi, se penche pour murmurer à mon oreille :
— Alors, c'est quoi la prochaine étape pour nous ?
Je le regarde, un sourire en coin.
— Tu veux pas qu'on les laisse briller au moins ce soir ?
— Hmm... peut-être, répond-il, son sourire espiègle laissant entrevoir qu'il a déjà d'autres idées en tête.
La soirée continue dans une ambiance euphorique. Entre les rires, les toasts portés aux futurs mariés et les promesses d'organiser un enterrement de vie de célibataire mémorable, je me sens comblée. C'est dans ces moments que je réalise à quel point ces gens-là sont devenus essentiels à ma vie.
Et Mathieu, assis là, avec ce sourire qui illumine son visage, me rappelle que j'ai bien fait d'y croire.
Holà, vous devez vous demander d'où je sors après plusieurs mois sans avoir rien poster. Mais j'ai été vraiment occupée ces derniers mois sans avoir un moment pour écrire.
Mais je pouvais pas laisser l'histoire de Océane et Mathieu comme ça, j'avais envie de lui faire une vraie fin.
Alors attendez vous à recevoir plusieurs notifications dans les jours qui viennent car j'ai encore quelques chapitres à écrire avant de taper le mot FIN sur mon clavier.
Bisous et bonne année 2025 ❤️
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