4. Premier indice

Suite à sa visite au docteur Dreeka, Emaël avait invité le major Miller à venir dans son bureau pour lui rapporter les découvertes du légiste. La brune réagit aux nouvelles en rapportant des indices de son enquête sur le terrain.

-On a du nouveau concernant M. Wuan. Un jeune du quartier a avoué qu'il avait des contacts avec Lian Wei.

Emaël fronça les sourcils, ce nom lui disait quelque chose, même s'il ne parvenait pas à se rappeler quoi. La major remarqua le changement d'expression de son supérieur et décida de lui faire un bref rappel.

-C'était un criminel recherché par la Brigade Anticrime. Il a été arrêté l'an dernier pour trafic de substances illicites. Mais il a été blanchi lors de son procès, il y a deux mois.

Emaël écarquilla soudainement les yeux, commençant à se souvenir de ce criminel.

-Le boss du gang des Chinois, souffla-t-il.

-Le chef de Confucius, approuva la jeune femme tout en reprenant les propos du lieutenant. Mais sa relation au gang n'a jamais été prouvée.

-Je vois. Et le lien avec notre affaire ? Sans paraître raciste, tous les Chinois habitent au même endroit à Paris. Ce ne serait pas étonnant que les deux se connaissent, mais il nous faudrait un lien plus consistant.

-Si vous vous souciez du "politiquement correct", dites "Asiatiques" et pas "Chinois". Concernant votre indice plus consistant, on a trouvé le téléphone de Wuan dans une poubelle près de la scène de crime. Le numéro de Wei a été composé seize fois depuis sa libération.

-Seize fois en deux mois ? Ça fait un appel tous les deux-trois jours... Dans ce cas, soit Wei et Wuan sont de la même famille ou bien Wuan traînait aussi dans la mafia chinoise.

Le major se mit à sourire de fierté.

-C'est ce que je me suis dit ! Nous devrions peut-être enquêter sur lui, non ?

-Oui, bien sûr. Mais ce n'est pas à nous d'en décider. Allons d'abord voir l'Anticrime. Ce sont eux qui l'ont mis au placard l'an dernier, ils pourront nous renseigner.

-Très bien. Je vais préparer mes affaires.

La policière se tourna donc vers son bureau et ramassa son sac tout en cherchant quelque chose dedans. La brune en ressortit un calepin et un stylo bille. Elle voulut prendre autre chose dans son sac lorsque la voix de son inspecteur se fit encore entendre.

-Major Miller.

-Oui, lieutenant ?

-Je ne suis pas très à l'aise avec les patronymes. Pourrions-nous nous tutoyer à l'avenir ?

-Euh oui, bégaya la brune, surprise. Si vous le voulez.

-Ah merci. Ça m'enlève un poids. Alors, allons-y Chloé : direction l'Anticrime ! Vous conduisez.

Donnant les clés à sa subordonnée de même qu'un clin d'œil, le lieutenant se dirigea vers l'ascenseur. L'enquête avançait petit à petit.

Le soleil continuait tranquillement sa route dans le ciel. On s'approchait de quinze heures. Les rues étaient vides pour la plupart. Enfin, "vides"... Il y avait quand même une bonne centaine de passants par rue : on est à Paris, ne l'oubliez pas.

Parmi ces piétons se cachaient de nombreux touristes. Vers ce coin de Paris, le quartier Beaugrenelle, les touristes ne venaient pas visiter la Tour Eiffel mais plutôt le grand et nouveau centre commercial du quartier. Cela n'avait pas grand intérêt selon l'un des piétons, qui aurait plutôt imaginé ces gens aux galeries Lafayette. Ce passant accélérait son allure au fil de sa marche tout en traversant au passage piéton sans regarder. Quitte à ce qu'elle ne veuille pas se faire remarquer, qu'elle agisse comme une Parisienne pressée.

De temps en temps, elle tournait légèrement la tête avant de replacer ses iris vairons droit devant elle. La femme traversa deux passages pour piétons avant d'emprunter un boulevard. Elle continua sur cent mètres puis entra dans un immeuble. La façade était vitrée et typique des bureaux des quartiers d'affaires. L'enseigne présentait une inscription terminée d'un "x" dix fois plus grand que le reste : ChinaX, le leader mondial chinois de l'électronique.

Quelques minutes plus tard, la femme aux cheveux teintés émeraude ressortit par le tourniquet. Elle avança de quelques mètres avant qu'une voiture ne gare à côté d'elle. Un homme aux cheveux (eux-aussi teintés) bleu nuit l'y attendait. La jeune femme entra après avoir jeté un œil aux alentours.

-Il n'y a personne, Emma.

-C'était pour vérifier. Mais j'avais oublié que le grand Audy l'avait forcément déjà fait avant moi.

Le bleuet roula des yeux avant de desserrer le frein à main.

-Je n'avais que ça à faire en voiture. Alors, le message a été délivré ?

-Oui, mais il y a un problème.

Audy arqua un sourcil. Les problèmes ne sont jamais de bons augures dans le cadre de leurs activités clandestines.

-Lequel ?

-J'ai déposé le message, mais je n'ai rien récupéré.

-Ashley n'a pas fait de rapport ?

Emma inclina la tête en signe d'approbation. Audy sentit une boule grossir dans son ventre. Cela ne faisait qu'une semaine que leur partenaire ne leur avait pas donné de nouvelles. C'était peu et trop de temps à la fois. Et même s'il préférait paraître confiant, il craignait déjà le pire. Le bleuet démarra la voiture et partit avant que l'heure de pointe n'arrive.

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Bonjour tout le monde. Bienvenue dans cette nouvelle partie. Aujourd'hui, focus sur deux autres personnages : Audy et Emma. Un nouvel indice apparaît concernant l'enquête sur la mort de Hongda Wuan. Une certaine Ashley semble manquer à l'appel. Que va-t-on découvrir pour la suite ?

Je vous laisse débriefer dans les commentaires !

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