Katsuki se souvenait de ce qu'il avait dit ce jour-là. Il l'avait souhaité si fort...

Il détestait Izuku et sa manie de toujours sourire niaisement, tout comme le fait qu'il partageait le même rêve que lui alors qu'il était sans alter. Bakugou lui avait craché ces mots cruels au visage, et le lendemain il avait appris pour sa disparition.

Inko était dans le salon en pleurs quand il s'était levé pour partir en cours. Mitsuki tentait de la consoler comme elle le pouvait, elle se tourna vers son fils lui disant qu'il pouvait retourner au lit et qu'il avait l'autorisation de rester à la maison pour la journée. Katsuki n'avait pas compris et lui avait affirmé qu'il allait très bien. Ce fut son père qu'il lui avait posé une main sur l'épaule pour l'emmener dans la cuisine et lui expliquer le problème.

Il avait baissé la tête et s'était repassé la journée de la veille en tête, et surtout la phrase qu'il avait dite à un Izuku en sanglotant : « C'est toi qu'on devrait kidnapper, ça nous allégerait d'un boulet ! Peut-être qu'il te feront la faveur de mettre fin à ta vie pathétique. ». Puis il avait repris pied. Ce n'était pas de sa faute ! Il avait dit ça, c'était vrai mais si ça se trouvait Deku avait juste fugué, ou alors on le retrouverait dans la journée. Il haussa les épaules et prit son petit déjeuner normalement. Il avait vu son père à l'entrée faire un visage triste.

Il s'habilla et quand il mit ses chaussures, il entendit ses parents dire qu'il ne devait pas vraiment réaliser, ou qu'il était dans le déni. Il leur aurait bien hurlé dessus, mais il avait préféré partir. Deku n'allait plus être dans ses pattes et ça l'arrangeait, pourquoi devrait-il être triste ?

Une fois arrivé à l'école, il s'était posé à sa place habituelle. Il avait vu ses camarades rentrer joyeusement et le saluer. Il entendit certains s'étonner de l'absence du vert en se demandant si ce dernier n'avait pas eu la frousse de revenir, tout ça en ricanant. Le professeur était alors arrivé et leur avait annoncé la nouvelle. Les idiots qui avaient commenté deux minutes plutôt furent soudain silencieux et certains se mirent même à sangloter.

Katsuki avait été énervé de voir ces hypocrites verser des larmes, alors que juste avant ils se marraient comme des baleines. Leur professeur leur expliqua qu'ils pouvaient rentrer chez eux, qu'aujourd'hui ils étaient tous exempts de cours. L'explosif y avait été contraint. Ce fut donc énervé qu'il arriva à sa maison, claquant la porte. Bizarrement, sa mère ne cria pas. Il se dirigea dans le salon, pensant y regarder la télé tranquille.

S'y trouvaient néanmoins deux policiers, assis en face de sa mère et de Inko, accompagnés d'un héros dont il ne connaissait pas le nom. Ils avaient tous tourné la tête à son arrivée. Sa mère l'avait présenté et l'avait invité à venir près d'elle pour répondre à quelques questions. Les forces de l'ordre lui avaient demandé s'il avait vu quelqu'un de suspect tourner autour d'Izuku, si ce dernier aurait suivi un inconnu, s'il avait des amis à l'école qui pourraient savoir quelque chose. Est-ce qu'il l'avait vu rentrer chez lui.

Mais il n'avait aucune réponse, il avait juste envie de crier que c'était pas son problème et que ce n'était pas de sa faute, mais il se retint pour la mère de Deku qui était dévastée. Finalement, il avait pu aller dans sa chambre.

Une semaine était passée et l'absence du vert ne l'indifférait pas tant que ça. Il passait son temps à regarder la place vide, puis à l'attendre pour le voir passer devant chez lui comme tous les matins. Il avait même rattrapé un garçon ayant la même coupe de cheveux.

Il ne l'admettait pas mais cette disparition l'affectait. Il dormait et mangeait moins, il ne pouvait plus regarder Inko dans les yeux. Cette dernière passait presque ses journées chez eux, il arrivait même qu'elle y dorme. Quand Katsuki rentra au collège, il s'était dit que tout ça se tasserait et que ça lui passerait, mais après à peine une semaine la nouvelle était tombée : trois des enfants disparus avaient été retrouvés morts.

C'était passé le matin à la télé. La famille Bakugou s'était figée dans l'attente de connaître les noms de ces pauvres âmes. Mitsuki parla à son mari tout bas en lui disant qu'elle devait appeler son amie et que lui se chargeait de son fils afin qu'il ne sache rien, mais c'était trop tard. Les yeux de Katsuki étaient fixés sur l'écran. Il venait prendre son petit déjeuner comme tous les matins mais il n'arriva plus à bouger, attendant de voir le nom de son ami disparu.

Il entendait les journalistes qui décrivaient le corps des enfants et les suppositions de ce qu'ils avaient pu subir. La télé s'éteignit, le ramenant à la réalité. Mitsuki s'était rapprochée doucement de lui mais il ne la vit pas. Il frappa de son poing le mur à côté de lui.

« Pourquoi ils s'en sont pris à Deku ? Il n'avait même pas d'Alter ! Hurla-t-il. Ça leur à servi à quoi ? »

Il posait ses questions comme si quelqu'un allait lui répondre. Il se dégagea quand sa mère tenta de le prendre dans ses bras. Il voulait pas de réconfort, il voulait juste des réponses, qu'on lui dise ce qui était arrivé à Izuku. Il hurla une bonne dizaine de minutes sur ces salauds, les insultant de tous les noms. Il ne réalisa pas que sa voix se cassait et que sa vue se brouillait ; il voulait juste crier sa peine et sa douleur.

Il ne se rendit même pas compte que son père l'avait pris dans ses bras et qu'ils avaient fini à genoux sur le carrelage. Puis entre deux sanglots il s'excusait d'avoir été un idiot, de ne pas l'avoir protégé, de l'avoir laissé tout seul, de lui avoir dit ces choses horribles. Il s'accusait de cette disparition. S'il n'avait pas poussé Deku à bout, ce dernier serait rentré chez-lui en suivant le blond d'un bon mètre. Mais à cause de ses paroles il avait vu le vert prendre une autre direction ce soir là. Il se souvenait encore de sa silhouette, les épaules voûtés, prenant un chemin qui rallongerait sa course.

Si seulement il était revenu sur ses pas et l'avait forcé à le suivre, s'il n'avait pas été aussi cruel.

Il n'était pas allé en cours pendant une bonne semaine après ça. Ce fut Inko qui vint le voir, elle lui disait que son fils voudrait qu'il réalise ses rêves pour eux deux. Elle n'avait pas perdu espoir de le retrouver vivant, mais juste de retrouver le même petit garçon qu'elle avait élevé. Katsuki lui avait présenté ses excuses, et pour la première fois le petit bout de femme s'était énervée. Elle ne voulait pas qu'il se croit coupable, il n'avait rien fait, il n'était qu'un enfant...

La voix d'Aizawa le ramena à la réalité. Ce dernier l'invitait à s'asseoir, lui affirmant qu'il en aurait besoin. Il le fit sans vraiment quitter le vert des yeux comme-ci il allait relevé la tête et lui dire « surprise ».

« Bakugou, il faut que tous ce qui se disent ici reste confidentiel. Lui imposa son professeur. »

Il hocha la tête ayant entendu mais sentant une chape de plomb lui compresser la poitrine. Il n'arrivait pas à y croire, mais la manière dont lui parlait Shota, celle dont se recroquevillait le garçon devant lui, la main protectrice du violet sur le bras du vert et la tension dans la salle depuis qu'il était rentré n'était pas anodine.

« Je suis sûr que tu te souviens de l'affaire des enfants disparus quand tu rentrais au collège ? Lui demanda EarserHead.

-Impossible. Chuchota t-il de manière étranglé. »

Izuku tremblait un peu, la voix de Katsuki n'avait pas tant changé que ça. Elle était toujours aussi grave et intimidante. Il n'osait pas relever la tête, il avait peur.

« Je suppose que tu l'a reconnu. Fit Aizawa. »

Le blond se releva d'un coup, ses poings serrés sur les côtés, le visage baissé vers ses chaussures. Son passé défila à nouveau sous ses yeux. Il n'était pas là, on lui faisait une mauvaise blague !

« Si vous-vous trouvez drôle vous-vous fourrez le doigt dans le cul ! Hurla t-il.

-Bakugou... Tenta Shota.

-Deku est... Il est sûrement mort à l'heure qu'il est ! Je sais pas qui tu es toi mais tu peux aller bien te faire foutre ! Dit-il à l'encontre du vert. »

Izuku releva la tête, se demandant pourquoi il réagissait ainsi, et en même temps il n'avait pas envie de savoir. Il ne tomba pourtant pas sur le visage de son ami d'enfance mais sur le dos de Shinsou qui s'était mit devant lui. L'adulte aussi s'était levé tentant de clamer Bakugou qui se dégagea rapidement.

« Je sais pas comment vous avez su pour Deku mais je vous jure que je vous le ferais payer !

-Bakugou il s'agit bien d'Izuku Mido-

-Fermez-là ! Les flics ont affirmé qu'il était sûrement mort ! »

Le brun et le violet furent surpris en voyant les larmes couler sur les joues du garçon. Bien sûr elles n'étaient pas nombreuses mais elles étaient bien là. Le blond jura tentant d'effacer la preuve de sa faiblesse et se dirigea toujours aussi en colère vers la porte.

« Kacchan. Fit Midoriya. »

Deku avait su que son ami ne comprenait pas la situation et qu'il était perdu. S'il franchissait la porte il n'était pas certain de le voir revenir. Il avait peur qu'il disparaisse, il était tout de même une personne importante pour lui. Katsuki quand à lui cessa tout mouvement, il coupa même sa respiration l'espace d'un instant. Tous son corps tremblait. Des sillons de perles d'eaux se remirent en mouvement sur le visage de l'explosif.

Il se mordit la lèvre du bas et il tapa un grand coup sur la porte. Il s'appuya dessus ne sachant pas quoi faire. Devait-il se retourner et se conforter à la réalité ? N'avait-il pas déjà fait son deuil ?

La vérité était que non, lui et Inko avaient été les seuls qui avaient espéré. La mère du vert continuait d'aller voir au poste de police s'il y avait du nouveau, mais vu que l'enquête avait été close elle n'apprenait jamais rien de nouveau. Katsuki lui s'était toujours dit qu'une fois héros il reprendrait le dossier et trouverait les vilains ainsi que Deku. Ça avait été son objectif principale.

Il jura tout bas, et se retourna. Ces grand yeux vert, ces taches de rousseur, cette tête ronde. Il était impossible de ne pas le reconnaître. Il avait, tout comme lui, les yeux humides. Izuku le regardait voyant que son ami était tiraillé par tout ça, voyant sa souffrance qu'il tentait vainement de cacher. Comme à sont habitude il agit à l'instinct. Bakugou avait besoin d'être rassuré, d'avoir une preuve qu'il ne rêvait pas. Il se jeta sur lui pour le prendre dans ses bras. Izuku serra la veste du blond dans ses mains, son visage enfouie dans le cou.

« Je suis là Kacchan. Souffla t-il. »

Ça le soulagea d'être là. Sans même s'en rendre compte Midoriya aussi avait eu besoin de se réconfort. Savoir qu'il n'avait pas été oublié, que des personnes avaient continué à penser à lui ça lui ôtait un poids de la poitrine. Le lycéen ne réagit pas tout de suite, surpris de recevoir ce corps contre le sien, corps qui était bien trop fin et léger à son goût.

Deku était là, dans ses bras. Il n'était pas mort on ne sait où. Il n'était pas aux mains des vilains à subir mille et une torture. Il serra ses bras autour du torse frêle de son ami d'enfance. Il était vivant et entier. Ça apaisait une partie de ses démons, Katsuki n'aurait plus à se ronger les sang en se demandant où il était, ça lui donnerait un peu plus de patiente avant de devenir héros. Malheureusement, ça n'enlevait pas sa culpabilité et ce sentiment d'avoir été inutile.

Maintenant qu'il l'avait retrouvé il allait redoubler d'effort pour être sûr que cette fois rien n'arrive à Izuku. Il ne disparaîtrait plus, Bakugou se le jurait !

Ils restèrent une bonne minute ainsi sous le silence gênant des deux autres personnes. Gênant et un peu jaloux pour Shinsou, lui qui avait du apprivoiser Mirdoriya pour avoir sa confiance... Katsuki apparaissait juste et il avait déjà tous. Il ferma les yeux en inspirant. Cette situation était normale, ils étaient amis d'enfance ils se connaissaient depuis bien plus longtemps.

« Bien si vous veniez vous asseoir qu'on puisse t'expliquer un peu mieux la situation Bakugou. Fit le professeur. »

Le blond repoussa Deku, sécha rageusement ses joues avant de mettre ses mains dans ses poches et de s'affaler sur le canapé tout en râlant. Il n'allait pas partir de tout façon il voulait savoir ce qui était arrivé pour que le garçon aux tâches de rousseur se retrouve ici même, trois ans plus tard.

Le vert lui sourit doucement, son ami était comme ça, afficher ses faiblesses devaient être resté en travers de sa gorge alors il ne dit rien et retourna s'asseoir à côte d'Hitoshi. Il était tout de même content de voir qu'il lui avait manqué, lui qui avait toujours pensé que son amitié n'allait que dans un sens.

« Je suis sur que tu as pleins de questions mais on vas y répondre ne t'en fait pas. Dit Aizawa. Il y a trois semaines, un mois, Shinsou a retrouvé Midoriya pas loin de chez lui. »

Shota commença à lui raconter sans vraiment rentrer dans les détails. Le violet avait ramené le garçon chez lui. Ils avaient passé une semaine dans le petit appartement du lycéen, qui cherchait en même temps une aide extérieur. Il énonça le fait qu'il y avait des traîtres que ce soit dans la police ou les héros, et que c'était pour ça que l'enquête n'avait rien donné à l'époque.

Katsuki serra la mâchoire et les poings. Il espérait avoir le nom de tous ces putains de traître et leur exploser la gueule. Ensuite il retrouverait les vilains derrière tous ça il les tuerait.

Ça le faisait chier que ce ne soit pas lui qui ait retrouvé Deku. De ne pas être celui sur lequel le vert aurait pu s'épauler. Il avait envie de virer la main du violet qui l'avait posé sur le bras d'Izuku. C'était quoi cette putain de proximité entre eux ? Il espérait que l'autre ne profitait pas de Midoriya, ce dernier était tellement naïf qu'il ne verrait rien. D'un autre côté il était content que ce soit sur ce gars qu'il soit tombé et pas sur un autre taré.

Une fois tous ce qu'il devait savoir avait été dit, Shota l'invita à poser les questions qu'il voulait. Bakugou en avait pleins mais d'un côté il ne voulait pas les poser. Il voulait savoir ce qui c'était passé exactement après son enlèvement et qu'est-ce que les vilains avaient bien plus lui faire ? Mais il était effrayé par les réponses que le garçon pourrait lui donner.

Il plongea son regard dans les émeraudes. Il remarqua bien que ce dernier avait lui aussi envie de savoir quelque chose, et Katsuki compris directement ce à quoi il pouvait penser. Il soupira alors et s'affala contre le dossier du canapé.

« Ta mère va bien.

Les yeux d'Izuku s'agrandirent et un sourire s'afficha sur son visage. Il était tellement soulagé d'entendre ça. De petites larmes de bonheur se formèrent aux coins de ses yeux.

« Merci Kacchan.

-Me remercie pas crétin ! Si seulement je t'avais pas laissé partir tout seul ce jour là... Merde ! »

Midoriya fut surpris de voir que son ami se sentait fautif pour ça. Il ne pensait pas que sa disparition avait tant affecté son ami d'enfance. Il trouvait ça touchant et triste à la fois. Katsuki put très clairement le lire sur son visage. Il claqua la langue sur son palais et détourna le regard. Il plongeant ses yeux vers son repas.

« Bon j'ai la dalle. »

De petites rougeurs s'étalaient sur ses pommettes pendant qu'il prenait sa boite à Bento dans une main et ses baguettes dans l'autre. Puis il commença à manger sans attendre les trois autres qui suivirent bientôt son exemple.

Pendant le repas Shinsou parla un peu avec Izuku pour savoir ce qu'il avait révisé le matin. Celui-ci avoua timidement ne pas avoir réussit à se concentrer. Le violet eut un petit sourire et regardait Deku avec tendresse. Bakugou l'avait très bien vue. Ce crétin qui contrôlait les esprits ne pouvait même pas contrôler le siens...

Il leva les yeux au ciel. Il était sur qu'Histoshi ne s'était même pas rendue compte que son attachement pour Midoriya était bien plus fort qu'il le pensait. Tant que son ami d'enfance était heureux le blond ne dirait rien.

Le repas se finit rapidement et sans aucun éclat de voix. Au moment de partir Katsuki prit son temps pour tout emballer, il voulait retarder sa sortie le plus possible. Aizawa le remarqua sans problème.

« Midoriya est présent sur le campus tous les jours, tu pourra passer le voir quand tu aura un moment de libre. »

Bakugou ne dit rien mais ce que venait de lui dire son professeur le soulagea. Izuku n'allait pas disparaître à nouveau, il serait là ! Quelque part il serait toujours au côté de Katsuki. Il avait envie de faire partie à nouveau de sa vie, il voulait le ramener chez lui et ne plus jamais laisser des types louches l'approcher. Peut importe ce que pouvait lui dire Shota ou Deku, pour lui, il était responsable de l'enlèvement du vert. Maintenant il ferait en sorte que plus jamais ça ne lui arrive, il serait un héros un vrai !