LIV - Mathieu

Alpes - Décembre 2021

Ça fait déjà plusieurs minutes qu'Océane aurait dû me rejoindre. Peut-être que je deviens parano, mais après ce que l'on vient de s'avouer, je n'ai pas envie de passer trop de temps loin d'elle. Mon dieu, mais qu'est-ce que l'amour m'a fait ? Y'a quelques mois, je me serais foutu de la gueule d'un type comme ça.

Je finis ma clope et sors de l'espace fumeur en essayant d'échapper aux filles qui me suivent à la trace. C'est bien une des choses que je regrette depuis que je suis connu, ne plus pouvoir sortir quelque part sans être tranquille.

Je retourne à l'intérieur, déterminé à la retrouver. Mon cœur bat plus vite que d'habitude, et une étrange sensation de malaise commence à se former dans mon estomac. Je me fraie un chemin à travers la foule dense et retourne là où je l'ai laissée.

Quand je l'aperçois enfin, je m'arrête net, figé par ce que je vois. Au centre de la foule, entourée de deux mecs, Océane danse de manière lascive. La langue au fond de la bouche du premier et la main sur la bite du deuxième. Mon cerveau ne fait qu'un tour. La rage bouillonne en moi, une vague brûlante et incontrôlable. Mes poings se serrent tellement fort que mes jointures blanchissent.

J'hallucine là ! C'est quoi ce bordel ?

Je fais volte-face, la colère me consumant de l'intérieur. J'ai besoin de fuir cette vision insupportable avant de devenir complètement dingue. Je bouscule des gens sans m'excuser. La trahison d'Océane me brûle comme un acide, rongeant chaque once de confiance que j'avais en elle.

Je tombe finalement sur Zeu et Ormaz, leurs visages inquiets me regardent avec intensité.

Mec, Océane te cherche partout ! lance Ormaz, essoufflé.

Qu'elle aille se faire foutre, je jure sans ralentir le pas.

Eh doucement Polak, écoute nous, commence Zeu en posant sa main sur mon bras.

Je secoue brutalement le bras pour me dégager de sa prise.

Lâche-moi, je grogne. Vous avez vu ce que je viens de voir ? J'en ai rien à foutre de ce que vous avez à me dire !

Je me dirige vers le bar, la rage et la douleur me guidant comme un automate. Sans réfléchir, je commande trois verres de vodka et les enfile un après l'autre, sentant l'alcool brûler ma gorge. Ça ne fait que renforcer ma colère et mon désespoir.

"Mathieu, je t'aime !" Putain, tu parles. Elle est douée pour tromper les gens. J'aurais dû me faire confiance la première fois. Mais je suis tellement un con qu'il a suffi que je la voie pour oublier ses mensonges.

Dehors, j'allume un joint, espérant que la fumée puisse apaiser ma rage intérieure. Je tire de longues bouffées, les yeux fermés, mais l'image d'Océane avec ces deux mecs refuse de quitter mon esprit. Chaque inhalation semble raviver la douleur plutôt que de l'atténuer. J'essaie de ne pas pleurer, mais les souvenirs de tout ce qu'on a vécu ensemble me hantent. Elle s'est bien foutue de ma gueule, elle était là que pour mon blaze cette salope. La colère monte, me submerge, et j'ai envie de boxer tout le monde.

Putain, j'ai envie de rentrer à Paname. Je m'approche d'un arbre et frappe de toutes mes forces, essayant d'évacuer ma rage et ma peine, mais ça ne marche pas. Ma main me fait mal et je jure entre mes dents.

Une fille s'approche, avec un sourire séducteur et des yeux brillants d'intérêt.

Besoin de compagnie ? demande-t-elle doucement.

Non, casses toi.

Elle continue de me parler, mais ses mots n'atteignent pas mes oreilles. Son insistance finit par me faire craquer.

Je l'attrape et l'embrasse avec une violence désespérée. Mes mains s'agrippent à elle comme à une bouée de sauvetage, cherchant à étouffer la trahison d'Océane dans ce baiser.

Le goût de ses lèvres, l'odeur de son parfum, rien de tout cela n'a d'importance. Ce que je veux, c'est oublier, fuir la réalité cruelle que je viens de découvrir. Mais même en embrassant cette meuf, je ne peux chasser l'image d'Océane de ma tête, et ça me rend fou.

Je pensais pas avoir la chance de pouvoir embrasser PLK un jour, murmure-t-elle, sa voix tremblante d'excitation.

Tu veux baiser ? je lui demande brutalement.

Elle me regarde avec un éclat dans les yeux, comme si elle n'attendait que ça depuis toujours. Elle acquiesce rapidement, son sourire se faisant plus large et plus provocateur. Sans perdre une seconde, je l'entraîne derrière la boîte, loin des regards indiscrets.

Mes mains sont sur elle avant même que je réalise ce que je fais, agrippant sa taille, glissant sous sa jupe. Elle gémit doucement, pressant son corps contre le mien, ses mains explorant mon torse avec avidité.

Elle me tend une capote et je baisse sa culotte puis mon jean dans des gestes robotiques. Je la prends contre le mur en bois du bâtiment, essayant désespérément d'oublier Océane. Ses gémissements se mêlent à la musique lointaine de la boîte, et je me perds dans le rythme frénétique de nos mouvements. Mais même dans cet abandon, je ne peux pas chasser l'image de la brune de mon esprit. J'ai envie de mourir.

On termine rapidement et je me rhabille en vitesse. Je m'écarte rapidement d'elle. J'ai besoin de prendre l'air. Pourquoi j'ai fait ça ? Pourquoi je m'abaisse à faire ça à chaque fois ?

Parce que t'es un batard Polak, un chien qui mérite rien...

Je me sens sale, vide et je m'effondre dans la neige. Je reste un moment, à retenir mes larmes et à contenir les émotions qui me submergent. Si je continue, je vais finir par me faire péter alors que j'ai la bite à l'air, faut que j'arrête mes putains de conneries.

Le froid de la neige me ramène lentement à la réalité. Je me relève péniblement, mon estomac se tordant de dégoût. Je titube jusqu'à un coin sombre et vomis, rejetant la vodka, le joint, et la honte. Les passants commencent à me reconnaître, des murmures et des regards curieux se tournant vers moi. La pression monte, la haine de moi-même s'intensifie. Je suis sur le point de craquer.

Je relève la tête quand je sens une main sur ma nuque. C'est Océane, bordel, il fallait qu'elle me trouve dans cet état.

Ça va Math ?

Ouais ça va trop bien, je dis cynique. T'as pas fini de jouer à la conne avec moi ?

Calme toi s'il te plait, c'est pas ce que tu crois.

Elle pose sa deuxième main sur moi et son toucher me dégoûte. Je la revois entre les deux mecs et j'ai de nouveau envie de gerber.

Touche moi pas ! je grogne, repoussant ses mains.

C'était pas moi, c'était ma sœur, elle essaye de se justifier.

Comment tu veux que je te crois ?

Regarde moi, je t'aime Mathieu, murmure-t-elle, ses yeux cherchent les miens.

Je ferme les yeux. J'ai tellement envie de la croire. Chaque fibre de mon être veut céder, veut croire qu'elle n'a pas trahi ma confiance. Mais l'image d'elle se frottant à ces mecs est gravée au fer rouge dans mon esprit.

Viens, je te ramène au chalet, fais moi confiance Math...

J'ouvre les yeux, regarde son visage et je cède, l'esprit trop embrouillé par les substances que j'ingère à longueur de journée.

Elle fait vraiment ce qu'elle veut de moi.

On rentre à pieds, le chalet n'étant pas très loin. Je reste silencieux et fixe la route devant moi. Je sens son regard sur moi, mais je n'ose pas tourner la tête. L'alcool et la colère me brouillent l'esprit, et j'essaie de trouver un semblant de clarté.

Arrivés au chalet, je me précipite dans la salle de bains, sentant encore l'urgence de me débarrasser de cette sensation de saleté. Je me lave le visage à l'eau froide, espérant me réveiller de ce cauchemar.

Quand je sors enfin de la pièce, elle m'attend dans le couloir, à moitié nue.

Océ...

Elle se rapproche de moi.

Détends-toi, Math. Laisse-toi aller, murmure-t-elle, ses yeux brillants de détermination.

J'y arrive pas, pas ce soir...

Je veux résister, mais elle commence à me toucher, ses mains glissant doucement sur ma peau, se faufilent à l'intérieur de mon jean. J'essaye de ne pas réagir mais c'est plus fort que moi. L'effet qu'elle me fait est indécent.

Pourquoi tu m'as jamais dit que tu avais une sœur jumelle ? je demande, ma voix brisée par la confusion et l'alcool.

Tais-toi et embrasse-moi, répond-elle, ses lèvres se pressant contre les miennes.

Je m'exécute, me perdant dans ce baiser, mais je remarque que ses lèvres sont différentes, moins familières. Je mets ça sur le compte de l'alcool et de la beuh. Mes mains trouvent sa peau nue, et je la tire contre moi, sentant sa chaleur contre mon corps.

On se précipite dans ma chambre, nos vêtements disparaissent rapidement. Nos baisers deviennent plus ardents, plus désespérés. Je la pousse sur le lit, mes mains explorant chaque centimètre de son corps. Sa peau est douce, ses courbes parfaites, et je ne peux m'empêcher de me perdre en elle.

Elle gémit, m'encourageant à continuer, et je me laisse emporter par le désir brut. Nous faisons l'amour sauvagement et elle me tire plus profondément en elle. Je réponds à son appel, me perdant dans les sensations. La chambre résonne de nos soupirs et de nos gémissements, chaque instant plus intense que le précédent. Je la sens s'agripper à moi, ses ongles traçant des lignes de feu sur mon dos, et je me donne entièrement, cherchant l'oubli dans cette étreinte frénétique.

Je m'effondre à côté d'elle, essayant de reprendre mon souffle. Mais malgré l'intensité de l'acte, une part de moi reste en proie au doute et à la confusion.

Alors que je regarde le plafond, mes pensées tourbillonnent. Ce n'était pas comme d'habitude, quelque chose était différent. Je ferme les yeux, essayant de chasser cette sensation, mais elle persiste, me laissant avec un goût amer dans la bouche.

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