LII - Océane

Alpes - Décembre 2021

Quelques heures plus tard, je suis dans ma chambre en train d'essayer ma tenue et je suis fière du résultat. C'est exactement ce que je voulais. J'enfile mes bottes à talons, attrape ma veste en fausse fourrure et sort de ma chambre.

Je croise Yvick dans le couloir qui ouvre grand les yeux.

Wesh, tu vas où comme ça ?

C'est too much ?

Nan, t'es incroyable, j'en connais un qui est chanceux...

Toi aussi, t'es beau mon Yvick, je lui frotte la joue.

Faut que t'arrête de faire ça à tout le monde, il rigole.

Je rejoins Margot et Thaïs dans la salle de bains du bas. En entrant, je suis accueillie par une nuée de produits de beauté et de vêtements éparpillés. Margot à la tête collée contre le miroir, un pinceau entre les mains, tandis que Thaïs s'occupe de ses cheveux avec un fer à friser.

Enfin, te voilà ! lance Margot en me voyant entrer. Viens, on doit te maquiller !

J'peux le faire toute seule tu sais !

Oui je sais, mais j'ai envie de tester un truc, ça ira trop bien avec tes fringues.

Je m'installe sur un tabouret et la laisse faire. Margot commence par appliquer un fond de teint léger, puis elle ajoute une touche de poudre pour matifier mon visage. Elle travaille avec précision, ajoutant du fard à paupières scintillant et un trait d'eyeliner pour souligner mes yeux. Pendant ce temps, Thaïs peaufine ses boucles, ajustant chaque mèche avec soin.

Ça va être magnifique, dit-elle en souriant.

J'espère bien, rétorque Margot avec un clin d'œil.

Je tourne la tête pour voir Thaïs mais Margot me tape sur les doigts.

Tsst, tu bouges pas toi.

Ok chef.

Je pouffe et ferme les yeux. Quelques minutes plus tard, Margot m'autorise à ouvrir les yeux pour regarder son travail.

Alors, t'en penses quoi ?

T'es trop forte !

Elle m'a maquillée d'une manière à faire ressortir mes yeux verts au milieu de ma tenue blanche et j'aime beaucoup le résultat. Je porte un maquillage beaucoup plus doux que d'habitude et je suis positivement étonnée.

Oh Océ, t'es trop belle comme ça.

Toi aussi, t'as vu tes cheveux !

Une heure plus tard, on sort de la salle de bains et on rejoint les autres dans le salon. Lisko tapote sa montre et tape du pied, mais il se coupe en nous voyant arriver.

Ok, excuses acceptées, vous êtes trop belles.

Mais c'est que t'a fait péter la chemise dis donc, lui dit Margot en riant.

Bah ouais, moi aussi je veux une racli, vous êtes trop heureux tous.

Mathieu entre dans la pièce à ce moment-là et ses yeux se posent immédiatement sur moi. Je le dévore du regard. Comme Lisko, il a mis une chemise blanche qui lui va terriblement bien. Je me mords la lèvre pour ne pas dire quelque chose de compromettant.

Il s'approche de moi sans cesser de me détailler de la tête aux pieds. Ses yeux brillent d'admiration et tout d'un coup, je n'ai plus envie de partir. Je veux rester ici avec lui, toute la soirée. Je me rapproche de lui et on s'isole dans un coin de la pièce.

T'es magnifique comme ça, murmure-t-il, sa voix rauque de désir.

T'aimes bien ?

Il me colle contre lui et je peux sentir que son jean est légèrement tendu à un certain niveau. Ses mains me brûlent la taille à travers le tissu du blazer.

Plus que bien, souffle-t-il, ses lèvres frôlant mon oreille.

Je frissonne, luttant pour garder mon calme. Ses doigts glissent doucement sous mon blazer, caressant ma peau nue. Mon cœur bat la chamade, et il m'est de plus en plus difficile de cacher l'effet qu'il a sur moi.

T'as rien sous ce truc ? il dit en désignant mon blazer.

Un soutif blanc...

Il laisse échapper un léger grognement, ses doigts continuant à explorer doucement ma peau sous le tissu. Sa proximité me fait perdre pied, et je sens mon souffle s'accélérer. Chaque contact de sa peau contre la mienne me fait frémir de désir.

Pourquoi tu me tortures comme ça ?

Je me mordille la lèvre, incapable de répondre, alors que ses mains sont bientôt au niveau de ma poitrine. Je pose mes mains sur son torse, sentant les muscles sous la chemise blanche.

Toi, pourquoi tu me tortures comme ça ? je murmure en retour.

Il sourit, un sourire plein de promesses.

Un mot de toi, et on reste ici.

Non, dis-je en secouant la tête.

Pourquoi ?

Je veux pas gâcher cet outfit de malade !

Il rit doucement, un son qui résonne comme une mélodie, et retire lentement ses mains. Je prends une profonde inspiration, essayant de reprendre le contrôle de mes émotions.

Ok, mais sache que ça va être très dur de résister à la tentation, dit-il en me fixant intensément. Rien que de t'imaginer sans cette veste, ça me rend...

T'inquiète, on trouvera bien un moment plus tard, je réponds avec un clin d'œil, ne le laissant pas finir sa phrase.

[...]

À l'intérieur de la boîte, l'ambiance est électrique. Les lumières stroboscopiques colorent l'espace de nuances vibrantes de blanc. Je ne savais même pas qu'il existait des blanc différents. La musique résonne à travers la foule et les corps se déhanchent.

Je suis assise dans notre carré VIP, essayant de récupérer après avoir dansé pendant des heures avec Thaïs et Margot. Mes jambes me lancent et une fine pellicule de sueur couvre ma peau. j'ai la tête qui commence à tourner doucement et je me sens bien.

Demain, c'est le 31 décembre et j'ai envie de profiter à fond de cette fin d'année.

Coucou toi, me lance une voix familière.

Je lève les yeux pour voir Mathieu, confortablement installé dans notre carré depuis le début de la soirée. Malgré mes efforts, je n'ai pas encore réussi à le faire se lever et se joindre à moi sur la piste de danse.

Tu viens danser avec moi ? je le supplie, battant des cils pour tenter de le convaincre.

J'suis bien là, répond-il avec un sourire tranquille.

Allez, j'insiste en me penchant vers lui.

J'ai quoi en échange ? il me demande, un sourire taquin se dessinant sur ses lèvres.

Le privilège de te coller à moi ?

Mouais, c'est pas mal, admet-il en feignant l'indifférence.

Je plisse les yeux, déterminée à le faire bouger.

Si tu viens pas, j'enlève ma veste et tout le monde me verra quasiment à poil ! je lance, mi-sérieuse, mi-amusée.

Mathieu rit, secouant la tête.

Ok, j'arrive.

Je l'attrape par la main et l'entraîne vers la piste de danse, un sourire triomphant aux lèvres. Les lumières dansent autour de nous, créant un jeu d'ombres et de lumières sur nos visages. Nous nous perdons dans la foule, ses mains trouvant ma taille, me tirant contre lui.

La musique change, devenant plus lente, plus sensuelle. Nos corps se rapprochent encore plus, nos mouvements sont synchronisés. Je sens sa respiration contre ma peau, ses lèvres effleurant mon cou. Nous dansons comme si le reste du monde n'existait pas, juste lui et moi, enveloppés dans notre bulle.

Je t'aime, il chuchote à mon oreille, ce qui m'électrise de la tête aux pieds.

Je lève les yeux vers lui, le cœur battant la chamade.

Qu'est ce que t'as dit ?

Je t'aime, il me répète contre ma bouche.

Moi aussi, je t'aime, je murmure avant de l'embrasser passionnément.

Je me noie dans son baiser, ressentant une différence dans son intensité, comme s'il se sentait libéré de me l'avoir dit. Ses lèvres sont plus pressantes, plus urgentes, et je sens une vague de chaleur me submerger. Chaque mouvement de sa bouche contre la mienne, chaque caresse de sa langue, me fait perdre pied. Je sens son souffle s'accélérer contre mes lèvres, et le mien suit le même rythme effréné.

Finalement, nous nous séparons, à bout de souffle. Il pose son front contre le mien, et je sens son sourire contre ma peau.

Je vais fumer une clope, tu veux venir ? demande-t-il doucement, ses yeux plongés dans les miens.

Ouais, j'arrive, je vais juste prévenir les filles.

Ok, à tout de suite.

Je me tourne et observe la pièce pour chercher Margot et Thaïs, mon cœur encore battant à un rythme effréné. La chaleur du baiser de Mathieu reste sur mes lèvres, me laissant dans un état de douce euphorie. En me frayant un chemin à travers la foule, je me heurte soudainement à quelqu'un.

Pardon, dis-je automatiquement en levant les yeux.

Je me fige.

Devant moi se tient une femme qui me ressemble comme deux gouttes d'eau. Mes yeux s'écarquillent, et une sensation glaciale se répand dans mon estomac. Ça fait 16 ans que je ne l'ai pas vu et que je n'ai aucune nouvelle d'elle.

Lisa ? murmurai-je, la voix tremblante d'incrédulité.

Elle me regarde avec un sourire narquois, ses yeux pétillant de malice.

Oui c'est bien moi, mais je vois que tu te fais plaisir, PLK rien que ça... dit-elle en jetant un coup d'œil vers Mathieu qui s'éloigne pour fumer.

Sa remarque acerbe me frappe comme une gifle. Le ton de sa voix est suffisant pour me rappeler toutes les rancœurs et les disputes de notre enfance.

Qu'est ce que tu veux ?

Détends toi sœurette, t'étais plus calme quand on étaient petites, toujours à courir dans les jambes de papa.

Tais toi, je sens les larmes me monter aux yeux sous le coup de l'émotion.

Comment il va d'ailleurs ?

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