Jour J*
Mes doigts tremblent, en serrant mon portable, ma haine grandit pour cet homme qui n'a aucun scrupule à envoyer sa fille commettre une effraction afin de protéger ses arrières. Si j'ai accepté c'est uniquement parce que je veux sauver la peau d'Aaron et de ses amis. La menace était claire, mon chantage aussi. Je le fais à condition que toutes les preuves soient effacées. Mon père vient de répondre à mon message. Tu as géré Léane... tu me rends un peu plus fier de toi.
J'ai envie de vomir, une main appuie sur mon ventre, mes prunelles s'embuent.
— Tu le fais pour eux, Léane.
Je me répète cette phrase comme un mantra. Trahir celui qui détient plus que mon cœur me demande une force que je ne soupçonnais pas avoir. Je me sacrifie pour lui, y-a t-il plus belle preuve d'amour ?
Aaron m'a ouvert ses failles, cependant il reste méfiant. J'ai beau m'appliquer à ne rien montrer, je ne suis pas aussi bonne actrice que je laisse croire. Ses regards que je surprends quand il pense que je ne le regarde pas, son anxiété... j'aurais peut-être dû tout lui avouer... et le mettre en porte à faux avec ses amis ?
Je secoue la tête de manière à effacer toutes ces interrogations qui polluent mon cerveau alors que je dois me concentrer sur ce qui va se dérouler.
Mon tube de mascara à la main, je m'applique à peindre mes cils quand deux bras s'enroulent autour de ma taille. Aaron et moi nous fixons par miroir interposé, je continue à appliquer mon maquillage, sous son regard brûlant.
— Tu sais que tu es aussi très très bandante en brune mon amour.
Je stoppe mon geste en souriant, avant de continuer à teinter mes cils.
— Merci... tu es pas mal non plus en blond.
Si je porte une perruque, un carré court avec une frange, Aaron s'est carrément fait teindre en blond. heureusement qu'elle partira au bout de quelques shampoings, car contrairement à ce que je lui dis, il est beaucoup plus beau avec sa couleur d'origine.
Aaron laisse glisser ses doigts le long de mes bras, se saisit de mon tube de maquillage et le dépose à côté de la vasque, puis dans un mouvement ferme mais doux à la foi, il m'oblige à poser mes mains à plat sur le meuble. sans jamais interrompre notre duel, ses mains poursuivent leur descente, flatte mon cul, décale le shorty en dentelle, s'amuse à me rendre folle en effleurent la partie de mon corps qui veut être soulagée... je me cambre, passe un bras derrière sa nuque, ma tête appuie sur son épaule, et décidant que moi aussi je veux jouer, ma main libre s'empare de son membre en passant sous l'élastique de son boxer. Aaron émet un grognement qui m'encourage à entamer des va et vient sur toute sa longueur, ses doigts en représailles prennent d'assaut ma féminité, je gémis, ferme les yeux sous l'intensité de ses caresses.
— Ouvre les yeux, Léane.
J'obtempère.
— Tu es magnifique...
Il insère deux doigts en moi, les ressort, les porte à sa ses lèvres, n'y tenant plus, je fond sur sa bouche, Aaron enroule ses doigts autour de mon poignet qui le caresse, éloigne ma main de sa barre de chair, je râle, mais d'un coup de rein il s'enfonce en moi. Sa paume me fait plier sur le plan vasque en la maintenant au milieu de mes omoplates, pressant ma poitrine aux pointes tendues et douloureuses. Ses phalanges s'incrustent dans la chair de mes hanches avant qu'une main vienne s'enrouler autour de ma gorge, maintenant mon visage de manière à ce qu'il puisse m'embrasser.
— Putain, mon ange, rugit-il une fois qu'il a laché ma bouche.
Aaron accélère, je me cramponne plus fermement au rebord du meuble, le plaisir monte, des frissons inondent mon corps, je ne vais pas tarder à jouir, je me resserre autour de son membre, nos gémissements emplissent la salle de bain, Aaron n'est pas tendre, c'est sauvage, brutal, comme s'il avait compris que j'avais besoin d'évacuer cette colère qui m'anime depuis la rencontre d'avec mon géniteur et la peur de ce qui nous attend, puis c'est l'explosion... violente, terrassante, dévastatrice.
Aaron s'effondre contre mon dos, m'écrase de tout son poids, ses lèvres effleurent ma nuque avant de la mordre, ses phalanges relâchent mes hanches, s'entrelacent aux miennes, la respiration haletante, nous profitons de ce moment d'intimité.
— Je t'aime Aaron, ne l'oublie jamais, déclaré-je en le fixant dans la glace, une boule se logeant dans ma trachée.
Aaron se redresse en m'entrainant avec lui. Il m'oblige à me retourner. Son pouce et son index emprisonnent mon menton.
— Et toi, Léane, n'oublie pas que mon pardon est à la hauteur de mon amour.
— Qu'est-ce que tu insinues, dis-je troublée par ses paroles énigmatiques qu'il ait découvert mon double jeu.
— Rien de plus que ce que cela signifie.
Il m'embrasse sur le nez puis il file rapidement sous la douche.
Je reste plantée là, ses mots me perturbent et puis voyant qu'Aaron me défie du regard, je décide d'alléger l'ambiance, en le provoquant.
— Finalement peut-être que la couleur blonde te...
— Ne termine pas ta phrase chaton... toi et moi savons que la couleur de mes cheveux n'impacte pas la performance de ma queue à te donner du plaisir.
Je lève les yeux au plafond devant autant d'ego en reprenant et terminant de ma maquiller. J'évite de mater mon mec sous la douche en train de se savonner, mais mon cerveau n'envoie pas l'information à ma raison.
— Tu peux me rejoindre si tu veux... tu as l'air encore tendue mon ange.
— C'est pas moi qui est l'air tendu.
Effectivement le membre d'Aaron a repris de la vigueur.
— Ton âme charitable serait-elle disposée à me soulager ...
Je m'approche de la vitre de la douche à l'italienne, Aaron sourit certain d'avoir gagne, sauf que je me baisse, pose mes lèvres peintent en carmin à hauteur de sa queue dressée, laissant la trace de mes lèvres sur la vitre puis je me relève le plus sensuellement possible et lui envoie un baiser en soufflant dans ma paume. Aaron éclate de rire quand je quitte la pièce afin d'aller m'habiller.
— Tu es diabolique, chaton, entends-je une fois le seuil passé.
Je ris à mon tour.
Aaron a réussi. Je me sens détendue et l'espace de quelques minutes mon esprit a été mis sur off.
Vêtue d'un tailleur pantalon noir, sous lequel j'ai passé un caraquo en soie de couleur crème, je suis assie sur le lit m'affairant à attacher la boucle de mes escarpins Jimmy Choo quand quand Aaron débarque à son tour déjà habillé d'un costume bleu marine, sur une chemise blanche... je bave presque. Je n'ai pas fait gaffe à ses fringues qui traînaient dans la salle de bain.
— Besoin d'aide mon ange, demande-t-il en avançant d'une démarche nonchalante.
Avant que je ne réponde, oui ou non, il s'accroupit à mes pieds et dans un mouvement autoritaire s'empare de mon pied déjà chaussé et termine de passer la lanière autour de ma cheville. Son pouce caresse mon coup de pied, je recroqueville mes orteils et mord ma lèvre évitant de pousser un gémissement.
— Je sais ce que tu fais, my love...
Aaron relève son regard vers moi.
— Tu te venges.
Il me gratifie d'un clin d'œil et m'informe qu'il va rejoindre les autres en lâchant mon pied et il se redresse comme s'il ne venait pas de tremper mon shorty.
Un dernier regard dans le miroir du dressing, j'arrange ma frange, me saisit de mon sac à main fourre tout qui servira à récupérer les butins et quitte à mon tour la pièce.
Ils sont tous là dans le salon, y compris ma meilleure amie. Je retiens un rire quand je découvre le plus taciturne de tous, grimé en roux. Je m'abstiens, ne souhaitant pas envenimer son hostilité à mon encontre. Déjà que je vais lui donner raison...
Quand les garçons m'ont intégrée à la mise au point de la logistique et qu'ils cherchaient une solution pour passer inaperçus, car contrairement à leur précédent braquage, qui s'est déroulé en pleine nuit, celui-ci est en plein jour. j'ai soumis l'idée de changer nos apparences et ensuite de nous faire passer pour un agent immobilier et ses clients friqués à la recherche d'un chalet dans la station. Ils ont été enthousiastes à ma proposition, même Raphaël m'a complimentée pour mon imagination.
C'est à cause de ça, que je me retrouve en brune piquante et Aaron en blond presque platine.
Les rôles ont été distribués par la suite.
Naël au même titre qu'Aaron et moi, nous jouerons les clients intéressés par le chalet de Barbie. Son look est à l'opposé de celui qu'il arbore habituellement. J'ai choisi de le transformer en baroudeur, mais qui apprécie les belles choses et aime avoir un pied à terre à la montagne entre deux excursions à travers le monde. Pantalon cargo, chemise en jean, catogan, et barbe non entretenue et l'indispensable sac à dos qui servira à transporter les explosifs dont il va se servir pour faire sauter le coffre.
William a dû se raser la tête qui sur le moment ne l'a pas fait rire. J'avais pensé à un piercing mais j'ai laissé tomber, pas lui.
— Putain, jolie Léane aucune meufs ne pourra plus tirer sur mes cheveux pendant que je les baise.
— Argument, réfutable beau gosse.
— Heureusement que le piercing sur ma bite va contrebalancer...
— Je te rappelle que ce n'est pas à cet endroit que tu devais te le faire faire.
— T'as pas précisé l'endroit...
J'ai éclaté de rire en secouant la tête.
Maxine lui a donc coupé les cheveux sous les sarcasmes des autres. William porte un costume gris anthracite classique, avec une cravate, un laptop sous le bras qui contient un ordinateur et une parka pour pouvoir dissimuler son arme.
Celui sur lequel je me suis défoulée, petite vengeance personnelle, c'est Raphaël. Il n'a pas été dupe.
— C'est de bonne guerre, m'a-t-il sorti alors que je lui détaillais son look.
Je l'ai transformé en roux. Perruque et moustache factice, Quand il est apparu la première fois, impossible de nous retenir de rire. William a balancé une reflexion de son cru :
— Il est mignon notre poil de carotte.
Raph a levé son majeur en grognant.
Pour les fringues, un costume sombre, chemise et cravate, et une paire de chaussures de ville, un sac à dos qui renferme son ordinateur et qui servira également à ranger les liasses de billets ou tout autres objets de valeur.
Et enfin pour être vraiment crédibles, Aaron a passé l'ordre à Pablo de sérigraphier une voiture aux couleurs d'une agence immobilière, localisée à Nice. C'est également lui qui nous a trouvé un appartement en dehors de la station.
Je prends ma meilleure amie dans les bras, plus émue que je ne l'aurais cru.
— Tu joues pas à Bonnie and Clyde hein ma poulette ? Ce soir je vous attends tous les cinq pour fêter ça !
Maxine est contre ma participation, mais elle comprend aussi ma motivation. J'ai mal de lui avoir menti, mais je n'ai pas le choix. Elle m'en voudra certainement aussi, et perdre son amitié me lamine de l'intérieur, mais je me rassure en me disant qu'au moins elle aura toujours Naël avec elle. Contrairement à moi qui vais devoir partir loin de celui que j'aime, car je ne me vois pas continuer à poursuivre mes cours dans la même fac qu'eux.
— T'inquiète, je suis bien entourée, tout devrait bien se passer d'accord.
— Je sais, mais je flippe comme une malade, si je le pouvais, je vous accompagnerai. Rien que pour me retrouver en rousse ! S'esclaffe-t-elle, sous le regard meurtrier de Raphaël.
Ca c'est ma Maxine. Malgré le stress elle arrive à nous faire rire.
— J'avoue que le combo Raph et toi en roux, aurait été kiffant.
— De vrais jumeaux, enfonce Will.
Aaron sonne la fin de notre récréation en nous informant qu'il est l'heure. Je serre une dernière fois Max dans mes bras. Je ne précise pas à ce soir, sinon les larmes vont couler et elle va se douter que je lui cache quelque chose.
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