Repérage*

                 


Cela fait trois jours, que William, Raphaël, Naël et moi avons posé nos bagages dans cette station des Alpes du sud. Non pas pour dévaler les pistes, mais pour un repérage des lieux. Notre dernière victime possède un chalet à plusieurs millions qu'il a offert à sa progéniture et nous savons qu'il y est actuellement en vacances avec sa fille chérie justement. D'après les renseignements que nous a communiqués Svein, il devrait quitter la station demain dans la journée nous donnant tout le loisir de mettre en place notre plan.

En gros, William va endosser le rôle qu'il kiffe le plus, à savoir séduire la demoiselle, qui ne pense qu'à faire la fête sous son toit à trois millions d'euros, baiser des mecs au portefeuille aussi plein que le silicone qui remplit ses nichons et faire du shopping dans les boutiques de luxe de la station. Bref, un rôle parfait pour notre queutard.

Raphaël, lui, va devoir pirater le réseau interne des caméras de surveillance. un jeu d'enfant pour lui.

Naël et moi sommes de surveillance, l'appartement que nous louons donne sur l'entrée du chalet nous indiquant toutes les allées et venues. Il n'y a pas de mouvement dû certainement au fait que notre pigeon s'envole demain pour un pays lointain.

Je regarde l'heure sur ma montre, William et Raphaël ne vont pas tarder à revenir de leur journée ski. Aujourd'hui notre norvegien doit établir le contact avec notre cible, après deux jours à l'avoir pistée elle, et ses amis, car c'est le style de nana à ne fréquenter que des personnes de sa condition. Donc nous devons nous adapter au mieux. Pas de soucis de ce côté là car, les codes des filles à papa ont les connait par coeur. Des fringues de marques, un sourire ravageur, une carte black et leurs cuisses s'ouvrent comme la caverne d'alibaba après avoir prononcé la formule magique.

Je regagne la chambre que j'occupe afin de récupérer mon portable et voir si Léane m'a envoyé un nouveau message. Je suis accro à cette fille. Raphaël peut avoir tous les doutes qu'il veut, je suis assez timbré pour envoyer valser ses théories et me mettre des œillères. Le climat entre lui et moi est toujours aussi glacial, je n'ai pas apprécié ses insinuations, il n'a pas aime goûter mon poing dans sa gueule, et comme il ne s'est pas excusé et moi non plus, l'ambiance est tendue, malgré les efforts des autres pour nous réconcilier. Cependant nous sommes assez adultes pour mettre nos griefs de côté le temps que durera la mission.

Léane me manque. Trois jours que je ne l'ai pas vue, trois jours que mon corps est malade du sien, trois jours que je me repasse en boucle les dernières heures passées ensemble... depuis qu'elle connait ma véritable histoire ma poitrine s'est délestée d'un poids énorme comme si je respirai de nouveau correctement. Je n'ai plus cette petite voix dans ma tête qui me soufflait que je n'était pas honnête envers elle. Elle n'a pas fui. A pris le temps de réfléchir aux conséquences de ma révélation avant de se donner à moi corps et âme sur le rooftop de mon appartement. Léane, le fantasme de tous mes désirs. Je savais que cette nana me rendrait fou d'elle, j'ai lutté mais force est de constater que j'en tombe un plus amoureux chaque jour qui passe.

Mon Iphone émet un bip annonçant l'arrivée d'un message me sortant de mes pensées.

J'avise le nom et je souris comme un con.

Mon ange :

Coucou my love, ce soir je sors avec Max dans un bar du centre ville.

Je t'aime

J'enfouis ma jalousie au fin fond de mon esprit, m'oblige à réagir comme un mec adulte mais c'est contre nature. Tout un tas de scénario s'invite dans ma caboche plus tordus les uns que les autres.

Un autre sms arrive.

Mon ange :

arrête de cogiter... aucun autre homme ne m'interesse. N'as-tu pas confiance en moi ?

Léane me connait trop bien. C'est flippant.

De moi :

Salut chaton !

J'ai confiance en toi, pas en les autres.

Mais je vais prendre sur moi comme un grand...

je t'aime plus.

Mon ange :

Arrête de faire ton caliméro beau brun et souhaite moi une bonne soirée... et peut-être qu'en rentrant on pourra... tu sais faire comme l'autre soir...

Putain ! je tire sur ma tignasse en comprenant où elle veut en venir et ma queue durcit immédiatement aux souvenirs érotiques de notre appel en visio de la veille..

De moi :

Tu veux me tuer mon ange avec des images pas sages.

Mon ange :

Ton petit cœur est-il si fragile ?

De moi :

C'est pas vraiment mon coeur là... mais c'est plutôt ma bite qui souffre.

Je l'imagine lever les yeux au plafond.

J'entends la porte d'entrée claquer et les voix de William et Raphaël s'élèvent depuis le salon.

Mon ange :

Quel romantisme monsieur voiture de sport.

De moi :

On se capte plus tard, chaton, Will et Raph viennent de rentrer.

Bonne soirée et pense à moi.

Mon ange :

Ok. Embrasse les pour moi.

Et toujours...

Je m'appuie contre le chambranle de la porte, les bras croisés sur mon torse et suis des yeux mes deux potes qui se délestent de leurs vêtements de snow. Mon regard croise celui de Raphaël et sa mâchoire se contracte instantanément.

— Alors, cette journée ? demande Naël en les rejoignant.

— Productive !

William ébroue sa tignasse avant de continuer.

— Nicky...

Sans pouvoir me retenir j'éclate de rire.

— Putain elle a prenom predestiné.

— Nicky, donc, reprend Will amusé, passe plus de temps dans le bar d'altitude à se déhancher sur de la techno qu'à dévaler les pistes... et heureusement car c'est un danger public cette nana. Elle ski comme un pied. Au moins ça m'a facilité l'approche.

Des images d'une fille en tenue de ski griffée de la tête aux chaussures faisant le chasse neige sur une piste verte me font pouffer.

— Tout va bien, Aaron ? m'interroge Naël.

— Oui, oui, confirmé-je en décollant du mur.

— Du coup, demain soir c'est fiesta ! elle est chaude Nicky.

— Tu m'étonnes. Mais rien ne t'oblige à aller jusqu'au bout...

— Autant joindre l'utile à l'agréable.

— Elle est peut-être vierge, se manifeste Naël.

William le regarde comme si une corne lui avait poussé au milieu du front.

— Mon petit Naël, crois moi, elle ne l'ai plus, vu comment elle chauffe tous ceux qui sont dotés d'une queue. Et puis si jamais c'est le cas, je ne mettrais que les doigts ou elle se servira de sa bouche...

— Putain Will t'es degueulasse ! l'invective Raphaël.

— Bon, je vais me doucher, nous préviens le norvegien indifférent au reproche de Raph.

Raphaël lui emboîte le pas nous laissant le libanais et moi seul.

— Tu savais que les filles sortaient ce soir ?

— Oui. Max m'a envoyé un message. Un nouveau bar lounge qui vient d'ouvrir, The Wohoo.

— Et...

— Et non je ne suis pas inquiet, Aaron de la savoir dans un bar sans moi.

— T'es même pas un peu jaloux ?

Allez dit oui, je passerai pas pour un abruti de mec des cavernes.

— Non.

— Même pas un petit peu, insisté-je.

Naël inspire, signe que je le gonfle.

— Non, Aaron, et tu sais pourquoi ?

Je fais non de la tête.

— Parce que j'ai confiance en Maxine...

— Oui aussi j'ai confiance en Léane, mais pas aux autres...

— Parce que notre relation a évolué au fil des semaines, continue-t-il, parce qu' elle est au courant de tout...

— De tout, tout ? fais-je abassourdi.

— Oui, de tout, tout. Je ne me voyais pas le lui cacher plus longtemps... Léane est au jus, et si l'on veut que les bases soient solides entre Max et moi je n'ai pas eu le choix. Le mensonge est le sable mouvant de l'amour.

— Et comment Max l'a pris ? parce qu'elle est explosive ta nana.

— Aussi bien que Léane.

J'ai tout raconté à mon pote, enfin sauf la partie de baise, le lendemain de mes révélations.

— Elles sont intelligentes. Max a compris le but de nos cambriolages, alors oui elle a émis des réserves sur la façon de procéder mais s'est vite rallié à ma cause quand je lui expliqué en détails les tenants et les aboutissants. Elle flippe, et je la comprends, mais en aucun cas elle va me mettre des bâtons dans les roues.

— Finalement son connard de géniteur nous a rendu service en quelque sorte.

— Attention mec de ne pas tomber dans une conclusion trop simpliste.

Je fronce les sourcils attendant qu'il developpe.

— Je ne crois pas au hasard dans cette histoire...

— Attends ! dois-je comprendre que tes doutes sur Léane sont les mêmes que Raph ?

Le ton commence à monter, je tire sur ma tignasse en faisant les cent pas.

— Pas toi ! merde !

— Encore une fois, tu fais des conclusions hâtives. Ce que j'essaye de te démontrer et que ce pourri peut se servir de Léane contre son plein gré afin de nous piéger.

Mon cerveau mouline, putain cette idée ne m'est pas venue à l'esprit tellement j'étais focalise sur la réaction de mon ange. Raphaël a raison quand il affirme que ma queue dirige mon objectivité.

— Arrête de te prendre la tête, Aaron, Léane est une fille avec du caractère et elle fera ce qui lui semble juste... mais garde simplement en mémoire que cela peut-être une possibilité.

L'arrivée de William et Raphaël nous empêche de finir cette discussion.

— Ça va les mecs ? on a entendu crier.

— Tout est ok, réponds-je sans vouloir entrer dans les détails.

Pas la peine de donner du grain à moudre à Raphaël.

Aucun des deux n'insiste et ça me va. Naël et moi les suivons dans la cuisine, nous récupérons des bières, mais la tension est palpable entre nous. Je suis distrait, je ne suis aucune conversation me repassant inlassablement les mots du libanais. je secoue la tête en portant le goulot de la bouteille à mes lèvres. Non je refuse de croire que Léane est aux ordres de son père... et si, c'était malgré elle, me sermonne une petite voix. Alors, je vais devoir mettre à profit mes talents de futur avocat. Mon estomac se révolte à cette perspective mais je n'ai pas d'autres solutions...

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