8. Deux appels, mauvaise nouvelle

Emaël rangea son téléphone dans la poche dissimulée de son sac et fit de son mieux pour garder son humeur habituelle. Chloé l'attendait toujours dans la salle de réunion, prête à partir. La brune observa Emaël prendre sa veste et enfiler sa sacoche par-dessus sans rien dire. Le lieutenant lui fit alors signe. C'était l'heure du départ. Alors que les deux membres de la police judiciaire sortaient de la pièce, le capitaine Diurne de la section vint à leur rencontre.

-Vous rentrez déjà ? Vous avez ce que vous vouliez ?

-Pas vraiment, avoua Emaël. Il faudrait que nous passions plus de temps dans vos dossiers.


Mickaël acquiesça légèrement de la tête avant de répondre.

-C'est dommage que les dossiers que vous cherchez n'aient pas été encore numérisés. Votre recherche aurait été plus simple.

-Je ne vous le fais pas dire. Merci de nous avoir accueillis aujourd'hui.

-Ce n'est rien. Revenez quand vous le voulez. Vous avez juste à prévenir l'agent Plantequel.


Le capitaine fit un signe de la tête avant de se tourner vers un de ses collègues : une femme blonde aux yeux mauves.

-Flora, peux-tu venir un instant s'il te plaît ?


La jeune femme s'approcha alors du petit groupe et vint se mettre aux côtés du capitaine. Ce dernier présenta la jeune femme aux deux policiers :

-Je vous présente le lieutenant Plantequel. Elle s'occupe de la communication liée à notre département.

-Et aussi de la logistique liée à nos missions, ajouta-t-elle.

-Et de la logistique, j'ai souvent tendance à l'oublier.


Flora tendit alors sa main que serra Emaël, non sans sentir un objet froid sur l'annulaire. Le lieutenant observa alors la main de Flora, elle portait une bague au doigt. Sans doute une alliance, dont l'utilisation étant encore peu courante étant donnée la brillance de l'anneau.

-Enchanté de faire votre connaissance, salua Emaël. Je crois que c'est vous que j'ai eu au téléphone, la dernière fois.

-En effet, ravie de faire votre connaissance. J'espère que le Major Rein ne vous a pas causé trop de soucis.

Chloé, jusqu'alors muette comme une carpe, se décida enfin à sortir de son silence.

-Si je pouvais éviter de la revoir, ce serait bien.


Personne ne répondit à la remarque cinglante de la brune. Flora avait posé la question pour la forme mais tout le monde savait que Blacky était une adulte difficile. Emaël décida de mettre fin au malaise en prenant congé de Mickaël et Flora. Chloé et Emaël prirent alors l'ascenseur, entendant de loin une dernière recommandation de Flora :

-Votre voiture est garée dans le centre commercial.


Emaël nota la remarque, toutefois sans comprendre, et appuya sur le bouton "-1". La cage parut descendre un peu moment avant de se déplacer de manière transversale. Néanmoins, le temps passé était plus long que la première fois. Afin de briser le silence, Emaël prit la parole.

-On dirait que l'ascenseur a fait sa journée aussi. Il va plus lentement que tout à l'heure.

-Hum...


Le lieutenant jeta un regard à sa subordonnée qui semblait totalement perdue dans ses pensées, le visage morose.

-Chloé, je te parle... Tu vas bien ?


La brune tourna brusquement la tête à l'opposé avant de s'écrier :

-Oui, lieutenant. Je vais bien !

-Ok, lâcha Emaël, décontenancé par la colère subite de sa collègue.


Le policier évita de lancer une conversation durant le reste du voyage. Lorsque l'ascenseur sembla enfin arrêter son mouvement, le noir soupira de soulagement. Cela faisait bien un quart d'heure qu'ils étaient montés dans l'ascenseur. Néanmoins, un bruit retint son attention : il semblait avoir du bruit dehors. Le gérant avait-il déjà ouvert la boîte de nuit ? Les portes d'acier de la cage d'ascenseur s'ouvrirent alors sur un couloir spacieux et illuminé de toutes parts par des néons muraux et sur le plafond. Devant eux, le parquet lustré et brillant contrastait avec les formes qui foulaient le sol. Les yeux de Chloé s'ouvrirent grands et parcoururent la pièce. Il y avait des comptoirs un peu partout aux quatre coins de la salle. Mais au centre, un pilier gros et légèrement difforme portait une inscription.

-Pathé ? Déchiffra Emaël au loin. Qu'est-ce qu'on fait au cinéma ?

-Qu'est-ce que nous faisons dans le quartier Beaugrenelle surtout ? Fit Chloé, surprise.


Emaël regarda alors plus attentivement les alentours avant de réaliser qu'il était dans le grand centre commercial du quinzième arrondissement. Effectivement, c'était étrange : les deux étaient venus dans le troisième arrondissement. Avaient-ils réellement traversé la Seine et la moitié de Paris dans l'ascenseur ?

-En quinze minutes, remarqua Emaël, c'est aussi rapide que le métro... C'est donc ça que voulait dire le lieutenant Plantequel...

-Lieutenant, appela Chloé déjà sortie du bâtiment. La voiture est là.

-Je vois ça...


C'était ainsi que l'Unité Spéciale Anticrime procédait. L'entrée était différente à chaque fois et on ne sortait jamais par là où on était arrivé. On pouvait donc partir d'un bout de Paris et arriver à l'autre, ni vu ni connu. Un réseau secret de souterrains avait été construit et caché à la vue de tous pour permettre cette prouesse. Et comme le pensait Emaël, c'était sans doute l'équipe du lieutenant Plantequel qui s'occupait de cet aspect logistique. Alors que Chloé démarrait la voiture, Emaël lui demanda ce qu'elle avait pensé de sa petite excursion du jour.

-C'était peu productif. Nous n'avons rien trouvé sur Lian Wei, j'ai eu le plaisir de revoir la chef adorée Blacky... Après-midi de rêve.

-Ok, répondit Emaël qui n'eut aucun de mal à saisir l'ironie. Mais concernant l'Unité Spéciale Anticrime.


Chloé profita des bouchons vers la Tour Eiffel pour réfléchir.

-Je dirais qu'elle fait assez bien son boulot. On dirait une sorte de section secrète comme dans les films ou séries télévisées.

-Elle est secrète, c'est pourquoi je te serai gré de ne rien dire à personne.


La brune approuva de la tête tout en bifurquant, lassée des embouteillages. Puis, une question pertinente lui vint à l'esprit. Emaël avait dit avant d'arriver aux locaux de l'Unité Spéciale Anticrime que cette dernière était inconnue des simples officiers de police. Il fallait donc être au moins commandant pour savoir l'existence de cette section. Comment un lieutenant tout juste promu aurait-il pu la connaître ? Alors que la question lui brûlait les lèvres, elle ne sortit pas de la bouche du major. Le téléphone d'Emaël sonnait en mode vibreur.

-Encore votre...ta compagne ?

-J'ai pas de femme, rétorqua Emaël en fouillant dans la poche de son manteau.


Prenant son smartphone et lisant le nom du contact, le lieutenant décida de décrocher.

-Oui, Hanna. Je t'écoute... Hein ?... Non, je suis pas trop loin de l'Arc de Triomphe. Pourquoi ? Si c'est pour tes céréales, ça peut attendre demain : je suis crevé. ... Oui, je rentre au bureau, je dois prendre... Quoi ? Qu'est-ce que tu viens de dire ?!


Chloé freina brusquement en entendant le cri puissant d'Emaël. Un choc se fit entendre à l'arrière de la voiture. L'automobiliste qui les suivait les avait percuté. Tandis que le conducteur sortait de voiture en crachant des jurons tout aussi fleuris les uns que les autres, tout en vérifiant l'état de son véhicule, Emaël raccrochait et fulminait dans son siège.

-Bordel de merde !

-Que se passe-t-il ? Risqua Chloé, inquiète.


Le lieutenant essaya de se calmer et desserra les dents. Puis il déclara le regard fermé et d'une voix bien moins enjouée que d'habitude :

-C'est le Convoyeur, il a été libéré.


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Hello tout le monde. Comment ça va ? C'est comment ParcoursSup, il y a-t-il des terminales parmi vous ?

Oui ? Non ? Peut-être ?

Ok, merci pour le vent. C'est vrai que le chapitre est bien plus intéressant. Je vous laisse donner votre avis sur le Code Jaune en commentaire !

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