Fever *


William, Naël et Raphaël ont débarqué dans le coin cuisine en mode conquérant. Si le Libanais s'est jeté sur la bouche de ma meilleure amie, Raphaël a été plus discret avec Alma. D'après ce qu'elle m'a expliqué il n'y a rien de sérieux. Pas de prise de tête.

William s'est contenté de me prendre dans ses bras pour me dire bonsoir, avec son enthousiasme habituel, un sourire canaille greffé aux lèvres.

Les discussions vont bon train, pourtant même si je suis là physiquement avec le groupe, mentalement, je suis à l'autre bout du salon.

J'ai les yeux fixés sur la blonde qui vient de se rapprocher d'Aaron, ou plus précisément, sur ses ongles manucurés qui essayent de le retenir.

Les yeux d'Aaron étant toujours scellés sur moi, il lui saisit le poignet pour qu'elle le lâche, il lui répond sans même la regarder, au début, mais miss silicone doit lui parler de quelque chose d'intéressant car il l'a regarde intensément. Dévisager serait le terme exact. Et vu comment elle l'aguiche, je suis à peu près sûre qu'il a déjà couché avec.

Et alors ? Il peut bien réitérer cette nuit qu'est-ce que j'en ai à faire ?

Je contemple la scène comme si j'étais au cinéma en buvant des gorgées de mon cocktail, quand le beau brun se remet en marche et arrive droit sur nous... Moi ?

N'importe quoi ma fille !

Je crois que je n'aurai pas dû boire autant ! Deux sex on the beach et mon cerveau fait ce qu'il veut de ma conscience... Quant à mon corps, il me fait ressentir des sensations, que j'ignorais jusqu'à maintenant.

On m'a toujours dit qu'il fallait soigner le mal par le mal.

Aaron m'exaspère, m'énerve, peut-être que coucher avec lui, va tellement me décevoir que je ne ressentirai plus que de l'indifférence à son égard ?

C'est certain que c'est le style de mec à être mauvais au pieu !

Je glousse seule de ma réflexion. Heureusement les autres sont occupés. Je termine ma boisson cul sec en prévoyant d'en commander une autre.

Sauf que quand je me retourne, je bute contre un torse.

— Et merde ! Encore ! Je grogne.

— Tu sais, si tu veux me toucher, pas besoin de me foncer dedans à chaque fois... il suffit de demander.

Je lève mes yeux vers Aaron, qui se tient droit face à moi, avec une envie farouche de le gifler, les bras croisés sur son torse faisant ressortir sa musculature.

— Je pense pas non ! Et puis c'est toi qui est toujours sur mon chemin.

Il allait ouvrir la bouche pour dire quelque chose, mais il se ravise.

— En plus, tu as de la chance, il est vide.

— Génial ! Un peu plus et je passais la soirée torse nu.

— Ce qui n'aurait pas dérangé les quatre-vingt-dix-sept pour cent de filles présentes.

— Serais-ce de la jalousie que je sens pointer, chaton ?

Aaron s'est sacrément approché car la pointe de nos chaussures se touchent.

— Chaton ? Répété-je. Tu n'as pas plus nié en stock ?

— Bébé, princesse, sweetheart.

— C'est bon, je m'esclaffe malgré moi.

— Je trouve que c'est le plus adapté... tu sors les griffes, mais c'est mignon, pas dangereux.

Stupéfaite, je le fusille de mon regard le plus noir.

— Ne le prend pas mal Léane. Arrête d'être toujours sur la défensive.

— Je ne suis pas sur...

— Si. Allez donne moi ton verre, je vais te chercher un autre... ?

— Sex on the beach, complété-je sans réfléchir.

Aaron me contourne pour atteindre le bar. Je m'attendais à une réflexion de sa part sur le choix du cocktail, mais non. Je reste comme une idiote à me demander ce qu'il vient de se passer. Moi constamment sur la défensive ? La bonne blague. Avec un père comme le mien, qui ne le serait pas ?

Il commande ensuite un shot de tequila à Louna, et prend part à la conversation, sans même me jeter un regard, tout en s'assurant que nos bras se touchent de temps à autre.

A ce rythme là, je vais lui sauter dessus plus vite que prévu.

Merci l'alcool !

Maxine me ramène à l'instant présent, en me posant une question.

— Léane, t'es ok pour faire un d'après toi, je mens ou pas ?

Sans réfléchir, merci l'alcool, encore ! je lui réponds positivement.

— Ouais bien sûr. Je passe aux toilettes avant, et je vous rejoins sur la terrasse.

D'après ce que j'en ai compris, ce jeu consiste à tirer des petits bouts de papiers où sont inscrits des noms d'objets, de villes, de personnes... Le premier joueur tire un papier et, selon le mot inscrit dessus, doit raconter une histoire. A la fin de son récit, les autres participants doivent deviner si c'est un mensonge ou non. Si les joueurs se trompent, ils doivent boire, sinon c'est toi qui boit.

Autant vous dire, que mon état n'allait sûrement pas s'arranger. Je suis nulle pour deviner si l'on ment ou pas, mais je ne serais pas la seule à terminer ivre, car mentir est devenu indispensable à cause de ma situation.

— Alors qui commence ? demande Maxine collée à Naël.

— Moi ! dit William. Il tire un premier papier, le lit et le met de côté. J'ai couché avec ma première meuf dans le lit de ses parents... ils sont arrivés alors que j'étais encore en elle.

Rien ne transparaît sur son visage. Aucun moyen de savoir si c'est vrai ou pas.

Les mecs éclatent de rire, disent que c'est vrai, Maxine et moi affirmons le contraire.

— Ben non c'est vrai les filles !

Quelqu'un nous sert un shot que nous buvons cul sec.

— Bon pour ma défense, j'avais 15 ans, c'était ma première cuite et nous nous sommes trompés de chambre. J'ai eu la peur de ma vie que son père me tue, et la pire honte aussi, car je suis reparti à poil.

On s'étouffe tous de rire en imaginant la scène d'un William tout nu en train de courir, pour rentrer chez lui sans être vu.

— Léane ? à toi, m'appelle Will.

— C'était quoi le mot ? lui demande Aaron.

Ta première fois.

— C'était pas forcément sexuel alors !

— Non... mais tu me connais, quelle autre première fois aurais-je pu raconter ?

Aaron secoue la tête d'un air dépité mais un regard complice passe entre eux.

Je pioche un papier et tombe sur le mot vie privée.

— J'habitais Paris, ma mère est conservatrice de musée et mon père est une personnalité très connue. J'ai dû venir sur Aix pour me recentrer sur mes études. Alors, mytho ou pas ?

Plus le mensonge est gros, plus ça passe.

Aaron me regarde intensément dans les yeux, en essayant de trouver une faille. Je ne baisse pas le regard. Les autres me traitent de menteuse étant donné qu'ils ne m'ont jamais vu dans les médias, ou la presse.

— Arguments non valable signifié-je. Désolée de vous décevoir, mais vous allez devoir boire ! fais-je en ne lâchant pas le beau brun en face de moi. Ma mère est conservatrice de musée ici, mon géniteur est une personnalité connue, et je vivais bien à Paris. Et nan, je ne dirai rien de plus sur qui il est.

Des protestations se font entendre mais je ne cède pas.

Il n'y a que Maxine qui connaît une partie de mon histoire, je lui ai promis de lui raconter la suite, quand ma confiance en elle sera totale. Être la fille adultérine et cachée du ministre de l'intérieur de l'État français ne se crie pas à tous les coins de rues.

Le jeu continu, les rires envahissent la terrasse au fur et à mesure que les histoires s'enchaînent, plus abracadabrantes les unes des autres, les verres aussi... Nous sommes tous à un degré d'ivresse différent.

Mes yeux ont du mal à quitter Aaron, la blonde de tout à l'heure s'incruste pour participer, elle pioche un papier et évidemment elle se donne en spectacle.

— J'ai un piercing à un endroit intime.

Les mecs sifflent, sauf Aaron et Raphaël. Ce dernier me scrute comme si j'étais un problème à résoudre. Et je n'aime pas ça. Il me met mal à l'aise. D'ailleurs Raphaël est celui avec qui j'ai le moins d'affinité.

— Vrai ! hurle William, faisant rire l'assemblée. Tous les mecs ici présents connaissent Jessica.

Elle ne se formalise pas de ce que sous-entend notre ami et s'adresse à son voisin.

— Tu ne réponds pas Aaron, le provoque-t-elle en posant une main sur sa cuisse.

Si elle l'enlève pas de suite, je lui arrache ses extensions de fausse blonde.

— Que veux-tu que je te dise ? Tu as entendu comme moi William.

— Tu ne veux pas vérifier si c'est vrai ?

— J'ai confiance en lui. Alors non, je ne veux pas vérifier, il me semble avoir été clair tout à l'heure.

D'un geste brusque, il enlève la main de Jessica, se remet debout et quitte la terrasse sans un regard pour personne.

— Qu'est-ce qu'il a ? continue la blonde.

— La ferme Jessica ! Nous surprend Naël en poursuivant son ami.

Un silence pesant s'installe.

— Bon ! S'écrit Maxine se mettant debout, et si l'on allait danser ?

Sans me donner le temps de réagir, elle me tire par la main pour me relever, et je la suis jusqu'à l'intérieur ou notre chanson du moment se déverse des enceintes.

Une fois sur la piste de danse improvisée de l'appartement, Maxine et moi sommes face à face. Elle commence à danser sensuellement attirant l'attention des mecs présents dans la pièce. Certains se rapprochent. Mais ça n'a aucune importance. Parce que je me laisse transporter par la musique, par les paroles, je commence à bouger mon corps lascivement, levant mes bras en l'air, je ferme les yeux pour me laisser entraîner par la voix suave du chanteur me faisant oublier l'endroit où je me trouve. Mes pensées s'égarent... puis reviennent sur la piste, quand deux mains se plaquent en éventail sur mon ventre.

Je n'ouvre pas les yeux, je ne sursaute pas, car j'ai reconnu l'odeur enivrante d'Aaron. Mélange de bergamote, de cédrat et de lavande. Un parfum sauvage et discret comme lui.

Peut-être que je l'attendais ? Peut-être que je rêve de ce moment depuis notre première rencontre ?

Nos corps bougent à l'unisson, ondulent, son torse est collé à mon dos, je passe mes bras autour de sa nuque, me cambrant un maximum. Je l'entends inspirer. Je le sens raffermir sa prise, m'emprisonnent de ses bras musclés. Ses doigts s'incrustent dans mes hanches, le frôlement du tissu soyeux sur mon corps accélère la propagation de mon désir pour le beau brun qui appuie son érection contre mes fesses. Sans aucune pudeur, sans tenir compte de ce qui nous entoure, Aaron fait remonter ses mains le long de mes cuisses nues, je frissonne, écarte légèrement les jambes, il évite l'intérieur, continue son ascension sur ma taille, mes bras, évite ma poitrine aux pointes tendues... puis il entoure mon cou, me forçant à déposer ma tête contre son épaule... toujours sans prononcer un mot, nos regards suffisent, son souffle chaud saupoudre ma peau de frissons. Ses lèvres atteignent ma clavicule, remontent vers cet endroit si érogène derrière mon oreille. Puis vient le tour de ma mâchoire, de la commissure de mes lèvres... je ferme les yeux une seconde, attendant la suite... je suis prête... sauf que rien ne se passe. J'ouvre les yeux pour tomber dans ceux d'Aaron, nos lèvres ne sont plus qu'à un souffle.

— Je fais la plus grosse connerie de ma vie.

Sa voix chaude et éraillée m'encourage à me retourner dans ses bras qui ne me lâchent pas.

— Je pensais que tu aimais prendre des risques.

Il me scrute. Ses prunelles alternent entre les miennes et ma bouche.

Je passe mes bras autour de son cou, me met sur la pointe des pied sans détourner le regard, il a deviné mes intentions, je m'approche un peu plus, collant ma poitrine à son torse, ses doigts s'incrustent en bas de mes reins, et dans un élan que je n'explique pas, je fonce sur ses lèvres.

Je l'embrasse, faisant passer dans ce baiser toute la frustration, l'excitation, et l'attente, qu'il m'a fait ressentir ces derniers jours. Il y répond. Petit à petit, nos langues entrent dans ce ballet infernal, quand il prend l'initiative de mordre ma lèvre inférieure.

Un sentiment de bien être, de soulagement, m'envahit.

La musique a changé, mais Aaron et moi sommes entrés dans un monde dont nous ne voulons pas sortir... ma conscience s'est fait la malle, la sienne aussi apparement.

Aaron met fin à notre baiser, pour nous permettre de reprendre notre souffle, nos yeux se cherchent, aucune parole n'est prononcée, pas besoin. Ses mains remontent le long de mes bras, pour venir se poser sur mes épaules. il se recule sans dévier ses prunelles des miennes. Je pense qu'il va me laisser là, toute pandelane et excitée après m'avoir m'explique qu'il ne faut pas... que c'est pas un mec bien...mais c'est tout le contraire qui se produit.

Aaron me prend par la main et je le suis jusqu'à l'entrée du couloir qui mène aux chambres.

Alors ça y est ma grande... tu vas voir le loup de monsieur voiture de sport ?

Je fais taire la petite voix d'un coup d'escarpin.

Alors que je pense qu'il va ouvrir la première porte, il me surprend en me plaquant contre le mur. Mon expression doit être comique, car il se moque de moi.

— Tu t'attendais à quoi chaton ?

Encore ce foutu surnom.

Je me mords la lippe inférieure par réflexe, et Aaron doit le prendre pour une réponse, car il se jette sur ma bouche.

C'est un baiser plus doux, moins pressant, nos langues se mêlent entre elles, mes mains s'accrochent à ses cheveux, tirent dessus, ce qui lui fait émettre un gémissement étouffé par mes lèvres.

A partir de là tout va plus vite. Aucune retenue, il me soulève par les cuisses, mes jambes s'enroulent d'autorité autour de ses hanches, son érection qui frotte sur mon shorty, me fait à mon tour sortir un son rauque, puis ses lèvres descendent dans mon cou, sur ma poitrine, mes doigts rencontrent ses pectoraux, son ventre ferme, d'où je devine des abdos bien dessinés. Je soulève sa chemise pour sentir sa peau sous la pulpe de mes doigts. Aaron frissonne, resserre son étreinte. Mes ongles s'enfoncent dans sa chair ferme quand il me plaque plus violemment contre la cloison, sa bouche remonte vers mes lèvres non pas pour m'embrasser mais pour murmure :

— Putain tu me rends dingue Léane. Des jours à vouloir t'oublier, des frustrations à gérer, des rêves inavouables... car je savais que si mes lèvres te goûtaient, si mes mains te touchaient je serai fichu... C'est une connerie car je n'ai rien à t'offrir d'autres qu'une nuit ... mais putain, dis-moi, que je peux continuer, dis-moi, que je peux me perdre en toi ! Donne moi l'autorisation d'être égoïste.

— Qu'est-ce qui te fait penser que je voudrais plus qu'une nuit ?

C'est à mon tour de sourire devant son air étonné.

— Qu'est-ce qui te fait croire que ce n'est pas moi l'égoïste ?

Je le sens décontenancé par ma petite réplique.

Et oui mec ! Les filles aussi apprécient les one shot.

Puis avec un sourire à faire fondre sur la banquise, il réplique au creux de mon cou :

— Alors c'est parti pour définir lequel de nous deux est le plus égoïste chaton.

— Et puis je te rappelle que l'on se déteste.

— Et la baise n'en sera que meilleure.

J'ondule du bassin pour lui faire comprendre que je suis prête à commencer notre jeu. Aaron émet un son de satisfaction avant de prendre mes lèvres en otage.

Je réfléchirai demain aux conséquences... seules les sensations qu'il me fait ressentir comptent

Toujours en pleine lutte buccale, je n'entends pas de suite la porte qui s'ouvre sur des rires. C'est Aaron qui me remet les pieds sur terre au sens littéral du terme.

— Putain ! Leur partie de baise ne pouvait pas durer plus longtemps ! râle-t-il en me maintenant contre lui.

Sa frustration fait écho à la mienne. Sauf qu'il se reprend plus vite.

— Allons retrouver les autres Léane... ce n'est que partie remise.

Je boude comme une gamine à qui l'on aurait pris son jouet préféré pour le donner à œuvre caritative.

— Et puis la seule chambre de libre était déjà prise.

— Tu m'as l'air de bien connaître les lieux ! fais-je revancharde.

Il se contente de me faire un clin d'œil.

— Tu ne veux pas d'abord passer aux toilettes... pour tu sais... je montre de mon index son entrejambe, évacuer ta frustration.

Aaron éclate de rire en me forçant à avancer.

— Pourquoi ? tu te portes volontaire ? me demande-t-il une fois calmé à l'entrée du salon.

— Moi non ! mais Barbie girl là-bas qui te mange des yeux, sûrement.

Aaron suit mon regard.

— Ah tu parles de Jessica ! Certainement. Mais je dois t'avouer que la seule main dont j'ai envie... c'est la tienne...

Je reste plantée au milieu de la pièce comme une imbécile alors que Aaron s'éloigne pour rejoindre la terrasse où se trouve nos amis. Il me laisse en plan comme si nous ne venions pas d'entamer des préliminaires qui nous auraient conduit tout droit vers un point de non retour.

Ce mec souffle le chaud et le froid. Je me sens tout à coup conne d'avoir cédé à mes désirs. Honteuse d'être la fille que l'on cache, encore, car il est bien question de ça, Aaron aurait pu me proposer de le suivre... mais non, monsieur connard a certainement trop la trouille que je m'accroche à lui, bien que je lui ai affirmé le contraire.

Une main se posant sur mon épaule me fait lâcher mes pensées meurtrières à l'encontre d'Aaron.

— Tu comptes avancer ou pas ?

Maxine lève un sourcil en voyant que je ne lâche pas mon perturbateur d'hormones des yeux.

Elle me dévisage de la tête au pied avec ce sourire railleur qui annonce une réplique de son cru.

— Oh oh... notre petite parisienne se serait-elle encanaillée avec le mec du sud ?

Mon regard noir la fait éclater de rire au lieu de l'intimider.

— Non attend, se reprend-elle, c'est de la frustration que je devine là...

Décidément c'est le mot à la mode.

— Bravo Sherlock. Et à cause de qui, d'après toi ?

Maintenant que mon cerveau n'est plus embrumé par le sorcier Aaron, j'identifie facilement le rire que j'ai entendu il y a quelques minutes. Et ce n'est pas sa mine resplendissante, ses joues rouges ou encore ses lèvres gonflées qui me feront dire le contraire.

— Aaron ? Je le savais putain !

— Enlève moi ce sourire Max.

— Promis, la prochaine fois je vous laisse la chambre, rigole ma meilleure amie en me prenant par les épaules.

— Il n'y aura pas de prochaine fois. Je le prends comme un signe du destin.

— Quoi ? tu deviens mystique toi ?

— Non rien, laisse tomber.

Son hilarité redouble en voyant ma confusion, mais je finis par craquer, car bien évidemment Maxine me connait assez pour savoir que je me fourvoie, malgré tous les arguments que mon cerveau m'envoie. Oui il m'a blessée en me plantant là comme on dépose une plante verte, mais je dois reconnaître qu'il m'a fait ressentir des sensations qu'aucun mec avant lui n'avait effleurées. Aaron m'a troublé ce soir, c'est une certitude, mais il m'a aussi prise pour une imbécile.

La soirée continue, entre rires et provocations, on apprend un peu plus à se connaître, bien que les garçons restent assez évasifs quand l'on aborde certains sujets, quand ils ne dévient pas habilement la conversation. Je ne suis pas dupe, moi aussi je suis passée maître dans ce jeu de l'esquive. A force de me rabâcher de ne surtout pas dévoiler le nom de mon géniteur, j'ai appris à noyer le poisson. Je surprends Aaron à plusieurs reprises, me mater en souriant. Je l'ignore le plus possible, il fronce les sourcils, mais je me fais un devoir de ne rien lui montrer de la frustration qui agite mon corps d'avoir été interrompu.

Non mais tu t'écoutes... un baiser de ce mec et tu étais prête à écarter les cuisses et tester la walk of fame.

William met fin à notre jeu de regards quand il nous propose de venir avec eux passer une journée en bord de mer dimanche prochain. Maxine et moi sommes d'accord et Alma précise qu'elle leur donnera la réponse plus tard, ce qui à l'air de contrarier Raphaël.

Nous bavardons encore une heure avant de quitter les lieux Maxine et moi. 


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