Saturday *
Enfin le week-end !
Confortablement installée dans mon lit, je prends le temps de m'étirer, la voix de Marie Flore et son braquage dans les oreilles, tout en me repassant la semaine qui vient de s'écouler dans ma nouvelle université.
Elle s'est relativement bien passée si l'on oublie l'accrochage avec Mr voiture de sport au début de celle-ci.
D'ailleurs, il s'est fait discret ces derniers jours, contrairement à ses amis qui se sont incrustés à notre table tous les midis. Difficile de ne pas remarquer son absence... Ceci dit, cela ne m'a pas empêché de goûter et de me régaler avec les délicieux desserts Libanais que nous portait Naël. Ce mec est un véritable cordon bleu d'après ses potes.
J'ai dû croiser Aaron une fois au détour d'un couloir, et j'ai cru apercevoir sa silhouette au loin hier matin en pleine conversation avec une fille de leur promo. Coincée entre lui et le mur, elle le regardait comme une friandise à dévorer.
Comment je sais qu'elle fait partie de leur promo ? Parce qu'un midi, elle est venue donner des notes à Raphaël pour Aaron justement. William a sorti une blague douteuse de son cru la faisant rougir. Puis quand elle a tourné les talons, il nous a expliqué que la pauvre elle s'accrochait à une illusion.
Pourquoi cela ne m'étonne pas que Aaron soit du genre à prendre les meufs pour des kleenex.
Heureusement que William, Naël et Raphaël étaient présents, sinon j'aurais douté de leurs existences. Un vrai fantôme ce mec. Je n'ai même pas vu sa voiture à sa place habituelle. Pas que je m'y intéresse. Mais je passe devant en arrivant ou en sortant de la fac. Quand j'en ai fait la remarque, les trois mecs se sont lancés un regard, puis William m'a expliqué que son pote avait pas mal de trucs à gérer et qu'il profitait de sa pause repas pour s'en occuper. Je n'ai pas cherché à en savoir plus. Après tout, il dispose de son temps libre comme il le souhaite.
En repensant à William, je n'ai toujours pas répondu à sa proposition d'aller à la fête du frère d'Alma en sa compagnie.
Penser à le faire... avant ce soir.
Ce serait bien oui.
Je suis en train de scroller sur Instagram, en fredonnant les paroles, quand la porte de ma chambre s'ouvre à la volée sur une Maxine en mode survoltée me faisant sursauter.
— Non mais ça pas ! M'exclamé-je, une main sur la poitrine en essayant de diminuer mon rythme cardiaque.
Insensible à ma remarque, ma meilleure amie s'avance vers le lit. Je plisse les yeux pour la détailler. Il est à peine 10 heures du matin un samedi, qu'elle est déjà habillée, maquillée, coiffée, et a avalé au moins trois cafés vu son état d'excitation.
J'ai dû zapper quelque chose.
A son tour, son regard parcourt ma tenue. Elle est beaucoup moins reluisante. Je suis avec mon short et mon t-shirt XXL, qui me servent de tenue de nuit, mes cheveux sont tellement emmêlés que je vais pleurer tout à l'heure, quand je vais devoir me coiffer, et mon visage porte encore les stigmates de ma nuit plutôt agitée.
— J'en étais sûre !
D'un geste sec, Maxine envoie voler ma couette à mes pieds.
— De ?
Maxine secoue la tête.
— Oh ç'est bon ! Râlé-je.
— Debout ! Se contente-t-elle de répondre.
Je fouille dans ma mémoire pendant qu'elle s'agite autour de moi afin de trouver ce que j'ai malencontreusement oublié.
— Je t'ai préparé le petit déjeuner alors bouge ton cul ma pétasse... on a un planning serré aujourd'hui.
Ça y est ça me revient ! La journée entre filles.
Ma meilleure amie est dingue, tout juste si je ne devais pas rentrer l'emploi du temps de notre samedi dans mon McBook. Donc en bonne psychopathe de l'organisation qu'elle est, elle nous a préparé une journée digne d'une star de cinéma.
Tout ce que j'aime !
Attention, ne vous méprenez pas. J'adore faire les boutiques. Quand j'étais à Paris, c'était un de mes passe-temps favoris. Il fallait bien dépenser l'argent envoyé tous les mois par mon géniteur. Les milliers d'euros ne combleront jamais la place vide qu'il a laissée en moi, en refusant de me reconnaître et de s'impliquer dans ma vie, autre que financièrement, mais profiter de lui de cette manière est la seule que j'ai trouvé.
Pour le moment.
Maxine claque des doigts devant mon visage.
—Arrête de cogiter et agis.
— Si tu me prends par les sentiments Max ! Ricané-je en me levant. Je passe à la salle de bain et j'arrive.
— Ok, tu as un quart d'heure pour te préparer. Je te rappelle que nous avons rendez-vous à l'institut à onze heures. Et ensuite...
— Stop ! je la coupe, en voyant pointer un début de migraine. Je serai prête.
— Ben tu vois qu'en tu veux !
Elle tourne les talons et repart en sens inverse non sans me montrer du doigt sa montre.
Le lancer de coussin atterrit contre la porte. Dommage.
— Raté!
J'ai presque envie d'ajouter : gnagnagnananère, mais ça n'arrangera pas mon cas.
Une fois prête, je me dirige vers la cuisine afin de prendre mon petit déjeuner, mais c'était sans compter sur Max, qui m'attend dans le salon, mon sac dans une main et mes converses dans l'autre.
— Pas le temps, je te rappelle que notre rendez-vous est dans trois quart d'heures. Je te promets que je te laisserai le temps de déjeuner après le spa. Un nouveau restaurant a essayer.
— T'as intérêt, car tu n'as pas envie de voir une Léane affamée.
Je vole un croissant au passage avant de la suivre hors de l'appartement.
Nous sommes toutes essoufflées quand nous poussons la porte de l'institut.
— Bonjour, disons-nous en cœur.
— Bonjour Mesdames, vous avez rendez-vous pour un massage Californien en duo à onze heures ?
Nous acquiesçons toutes les deux.
— Suivez moi je vous prie je vais vous montrer vos cabines, et vous laisser en compagnie de Maéva et Charlotte pour votre massage.
Nous la suivons jusqu'au vestiaire en la remerciant, afin d'enlever nos vêtements et d'enfiler le peignoir mis à notre disposition, qui vous donne juste envie de rester dedans jusqu'à la fin de vos jours.
Allongée sur le ventre, le menton posé sur mes bras croisés, je patiente en jetant un coup d'œil autour de moi, en attendant que Charlotte prépare ses produits.
Avant de commencer, elle m'explique en quoi consiste le massage que j'ai choisi :
— Le massage Californien est un rituel doux et enveloppant, avec une sensation de bien-être intense. Il n'y aucune pression sur votre corps, mes mains vont glisser sur votre peau grâce à l'huile de massage.
Je jette un œil vers Maxine qui me regarde avec le sourire du chat du cheshire, et je n'ai aucun mal à imaginer ses pensées classées X.
— Tu penses à quelqu'un en particulier ? Non, parce que vu ton sourire, ce ne sont pas les mains de Maéva, que tu aimerais en ce moment sur ton corps. Je me trompe ?
— Peut-être... laisse-t-elle planer la fin de sa phrase en faisant un clin d'œil.
Je ricane.
Le soin commence et c'est une pure merveille. Je me sens partir vers un autre monde, entre rêve et demi conscience, les mains de Charlotte font des miracles et je crois que je finis par m'endormir.
C'est un petit mouvement sur mon épaule qui me réveille, et morte de honte, je rougis comme une gamine en sortant de la pièce.
C'est beaucoup plus légères, reposées, et détendues, que nous quittons le salon de massage pour attaquer notre journée shopping.
— Alors Max ? où comptes-tu m'emmener déjeuner pour te faire pardonner de m'avoir fait sauter mon repas le plus important de la journée ?
— N'exagères pas non plus. Chez Yamoto. C'est un nouveau restaurant Japonais qui vient d'ouvrir, il parait que c'est une tuerie, c'est Naël qui m'en a parlé.
— Ah parce que vous avez le temps de parler restau, entre deux baises dans les placards à balais de la fac ?
— Pour ton info, on ne fait pas que baiser, me dit-elle en accentuant sur le mot, et oui on prend le temps de parler... mais jamais la bouche pleine maman ...
— Beurk.
Maxine et moi partons dans un grand éclat de rire.
— Au fait, tu as répondu à William ? Me questionne Max une fois que nous sommes calmées.
— Non pas encore, je pensais le faire une fois au restaurant.
En poussant la porte de chez Yamoto, je suis surprise du nombre de gens qui attendent qu'une table se libère.
— Rassure moi, tu as bien réservé pour midi pas, pour le goûter ?
— Suis moi au lieu de dire des conneries.
Elle avance en doublant tout le monde, je la suis en jetant des coups d'œil aux personnes que l'on double, un croche patte est vite arrivé, et s'arrête devant le comptoir où elle se présente au jeune homme qui coche la réservation.
Puis il nous guide ensuite à travers la salle, nous installe à une table dans un coin à côté d'une baie vitrée ouverte sur un jardin zen.
— Waouh ! C'est magnifique ! m'exclamé-je en détaillant l'extérieur.
— Naël n'a pas menti.
— Il me tarde de goûter à leur plats, si c'est aussi bon que beau, ce soir je te laisse carte blanche pour jouer à la poupée avec moi.
— Tu devrais pas dire ça Léa... Tu ne sais pas de quoi je suis capable !
— J'en ai une vague idée.
— Je ne voudrais pas qu'Aaron te prenne pour une barbie sans cervelle.
Je reste bouche bée devant sa remarque.
— Que vient faire Aaron dans la conversation là ?
Maxine est sauvée par la serveuse qui arrive avec les cartes.
Sauf que je ne vais pas laisser tomber.
— Alors ? Je l'interroge une fois l'employé partie.
— Ca va je plaisante Léane... ou pas, s'exclaffe-t-elle.
Inutile d'insister quand Maxine est dans un tel état d'excitation. Alors je plonge mes yeux sur la carte... et le choix va être difficile. Tout me fait envie.
J'opte finalement pour une soupe miso en entrée, et un flan japonais avec, légumes, champignons, crevettes et poulet. Maxine choisit aussi la soupe miso, mais part sur une galette au bœuf, accompagnée de légumes, avec sa sauce soja.
En attendant que les plats arrivent, je décide de répondre à William, alors que Max est aussi en train de consulter son téléphone et vu son sourire il n'y a pas de doute sur l'auteur.
Moi :
Salut, désolée d'avoir tardé à te répondre,
Merci pour ta proposition, mais j' y vais avec Maxine.
Léane.
William :
Pas de problème... j'aurais essayé... c'est Aaron qui va être soulagé. Bonne après-midi entre filles.
Je fixe mon portable un peu trop longtemps car Maxine me demande si tout va bien.
— Hum. J'ai loupé une info sur Aaron, et qui me concerne.
— C'est-à-dire ? questionne-t-elle en buvant une gorgée de son thé.
— Ben je sais pas, c'est bizarre que William et toi me parliez de lui en faisant des allusions douteuses.
Je lui tends mon iPhone pour qu'elle lise le message.
— Aucune idée, dit Max en me rendant l'appareil.
C'est ça oui !
La serveuse arrive avec notre commande, ce qui nous fait lâcher nos téléphones et clore la conversation. Naël avait raison, ces plats sont délicieux. Avec Max nous goûtons chacune au plat de l'autre, et j'avoue que je ne sais pas lequel est le meilleur.
Une fois le repas terminé, et l'addition payée, nous partons direction le centre ville pour trouver une tenue sympa pour ce soir.
J'ai déjà repéré une petite boutique de créateurs, j'entraine Maxine avec moi, en étant sûre de trouver mon bonheur. Ce soir j'évite le combo jean, blouse habillée, converse et décide de me trouver une petite robe noire.
— Celle-là est parfaite Léa, rentre dans cette cabine, et tu n'en ressors que pour me montrer le rendu.
— Max, c'est la cinquième robe que tu me fais essayer ! Qu'est-ce qu'elle a de plus que les quatre précédentes ? râlé-je, en accrochant le cintre au porte manteau.
— Tu vas à une soirée étudiantes Léane, pas à une plaidoirie ! Donc une petite robe
sexy, mais pas vulgaire fera son effet ! Fais moi confiance.
Mouais.
En ronchonnant, je pénètre dans la cabine en tirant le rideau d'un coup sec pour faire comprendre mon mécontentement à ma meilleure amie.
C'est vrai qu'elle est très jolie, sans manche, avec un col rond devant, une ceinture marquée à la taille, sa longueur au dessus des genoux, de la dentelle qui part de la taille et qui remonte jusqu'aux épaules, mais surtout ce qui l'a rend pas très sage, c'est son décolleté en V dans le dos.
Quand je sors de la cabine, Max me regarde de dos, puis de face, et me confirme avec un large sourire que je suis super bandante.
Génial !
— Il y en a un qui ne va pas résister.
Face au miroir, je hausse un sourcil afin qu'elle développe.
— Aaron sera là.
— Et... ? Je ne suis pas la seule fille de la soirée. Et puis franchement Max... on ne peut pas dire que notre première rencontre fut un succès.
— Je ne vais pas me fatiguer à tout t'expliquer... me coupe-t-elle, en se regardant à son tour dans la glace.
Maxine a choisi une robe rouge sang, en mousseline, qui lui arrive mi-cuisse avec un décolleté plongeant, et ceinturée à la taille, avant de partir en faux plis sur la jupe. Elle est vraiment canon, et avec ses Louboutin Pigalle de 12 cm, je plains Naël ce soir !
— C'est certain, surtout qu'il n'y a rien à dire.
— Si tu l'dis.
Je souffle en levant les yeux au ciel et retourne dans la cabine afin de me changer.
Une fois nos achats terminés, nous prenons la direction de l'appartement.
Max et moi regagnons nos chambres dès la porte d'entrée passée afin de déposer les achats que nous avons fait
Une légère appréhension fait son apparition quand je repense aux paroles de Maxine et au message de William en sortant la fameuse robe de sa housse.
— Tu l'a achetée pour toi meuf. pas pour plaire à un mec qui ne te calculera pas et qui de toute façon sera occupé à draguer tout ce qui a une paire de seins.
J'ai beau me raisonner, pourtant un méli-mélo de contradictions envahit mon cerveau. Ce mec m'intrigue plus qu'il ne le devrait, et le croiser en dehors de l'université ne me rend pas sereine. Au contraire.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top