La vérité rien que la vérité*
— Léane est repartie à Paris.
J'incruste cette maudite phrase dans mon cerveau une bonne fois pour toute quand je tape de mon poing rageur sur la porte en bois de ma traîtresse d'ex... de petite amie. Impossible de me résoudre à en parler au passé. Léane a merdé dans les grandes largeurs et pas qu'un peu, mais la dégager comme le souhaite Raphaël m'est physiquement impossible... du moins pas avant qu'elle m'ait confirmé toutes les supputations qui se fendent la gueule dans mon crâne depuis quarante-huit heures.
Ma patience à confronter Léane et à vérifier les dires de Maxine n'a tenu qu'un jour. Surtout que cette dernière n'a rien lâché de plus que cette phrase laconique. J'aurai insisté pour en connaître davantage sur cette putain de décision, si son mec ne m'avait pas remis à ma place en insunant que je devais aller voir la protagosnistedes faits si je souhaitais m'en prendre à quelqu'un et avoir des explications. Par la suite, j'ai ignoré toute entrave mise sur mon chemin par mes potes, scindés en deux clans depuis notre libération. Les pour la satisfaction immédiate, William et moi en première ligne et les ne te précipite pas, Naël et Raphaël. Pour le dernier, je pense que c'est plus par vengeance, quant au libanais cocher la case réfléchir avant d'agir est en rouge dans sa manière d'être.
Des bruits de talons se font entendre de l'autre côté du mur alors je me reconcentre sur le moment présent en essayant de pas enfoncer ce putain de battant qui tarde à s'ouvrir. Quand enfin il s'ouvre, j'ai un mouvement de recul face à la personne qui se tient dans l'embrasure.
— Jeanne ?
— Elle même, se moque-t-elle en ourlant ses lèvres d'un sourire railleur.
Je passe une main nerveuse dans mes cheveux en regrettant de ne pas pouvoir allumer une cigarette.
— Je présume que tu viens pour voir Léane.
Ce n'est pas une question donc je ne prends pas la peine de répondre.
Elle se décale et sans attendre je pénètre dans cet appartement que je connais par cœur. L'odeur du parfum de Léane flotte dans l'air comme un rappel silencieux de ce que j'ai peut-être perdu...
— Léane ne va pas tarder.
— Où est-elle ? ne puis-je empêcher ma bouche de demander avant l'autorisation de mon cerveau.
Jeanne me scrute sans toutefois ouvrir la sienne.
— Assieds toi, je t'en prie. J'allais me servir un whisky, tu m'accompagnes ?
J'obéis comme un gamin bien élevé et acquiece à sa proposition. Après tout, je pense en avoir besoin pour endurer ce qui m'attend. Je regarde Jeanne s'activer à nous servir deux verres d'alcool.
— Tiens ! dit-elle en me tendant le liquide ambré.
— Merci.
Aucun bruit ne filtre dans l'appartement à par nos respirations et le son des glaçons qui s'entrechoquent à chaque fois que nous portons les verres à nos lèvres.
— Ça tombe bien que tu sois venu, Aaron, commence-t-elle en traçant de son index des cercles sur le bord du verre en cristal.
Ma tête oblique vers Jeanne, attentif à la suite qui ne va pas tarder à arriver.
— Léane ne l'aurait pas fait... elle s'en veut tellement qu'elle se punit toute seule...malgré tous mes arguments...
Sa voix n'est qu'un murmure sur la fin de sa phrase.
Je fronce les sourcils, mal à l'aise, quelle est la bienséance dans ce cas de figure ? dois-je prendre la mère de celle qui ravage mes veines et mes neurones dans les bras afin de la consoler ? De la rassurer ? Je l'aurais certes fait si j'étais convaincu de l'innocence de Léane.
— Deux jours, depuis que nous sommes rentrées de Paris, reprend-elle en essuyant une larme au coin de son œil, et autant qu'elle refuse de nous écouter Maxine et moi. Elle s'enferme complètement... et j'ai peur...
Sa détresse me touche, mais comme pour le reste je tente de rester impassible.
— C'est tout juste si elle se nourrit et je ne parle pas de ses insomnies.
La blonde à la grande gueule est donc au courant de ce qui se trame exactement. Pourquoi cela ne m'étonne pas. Naël l'est-il lui aussi ?
— Léane est une tête de mule qu'aucune carotte ne va servir à faire avancer, plaisanté-je, afin de détendre l'atmosphère. Ce qui est un échec. Mais expliquez-moi Jeanne ce qu'elle refuse d'écouter ?
J'ai une vague idée, mais je veux en être certain avant de partir en vrille.
Jeanne se relève, défroisse le pli imaginaire sur la jupe de son tailleur et plante ses prunelles, similaires à sa fille, dans les miennes.
— Je ne crois que cela soit à moi de...
Elle s'interrompt au moment où le bruit de clés que l'on enfonce dans une serrure se fait entendre. Tel un diable sortant de sa boite je me redresse, posant le verre un peu trop brusquement sur la table basse. Mon cœur bat à l'unisson des pas qui se dirigent vers le salon où nous nous trouvons, et puis c'est le choc, d'un sac qui tombe au sol, et de nos regards qui se percutent aussi violemment que deux voitures lors d'un carambolage. Léane recule d'un pas, moi, j'avance d'un. Une danse sacrificielle.
— Bonjour, Léane.
Mon timbre est enraillé, mon ton plus dur que ce que je ne voulais. L'ange de mes nuit, continue de me fixer comme si elle n'y croyait pas de me voir chez elle, elle triture ses doigts, baisse les yeux, inspire puis :
— Bonjour, Aaron.
La surprise a disparu abandonnant sa place à un visage impassible.
Elle jette un regard de désapprobation à sa mère restée en retrait.
— Je suis venu de mon plein gré. Jeanne n'a rien à voir dans ma démarche, me sentis-je obligé d'affirmer.
Mes yeux parcourent sa silhouette ne pouvant m'empêcher de la trouver magnifique dans sa fragilité. Deux misérables jours sans la voir et le manque est insoutenable. Je me retiens de courir vers elle et de la prendre dans mes bras, car avant je dois savoir... si je vais devoir me sevrer de ma drogue favorite ou alors la consommer jusqu'à l'overdose.
— Rentre chez toi, Aaron. Tu n'as rien à faire ici.
— Léane ! l'interpelle sa mère.
Ne tenant pas compte de l'exclamation de sa mère, elle se dirige directement dans le couloir qui mène à sa chambre.
Au non, mon ange, tu ne vas pas t'esquiver. J'ai trop de questions qui me bouffent le cerveau.
Sans attendre, je lui emboîte le pas, en faisant comprendre à Jeanne que je m'en occupe.
Je glisse mon pied entre l'embrasure de la porte avant que Léane ne la claque et s'enferme à clef, c'est tout à fait son genre.
— On doit parler, imposé-je d'un ton docte, en poussant sur le panneau.
Je referme derrière moi d'un mouvement maîtrisé que je suis loin d'avoir, et m'appuie contre le mur adjacent, jambes et bras croisés. Léane est assise par terre contre son lit, les bras entourant ses jambes, son visage tourné vers moi. Des perles salées accrochées à la frange de ses cils menacent de dévaler ses joues et encore une fois je me retiens d'aller l'enlacer et de les effacer de mes lèvres...
— Je n'ai rien à te dire...
— Et moi au contraire, je pense que si.
Je me décolle du mur sous le regard incendiaire de celle qui s'amuse à jouer avec mes nerfs et je me plante face à elle en m'accroupissant. Sans la toucher bordel ! sinon je suis fichu.
— D'une, tu as des choses qui nous appartiennent et ensuite tu vas me raconter toute l'histoire, parce que je n'aime pas avoir des blancs.
— C'est trop tard, je ne les ai plus... et les blancs, tu n'as qu'à les combler toi-même, tu es assez intelligent pour ça.
J'ai envie de la secouer autant que de la prendre là sur le sol et lui faire entendre raison à coup de coups de reins.
— Tu n'as jamais su mentir, mon ange.
A l'entente de son surnom Léane relève ses prunelles brillantes pour les planter dans les miennes.
— Je ne mens pas Aaron, s'énerve-t-elle en me poussant afin de pouvoir se mettre debout.
Nous sommes face à face, nous nous toisons, elle en relevant son menton moi en baissant le mien, mais ni l'un ni l'autre n'amorçons un geste. Nous sommes dans l'expectative de celui quifera le premier geste.
— Bien sûr que si ! sinon pourquoi te planquer et fuir tes actes comme une lâche...
C'est elle.
La gifle, je ne l'ai pas senti venir. Mon regard noir la transperce en signe d'avertissement, bien que je l'ai mérité. Léane appuie ses mains contre ses lèvres et les sanglots qui se déversent secouent son corps de spasmes. Je ne tergiverse plus et entoure son corps de mes bras, elle ne me repousse pas, ses doigt s'incrustent dans mes omoplates, son front repose contre mes pectoraux alors qu'une de mes mains caresse son crâne et l'autre effleure ses reins. Que c'est bon de le sentir de nouveau contre moi. Que c'est bon de me repaître de sa chaleur, alors que le froid m'envahissait. Mais je ne dois pas me leurrer... rien n'est arrangé.
— Je... Je suis désolée Aaron.
— C'est de bonne guerre. Et si tu me racontais toute l'histoire, mon ange.
Léane se détache, recule, ramenant ce froid qui m'habite dès qu'elle s'éloigne.
— Ça ne sert plus à rien... Dans les deux cas, tu ne voudras plus de moi. En sachant ou pas.
— Ca c'est à moi d'en juger. Ne prononce pas le verdict de ton procès avant d'avoir plaidé, Léane. C'est la base. Je veux connaitre ta putain de raison, j'ai le droit de savoir si je suis tombe amoureux d'une inpostrice...
Son teint est si pâle que je me demande un instant si elle ne va pas tomber dans les pommes. Ma compassion lève son majeur dans ma direction, j'ai besoin qu'elle me révèle toute la vérité.
— J'attends.
Mes doigts s'agitent dans ma chevelure, puis je sors le paquet de cigarette de la poche avant de mon jean et sans attendre l'autorisation de la propriétaire des lieux, j'en allume une tout en allant ouvrir la fenêtre. Je me cale contre le battant de la vitre, recrachant la fumée à l'extérieur sans détourner mes iris de ma petite voleuse et menteuse. Son CV s'allonge.
— Je n'ai pas eu le choix, commence-t-elle d'un voix éraillée en me chipant ma clope et en la portant à ses lèvres charnues, dans un réflexe maintes fois accompli, sans le contrôler mon regard suit le mouvement, troublant, excitant, bandant.
— On l'a toujours, Léane.
— Pas cette fois, non.
Son regard se porte au loin sur le paysage urbain. Un air de nostalgie traverse son beau visage, gribouillé par les traces de son mascara qui a laissé des traînées noires sur ses joues. Mais Léane est belle de toutes les manières possibles. Je me reconnecte quand un nom traverse mon esprit partant vers une destination que je ne suis pas encore en mesure d'atteindre. Celle où mon ange et moi sommes allongés et nus.
— Saint André ne m'a pas donné le choix, Aaron. Ses prunelles embuées sont tournées dans ma direction.
J'en étais sur, putain !
— Son chantage et sa menace le soir où il a diné chez ma mère étaient on ne peut plus clairs...les preuves contre...
— Ce même soir où tu nous as montré les photos et où tu as insisté pour participer au cambriolage.
Cette réflexion est plus pour moi, mais j'ai dû la prononcer à haute voix car Léane hoche le menton.
— Pourquoi n'avoir rien dit ce soir-là, alors que des perches s'étaient tendues dans ta direction ? questionné-je en balançant ma clope par-dessus le garde-corps en vérifiant que personne ne passe dans la rue.
— Parce que vous auriez été en danger, parce que vous ne vous seriez pas contenté de m'écouter et...
— Évidemment que l'on aurait maintenu notre décision, m'énervé-je en faisant les cent pas, énervé contre moi de ne pas avoir écouté Raphaël et aussi contre Léane d'avoir agi dans notre dos pour le compte de son père. Des personnes comptent sur nous !
— Je le sais, merde ! J'ai négocié ce que j'ai pu, d'accord hurle-t-elle, mais comme j'aurais dû m'en douter, moi aussi il m'a eue...mais c'est fini...
— Qu'as-tu négociée ?
Tendu comme un arc, je me focalise sur son premier aveu. Une peur panique grignote mes entrailles, avant de brûler mes veines d'une fureur encore jamais ressentie.
— Léane. Qu'as.Tu. Négocier.
Je détache chaque mot. Elle déglutie, triture le bracelet avec les charms que je lui ai offerts pour Noël. Coup au cœur. Trop déconnant.
— Qu'il efface tout ce qu'il avait sur vous. En échange, je récupérais la clé et la lui remettait. Pas de flics, pas d'arrestations. Mais comme tu as pu t'en rendre compte, ricane Léane, il n'a pas tenu sa promesse... après tout à quoi pouvais-je m'attendre d'un homme comme lui.
Mon mode connard est activité car je reste muet. Léane doit le sentir car elle recule et s'apprête à ouvrir la bouche, mais je la devance retrouvant la parole.
— Tu es en train de m'expliquer qu'afin que les mecs et moi puissions continuer à vivre tranquillement sans une cible dans le dos, tu t'es sacrifié, en connaissant les conséquences de ton acte... balayant mes sentiments à ton égard, annihilant la confiance que nous te portons, et reprenant ta vie normalement.
— Oui je me suis sacrifiée pour toi, pour vous en connaissance de cause, Aaron, ses poings sont fermés le long de ses cuisses, tu crois que la décision a été facile à prendre ? La fuite était la meilleure solution... jamais plus je ne pourrais me regarder dans une glace s'en penser à ce que je vous ai fait, alors continuer à vivre à tes côtés... profiter de ton amour comme si de rien n'était...ça m'était impossible. Alors quitte à tout perdre, autant arracher le pansement d'un coup. Ça fait mal, mais au moins je savais que tu ne risquais plus rien... Et puis soit honnête envers toi-même, Aaron, maintenant en sachant toute la vérité ose prétendre que... sa voix se brise, mais elle se ressaisit, tu vas me pardonner... je t'ai perdu à l'instant où j'ai négocié... je me suis fait une raison, accepte là.
Je donne un violent coup de poids dans le mur, laissant une trace visible dans le placo, contrairement à celle qui cisaille mon organe vital. Léane sursaute. J'essaye de reprendre mon calme, j'allume une autre cigarette, recrache la fumée, je ferme les yeux, le silence est pesant dans la chambre, aucun de nous deux ne parle.
— Tu devrais partir, Aaron.
Ces mots sont l'électrochoc qu'il me manquait.
— Tu plaisantes ! éructé-je en me tournant vers elle. Ta petite histoire est loin d'être terminée, non ? Il me manque l'épisode, Léane à Paris.
— J'y suis allée afin de remettre les preuves, rien de plus, rien de moins.
— Je te le répète, chérie, tu ne sais pas mentir.
Léane s'assoie sur son lit, les bras croisés mettant en valeur sa poitrine tentatrice.
Focus sur autre chose, mec. Tu es censé être furax contre ta Bonnie pas baver en imaginant ta langue serpenter autour de ses mamelons.
— Ton géniteur t'a trahie en ne tenant pas la promesse qu'il t'avait faite, ok, mais nous sommes sortis du commissariat après vingt-quatre heures...
— Temps légal, tu le sais aussi bien que moi.
— Et toutes les charges ont été abandonnées et le casier aussi vierge que la toute première petite copine de William. Alors, non, rien de plus, rien de moins ça ne marche pas.
Je m'approche du lit, soulève de mon index le visage de l'ange qui se pense déchu et transperce ses iris ambrés qui m'emportent au-delà de cette pièce.
Léane restant toujours muette, je monte sur le lit, m'agenouille face à elle et englobe ses joues de mes paumes en posant mon front contre le sien. Je lui en veux, bien sûr, mais le fil tendu sur lequel notre amour tient en équilibre n'est pas encore rompu... et tout au fond de moi je ne veux pas qu'il s'effiloche.
— S'il te plait, mon ange, supplié-je en caressant ses joues de mes pouces.
Léane ferme les paupières et quand elles les ouvrent de nouveau, la lueur qui transparaît de ses prunelles m'encourage à insister.
Et j'ai eu raison, car comme si sa poitrine s'alléger d'un poids, Léane me raconte dans les moindre détails, tout ce qui c'est passé depuis le moment où ces enfoirés l'ont embarqué, la discussion déplaisante mais salvatrice d'avec Maxine et Jeanne et le plan que cette dernière avait fomenté afin de faire chanter son ex amant. Je l'écoute attentivement, serrant les poings, me retenant d'insulter la terre entière, m'encrant plus solidement à son corps que je tient au creux de mes bras car nous sommes maintenant allongée face à face, afin de ne pas prendre le premier vol pour Paris et aller démonter la tête de ce pourri.
— Voilà tu sais tout, Aaron. Je vais demander à ma mère de vous rendre ce qui vous revient.
Là de suite je m'en tape, mais l'égoïsme n'a pas sa place dans cette histoire.
— Elle a en fait des copies.
Je m'en doutais, mais je me tais.
Son regard ne me quitte pas comme si elle cherchait à y lire toutes les émotions que m'ont fait ressentir son récit. Sauf qu'elle ne trouvera rien car à cet instant, je suis tiraillée entre deux mondes. Celui de reprendre là où en était ou alors mettre fin à cette histoire passionnelle sous prétexte que plus jamais je ne pourrais lui donner ma confiance...la trahison est un sentiment perfide qui s'emploie à refermer toutes les portes d'un pardon possible.
Léane doit sentir mon changement d'humeur car elle se détourne et sort du lit.
— Va-t-en Aaron.
Puis sans me donner le temps de répliquer elle part s'enfermer dans sa salle de bain.
Les sanglots que j'entends à travers la cloison agissent comme la goupille d'une grenade. Je me lève d'un bon.
— Ouvre la porte, Léane.
Silence.
Patience.
Explosion.
— Ouvre cette putain de porte ou je la défonce...
Je ne termine pas ma phrase car le battant s'ouvre et claque contre le mur.
— Voilà, et maintenant, Aaron ? fulmine mon ange, furax mais belle à se damner.
Et putain la damnation m'attend car sans réflechir, je la pousse contre le plan vasque et m'empare de ses lèvres qui m'ont autant fait de mal que de bien. Léane ne me repousse pas alors j'approfondis mon baiser, je réclame sa langue, la lutte que j'instaure est autant en opposition qu'en soumission... je veux soumettre la femme qui a pris des risques afin de me sauver moi et mes amis. Maladroitement, mais avec son cœur et ses tripes. Je veux qu'elle sente ma révolte. Celle de ne pas avoir su la protéger, celle de m'avoir tenue à l'égard. Mes doigts s'enfoncent dans la chair de ses hanches, les siens tirent sur ma tignasse, je délaisse sa bouche, le creux de sa clavicule fait les frais de mes dents, Léane gemit, mon sexe durcit un peu plus...
— Tu me rends complètement dingue.
Nos souffles se font écho. Nos pupilles brillantes de désir éclairent jusqu'à nos âmes.
— Que dois-je comprendre, beau brun ?
Mon pouce trace les vallons de ses lèvres rouges et gonflées.
— Que plus jamais tu ne te sacrifie pour moi, pour eux.
Léane allait parler mais je la coupe en tirant sur sa queue de cheval lui faisant pencher sa tête en arrière.
— Que tu vas me promettre, en échange de mon pardon, que plus jamais la femme dont je suis éperdument amoureux va me mentir...
— Je te le promets, mon amour. Et ta confiance...
Je la sens gênée alors je lâche ses cheveux et d'une main englobe son visage.
— Tu ne l'as jamais perdue car tout au fond de mon être, je savais... je savais, continué-je en la soulevant par les cuisses et en l'emmenant dans sa chambre pour la déposer sur le lit, que tu n'aurais pas agi sciemment pour me trahir volontairement...
Je m'allonge sur Léane, mes coude de chaque côté de sa tête ne voulant pas l'écraser, mais mon entêtée de petite amie en décide autrement et appuie sur mes omoplates.
— Je t'aime, Aaron.
Sa déclaration a quelque chose de symbolique après toute cette histoire. Et je la crois. Un tournant a été franchi, à nous de reprendre notre notre route... ensemble. C'est pourquoi je lui rends ses mots.
— Je t'aime, Léane.
Cette nuit-là, nous la passons à discuter, à rire, à nous câliner, à nous pardonner, à des moments je sens mon ange ailleurs, alors je la rassure par des paroles, des gestes, surtout en ce qui concerne nos amis, et puis nous endormons au petit matin dans les bras l'un de l'autre.
Léane a braqué mon âme. Mon cœur. Mon corps.
Ses yeux m'ont emprisonné... mais je ne veux pas me libérer...
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