La trahison a un goût amer*


Ils l'emmènent où ces connards ! Le mot est fort, sachant qu'ils ne font que le boulot pour lequel ils sont payés, mais je ne peux pas m'empêcher d'être nerveux et en colère contre eux. Reporter les conséquences d'avoir mis Léane en danger par ma faute sur les forces de l'ordre m'aide à exhumer cette rage qui naît en moi et surtout à me voiler la face.

J'entends Naël qui essaye de me raisonner, mais, ma raison, mec, elle vient d'être emmenée dans une voiture de flics !

— Aaron ! calme toi.

— Interdiction de vous parler ! nous réprimande le policier qui prend plaisir à tirer ses mes liens.

Je grogne ma désapprobation, ignorant le petit diable assis sur mon épaule qui ne demande qu'à s'exprimer, et récite mentalement les recommandations de nos paternels.

Celui qui semble être le chef, ordonne de nous emmener au commissariat après s'être assuré que la voiture qui emmène mon ange soit définitivement hors de portée. Comme si nous allions avec les mains attachées tenter de la secourir. Docilement nous les suivons jusqu'aux véhicules garés un peu plus loin. Je sens le regard réprobateur de Raphaël sur ma nuque alors je me décale et le fixe en retour. Ses yeux crient – mon intuition était la bonne – Je ne peux rien contester, car un putain de doute s'immiscelétalement dans mes veines et contamine mon organe vital. Je n'ai pas le temps d'approfondir car on pousse en me forçant à baisser ma tête afin de rentrer dans la première voiture. Apparemment nous avons chacun la nôtre.

Si ça les amuse... Ensemble ou pas nous n'avons pas besoin de nous parler, car chacun connaît sa répartie. Nous sommes comme des calques, notre défense sera la même, l'interrogatoire risque d'être sportif.

N'oublie pas que tu as un moyen de pression.

Une fois encore je fais obstruction de mon esprit qui souhaite l'emmener sur un terrain miné.

Léane est la fille du ministre de l'intérieur, j'espère qu'au moins ce connard fera un acte bienveillant envers sa progéniture, même illégitime.

Le paysage défile, un rire sardonique me secoue intérieurement, nous l'avons emprunté dans le sens inverse il n'y a pas si longtemps... Léane blottie contre moi...

— Ca fait quoi d'avoir entraîné sa petite amie dans vos cambriolages minables ? me provoque le flic assis sur le siège passager d'un air narquois. Remarque elle a été plus maligne que vous...

Je surprends le regard acéré du conducteur à travers le rétroviseur intérieur et la crispation de ma mâchoire ne lui échappe pas. Pourtant, je m'efforce de maintenir la connexion visuelle d'un œil torve, ma bouche s'étirant d'un sourire moqueur, mais je reste muet et ne vais sûrement pas tomber dans son piège à deux balles. Je ne suis pas un futur avocat pour rien !

Il peut balancer ce qu'il veut, j'ai plus de sang froid et de maîtrise qu'il n'imagine, de toute façon, c'est un jeu auquel avec les mecs nous avons déjà joué. Seulement là, j'avoue que ce con m'a ébranlé et les insinuations de Raphaël reviennent en force.

Non, je refuse de croire que Léane nous a piégés

Donc, il peut y aller, je tiendrai bon ! Je suis conscient qu'ils ont un moyen de pression supplémentaire avec Léane, mais en y réfléchissant moi aussi j'en ai un. En tout dernier recours, je balancerai qui est vraiment mon ange, enfin qui est son père, et on verra pour les conséquences plus tard.

Ils ont dû se lasser de mon mutisme, car les deux entament une discussion des plus banale sur le match de foot qui s'est joué hier soir entre l'OM et le PSG. Tout le temps du trajet restant, j'ai essayé de remettre mes idées dans l'ordre et je constate que nous sommes arrivés quand le véhicule stoppe devant l'entrée principale du commissariat de la ville. Je n'ai pas le temps de me poser la question sur mes complices qu'une autre voiture se gare pile à coté et le visage de Naël avec.

— Allez Terminus ! me balance le flic numéro 2.

Une fois descendu de la voiture, je jette un regard furtif à mes amis qui sont eux aussi debout devant la portière ouverte, face aux portes coulissantes du commissariat. Les mots sont inutiles, on se comprend. Notre texte a été appris et récité. Aucun de nous ne va balancer quoi que ce soit ou qui que ce soit. Une petite voix insidieuse dans mon crâne m'incite à me méfier de Raphaël, au vu de son acrimonie envers Léane, mais là aussi je bloque. Mon pote ne fera jamais ça, même s' il doute d'elle depuis le début. Mes yeux plongent dans les siens et le message est passé. Il crispe sa machoire, mais il sait aussi que l'explication nous l'aurons plus tard des que l'on va sortir de ce putain de commissariat.

Les policiers nous emmènent directement en cellule, après nous avoir informés de nos droits, et nous avoir fait déposer nos objets personnels à l'accueil. Téléphones, sacs à dos, lacets de chaussures, L'ordinateur de Raphaël est confisqué également et confié à un mec, mais en bon geek, il a fait le nécessaire pour qu'un virus se propage et que tout s'efface si jamais les codes venaient à être forcés ce qui va être le cas. Puisqu'il ne fonctionne que par reconnaissance faciale et biométrie. Non content de ne rien trouver ils vont devoir faire face à un cheval de troie qui va leur faire perdre un peu de temps.

Ils nous séparent et chacun a droit à son domaine privé. Raphaël et William occupent deux cellules en face de la mienne et celle de Naël est à ma gauche. Avant que les officiers de police quittent les lieux, on leur demande de passer un coup de fil. Ils ont trois heures pour accéder à notre demande. Je m'assois dos contre le mur, les genoux ramenés vers moi où j'y pose mes bras. Personne ne parle, l'agitation du commissariat est étouffée par la double porte qui sépare les deux lieux. Je plonge mon visage entre mes bras, me refaisant le film depuis le début et chercher un indice qui nous aurait échappé. Le norvégien est le premier à prendre la parole.

— On est filmé comme des stars les mecs !

Ce qui, en langage codé, signifie que des caméras nous surveillent.

Je relève la tête et suit la direction du regard de William comme mes trois autres potes.

— Ils nous ont pas avertis, si ?

Le libanais jubile car c'est son domaine de traquer les vices de procédures,

— Nope, renchérit Raphaël un sourire torve greffé aux lèvres.

— Bien, restons discrets et muet du coup.

Je reprends ma place.

— Il n'y a plus qu'à attendre, râle le norvegien du fond de sa cellule.

Je ne sais pas depuis combien d'heures je passe assis à même le sol crasseux, ma montre connectée m'a été enlevée mais je commence à tourner en rond et mon cerveau avec. Le brouhaha me parvient, signe que quelqu'un a ouvert la double porte qui mène aux cellules. Je me relève curieux de voir qui nous rend visite et ne suis pas surpris quand celui qui m'a provoqué dans la bagnole se plante entre les cellules.

Sans un mot, il ouvre la grille de celle de Naël et l'informe qu'il peut passer un coup de fil. En sortant, le libanais nous fait un clin d'œil et suit le type.

— On est là depuis trois heures donc.

La réflexion de William est juste car à partir de notre signification de garde à vue, ils ont ce temps pour nous autoriser à passer un coup de téléphone à nos proches.

— Plus que vingt-et-une heures, souffle Raphaël.

La machine est lancée car le libanais va contacter son père et Elias va faire le nécessaire pour la suite. Prévenir les nôtres et chacun préviendra nos avocats respectifs. Naël revint peu de temps après être sorti, un signe discret du menton me confirme qu'il a eu son père et qu'il a fait valoir son droit d'attendre son avocat pour commencer son interrogatoire. Chacun à notre tour nous sommes amenés à téléphoner. J'essaye de joindre Léane, mais je tombe sur sa messagerie ce qui n'est pas pour me rassurer. J'ai cramé ma cartouche, mais rester dans l'ignorance de ce qu'il lui est arrivé me bouffe de l'intérieur. Me voilà de retour au point de départ. Plus qu'à attendre que nos avocats débarquent en mode gladiateur pour nous défendre et pouvoir quitter les lieux.

— J'en étais sûr putain ! s'énerve Raph en frappant les barreaux métalliques et me faisant sursauter.

Je lui lance un regard d'avertissement.

— C'est pas le moment de se disputer, parle la voix de la raison en la personne de Naël.

Raphaël allait répliquer, puis il se souvient des caméras et il se contient et s'éloigne de la grille pour aller s'asseoir au fond de la pièce nous tournant le dos.

— Ça lui passera, me rassure William.

Peut-être ou pas, mais je lui en veux pour deux choses. La première de douter de mon ange et la seconde d'avoir immiscé le doute de sa théorie dans ma caboche. Car plus je rembobine, plus effectivement la possibilité que Léane agisse sous les ordres de son géniteur n'est pas à exclure... je m'arrache les cheveux en passant une main dedans et malheureusement des images, qui n'ont rien à faire là, de ce matin dans ma salle de bain repassent en boucle.

— Putain ! hurlé-je à mon tour.

C'est pas possible, je m'en convaincs, elle déteste son père, si c'était le cas, elle ne m'aurait pas montré les photos, nous prévenant que nous étions étroitement surveillés.

Et si justement c'était pour t'endormir ? Rappelle- toi comment elle a insisté pour participer ? Et son Pardon mime du bout des lèvres ? je vais buter cette saleté de voix. Ignorant la menace, elle enfonce le pieux qui transperce mes tripes.

Elle a été emmenée à part... comme les balances que l'on envoie à l'échafaud.

Je vire maboul, mes doigts massent mes tempes, je dois sortir de là, que fout mon avocat bordel. Lui doit avoir des informations. Enfin je l'espère. Et en plus c'est elle qui a la clé USB, l'enveloppe et les diamants. C'est le bingo, la quinte flush et l'euro million.

— Calme-toi Aaron. Ce n'est pas le moment pour te déconcentrer.

L'ordre de Naël agit comme un électrochoc. Il a raison, je dois me recentrer sur l'essentiel, pour le reste, je verrais quand je sortirai, si je sors... car elle a pu aussi nous charger les mecs et moi... et voilà que ça repart.

— Aaron ! merde arrête de faire des noeuds avec ton cerveau. Cette fois-ci c'est le norvegien qui s'y colle à me ramener dans cette cellule.

Le silence revient. Pesant, malaisant, étouffant.

Le bruit d'une clé dans la serrure me fait relever la tête. Cette fois-ci c'est moi qui ai droit aux honneurs d'être le premier pour l'interrogatoire. Je remarque mon avocat qui me salue dès que je sors de la cellule. Un regard furtif vers mes complices et le flic m'impose d'avancer.

— Les serflexs sont nécessaires ? questionne mon avocat.

— C'est la procédure, maître.

Je suis conduit dans une salle à la propreté toute relative et à la vétusté avérée. Je prends place sur la chaise métallique que l'on m'indique, ainsi que mon défenseur.

Rien d'exceptionnel à la pièce, une vitre sans tain me fait face, une table en métal où je pose mes coudes, des murs d'une couleur douteuse.

L'inspecteur me signale qu'une caméra va filmer notre entrevue, et commence à énumérer les renseignements personnels qui me concernent. Je me contente de l'écouter, fixe mon regard sur la vitre, puis je reviens à lui quand il me spécifie que c'est dans mon intérêt de coopérer.

— Les faits qui vous sont reprochés sont les suivants, cambriolage avec utilisation d'explosifs sur un coffre fort, vol de liquide, l'argent qui se trouvait à l'intérieur du coffre a été retrouvé dans le sac à dos d'un de vos complices. C'est bien ça monsieur Castex ?

— Vous formulez des accusations sans preuves matérielles.

— L'argent en est une, maître.

— Pouvez-vous prouver que les numéros qui figurent sur les billets que vous avez confisqués sont ceux qui ont été dérobés ?

Si mon avocat est au courant de ça, c'est que Elias a donné toutes les informations que lui a confiées le libanais.

Non, il ne le peut pas, car rien n'indiquait que des liquidités se trouvaient dans le coffre. Un grand classique, il prêche le faux pour savoir le vrai. Et pour le reste du contenu et ben c'est... Je stoppe ma réflexion ne voulant pas trahir mon comportement par un geste inconsidéré.

— Ce ne sont que des supputations, intervient l'homme de loi

— Les analyses sont en cours, mais les résultats vont...

— Attendons les alors, l'interrompt mon avocat.

Le flic se renfrogne car il a compris qu'il ne va rien tirer de moi tant qu'il n'a pas ces putains de résultats. Il n'aura pas plus d'empreintes car nous portions tous des gants en polycoton.

— Qu'est-ce qu'il y avait d'autre dans le coffre, monsieur Castex.

Je hausse les épaules.

— Comment voulez-vous que je le sache ?

— Aaron, vous n'êtes pas obligé de répondre.

— Je sais.

Le flic entame la biographie de celle qui possède le chalet, en mentionnant le nom de son pourri de paternel, je me contente là aussi de l'écouter car il ne m'apprend rien. Il me pose des questions auxquelles je ne réponds pas. Il est emmerdé car il n'y a pas eu effraction, et les caméras tournaient à vide donc la société de sécurité n'a pas pu les prévenir d'un cambriolage, ce qui ne fait que confirmer que quelqu'un nous a balancés et ma caboche s'enflamme d'hypothèses plus tordues les unes que les autres, allant de la plus évidente, celle où Saint André est la balance à celle que je refuse catégoriquement, impliquant Léane.

Je sais qu'ils nous ont confisqué tous nos téléphones portables, pour analyser leurs contenus, mais là aussi ils ne trouveront que des messages inventés de toutes pièces par notre geek Raphaël. Nicky nous a invité à l'attendre dans son chalet, étant donné qu'elle a donné une clé à William, car elle avait prévu une soirée un peu particulière... poker et baise... mais trouvant l'attente trop longue, William l'a informé que l'on repasserait.

— Nous avons contacté mademoiselle Nicky Belinsky, afin de corroborer l'échange de messages.

Je souris intérieurement car la Barbie est en train de se dorer la pilule dans une île très fréquentée des Caraïbes. La neige ça va cinq minutes. Surtout quand on passe plus de temps le cul dedans que sur des skis. Donc avant qu'elle ne revienne, nous serons tous dehors. Et ça c'est uniquement si son cher papounet lui autorise à ouvrir sa bouche car avec le contenu du coffre, je doute qu'il veuille que la flicaille soit avertie de ce qu'il contenait. Bref nous avons quelques heures de répit devant nous.

Il s'apprête à me poser une nouvelle question quand son portable sonne. La conversation est brève mais tendue si j'en crois sa mâchoire contractée, et la façon dont il referme violemment la chemise cartonnée.

— Je vous ramène en cellule.

Si je paraît étonné je n'en laisse rien paraître. Je jette un œil vers mon avocat, qui lui aussi semble sceptique.

Aucun de nous ne parle, ce n'est qu'une fois dans le couloir qui me ramène à ma cellule que j'aperçois mes potes rentrant dans la leur. Étrange.

— Vous avez des nouvelles de Léane, murmuré-je à l'intention de mon défenseur.

— Non, aucune.

Mon humeur grimpe un peu plus dans le pétage de plomb imminent. Putain elle est où ?

— Nous allons nous renseigner sur ce qu'il se passe, nous informe l'avocat de Naël. Un vieux briscard du barreau. En attendant, vous restez muets comme des tombes.

Quand tout le monde a déserté les lieux nous nous lançons des regards de connivence ne pouvant toujours pas nous exprimer librement à cause des caméras.

N'ayant aucun repère sur le temps passé enfermé, je ne sais pas quelle heure il peut être, ni depuis combien de temps nous sommes ici.

Je commence à m'assoupir quand des voix se font entendre et que le bruit caractéristique de la porte en métal que l'on ouvre me fait ouvrir les paupières. Je me relève d'un coup pensant que je suis bon pour un autre interrogatoire, ainsi que mes potes, quand mon avocat apparaît.

— Vous êtes libre, Aaron.

Mes yeux font des aller-retour entre lui et l'officier de police.

— Vous avez entendu ? Alors dehors, nous presse le planton après nous avoir signifié la fin de notre garde à vue.

Son ton irrité, me donne à penser que quelque chose s'est produit.

Deux policiers en uniforme nous conduisent jusque dans le hall d'accueil, puis nous demandent d'attendre sans rien ajouter de plus. A travers les portes vitrées, le jour est en train de décliner ce qui me fait dire que nous avons passé vingt quatre heures enfermés.

Nous signons chacun à notre tour la paperasse puis nos effets personnels nous sont rendus.

— Plus aucune charge n'est retenue contre toi, me spécifie mon avocat.

— Quoi ?

— Toute trace de ton séjour ici a été effacée et ton casier est redevenu vierge. Ne me demande pas de t'en apprendre plus car je suis dans l'ignorance moi aussi.

Perplexe je fixe mes amis, qui font une tête identique à la mienne.

— C'est quoi encore cette plaisanterie ? interroge Raphaël.

— Je ne pense pas que cela en soit une, le reprend son avocat en relisant les documents.

Raph me lance un regard incendiaire, pour toute réponse je hausse les épaules. J'ai encore en mémoire notre grief qui concerne Léane, mais je ne vais pas entamer les hostilités dans un commissariat.

— Bon, maintenant que l'on est libre... si l'on dégageait de cet endroit, propose William. J'ai besoin d'une bonne douche chaude.

Je lève les yeux au ciel.

On acquiesce tous, puis nous marchons jusqu'à la sortie, où j'essaye d'allumer mon IPhone mais il est déchargé.

— Merde crognè-je en le fourant dans la poche de mon pantalon.

On pousse les portes du commissariat, encore déstabilisés par les derniers éléments, quand une silhouette adossée à une voiture garée le long du trottoir d'en face nous fait signe. Je regarde aux alentours, le coeur pulsant dans ma poitrine, mais aucune autre femme magnifique n'apparait dans mon champ de vision. Si je suis déçu, je n'en montre rien, sauf que mes amis me connaissent par cœur.

— Je suis certain que Max a des infos, me rassure Naël, pendant que Raph s'éloigne d'un pas rapide.

— Allons voir, soupiré-je de plus en plus contrarié de croire à la version de Raphaël.

William me donne une tape sur l'épaule et je les suis jusqu'à l'endroit où nous attend Maxine.

— Où est-elle ? Agressé-je Maxine dès que j'arrive à sa hauteur.

Maxine baisse son regard. Inutile de préciser de qui je parle.

— Doucement, me retient Naël par le bras. Je n'avais pas fait attention à ma proximité et mon attitude menaçante.

Je recule d'un pas en me passant une main dans les cheveux.

— Excuse-moi, Maxine.

La meilleure amie de Léane prend une inspiration comme si ce qu'elle va m'annoncer va me faire péter les plombs... et c'est le cas. Plus aucun bruit ne filtre sur le parking mal éclairé du commissariat.

— Léane est repartie à Paris.

Le calme avant la déflagration.

Seule l'explosion de mon cœur en des centaines de fragments de verres perce mon black-out intérieur. Je n'aime pas les regards de mes amis posés sur moi, surtout celui de Raphaël.

— Putain ! éructé-je en frappant du plat de ma main le toit de la voiture.

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