Révélations*

                                 

Ce chapitre se déroule en parellèle que la trahison a un goût amer

Voilà, j'y suis. Sauf que je me suis faite avoir en beauté. Cela ne devait pas se dérouler de cette manière. Le plan ne devait pas inclure de flics, et encore moins d'arrestations. On ressortait de la maison, on repartait à Aix et seulement après je devais remettre le butin à mon géniteur.

Comment ai-je pu être si naïve envers le connard qui a refusé de me reconnaître ? Il n'a aucune parole... j'aurais dû m'en souvenir, au lieu de lui faire confiance.

Et si le message n'était pas assez clair, il n'y a plus de doute sur mon implication. Le fait qu'ils m'emmènent seulement moi et à part, est on ne peut plus implicite et je suis certaine que c'est voulu.

Toute l'action s'est passée au ralenti. Dès la porte du chalet ouverte, je n'ai plus rien contrôlé. Un flic s'est approché de moi, je l'ai vaguement vu ouvrir et refermer mon sac, certainement afin de vérifier si tout y était et puis ils m'ont emmenée laissant mes amis et mon mec avec d'autres policiers qui les maîtrisaient.

J'ai hurlé en m'en faisant éclater les cordes vocales quand les deux policiers m'ont forcée à atteindre la voiture, je voulais qu'ils me lâchent, je voulais rester avec Aaron. Je me foutais du chantage et des menaces de mon paternel sur le moment, Il m'a trahie à quoi bon ? J'ai encore la possibilité de m'expliquer auprès de ceux qui m'ont donné toute leur confiance et pourtant que j'ai bafoués... mais j'ai aussi des cartes en ma possession et un moyen de pression pour les sortir de là... et tant pis si je perds celui que j'aime plus que tout. De toute façon après cet épisode, cela me surprendrait si Aaron voulait encore de moi. Je me suis fait une raison que mon coeur refuse... mais comme celui-ci ne fonctionnera plus à partir de maintenant, les conséquences n'en seront que minimes.

Je pleure, je tremble.

J'ai vu Aaron se débattre et prendre un coup de pied dans les côtes. Et j'ai eu l'impression de ressentir la douleur, j'ai essayé de me défaire de celui qui m'emprisonne par le bras, mais il a resserré sa prise ce connard. J'ai fixé Aaron une dernière fois par dessus mon épaule quand il a hurlé mon prénom et puis on m'a forcé à monter dans la voiture et à travers la vitre j'ai murmuré un pardon à l'adresse de l'amour de ma vie et puis j'ai préféré détourner les yeux afin de ne pas lire la déception, l'incompréhension dans ceux d'Aaron... et le véhicule s'est éloigné...

Assise sur la banquette arrière du véhicule banalisé, le regard dans le vide, un des deux flics, prend la parole me ramenant à l'instant présent :

— J'espère que tu es calmée sinon je vais devoir t'attacher...

La connotation sexuelle que je devine dans ses propos m'écoeure. Encore un qui pense assoir sa supéririoté au lit seulement si un femme est menotée aux barreaux.

— Je ne vous donnerai pas ce plaisir.

— Alors, tu vas rester bien sage jusqu'à ce que l'on te dépose.

— Veuillez respecter le vouvoiement, je vous prie. Rien ne vous autorise à me tutoyer.

Son regard noir lance des éclairs.

— Vous faites aussi taxi dans la police ? Besoin d'arrondir vos fins de mois ? Les bakchichs que vous verse Saint André ne vous suffisent pas ? Ne puis-je m'empêcher de répliquer sarcastique

La voiture fait une embardée et le passager se retourne si violemment que j'ai mal pour ses cervicales.

— Un conseil ferme-là !

— Ou sinon ?

La spontanéité a du bon... parfois...

— Ou sinon un accident est vite arrivé.

— Des menaces maintenant ? Vous aggravez votre cas Lieutenant.

Il allait répliquer mais son collègue l'en empêche en lui intimant -de fermer sa gueule-, textuellement.

Je regarde par la vitre pour deviner où ils m'emmènent, je vois défiler les panneaux, et constate que nous faisons la route inverse de ce matin et forcément mon esprit s'envole vers Aaron, mais je bloque toute intrusion de mon esprit, autant commencer à ne plus y penser... de toute façon d'ici quelques heures il me haïra tellement. La douleur n'en est pas moins forte, mais elle me permet de survivre, je la mérite, souffrir physiquement pour ce que je leur fait est le minimum.

Je délaisse le paysage quand je suis assurée que nous revenons à Aix et mes yeux se portent sur mon sac à main à ma gauche. Ils ont simplement vérifié le contenu, ce qui me laisse croire que mon géniteur m'attend moi et pas eux. Sinon ils m'auraient confisqué les preuves afin de les remettre directement au commanditaire. Ou alors ils me mènent directement à lui. Mon cerveau bouillonne de théories quand le conducteur me prévient de notre arrivée. Je relève le visage en essayant de ne rien laisser paraître de mon amertume, de ma colère, de mon dégoût. Je reconnais sans mal la rue dans laquelle il engage le véhicule. Une boule plus grosse obstrue ma trachée. Il se gare le long du trottoir devant l'entrée de l'immeuble où habite ma mère... des questions fusent malmenant mon esprit déjà bien saturé, plus nocives les unes que les autres, mais je n'ai pas le temps de trouver les réponses car la portière s'ouvre sur le policier qui était sur le siège passager m'indiquant de descendre d'une voix bourrue.

Une fois debout, il récupère mon sac, je ne le quitte pas des yeux, vérifiant qu'il ne s'empare pas des preuves, puis il m'oblige à le suivre alors que son collègue reste dehors.

Il a peur que je tape un sprint en talon de douze centimètres ?

Fais pas ta maline Léane !

Arrivés sur le palier de l'étage où vit ma mère, j'ai un moment de panique quand le policier appuie sur la sonnette. Je décompte les secondes qui me séparent de mon face à face maternel, quand des bruits de talons sur le parquet se font entendre de l'autre côté du battant. La porte s'ouvre d'un coup sur la silhouette de Jeanne. Ses yeux font des aller retour entre moi et le ripoux, puis se fixe sur les doigts de celui-ci qui sont enroulés autour de mon biceps.

— Pouvez-vous lâcher ma fille, je vous prie.

Pas de bonjour, envolée la politesse.

Quoi ?

Je suis surprise par sa réaction et le cow boy aussi car il resserre sa prise.

— Pas avant qu'elle ne soit à l'intérieur...

— Vous pensez sincèrement qu'elle va partir en courant ?

Ma mère baisse son regard sur mes escarpins, pour appuyer ses dires et j'en fais de même et je me remémore une réflexion de mon... d' Aaron : elles sont bandantes... je les imagine bien enroulés autour de...

— Alors rentrons, suggère ma mère en ouvrant un peu plus le battant, me sortant d'une pensée qui n'a pas lieu d'être à cet instant.

Toujours sans me lâcher, le policier me pousse en avant et m'emboite le pas jusqu'au salon où une Maxine en mode énervée m'attend les bras croisés sur sa poitrine et le regard furibond. Je déglutis face à ma meilleure amie qui doit m'en vouloir à mort, les remords s'agglutinent en couches épaisses dans ma tête.

— Maintenant, je suppose que vous pouvez enlever votre main.

Le policier obtempère non sans râler.

— Monsieur de saint André...

— Je l'ai eu au téléphone il y a cinq minutes, il devrait vous passer un coup de fil pour la suite.

Le ton de ma mère est sans appel. L'insinuation à peine voilée. Je la regarde méfiante, me demandant de quel côté elle se situe. Cela fait-il de moi une mauvaise fille pour penser que Jeanne est impliquée ? Est-ce mal de douter de celle qui vous a élevée et donné tout son amour pour deux ? Oui. car jamais elle choisirait son amant au détriment de sa fille.

— Permettez-moi d'attendre son... il n'a pas terminé sa phrase que son portable sonne.

Il décroche sans nous quitter des yeux, il écoute sans émettre un son, seule sa tête dodeline de haut en bas écoutant son interlocuteur. Mon regard se porte sur celui de Maxine, un sourire timide naît sur ses lèvres, je respire de nouveau ne m'ayant pas aperçu que j'avais retenu mon souffle. C'est à ce moment que choisit le flic pour mettre fin à sa conversation.

— Effectivement tout est réglé, single-t-il d'une voix monocorde. Ma mission était de ramener mademoiselle Jardel chez vous. Pour le reste...

Son regard noir perctute le mien, un sourire torve étire ses lèvres que je suis la seule à pouvoir voir car il tourne le dos à ma mère et à Maxine, qui fronce les sourcils attendant la suite ou alors c'est dû à cause des mon regard affolé.

Je détourne les yeux de ma meilleure amie qui finalement me fait un clin d'œil pour les poser sur ma mère.

— Bien, je ne vous raccompagne pas, vous connaissez le chemin.

L'officier opine du chef et sans se retourner quitte le domicile. Le silence s'étire dans la pièce jusqu'à ce que nous entendions le battant claquer. Maxine se précipite dans mes bras si bien que je manque de me rétamer en l'emportant avec moi et ma mère se contente de me regarder avec un regard réprobateur teinté de perles brillantes sur le rebords de ses cils. Je me sens atrocement mal. Ma maman a déjà bien assez souffert à cause de mon géniteur, Jeanne est une femme avec un fort caractère ne se laissant jamais abattre mais la voir au bord des larmes par ma faute perfore mon coeur de culpabilité.

— Maman... fais-je quand Maxine s'éloigne.

— Je t'avais demandé de ne commettre aucune imprudence, Léane... et toi... tu fonces tête baissée dans le piège de...

— Tu savais ? ne puis-je me retenir de demander, la bile remontant dans mon oesophage.

Maxine nous regarde tour à tour son expression marquant son incompréhension.

— Evidemment, reprend ma mère. J'ai surpris votre conversation après que la mienne ait été terminée. Je le connais et j'ai deviné que son dessein n'était pas notable. Pourquoi crois-tu que je t'ai avertie avant que tu partes ce soir-là ? Et puis ton visage parlait pour toi et ton père...

— Géniteur, maman.

Elle hausse un sourcil.

— Jouer sur les termes n'est pas le plus urgent... tu ne penses pas ?

— Vous pouvez m'expliquer ou je dois deviner toute seule ? s'interpose Maxine.

Ma mère et moi nous tournons vers elle.

— Je vais tout t'expliquer, Max. Mais avant, il faut que tu saches que... qu'il sont durs ces mots à prononcer... nous sommes tombés dans un piège, et...

— Qu'essaies-tu de me dire Léane ?

— Qu'ils ont été arrêtés mais que tout va s'arranger

A mon tour de scruter ma mère d'un air stupéfait.

— Quoi ?

Maxine et moi nous nous exclamons en même temps.

— Venez vous asseoir, Léane va tout nous raconter, Maxine, même si je ne le souhaitais pas le regard qu'elle me lance ne me donne pas le choix, et je vais vous faire part de l'idée que j'ai eue.

Comme des automates nous suivons ma mère jusqu'à la table de la cuisine où elle nous sert un jus de fruits fraîchement pressé.

— Je t'écoute, m'impose ma meilleure amie à peine mes fesses posées sur la chaise en plexiglas.

Je déglutis en prenant une inspiration et je me mets à débuter mon récit. Je reprends tout depuis le début pour ma mère, l'activité annexe d'Aaron et ses amis, le passé de leurs pères, la cause pour laquelle ils se mettent en danger et ce qu'ils ont déjà pu créer grâce à leurs cambriolages et l'implication avérée de mon géniteur dans cette histoire sordide. Je sens ma mère se tendre à l'évocation de son ex amant, mais comme elle ne m'interrompt pas, je continue et enfin, je termine par l'entrevue avec mon géniteur le soir où j'ai dîné ici, cette partie est pour Maxine. Au fur et à mesure que j'avance dans mes explications, Maxine passe par tout un tas d'expressions. Dans un signe de soutien, maman pose sa main sur la mienne.

Quand j'ai terminé, mon amie et ma mère me fixent intensément. Je n'ose pas bouger, j'ai trop peur que Max se lève et qu'elle parte en claquant la porte, quant à ma maman je flippe qu'elle me renie d'être tombée amoureuse d'un voyou. Je ne supporterais pas de perdre ma meilleure amie. Je peux faire semblant d'arriver à vivre sans Aaron, mais si je perds également ma sœur de cœur je n'aurais pas la force de m'en sortir.

— J'ai envie de te secouer et de te serrer dans mes bras en même temps, raisonne la voix de Maxine me sortant de mes introspections.

Je relève la tête d'un coup, puis mon corps suit et je me jette dans ses bras.

— Comme moi, ajoute ma mère.

Je me retourne vers elle, lui faisant signe de nous rejoindre.

— Pardonne moi, j'aurais dû te tenir au courant...

— Mais rien du tout. tu n'as aucune excuse pour avoir dû gérer ça toute seule. Surtout que Jeanne t'a lancé une perche, si j'ai bien compris...

Nous tournons nos visages vers ma mère.

— C'est vrai... mais sur le coup j'ai paniqué... et j'ai eu peur que...

— Que je sois complice de ton géniteur !

J'ai honte. Mon dieu que j'ai honte d'avoir ne serait-ce qu'imaginer qu'elle puisse être de mèche avec lui.

— Je vais t'épargner une leçon sur l'amour filial, car je suis certaine que tu as d'autres préoccupations à gérer.

A mon tour d'humidifier mes yeux.

— Ça va aller ma puce, me console Max. Je t'en veux de m'avoir caché tes intentions... mais je les comprends aussi. Mais promets moi qu'à l'avenir tu ne joueras plus solo ? Sinon je t'arrache tes extensions.

— J'en ai pas crois-je bon de préciser.

— Ouais bon c'est façon de parler.

— Je t'aime Max, fais-je en lui prenant les mains.

— Moi aussi, Bonnie.

On sourit à ce souvenir quand elle m'avait averti de ne pas faire n'importe quoi lors du cambriolage.

Je redeviens sérieuse, quand j'affirme :

— Je crois pas, dis-je en me frottant les yeux d'un revers de manche. Je n'ai pas pu savoir où ils les emmènent car ses deux ripoux m'ont emmenée avant eux... et jamais Aaron ne me pardonnera cette trahison.

— Si il le fera parce que tu es une jeune femme formidable qui s'est sacrifieepour eux, et il t'aime plus que tout...

— Je ne pense pas que cela suffise, maman. Et puis il n'y a pas qu'Aaron que cela implique et vu l'amour que me porte Raphaël...

— Lui j'en fais mon affaire, déclare Max.

— Toujours est-il qu'ils vont tous se sentir trahis et ils auront raison... Après tout, j'ai cédé au chantage et à la menace de mon donneur de sperme.

Ma mère fait la grimace à cette expression mais ne me reprend pas.

— Ton père s'est joué de toi. Il t'a eue. Et ça c'est impardonnable pour moi. A notre tour de lui rendre au centuple. Et ton geste du départ était honorable ma fille. Tu sacrifiais ton amour pour le sauver lui et ses amis.

Ma mère ne voit que le verre à moitié plein, moi plutôt à moitié vide.

— Et si tu nous expliquais ton plan, Jeanne, demande Maxine.

Le sourire torve que nous lance ma mère est une première pour moi. Jamais je ne l'ai vu avec un air si démoniaque, mais jamais non plus on a essayé d'atteindre sa progéniture. Là Saint André s'est mis une louve à dos et il va en subir les conséquences car ma mère a aussi un carnet d'adresse bien rempli et des preuves accablantes sur lui.

Maman ne dit rien se contentant de me fixer droit dans les yeux.

— Tu es bien ma fille Léane, approuve-t-elle ignorant la question de Maxine... car j'aurais agi exactement de la même façon. Bref, revenons à notre mouton noir...

Je me lève sans un mot pour aller récupérer mon sac resté dans l'entrée. J'en sors la clé USB, les pochettes de diamants, ainsi que l'enveloppe que je n'ai pas eu le temps d'ouvrir. Je vois qu'Aaron a essayé de me joindre. Mon portable étant resté dans le sac je ne l'ai pas entendu. Je m'en veux. L'entendre une dernière fois, me crever le cœur un peu plus, finalement c'est mieux ainsi. Qu'aurai-je été capable de lui dire, sans trahir mes émotions, car mon beau brun a un sixième sens en ce qui me concerne. C'est à cause de moi que vous vous êtes fait attraper ? car j'ai voulu vous sauver mais que mon géniteur m'a piégée comme s'en doutait Raphaël depuis le début ? Que j'ai été crédule de croire en ses paroles ? Habillée de ses pensées moroses, je dépose le tout sur la table sous les regards scrutateurs de ma mère et de mon amie. Je tends la clé à maman qui allume son Macbook pro, et l'insère dans le port sans un mot. Pendant ce temps, je décachette l'enveloppe. Une autre clé USB en tombe, ainsi que quelques clichés.

— C'est quoi ? demande Max tout en se penchant par-dessus la table.

— La porte de sortie de vos petits amis et de leurs amis, déclare ma mère en s'attardant sur certaines photos.

Nous regardons le contenu de la première clé, et effectivement, Aaron avait raison, elle ne contient qu'une liste de noms. Je tends la seconde à ma mère. Un goût de bile envahit ma bouche quand je comprends à quoi nous assistons.

C'est une réunion filmée en caméra cachée, où l'on y voit plusieurs civils et militaires autour d'une table. Jusque-là rien d'étonnant. Mais quand une des personnes prend la parole, l'envie de vomir se fait plus forte. Le son est mauvais, mais l'on comprend qu'ils sont en train de mettre au point, les différents trafics de mines de diamants, le partage, la logistique, les contacts, les bakchich qu'ils vont devoir balancer, ainsi que le nombre d'enfants qu'il va leur falloir. Ils en parlent comme si c'étaient du bétail.

L'écœurement est à son maximum, quand une personne que je ne connais que trop bien passe dans le champ de la caméra pour aller s'asseoir autour de la table. On n'éntend pas ce qu'il dit, mais les pourris autour de la table éclatent de rire.

Maman pose une main sur sa bouche, une larme glisse sur sa joue. L'entendre de ma bouche lors de mon récit est une chose, mais le voir en est une autre. Le poids des mots peut être terrible mais le choc des photos est le pire. Je ne peux pas imaginer ce qu'elle doit ressentir à ce moment précis. Comment l'homme dont elle est tombée amoureuse quelques années plus tôt est en fait un salaud de la pire espèce. Je la prends dans mes bras, elle se ressaisit et à cet instant je peux lire dans ses iris identiques aux miens toute la détermination qu'elle va mettre dans la chute de son ex amant.

— Tu aurais dû tout me raconter avant, Léane... mais heureusement j'ai anticipé.

Sur cette dernière phrase énigmatique et teintée de reproches, elle quitte la cuisine afin de nous laisser Maxine et moi dans une confusion totale. 

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