Chapitre 5: Entraide

Le lendemain fut le même que la veille : le violet se leva le premier, prépara le petit déjeuner et, quand il revint dans la pièce principale, le garçon était là, assit attendant patiemment. Il se mit à lire un livre, tandis que son invité sortit celui de math. Au bout d'un moment, il le vit compter sur ses doigts et écrire dans le vide avec son doigt. Il trouva ça terriblement mignon avec son petit air concentré, surtout qu'il murmurait empêchant le violet de rester centré sur sa lecture.

Il se pencha vers son bureau et il vit le vert lancer, vite fait, un regard dans sa direction avant de repartir dans ses maths. Shinsou sourit. Il prit un bloc note un stylo avant de poser le tout à côté du livre de math ouvert. Izuku s'en aperçut, leva la tête vers son camarade puis posa son regard sur les feuilles.

"Ce sera plus simple pour faire tes calculs.

Ha,... merci. Chuchota-t-il"

Il s'empara du stylo et commença ses calculs, griffonnant pendant un moment jusqu'à ce qu'il se stop. Il prit un air encore plus concentré et se remit à marmonner. Histoshi comprit qu'il était coincé, et s'approcha alors du garçon pour voir où il en était.

"Tu as besoin d'aide?"

Le petit sursauta et recula. Il ne s'y attendait pas. Trop pris par ses pensées il avait occulté la présence du violet. Le voir d'un coup si porche lui avait rappelé le jour où ses ravisseurs l'avaient kidnappé.

Ce jour là, Il avait suivit le docteur, il lui avait donné la main et arriver à la sortit du par l'ombre d'un homme l'avait surplombé. Sans avoir la moindre chance de s'échapper, il n'avait pu que se retourner avant de se faire engloutir tout entier. Il se souvenait du rire du médecin avant d'atterrir dans un endroit totalement inconnue.

Le lycéen se recula à son tour, coupable de l'avoir effrayé. Ses yeux Améthyste scrutaient le garçon, qui se repositionna devant la table en baissant les siens.

"Désolé. Murmura le vert.

C'est à moi de m'excuser."

Izuku se tritura à nouveau les doigts, un peu mal à l'aise. Il se sentait stupide d'avoir réagi ainsi ; son hôte était quelqu'un de bien. Mais il n'avait pas pu s'en empêcher, c'était un réflexe. Shinsou était dans la même situation, il se serait bien mis une baffe pour ne pas avoir pris plus de précautions pour l'approcher. Il passa une main dans ses cheveux, l'ambiance calme était partie pour laisser sa place à une bien plus pesante. Il devait décoincer la situation assez rapidement.

"Tu veux de l'aide pour tes maths?"

Oui il reposait sa question. Il fallait dire que les interactions sociales n'avaient jamais été son fort, en témoignait le peu d'amis qu'il avait eu dans sa vie. Mais heureusement, son invité n'avait pas l'air de lui en tenir rigueur. Il le vit même sauter sur l'occasion pour vraiment laissé derrière ce petit incident.

Il lui présenta le cahier et lui montra quel exercice il n'avait pas compris. Pas un mot de trop ne fut échangé. Hitoshi réfléchit une petit minute avant de lui expliquer et de lui retendre le livre. Finalement le reste de la journée se passe plus tranquillement et à l'heure de se coucher, le violet se sentait un peu plus serein pour les jours à venir. Le garçon avait l'air de s'ouvrir un peu plus, c'était léger mais perceptible.

Midoriya se sentait lui aussi plus calme. Même si, au fond de lui demeurait cette peur insidieuse qu'un jour son hôte ne le rende à ses bourreaux, elle était cette fois moins prenant que lors de toutes les fois précédentes où il avait fuit. Le fait qu'il l'ait gardé plus longtemps chez lui et qu'il était même parti le récupérer dans la rue en pleine nuit y jouait pas mal.

Le matin, c'est le réveil qui les réveilla tous les deux. Shinsou ne prit qu'un thé mais n'oublia pas de préparer un petit déjeuner un peu plus copieux pour Izuku. Il fit son sac et s'habilla. Avant de s'apprêter à sortir, il se retourna vers Deku, prêt à lui donner les consignes. Il tomba sur les émeraudes qui semblaient saisir le message sans qu'il n'ai à le lui dire.

"Il y a des restes du repas d'hier dans le frigo.

Merci."

Un silence se fit pendant une longue minute, aucun d'eux n'avait quoi que ce soit à ajouter mais Hitoshi trouvait ce dernier échange bien trop froid. Qu'est-ce qu'il disait à ses parents au collège?

"J'y vais, à ce soir.

Passe une bonne journée."

Il partit plus serein que d'habitude pour ses cours, Izuku semblait se détendre en sa présence et ça l'aidait à ne pas être angoissé à son tour. Il était sûr qu'il ne retenterait pas de partir et surtout pas en plein jour. Une fois arrivé en cours, il salua ses camarades qui lui souriaient sincèrement.

"Vous saviez que la classe héroïque va pouvoir faire des stages la semaine prochaine? Fit un blond.

Ha bon?

Ouais, il paraît que certains on reçu des demandes de héros professionnels pour qu'ils viennent dans leur agence! Rajouta le garçon.

La classe! s'exclama une fille.

Tu parles je suis sûre que Shinsou en aurait reçu deux fois plus si on pouvait faire des stages nous aussi! s'agaça une rousse.

Fais attention à toi Shinsou, je crois que Akane pourrait botter les fesses de toutes tes prétendantes! Se marra un garçon à la peau grise.

Raconte pas n'importe quoi Fujihiko!"

Il ne releva pas la boutade pour ne pas embarrasser plus la jeune fille, qui était déjà aussi rouge que ses cheveux. Elle en avait même un peu perdu contrôle de son alter, vu que des pétales bordeaux tombaient de nulle part.

La journée ne fut pas des plus mouvementées, il croisa juste certains premières année qu'il avait hypnotisé durant la festival qui le fuyaient dès qu'ils l'apercevaient. Il ne s'en offusqua pas ; il avait pris l'habitude au collège, mais ça ne l'empêchait pas d'avoir l'estomac noué. Peut-être que tout le monde avait peur de lui ?

Akane le surprit en arrivant devant lui toute joyeuse. BBon... peut-être que finalement il n'effrayait pas tout le monde. Il rentra chez lui avec un semblant de sourire sur son visage. Les journées allaient peut-être lui paraître plus relaxantes maintenant.

"Je suis rentré. Déclara-t-il une fois dans son appartement.

Bon retour."

Deku avait répondu par réflexe comme le matin même ; il avait l'habitude de ces formules de politesse avec sa mère. Est-ce qu'il lui serait possible de retrouver la même routine avec le violet? Peut-être, du moins une part au fond de lui l'espérait grandement.

Il regarda le violet défaire ses affaires pour sortir ses cours et commencer à travailler. Il l'avait remarqué mais Shinsou était quelqu'un de silencieux, pas que ça le dérange - au contraire - avoir quelqu'un d'aussi calme lui permettait d'être un peu plus détendu. De temps en temps, ils échangeaient mais ça restait très superficiel.

Il aurait voulu garder ses distances avec le garçon, ne pas s'attacher, car quand la trahison viendrait ça ferait encore plus mal. Il voulait y croire, croire que lui aussi avait mérité un peu de bonheur. Le soir quand il partit se coucher après s'être lavé et avoir enfilé un vieux pyjama au locataire des lieux, il se glissa sous les draps et attendit de le voir éteindre la lumière et se poser sur le lit pour fermer les yeux.

Le lendemain fut pareil que la veille, Hitsohi lui disait au revoir et une fois la porte fermée il retournait vers le lit piochant un bouquin qu'il n'avait pas encore lu. Il s'installait contre le meuble et se détendait ; bien sûr il était toujours un peu tendu quand il entendait des bruits de pas venant de l'extérieur, des fois il s'approchait même de la porte et collait son oreille dessus. Il lui arrivait aussi de bouger un peu le rideau de la fenêtre pour glisser discrètement sa tête afin de regarder les alentours.

Puis le midi il faisait attention à faire le moins de bruit possible quand il réchauffait son repas. Il se posait à table et après avoir fini il se mettait aux maths. Il aurait voulu étudier autre chose mais était déjà reconnaissant à son hôte de lui avoir pris ce livre. Il sourit en y pensant, le violet était quelqu'un de très attentionné : il allait faire un excellent héros. D'ailleurs était-il dans la filière héroïque ou non? Il était à Yuei après tout.

Quand Shinsou revint, le même manège que la veille se répéta. Izuku se sentait encore plus serein que les jours précédents. Plus le temps passait, plus il s'accoutumait. Les deux jours suivant furent tout aussi tranquilles. Il finit par s'habituer à cette petite routine ; il commençait même à être assez détendu pour allumer la télé en pleine journée, bien qu'elle restait sur un son assez faible. Bien sûr de temps à autres il pensait à sa mère, à ce qu'aurait été sa vie si son kidnapping n'avait pas eu lieu. Il voulait la revoir, hélas ses ravisseurs iraient directement le cueillir avant même qu'il ait franchi la rue qui conduirait à cette appartement. Puis il pensait à Katsuki, qui allait finalement réaliser son rêve - comme quoi le monde ne s'était arrêté de touner pour personne durant ces trois années.

Le jeudi soir arriva. Hitoshi rentra fatigué. Il avait eu une longue journée. il avait croisé Ojiro de la classe 1-A, celui-ci lui avait lancé un regard de reproches. Il n'y avait pas eu de haine ni de colère ou même de peur, non il avait juste l'air déçut. C'est comme ça que Shinsou l'avait interprété et ça le touchait encore plus que les autres qui le fuyaient. Ça prouvait qu'il avait fait quelque chose de mal même s'il ne voulait pas le reconnaître.

Il s'assit autour de la table mais ne sortit pas ses affaires comme à son habitude. Midoriya, qui vivait avec lui depuis presque une semaine, s'inquiéta. Le garçon n'avait jamais eu l'air aussi éteint. Son coeur se serra. Il ne savait pas si c'était par peur que le garçon décide finalement de l'abandonner ou tout simplement car il n'aimait pas le voir dans cet état. Sûrement un peu des deux. Il avait toujours eu le cœur sur la main alors c'est sans hésité qu'il lui parla.

"Tout va bien Shinsou-kun?

hum..."

Il ne dit rien de plus et Izuku ne put s'empêcher d'être encore plus inquiet mais que pouvait il faire? Ils ne se connaissaient que peu. D'ailleurs, à bien y regarder, il ne connaissait rien du violet et lui en savait un peu plus à son sujet. Il fallait dire qu'il n'avait pas voulu s'attacher et donc pas le connaître, mais là face à la déprime du garçon il se sentait idiot. Il voulait voir les gens sourire et les aider, même pour de simples broutilles. Il se demanda ce qu'All Might pourrait bien dire dans ces moments là.

"Tu penses que des alters sont fait plus pour des vilains que des héros? Demanda Shinsou."

Deku le regarda, légèrement surpris par cette question. C'était vrai qu'il ne connaissait même pas l'alter du garçon. Il regarda ses propres mains, à vrai dire il se posait la même question, puis il serra les poings.

"Aucun alter n'est mauvais, c'est l'utilisation qu'on peut en faire qui peut être mauvaise. Dit il tout en relevant les yeux vers les améthystes.

J'ai utilisé le mien le jour du tournois.

Et vous n'aviez pas le droit?"

Il devait avouer qu'il était un peu perdu, il s'était renseigné sur cet événement - quand il espérait encore y rentrer - et il savait que dans toutes les épreuves on pouvait utiliser son alter. Peut-être qu'en trois ans les règles avaient changées.

"Je... Je l'ai fait pour obliger des personnes à être mes coéquipiers pour une épreuve..."

À vrai dire, il se sentait honteux. Et bizarrement il avait peur d'être jugé par Izuku. Quand à ce dernier, il n'était pas sûr de comprendre.

"Tu les as menacé?

Non... Mon alter est de pouvoir contrôler l'esprit de quelqu'un quand il me répond alors que je l'active...

Oh... Tu t'es excusé après?"

Il se retourna vers le garçon, les yeux écarquillés. S'excuser? À vrai dire il n'y avait pas pensé, puis regardant le visage du vert si innocent il sourit. Comment ce garçon pouvait-il être aussi angélique après tout ce qu'il avait vécu? Il avait une vision bien plus belle et naïve qu'Hitoshi pour le coup. Il n'était pas sûr qu'à la place du garçon il aurait penser à sa directement.

"Non, je n'y ai pas pensé... Tu es bien trop pure Midoriya, je pourrais prendre l'avantage sur toi, tu sais ?

Mais tu ne le feras pas. Sinon tu l'aurais déjà fait, non ? fit le garçon, sûr de lui. »

Shinsou se mit à rire légèrement, puis il plongea ses yeux dans les verts émeraudes. C'est vrai qu'il aurait pu utiliser son alter sur lui dès le début et savoir si ce qu'il racontait était la vérité, mais non, et puis il n'avait pas encore assez de contrôle pour ça. Il ne pouvait qu'obliger quelqu'un à faire des mouvements qui lui dictait.

« Tu es vraiment quelqu'un de bien Midoriya, merci beaucoup. »

Ce dernier rougit légèrement avant de retourner à son livre. Son cœur avait battu un peu plus rapidement à cette phrase ; on ne lui avait jamais dit ça avant. Il n'avait jamais eu droit à un merci non plus quand il aidait quelqu'un. Avant d'être kidnappé il se sentait inutile, voir presque comme un boulet... Bien qu'il avait gardé l'espoir d'être un héros. Pour Shinsou il n'avait fait que dire ce qu'il pensait. Mais des fois, de simples mots suffisaient à aider quelqu'un. Un micro sourire étira ses lèvres, il avait fait une bonne action et ça semblait avoir rendu sa bonne humeur au violet.

Il vit le garçon défaire ses affaires pour sortir ses cours et la routine reprit, bien que de temps en temps ils relevaient la tête pour se sourire timidement l'un à l'autre.

Le lendemain, Hitoshi se leva, prépara leur petit déjeuner et salua le garçon, puis il ouvrit la porte et sortit. Il referma la porte à clé derrière lui. Il se sentait calme. Il marcha calmement dans la rue mais il tomba sur une scène qui allait le tordre d'angoisse toute la journée. Le policier de ce week-end était entrain de parler au héros du vendredi et la conversation qu'il entendit ne le rassura pas.

"Oui j'en ai croisé un vendredi en plein milieu de la nuit mais il disait être malade.

C'est peut-être le garçon que je cherche, pouvez-vous me le décrire?

Oui bien sûr, alors il avait des cheveux violets ...ha bah tiens c'est ce jeune homme"

Le policier s'approcha de Shinsou qui sentit le stresse monter en lui en voyant l'homme derrière le suivre.

"Hey petit, tu vis bien dans le coin?

Oui.

Comment tu t'appelles mon garçon? lui demanda le héros"

Il déglutit, il n'avait pas envie de donner son identité à cet homme, mais ne rien lui dire paraîtrait encore plus suspect. Il devait trouver un truc rapidement.

"Shota Soshin."

Pourvu que ça passe, il avait pas vraiment eut le temps réfléchir à quelque chose de mieux que son nom de famille mit à l'envers et le prénom de son héro favoris.

"Soshin-kun, aurais-tu remarqué un enfant d'environ ton âge dans le coin?

Non."

Ça réponse avait été bien trop rapide, les deux hommes allaient le trouver bizarre. Bien sûr qu'il y avait d'autres jeunes de son âge dans son quartier, c'était stupide !

"Je vis dans un immeuble avec des étudiants et personnes âgées, je suis le seul de mon âge.

Et sur le chemin pour rentrer chez toi tu n'as rien vu de suspect?

Non, rien d'inhabituel.

Bien merci beaucoup Soshin-kun. Désolé d'avoir pris de ton temps."

Il se courba et reprit sa marche. Il eut envie de faire demi tour et de courir à son appartement pour être sûr qu'Izuku était toujours là et en sécurité mais ce serait stupide. Le héros comprendrait tout de suite qu'il essayait de cacher quelque chose. Et s'il avait déjà compris et qu'il trouvait où il habitait? Non impossible. Il avait même pas donné sa vraie identité, et il n'avait pas non plus donné son adresse.

Une fois dans le métro, il regarda son téléphone. Si seulement Midroiya en avait un aussi ça l'aurait rassuré ; il aurait pu l'appeler ou lui envoyer un message, juste pour être sûr que tout allait bien. Il arriva devant son établissement, la boule au ventre encore plus présente.

Ses camarades le saluèrent quand il rentra en classe, il répondit vaguement et s'assit à sa table. Il n'arriva pas à se concentrer sur les cours et fut un peu perdu quand une jeune fille de sa classe l'approcha au moment de la pause.

"Tout va bien Shinsou-kun? s'inquiéta t-elle

... Oui.

J'ai croisé Aizawa-sensei, il m'a dit que tu devais venir le voir quand tes cours seront terminés... C'est ça qui t'embête?

...

Tu sais, si jamais tu passes dans la classe héroïque, on sera tous très heureux pour toi. Ce n'est pas tous les jours qu'un élève de classe générale peut passer en héroïque. dit elle doucement.

Elle a raison, on sera même fiers de pouvoir dire que tu as été notre camarade de classe avant. ajouta un garçon."

Tous ses camarades de classe l'encourageaient, il les remercia et tenta un sourire. Ils ne pouvait pas leur dire qu'il n'avait pas du tout pensé à ça, et qu'à vrai dire ça lui était sorti de la tête.

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