Envol*


Les passagers du vol Air France 032 à destination de New-York JFK, sont priés de se présenter à la porte d'embarquement.

Après une escale interminable et un changement d'aéroport, la province étant mal desservie, nous embarquons enfin vers notre nouvelle destination, notre nouvelle vie.

— Enfin ! s'écrit Will.

— T'es si pressé d'être enfermé dans un avion pendant douze heures mec ? le chambre Raph.

L'airbus est blindé de monde quand nous y pénétrons à notre tour. Une fois nos places trouvées avec Aaron, il m'aide à mettre mon bagage cabine dans le rack et me demande :

— Hublot ? mon ange.

— Oui.

Assis côte à côte, je remarque Naël et Maxine dans la rangée de devant et William er Raphël au meme niveau que nous mais de l'autre côté de l'allée.

— Tu penses que le siège va rester vide ?

Aaron fait un tour d'horizon est acquiesce d'un signe de tête.

— Apparemment tout le monde est là et les portes se referment.

En tenue décontractée, sweat, bas de survêtement et Ugg aux pieds, je m'installe confortablement en sortant mes écouteurs prête pour le long vol qui s'annonce.

Le visage tourné vers le hublot, mes yeux flottent au-dessus des nuages quand je sens des doigts m'enlever un écouteur et ensuite deux bras entourer ma taille. Je me blottis plus douillettement contre ce corps chaud, pose ma tête sur l'épaule d'Aaron et me laisse bercer par la musique...

— Bien dormi la belle au bois dormant ? chuchote Raphaël, alors que je m'étire en me relevant.

J'ai du glisser pendant mon sommeil car ma tête était posée sur les cuisses d'Aaron qui s'est décalé sur le siège vide et mes jambes repliées sur mon fauteuil.

— Pas mal oui, même si je me suis réveillée sans un baiser de mon prince.

Raph sourit et j'en fait de même quand je constate que le prince en question est profondément endormi. J'ajuste le plaid qui nous recouvrait et décide d'aller soulager ma vessie. Une fois debout dans l'allée centrale, je m'aperçois que Naël et Maxine dorment également.

— Où est passé Will ? je demande en voyant sa place vide.

— Aucune idée, je viens aussi d'ouvrir les yeux. Certainement à la chasse aux hôtesses.

J'éclate de rire, et remonte la partie centrale jusqu'aux toilettes. Mon regard croise celui d'un homme d'environ de notre âge, une casquette vissé sur la tête m'empêchant de distinguer correctement ses yeux, mais le rictus qui étire la commissure droite de sa bouche me met mal à l'aise. Je détourne le mien et poursuis mon ascension au milieu des pleurs et cris d'enfants. Arrivée à hauteur de ma rangée, je m'assois sur le fauteuil laissant vacant par le norvegien étant donné que Aaron est toujours plongée dans les bras de Morphée ainsi que le Libanais et ma meilleure amie.

— Tu penses qu'il faut lancer un avis de recherche ? fais-je malicieuse à l'attention de Raph.

— J'ai pas compté ses capotes avant de partir... j'aurais dû.

Raphaël est celui que j'ai le plus de mal à percer, je dois dire que notre départ n'a pas été des plus cordiaux cela c'est arrangé depuis notre discussion.

— Plus que quelques heures et...

— Ouais, m'interrompt-il en passant une main sur sa nuque.

— Un souci avec Big Apple, man ?

Mon imitation de l'accent américain est pourri mais Raphaël sourit.

— Tu te souviens de notre conversation, quand je t'ai parlé de la fille qui m'a quitté ?

Très bien puisque c'était la première fois qu'il se confié à moi alors que l'on se connaissait à peine.

— Oui.

— Nous étions ensemble depuis le lycée, et pour moi, c'était la fille avec qui je me voyais vieillir.

J'attends le mais, car fatalement il va y en avoir un.

— Sauf que... j'étais trop naïf à cette époque. Nous avons commencé la fac de droit ensemble, tout allait bien entre nous, j'étais en coloc avec mes meilleurs amis, bref c'était parfait. Et puis quand nous avons entamé notre deuxième année je l'ai trouvé étrange... l'été nous ne nous étions pas beaucoup vu, ce qui aurait dû au contraire nous rapprocher, seulement elle trouvait toujours une excuse bidon pour refuser mes invitations... et je ne parle du sexe qui était casi existant. Comme un con je m'étais ça sur le stress, sur la lassitude, alors je redoublais d'efforts malgré les mises en gardes de mes potes. Je leur servait le refrain qu'ils ne connaissaient rien aux relations, que leurs coups d'un soir n'était en rien comparable à ce que je vivais depuis des années.

Cette piqure de rappel sur le passé à l'activité sexuelle débridée de mon beau brun ravive ce sentiment de jalousie que je m'efforce à combattre.

— Et puis un jour... Raph marque un temps d'arrêt, je pose ma main sur le dessus de la sienne en geste de soutien. Je l'ai surprise dans les bras d'un mec de dernière année. Ils ne se cachaient même pas puisque c'était derrière le gymnase.

Une moue de dégoût s'imprime sur mon visage.

— Qu'elle garce. Et alors qu'as-tu fait ?

— Rien.

— Pardon !

— Non. J'en ai parlé aux mecs, bien sur, qui n'ont fait aucun reproche, mais qui sans m'en informer sont allés casser la gueule au branleur.

— C'est tout eux, ça.

— Donc, j'ai continué à jouer le jeu, me forçant à repousser le dégoût des que mes lèvres touchées les siennes, je voulais voir jusqu'où elle était capable d'aller dans son mensonge, sa trahison.

Je comprends mieux la réticence qu'il a à donner sa confiance à une fille.

— Et au bout d'un mois, elle a enfin craqué et m'a avoué être tombée amoureuse d'un autre mec et qu'elle le suivait à New-York. Comme ça en plein milieu d'année. J'ai tourné les talons et je me suis juré que plus jamais une nana ne percerait mes défenses.

— Je suis désolée Raph. Je conçois mieux pourquoi tu étais méfiant à mon égard... et en plus je t'ai donné raison.

Raphaël avec son index me soulève le menton.

— Au début, c'est vrai, mais on s'est expliqué, toi et moi... et si tu agis comme tu l'as fait, c'est uniquement pour nous éviter les emmerdes... alors non ta déloyauté n'a rien avoir, Léane. Il embrasse mon crâne et reprend sa place.

— Elle ne te méritait pas, reprends-je et dans un sens il vaut mieux que tu t'en sois aperçu avant de faire ta vie avec elle. Tu aurais souffert pour une fille qui n'en valait pas la peine. Même si elle ne t'avait pas trompé ici, elle l'aurait forcément fait à un moment donné. T'es un mec adorable Raph, et je suis sûre que tu trouveras la fille un jour.

— Mais tu veux savoir ce qui est le pire... c'est que je ne sais pas comment je réagirai si elle se trouvait devant moi.

— Fais toi confiance, Raph et aussi à ton instinct. Un cœur meurtri par une personne la reconnaît.

— Psychologue, maintenant ?

Je lui donne une tape sur le bras.

— J'espère que tu as raison, car je la déteste si fort, mais elle a toujours su me manipuler et je flippe de retomber dans sa toile de salope.

— On sera là pour te raisonner et t'en empêcher et si jamais on emploiera la manière forte...

— Qui est ? m'interroge-t-il un sourcil relevé.

— T'enfermer jusqu'à ce que tu retrouves la raison.

Nous rions ce qui réveille le beau spécimen à ma gauche.

— Peut-être qu'elle ne vit plus au States.

— New-York c'est grand.

Je lui fais un clin d'œil. Raph me prend dans ses bras, ce qui me surprend, et me remercie de l'avoir écouté quand une voix rauque intervient.

— Tu peux la lâcher, maintenant.

Aaron se tient debout, son regard braqué dans le mien.

— T'es infernal mec.

— Ça ne te dérange pas si je reste assise là jusqu'à la fin du vol ?

je ne sais pas pourquoi je le provoque, mais cette petite crise de jalousie envers un de ses meilleurs amis m'agace. Est-ce que je réagirais pareil si Maxine et lui discutaient à coeur ouvert ? non.

— Mais pas du tout mon cœur, je vais bien trouver une meuf pour me tenir compagnie jusqu'à la fin du vol.

Je serre les poings. Aaron se joue de ma provocation et il est très fort à ce jeu. Je décide de le rejoindre, ne voulant pas aggraver mon cas. Une fois à sa hauteur, je dépose mes lèvres à la commissure des siennes.

— Sage décision mon ange.

Je me retiens de lui foutre mon poids dans sa gueule de mec sexy.

— Si tu as besoin de te défouler, on va aux toilettes et je te baise.

William qui remonte l'allée, les mains dans les poches de son pantalon de survêtement et un sourire railleur aux lèvres me dispense de répondre.

— Tu retrouvais plus ton siège, mec, l'alpague Raphaël.

— C'est ça ! Et une gentille hôtesse a eu pitié de moi.

— Putain ! dit Naël qui nous a rejoint, ne me dis pas que tu t'es envoyé en l'air dans les toilettes de l'avion avec...

— Ben j'te le dis pas, le coupe-t-il, mais c'est à peu prêt ça.

— Mais c'est quoi ton obsession pour les toilettes mec ? Tu comptes écrire un manuel sur comment baiser dedans ?

Tu devrais essayer ça te détendrait, le libanais. La place est chaude... Aïe, merde, Aaron !

Mon beau brun vient de lui donner un coup de coude dans les côtes.

Je jette un œil vers le fauteuil de Maxine mais celle-ci dort toujours. En pivotant pour rejoindre le mien, je croise le gars de tout à l'heure qui marche dans notre direction sans manquer de me dévisager.

— On se mate un film ? demandé-je à Aaron qui me rejoint.

— C'est pas vraiment un film que j'ai envi de mâter là. susurre-t-il, en mordant mon lobe d'oreille, tout en passant sa main sous mon sweat.

— Moi non plus, mais on n'a pas vraiment le choix. Si ? Je ne passe pas après Will dans les toilettes.

— Tu me tues mon amour. Va pour le film alors. Mais je laisse mes mains là, de toute façon elles font se qu'elles veulent, m'annonce t-il avec une moue boudeuse.

A moitié du film, Aaron est toujours collé contre moi, son visage enfoui dans mon cou, son souffle chaud me donne des frissons et ses phalanges tracent des cercles sur mon ventre autour de mon nombril. Inutile de préciser que la concentration est dure à retenir.

— Tu le fais exprès, avoue.

— De ?

— Me distraire.

— Tu rates rien. Le mec gentil galère comme un puceau à se taper la meuf canon du lycée malgré toutes ses tentatives et c'est le sportif à la fin qui va la sauter, alors...

Je le fixe stupéfaite.

— Quoi ? c'est pas vrai ?

— Hum...

Il me regarde avec son sourire spécial connard qui enflamme les petites culottes, il sait qu'il me trouble et qu'il a gagné.

— Toilettes.

Il rit.

A peine a-t-il refermé la porte, je lui saute dessus comme un nymphomane en manque.

— Ça va aller vite, mon ange. Tourne toi.

Comme une bonne élève je m'exécute, ce qui lui vaut un ricanement et Aaron n'attends pas pour baisser mon pantalon et décaler mon shorty sur un côté.

— A la hussarde, donc, constaté-je.

Et pour confirmer, Aaron introduit son majeur en moi.

— Qu'est-ce qui t'excite à ce point, chérie... le risque de se faire choper ?

— Arrête de parler et baise-moi.

— Tes désirs sont des ordres

Il descend son bas de survetement sous ses fesses, et d'une poussée il s'introduit en moi. Je m'accroche au rebord du lavabo pendant qu'Aaron entame les va et vient en me soutenant par les hanches. Ses coups de reins sont vifs, sauvages, le temps nous est compté, ce qui augmente le feu qui circule dans mes veines, les frissons le long de ma colonne vertébrale. Mes gémissements dépassent la barrière de mes lèvres, Aaron tire sur ma queue de cheval et emprisonne ma bouche de la seine afin d'étouffer le bruit. Je mords dans sa lèvre quand l'orgasme me terrasse.

Aaron m'aide à me rhabiller quand deux coups discrets contre la porte nous ramènent dans le monde réel. Et sans se démonter mon beau ouvre le battant et sourit de toutes ses dents à l'hôtesse qui nous inspecte d'un air suspicieux.

— Mon épouse est enceinte, déclare-t-il en se passant une main dans sa tignasse.

Vas-y chéri, allume là, aucun souci.

– Et comme elle en est au premier mois, les nausées la...

— Pas de problème, voulez-vous que je vous apporte de l'eau ou autre chose, madame, me questionne-t-elle sans lâcher mon mec des yeux.

Et oh, je suis là hein, ai-je envie de crier.

— Ça ira, merci beaucoup, mon épouse va mieux, donc nous allons rejoindre nos sièges.

— N'hésitez pas si vous avez besoin de quoi que ce soit.

Je me retiens d'ajouter gnagnagna.

Je ricane dans le cou de mon petit ami quand il nous guide jusqu'à notre rangée.

— Un mot de toi et elle était prête à braver le règlement intérieur. Aucun scrupule franchement... Elle drague le mec alors qu'il lui explique que sa nana est malade parce qu'elle est enceinte.

Aaron resserre sa prise sur ma taille.

— Elles peuvent toutes tenter, mon ange... il n'y en a qu'une qui fait lever ma queue.

Je force pour le détacher mais évidemment Aaron me rattrape en riant.

— Je t'aime mon amour, n'en doute jamais.

Ses lèvres butines mon cou. Et je capitule. Aucune volonté face à ce mec.

— Franchement le coup de la grossesse... bravo.

— C'est la seule idée qui me soit venue, mon cœur. 

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