Night *
Allongée sur le canapé, Maxine assise sur mon Egg chair, un cadeau de mon cher papa au même titre que cet appartement : en signe de bienvenue dans ta nouvelle ville pour une nouvelle vie, m'avait-il dit. Je me suis retenue de lui rétorquer que je n'étais pas une de ses putes, mais la présence de maman m'en a dissuadée.
Tu parles ! Une façon bien à lui d'acheter mon silence. Après tout, si il y croit.
Nous buvons un thé en nous racontant des anecdotes de notre passé, quand ma meilleure amie me pousse du canapé avec ses pieds.
Un peu plus et je me vautrai par terre.
— Toujours dans la douceur, ronchonné-je en me levant du sofa.
— Allez Léa... si l'on veut arriver avant les douze coups de minuit, et éviter à tes Jimmy Choo de se transformer en chaussons, on doit bouger.
Une bonne douche chaude à m'en faire rougir la peau, et me voilà en serviette dans ma chambre à préparer mes affaires. Max me rejoint peu de temps après. Je la suis dans la salle de bain, pour l'opération : sauvons Léane.
Elle me maquille subtilement d'une BB crème, d'un léger trait d'eyeliner, ainsi que du mascara sur mes cils, et finit avec du blush, pour me donner le côté, je viens de m'envoyer en l'air, mais rien à foutre de vos regards.
Pour la coiffure, elle opte pour un chignon de danseuse, afin de laisser ma nuque et mon décolleté dans le dos visible.
Une fois terminé, je la laisse finir de se préparer, et file dans ma chambre pour m'habiller.
J'enfile un shorty en dentelle noire, pas de soutien gorge à cause du dos nu de la robe, et mon bronzage de cet été est encore présent sur mes jambes et éviter les collants.
Une fois la robe enfilée, je l'accessoirise uniquement de puces d'oreilles en diamants, que m'a offert maman, pour mon passage en deuxième année de droit. Pour les chaussures, je choisis mes escarpins jumping glitter sunset, que j'ai achetés à Paris avant mon départ. Je prends une pochette et rejoins le salon afin d'attendre Maxine.
— Naël ne va pas te lâcher de la soirée, dis-je en la dévisageant quand elle pénètre dans le salon. La seule chose à laquelle il va penser, c'est de t'enlever cette robe tout en gardant tes talons.
Maxine rigole.
— Et de toi on en parle ! Tes escarpins sont un appel aux péchés, à eux seuls ! À mon avis, celui dont on ne doit pas prononcer le nom ne va rêver que de les avoir sur ses épaules pendant qu'il...
— Ne va pas au bout de cette phrase Max, ou je verse malencontreusement mon verre sur ta robe.
Bras dessus, bras dessous, le sourire aux lèvres, nous quittons l'appartement pour rejoindre la voiture de Maxine garée un peu plus loin.
Nous suivons les indications du GPS jusqu'à une résidence moderne, dans un quartier qui m'est encore inconnu. Je me prépare mentalement à l'idée de marcher avec mes talons de dingues, quand un jeune couple libère une place pas trop loin de l'entrée de la résidence.
Avec une chance pareille, je me dis que la soirée que j'appréhende tant, sera peut-être parfaite.
— Je préviens Alma de notre arrivée, spécifie-je à Max, alors que nous quittons le véhicule.
Le temps d'arriver jusqu'à la double porte en verre, Alma nous attend dans le hall.
— Salut les filles, contente que vous soyez arrivées, je commençais à en avoir marre de n'être que la seule brune !
— Tu veux dire, qu'il y avait des promos chez les barbies et ton frère a fait le stock ! ricane Max.
— En quelque sorte oui, mais je vais vous laisser le découvrir... Allez, on monte avec l'ascenseur, parce que trois étages avec vos talons, c'est risqué, surtout pour Léane !
— Rigolez, on verra qui se va se marrer, quand on ira au club de boxe mardi.
Les deux me scrutent étrangement avec un sourire machiavélique.
— J'ai dit un truc qu'il ne fallait pas ? Parce que vous êtes flippantes là.
— Non, non font-elles à l'unisson.
Les portes de la cabine s'ouvrent et la musique qui vient de l'appartement pulse contre les murs du couloir. Alma ouvre la porte, et c'est un déferlement de décibels. Je plains le voisinage. En pénétrant dans l'appartement, je surprends quelques regards posés sur nous. Je reconnais certains étudiants et étudiantes de la fac.
Alma nous conduit jusqu'à un mec qu'elle nous présente comme son frère. On se salue, puis il nous souhaite une bonne soirée, d'en profiter et de faire comme chez nous. Puis il nous abandonne pour se diriger vers un groupe de garçons et de filles qui l'attendent sur la terrasse.
Après nous être débarrassées de nos vestes, et de nos pochettes, nous nous dirigeons vers la cuisine où nous explique Alma un bar éphémère est installé.
Effectivement, il y a tellement de bouteilles d'alcool différentes que l'on se croirait dans un véritable établissement. Elle nous présente Louna, la copine de son frère qui s'agite derrière le passe plat un shaker à la main.
— Si vous souhaitez un cocktail, vous êtes au bon endroit.
Son sourire est communicatif.
— Alors trois sex on the beach s'il te plaît. Pas très original mais...
— Efficace, enchaîne Louna.
Malgré la musique, j'entends Max ricaner.
— Quoi ? Fais-je en pivotant dans sa direction.
— T'es sûre que je ne peux pas terminer ma phrase de tout à l'heure ? parce qu'elle est tout à fait dans l'ambiance.
— De quoi vous parlez les filles ? demande Alma complètement perdue
Je récupère les verres en remerciant Louna, les tends à mes amies tout en expliquant à Alma :
— Rien ! Un délire de Max, qui inclut mes chaussures et Aaron ! Et comme avec cette obsédée tout se rapporte au sexe... je te laisse deviner.
— Non, ce n'est pas un délire, je lui disais simplement... que ses escarpins allaient faire un malheur auprès d'Aaron, mais elle ne veut rien entendre, cette tête de m...
Maxine ne peut pas terminer sa phrase, car des cris stridents venant du salon l'interrompt nous obligeant à nous retourner vers la source de ce bordel. Mes yeux sont immédiatement attirés, comme un aimant par le métal, à un regard marron au touche de vert et s'y accrochent. Son intensité est si forte que j'ai l'impression qu'il pénètre mon cerveau pour sonder mon âme. Je romps le lien en premier, mais quand mes iris décident de leur propre chef de détailler Aaron, je crois que je perds le peu de neurones encore actives.
Je ne vais pas me cacher derrière tout un tas d'arguments hypocrites en affirmant qu'Aaron est un mec banal. Non. Et même si, son caractère de connard est avéré. Ce soir plus particulièrement, il dégage une telle assurance saupoudrée de sexe que ça en est écœurant pour les autres mecs présents.
Il. Est. À. Tomber !
Avec son jean brut, sa chemise Oxford bleue ciel, son blouson en cuir, et sa coiffure, je sors du lit, mais j'assume !
Ce mec est une bombe.
Une bombe atomique.
Et le pire dans tout ça, c'est qu'il n'en joue pas. Il continue à me fixer, la mâchoire contractée, en avançant tel un roi en son royaume.
Tout va bien, respire Léane. Ce mec est un con.
Un con qui te fait resserrer les cuisses et revoir ta position sur la suggestion de Maxine.
Un cou de coude dans les côtes me ramène à l'instant présent, mais c'est pour mieux constater que Maxine et Alma sont occupées à reluquer les trois autres mecs qui accompagnent Aaron. Cela doit être la même chose pour la majorité des filles présentent. A moins d'être aveugle, aucune nanas en âge de procréer doit avoir une culotte intacte.
On vient d'arriver chez notre pote Khaleb, la musique que l'on entend depuis le couloir, nous met directement dans l'ambiance. Les basses pulsent tellement qu'elles raisonnent dans ma cage thoracique. C'est souvent comme ça chez notre pote. Les fêtes y sont mémorables autant pour la musique que pour les meufs qui y sont présentes. Et je ne parle pas des boissons ou autres substances illicites qui tournent.
Will rentre le premier dans l'appartement, sans prendre la peine de sonner, inutile vu le bruit, suivi de Naël. Raph et moi leur emboitons le pas. Les mains dans les poches de mon jean, occupés à délirer sur le nombre de filles que Khaleb aura invitées. Je ne sais pas comment il se démerde, mais les plus belles filles d'Aix s'y retrouvent. Pour notre plus grand plaisir à tous les quatre. Car elles sont loin d'être farouches. Et leur morale, à se faire baiser par un mec ou deux sans espoir de lendemain, est aussi absente que le tissu qui les recouvre.
Peut-être que ce soir je vais pouvoir me lâcher et en profiter ? Et me virer de la tête une étudiante en droit qui harcèle mon cerveau depuis une semaine.
Toujours en train de discuter avec Raphaël, nous n'avons pas fait attention que Will et Naël se sont arrêtés en plein milieu du passage et nous n'avons pas pu faire autrement que leur rentrer dedans.
— Putain les mecs, il se passe quoi là ? Maugré Raphaël en ce frottant le front, qui sest pris l'arrière du crâne de William dans sa tronche.
Comme les deux restent plantés sans bouger, je suis obligé de me décaler sur un côté afin de voir ce qui les a fait stopper net.
Mon regard parcourt d'abord le salon, avant d'être retenu par une silhouette familière appuyée contre le passe-plat.
Léane est de dos, en train de discuter avec Maxine, Alma, et Louna, qui vraisemblablement leur prépare un cocktail. C'est face à cette vue que mon cerveau du haut, décide de décéder, au bénéfice de mon autre cerveau, celui plus bas. Je comprends mieux pourquoi on vient de perdre nos deux potes.
Léane porte une robe dont le décolleté révèle la cambrure de ses reins, où mes doigts ont subitement envie de se poser, pour tracer le chemin de sa colonne vertébrale, et comme si ça ne suffisait pas à la rendre sexy, ses cheveux sont relevés en un chignon qui laisse apercevoir sa nuque gracile, dans laquelle j'ai envie de mordre. Quant à ses chaussures, je rêve de les voir autour de mes hanches pendant que je...
Stop-Stop-Stop !!
Aaron, ne va pas sur ce terrain là ! Terrain glissant.
Quel humour mec !
Même si ma queue me hurle carrément le contraire.
— Ça va aller mec, respire ! se moque Will en me tapant sur l'épaule au passage.
Pas vraiment non.
Je suis au courant que les mecs ont déjeuné avec elles cette semaine. Mon excuse a été que j'avais pas mal de travail à rattraper profitant de la pause entre midi et deux pour avaler un sandwich à la bibliothèque. Belle excuse pour ne pas affirmer que cette fille que je n'ai vu qu'une fois me rend barge. Dans tous les sens. Ça me parait complètement barré étant donné que nous ne nous sommes parlés que lundi. Pourtant, j'ai autant envie de la baiser que de l'engueuler. Elle me désoriente. Je ne tourne plus sur mon axe en sa présence. Moi le mec toujours maître de ses émotions. En une rencontre Léane a mis à mal mes certitudes. Et putain je ne veux pas changer. Je ne peux pas.
Mais au moment où elle se retourne, sûrement pour voir à quoi sont dues les acclamations, mon regard percute le sien. Impossible de m'en décrocher. J'ai comme un besoin primaire de vouloir lire en elle. De connaître ses pensées les plus secrètes. Léane détourne la première ses yeux brillants d'une lueur qui n'arrange pas la salsa dans mon caleçon surtout quand elle se met à me détailler. Un frisson dévale mon échine alors que Léane bouge d'un pied sur l'autre.
Il va falloir bouger mon grand ! J'ai surtout besoin d'un verre... fort l'alcool.
Je décide d'écouter ma conscience et de me mettre en marche afin d'assouvir cette envie... de boire, tout en maintenant ce jeu de regard avec Léane, quand il est obstrué par une blonde pulpeuse.
Contrarié, je dévisage la fille, et son sourire coquin gravé sur sa bouche en plastique. Sans un mot, je la contourne pour rejoindre mes amis mais celle-ci me retient par le bras.
— Salut Aaron !
Je hausse un sourcil en tirant sur son poignet pour qu'elle me lâche.
J'ai horreur que l'on me touche sans ma permission.
— Tu ne te souviens pas de moi ? On s'est vu cet été chez les parents de Khaleb...
Elle continue son monologue.
— D'accord... et ?
— En t'apercevant, je me suis dit que l'on pourrait terminer ce que l'on a entrepris au bord de la piscine ?
Je fouille dans ma mémoire, afin de remonter jusqu'à cette journée, et l'image de cette fille à genoux entre mes jambes à moitié à poil alors que j'étais bourré refait surface.
— A ton air, je devine que tu te souviens, minaude-t-elle.
— Pas assez ivre, pour répondre à ta question précédente.
Réponse de goujat, mais elle me gonfle, et j'ai vraiment besoin d'un verre d'alcool. Surtout que les éclairs que lancent les iris de mon nouveau fantasme n'arrangent pas ma patience.
Jalouse ma belle ? intéressant.
— Ça peut se rectifier... tu m'offres à boire ?
Cette nana n'a aucune fierté.
— C'est open bar...
— Pas quand même, fait-elle semblant de s'offusquer, mais je ne suis pas contre un plan à trois avec un de tes potes.
— Je parlais littéralement, je m'oblige à préciser.
— Oups !
Elle glousse comme une dinde.
— Donc, tu n'as pas besoin de moi pour t'offrir un verre. Et en ce qui concerne ton envie de te faire sauter par plusieurs mecs, c'est open bar aussi, vu le nombre de mecs au mètre carré. Maintenant tu m'excuses, mais mes amis m'attendent.
Je ne lui laisse pas le temps de répliquer ou de me retenir et j'accélère pour enfin arriver à destination.
Fier de la solution trouvée pour éviter toute connerie, qui impliquerait une étudiante sexy et moi en position allongée, et convaincu de ma résolution, c'est presque en souriant que je les retrouve du côté du bar improvisé.
Ce que je n'avais pas prévu par contre, est que l'on prétend que l'alcool fait faire n'importe quoi ? Je suis le premier à le confirmer.
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