LX - Mathieu

Alpes - Janvier 2022

Je souhaite bonne année à tout le monde et je vois Océane faire de même. Quand vient mon tour, elle se détourne au dernier moment et prétexte une envie pressante d'aller aux toilettes.

Je souffle, frustré et dégoûté. Pourquoi est-ce qu'elle est si compliquée cette fille ? Pourquoi ne remarque-t-elle pas que j'essaye de revenir vers elle depuis le début de la soirée ? Je ne sais plus quoi faire pour qu'elle me pardonne. Chaque éclat de rire, chaque sourire qu'elle adresse aux autres me transperce comme un coup de couteau. Je bois verre après verre, essayant d'engourdir cette douleur sourde qui me ronge depuis hier.

La soirée avance et tout le monde commence à être bourré ou défoncé. Les rires deviennent plus forts, les discussions plus animées. Moi, je me perds dans les conversations avec les gars, essayant de faire semblant d'être détendu. Mais mon regard revient toujours à Océane. Je l'observe, chaque mouvement, chaque sourire, chaque éclat de bonheur apparent. Et je rumine. Elle m'a esquivé à minuit, elle a choisi de me tourner le dos encore une fois. La jalousie me consume de l'intérieur.

La voir s'amuser, rire, danser... ça me rend fou. Comment peut-elle être si insouciante alors que je suis au bord du gouffre ? Chaque fois qu'elle rit avec quelqu'un d'autre, je sens ma colère monter. Les pensées tournent en boucle dans ma tête, se mélangent, deviennent floues. Elle a le droit d'être heureuse, je le sais, mais pourquoi ça me fait si mal de la voir ainsi ?

Parce que t'aimerais que ça soit avec toi qu'elle passe sa soirée, parce que t'aurais kiffé l'embrasser comme un fou à minuit, parce que tu l'aimes tout simplement mais que t'as encore fait de la merde à cause de ta colère.

Et plus je l'imagine en train de se faire soulever par un autre mec, plus ma colère monte. Le simple fait de la visualiser avec quelqu'un d'autre me rend malade. Je serre les poings, mes ongles s'enfoncent dans mes paumes. Je bois encore, tentant de noyer cette rage et cette douleur, mais elles persistent, comme une brûlure que rien ne peut apaiser.

Finalement, je décide d'aller chercher mes cigarettes dans ma chambre à l'étage. J'ai besoin de fumer pour me calmer. Mais quand j'arrive dans ma chambre, je fouille ma sacoche et ne trouve rien. Pas de clopes, pas de beuh. Rien. Ma frustration monte d'un cran. C'est quoi ce bordel, putain de merde ?

Je redescends, fouillant toute la maison, pièce après pièce. Chaque tiroir, chaque recoin, mais rien. Ma colère monte, bouillonnant sous la surface. Je demande à tout le monde s'ils n'ont pas vu mes clopes, mais personne ne sait rien. Chaque réponse négative attise un peu plus ma rage.

Je serre les poings, les veines ressortent sur mes bras. Mon regard se pose sur Océane, qui continue de s'amuser, insouciante. C'en est trop.

Je me dirige furieux vers elle, la colère brûlant dans mes yeux.

Rends moi ma came, je hurle contre elle.

Elle se tourne vers moi et je suis quasiment collé contre elle, furieux.

De quoi tu parles toi ? elle me demande avant de prendre une gorgée de son verre.

Rends moi mes clopes et ma beuh, y'a plus rien dans ma sacoche.

J'y suis pour rien si tu perds tes affaires, elle lâche d'un ton glacial.

Arrête de jouer avec moi, j'ai pas ton temps Océane.

Non, en effet, toi tu passes ton temps à baiser des inconnues, elle crache, venimeuse.

C'est culotté de la part de celle que j'ai entendu s'envoyer en l'air y'a même pas trois heures...

Tu veux remettre ça sur le tapis ? T'es jaloux ?

Évidemment que je suis jaloux bordel de merde, je t'aime et je suis obligé de t'imaginer coucher avec un autre.

Et bah moi, j'suis obligée de t'imaginer avec ma sœur...

La colère et la douleur dans ses yeux me frappent de plein fouet. Je ne sais plus quoi dire ni comment réparer ce que j'ai brisé. Elle se détourne de moi, mais je l'attrape par le bras, le contact brûlant ma peau. Je prends une grande inspiration, essayant de parler plus calmement.

S'il te plaît, Océane, rends-moi ma came.

Elle nie encore, et je sens ma rage reprendre le dessus. Je m'approche encore plus près d'elle, partagé entre l'envie de l'embrasser et celle de l'envoyer valser contre le mur. Je place ma main sur sa nuque, mon pouce caressant sa peau douce, et son souffle se coupe un instant.

Ça me rappelle quelque chose, dit-elle. Tu te souviens quand tu m'a dit que t'étais bien content de pas être comme moi et que tu m'a plaqué contre le mur des toilettes de la boite pour notre première rencontre ?

Bien sûr que je m'en souviens, j'avais déjà envie de t'embrasser à ce moment-là, je laisse échapper dans un souffle.

Bah tu vois, moi j'avais pas envie et là j'ai toujours pas envie non plus !

Son sourire provocateur me met au défi. Je sens mon self-control vaciller.

Arrête de me provoquer, Océane.

La tension entre nous est à son comble. Nos regards se croisent, brûlants de désir et de haine. Les émotions sont si intenses que je ne sais plus ce que je ressens vraiment. Tout ce que je sais, c'est que je ne peux pas continuer ainsi.

Je scrute ses yeux, cherchant une permission, un signe que je peux l'embrasser, mais ses émotions sont un mélange insondable de colère et de douleur. La confusion m'envahit, je suis incapable de lire en elle.

Tu souffre là ? elle me demande d'une voix nonchalante.

Je vais devenir zinzin si je m'en roule pas là tout de suite...

Peut être que si t'étais moins défoncé, tu m'aurais jamais confondue avec Lisa...

C'est pour ça que tu fais ça ? Pour te venger ?

J'ai pas besoin de me venger...

Pourtant, tu te pavanes depuis tout à l'heure comme si t'étais la plus heureuse sur terre et pas comme si je venais de te briser le cœur comme tu me le répète si bien...

Je suis vraiment proche d'elle maintenant et je dois lutter de toutes mes forces pour ne pas fondre sur ses lèvres. Lèvres qu'elle mordille comme pour tester mes limites.

Bon, c'est pas tout mais je voulais me resservir un verre et tu me dérange...

Elle arrive à s'échapper et je l'observe remplir son verre de vodka. Putain, elle le dose bien dis donc... Elle ajoute du redbull en faisant comme si je n'étais plus là avant de sortir un paquet de clopes de son sac ce qui me rend fou.

C'est à qui ça ?

C'est à moi, pourquoi ça t'intéresse ?

Je la vois sortir son briquet et allumer sa cigarette avant de la porter à ses lèvres pour inspirer. La vue de la fumée qui s'échappe de sa bouche me fait bouillir de rage et de frustration. Sans réfléchir, je me précipite vers elle pour lui arracher la cigarette des mains et tirer une taffe à mon tour.

Putain, t'es vraiment accro, dit-elle en me regardant droit dans les yeux.

Ouais, et alors ? je réponds, le regard planté dans le sien.

Elle tend la main pour récupérer sa cigarette.

Rends-la-moi, maintenant.

Je fais mine de la lui rendre, puis je recule légèrement, portant à nouveau la cigarette à mes lèvres. Elle essaie de l'attraper, mais je la tiens hors de sa portée. Elle se met à sauter dans les sens pour essayer de me la reprendre.

Mathieu, je rigole pas avec toi, rends moi ça.

Je la fait tourner en rond, ce qui la fait crier de plus en plus.

Putain, rends la moi c'est ma dernière. Va faire chier quelqu'un d'autre putain. Saddammmm, elle hurle dans mes oreilles.

Arrête de crier, y'a personne qui va venir t'aider, ils sont tous défoncés, je dis avec un sourire narquois.

Dans tes rêves ! Je suis sûre que si je continue, ils vont m'entendre.

Dans mes rêves, tu cries encore plus fort, je réplique du tac au tac en la coinçant sur son tabouret pour qu'elle ne m'embête plus.

Je sens la résistance d'Océane faiblir alors que mon souffle s'abat sur son visage. Ses jambes sont légèrement écartées, m'offrant une opportunité que je saisis sans hésiter. Je me glisse entre elles, et provoque un petit choc entre nos bassins. Un gémissement s'échappe de ses lèvres malgré elle, faisant monter la température entre nous.

Tu veux toujours pas m'embrasser ? je murmure en passant ma main le long de son bras, ressentant chaque frisson qu'elle ne parvient pas à dissimuler.

Non... répond-elle, mais ses lèvres avancent dangereusement près des miennes.

Arrête de jouer avec mes nerfs, Océane. T'es pas claire du tout, là.

Elle semble peser le pour et le contre avant de déclarer d'une voix rauque :

Un dernier,... t'as le droit de m'embrasser une dernière fois mais après je veux plus jamais entendre parler de toi...

C'est tout ce qu'il me fallait. Je l'embrasse avec une intensité désespérée, comme si ma vie en dépendait. Nos lèvres se trouvent, se cherchent, et se retrouvent encore, dans un ballet passionné. Ma main glisse dans ses cheveux, les tirant légèrement en arrière pour approfondir notre baiser. Je sens ses mains agripper ma chemise, ses ongles s'enfonçant dans mon dos, exprimant une passion et une rage contenues.

Nos langues se mêlent, chaque mouvement est une danse sensuelle, chaque souffle partagé attise encore plus notre désir. Je sens son corps se presser contre le mien, ses seins fermes contre mon torse, et je me perds dans la sensation de sa peau chaude sous mes doigts.

Ma main descend le long de son dos, traçant la courbe de ses hanches avant de s'aventurer sur sa cuisse. Ses gémissements étouffés contre ma bouche me rendent fou. Je m'enivre de son goût, de son odeur, de chaque petit son qu'elle laisse échapper.

On se détache l'un de l'autre et je peux lire dans son regard qu'elle est tout aussi perdue que moi. Mais je me force à respecter sa décision et je m'éloigne d'elle difficilement.

Je la regarde réajuster sa robe que je meurs d'envie de retirer en me frottant le crâne. Mais qu'est ce qu'on est en train de faire ? Elle sort soudain une clé de son sac qu'elle me tend d'une main tremblante.

Tiens, c'est la clé de ma chambre, tu trouveras ta beuh son un tas de fringues...

Océane...

Adieu Mathieu !

Et elle part sans se retourner, regagnant l'ambiance festive du salon, me laissant seul comme un con. J'ai pas réussi à la retenir, c'est fini...

Je monte les marches jusqu'à sa chambre, fouille dans ses affaires avant de me rouler le joint le plus chargé de mon existence. Je m'effondre au pied de son lit et je reste là pendant des heures à pleurer en silence et à fumer de la verte pendant que j'entends les autres profiter de leur soirée.

Comment je vais faire pour l'oublier moi maintenant ?



Ça y est, je suis de retour !

Les Solidays m'ont froissée mais c'était incroyable !!!!

J'essaye de vous sortir la suite assez vite mais avec la fin de mes cours là c'est un peu la course.

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