Dérapage*


                            



Ce matin, Naël et moi nous préparons pour aller faire du snowboard. Uniquement par plaisir, car le programme de la bimbo n'a plus de secret pour nous. Will et Raph se collent à la surveillance du chalet et le second doit s'entraîner à pirater le réseau interne de surveillance. Pas de société, mais des caméras disposées au portail et à l'entrée, et certainement à l'intérieur. Le coffre fort qu'il dissimule à sa fille contient les dernières preuves qu'il nous manque pour faire tomber d'autres têtes. Une clé USB et sûrement quelques diamants issus du pillage. Et comme c'était un membre important du trafic et un riche homme d'affaires, il protège son cul du mieux qu'il le pense...

Hier soir, Nicky a envoyé un message à notre norvegien, l'invitant à la rejoindre. Elle mord à l'hameçon est c'est parfait pour la suite, pour ce soir. Il a décliné, sans la vexer, mais en lui promettant une nuit de débauche. Sa réponse ne s'est pas faite attendre et nous étions tous les quatre explosés de rire à la lecture du sms. Des émojis très significatifs. Aubergines, pêches et canard.

Le ciel est couvert et les rafales de vent sont assez fortes, je m'équipe en conséquence, en plus du casque, mon masque et le facial sont de la partie pour me protéger du froid. Ainsi équipé, je m'amuse à faire un selfie et à l'envoyer à Léane.

Je sais qu'elle n'a pas cours ce matin, elle doit en profiter pour faire une grasse matinée, ma marmotte, surtout qu'elle et Maxine ont profité à fond de leur soirée. J'ai attendu un maximum son retour, mais je me suis écroulé et ce matin au réveil j'ai trouvé le mms qu'elle m'a envoyé avant de s'endormir. Et putain, je regrette de m'être assoupi comme un papi. Son visage en contre-plongée, ses cheveux éparpillés sur l'oreiller, son épaule nue...

— Le temps est merdique, me ramène Naël sur le télésiège.

— Ouais.

En haut de la piste noire, mon pote et moi nous préparons à entamer la descente quand mon téléphone émet un bip annonçant un message. Je ne m'en préoccupe pas et lance à Naël en amorçant la pente :

— Le premier en bas, offre à boire.

— Prépare la gold mec, fait-il en donnant une impulsion sur ses jambes.

A cause des mauvaises conditions météo nous n'avons pas pu nous éclater comme nous le voulions.

A demi allongé sur un pouf du restaurant d'altitude j'attends le libanais qui est allé commander nos boissons. J'en profite pour ouvrir mon téléphone et voir qui m'a écrit. Je souris quand le surnom que j'ai attribué à Léane apparaît sur l'écran principal.

Mon ange :

Bonjour beau brun !

Déjà sur les pistes ?

Moi :

Salut belle blonde !

Déjà réveillée ?

Inconsciemment, j'entame un jeu entre nous. Les trois petits points m'indiquent que Léane m'écrit.

Mon ange :

Je ne suis pas blonde...

Et j'ai du mal à dormir sans mon doudou !

Moi :

Oh ça je sais que tu n'es pas une vraie blonde ;)

Ton doudou ? dois-je casser la gueule à quelqu'un ?

Plus que 2 nuits et le mot dormir te paraîtra surfait ma belle.

Mon ange :

Quel crâneur !

Pas la peine... ce serait dommage que tu abîmes un si beau visage.

Ne t'épuise pas trop sur les pistes alors...

Je ris seul de sa réponse.

Moi :

T'inquiètes pas, j'ai des ressources.

Mon ange :

Je réitère... quel crâneur.

Je te laisse, je vais me préparer, Max m'attend.

A plus.

Je ♥️

Moi :

Ça marche.

Je t'aime plus.

Quand nous sommes de retour à l'appart en fin d'après-midi, William et Raphaël sont concentrés sur l'écran d'ordinateur de celui-ci.

— Alors les mecs, quoi de neuf ? m'informé-je, en zieutant sur l'écran.

Raphaël prend la parole.

— J'ai pu récupérer le plan du chalet en m'introduisant dans le système de l'agence immobilière.

Ce mec est un génie. Dommage qu'il soit bourré d'a priori

— Nous sommes en train de l'étudier. Sinon RAS.

— Depuis qu'elle est rentrée aux alentours de midi, le petit cul de Nicky la chaudasse n'est pas réapparu, confirme Will.

Naël et moi ricanons.

— C'est crevant de descendre les pistes sur le cul, renchérit le libanais.

— Remarque, c'est pas comme si elle n'était pas habituée à s'en servir de son cul justement.

— Putain, mais que t'es con ! lui balance Raph, tout en cachant son fou rire derrière son verre de soda.

Je sors de la douche une serviette nouée autour de mes hanches m'apprêtant à choisir mes fringues pour ce soir quand mon iphone entonne la sonnerie réservée à Léane. En faisant attention de ne pas me vautrer sur le parquet je cours jusqu'à la salle de bain où je l'ai laissé.

— Allo !

— Hey ! Comment vas-tu beau brun ?

— Si je fais abstraction qu'une fille pas tout à fait blonde me manque... ça va.

Léane rit de ce rire cristallin, et ce son traverse mon épiderme.

— Je suis sûre que tu exagères.

— Pas tant que ça !

— Toi aussi tu me manques, Aaron. Léane a repris une voix sérieuse. Mais l'on se retrouve bientôt. Parle moi plutôt de ta soirée.

Bordel.

— Rien de fou. Nous dînons au restaurant, puis direction un club...

Je l'entends inspirer.

— D'accord.

— Mon ange, je ne suis qu'un figurant dans le déroulement de la soirée...

Je lui ai raconté l'enchaînement de notre soirée plus tôt dans la journée.

— J'espère bien, me coupe-t-elle. Il y a assez de William et Raphaël pour faire le job.

— Et crois moi, le norvegien le prend à cœur.

— Ça ne m'étonne pas.

La bombe est désamorcée. Sauf que...

— Tu me le diras Aaron si jamais tu...

— N'y pense même pas chaton. Sinon dès que je débarque je te donne la fessée de ta vie.

Je l'entends déglutir.

— Alors, peut-être que...

— Arrête Léane, je n'ai pas le temps de me branler et les images que tu incrustes dans mon cerveau ne m'aident pas à résister.

— Repasse les toi quand tu seras entouré de filles plus canons les unes que les autres.

— Je vais vraiment me fâcher mon ange.

Léane marque une pause, une voix étouffée me parvient.

— Tu es où ?

— En voiture avec Max.

Je fixe l'heure sur ma Rolex et il temps que je bouge mon cul.

— Je vais devoir raccrocher chaton, je ne suis pas encore habillé et il va être l'heure de partir.

— Ok. Je t'embrasse. A plus tard.

— Je t'embrasse aussi... partout.

Je coupe la communication avec une boule au ventre, sans vraiment m'expliquer pourquoi.

Je dois absolument me concentrer et mettre tous mes doutes de côté pour cette nuit.

Fort de cette résolution, je me dépêche de choisir mes fringues et de m'habiller, et rejoins les autres dans le salon déjà prêtsà déguerpir.

Quand nous passons la double porte du restaurant étoilé, une hôtesse d'accueil nous conduit à notre table après avoir pris le faux nom que Raphaël a donné, puisque c'est lui qui a réservé. Très vite je repère le petit groupe trop bruyant pour un établissement de ce standing, mais l'argent achète beaucoup de choses.

Arrivé devant notre table, l'employé nous demande si cela nous convient.

— C'est parfait, la rassuré-je. Merci.

Et comment ! Elle est placée pile en face de celle occupée par le petit groupe. D'ailleurs certains se retournent, nous dévisagent, les filles avec envie, les mecs par curiosité, et jalousie, nous sommes potentiellement un danger pour leurs petites copines, et intérieurement ça me donne envie de rire. L'apparence, et seulement l'apparence.

Ce soir, nous avons le look parfait de mecs friqués, qui sortent pour s'éclater.

Raphaël avec son apparence de surfeur porte un pantalon chino noir, une chemise en jean très foncée, des basket ultra-tendance, et une doudoune vient completer son look de mec cool.

William, comme à son habitude, se la joue bad boy des beaux quartiers. Son jean brut parfaitement coupé, un sweat à capuche en cachemire, des boots de moto et son blouson en cuir noir, attire les regards, sans parler de la mèche de cheveux qu'il laisse volontaireemnt tomber sur ses yeux. Piège à filles qui fait ses preuves car elles ont toutes envie de la relever et de s'y agripper ensuite.

Notre libanais, a le rôle du mec le plus classe et sérieux. Ce qu'il est incontestablement. ce soir son pantalon slim noir, sa chemise blanche parfaitement repassé, une veste de costume en laine fine et des boots noirs font le job. Et comme si cela ne suffisait pas à nous donner des complexes, monsieur a plaqué ses cheveux noirs corbeau en arrière faisant ressortir ses yeux verts et son teint mat. Un véritable aimant à gonzesses. Sauf qu'il est aussi sérieux dans ses relations et aucune ne va rivaliser avec Maxine.

Quant à moi, j'ai choisi un jean stone usé aux genoux, une chemise grise anthracite, avec une cravate fine noire, des baskets Jordan édition limitée achetés aux states et ma parka de grande marque. Pour la coiffure je ne me suis pas emmerdé, j'ai passé mes doigts dedans.

Et quand Nicky la nymphomane nous fait un petit signe de la main, les autres sourient et détournent leur attention de notre petite personne.

Espèce de connard de fils à papa.

Will prend place sur la banquette de façon à avoir une vue parfaite sur sa proie. Raph se pose à sa gauche et Naël et moi occupons les deux fauteuils en face d'eux. Le serveur nous apporte les cartes et avant de l'étudier je surprends le norvegien entrain de faire un clin d'œil à une personne assise derrière moi. Je ricane, car je n'ai pas de doute sur l'identité de ladite personne.

Comme prévu, la bimbo ne lâche pas Will du regard une bonne partie du repas. Lui, se contente de la mater de temps en temps, soufflant le chaud et le froid. Un coup, il la mate avec son sourire ravageur, celui spécial petites culottes, et la fois d'après feint l'indifférence. Son manège fonctionne à la perfection. Il faut dire qu'il est rodé !

Car avant de quitter le restaurant, Nicky s'approche de notre table en nous saluant, sa cour reste en retrait, mais je surprends quelques regards féminins posés sur moi, je les ignore et m'intéresse à la proposition de leur chef de bande.

— Nous allons au Dandy, si cela vous dit de nous rejoindre, j'ai une table attitrée dans le coin VIP.

Les cruches derrières elles s'esclaffent comme si elle avait sorti la blague de la décennie.

Alors que cela faisait partie de notre programme, nous jouons le jeu à fond, en la remerciant de son invitation, mais avant d'accepter, Will lui répond que nous allons en parler, car nous avions prévu de passer la soirée ailleurs. Elle hoche la tête, puis avant de quitter le restaurant elle s'assure que Will a toujours son numéro de portable. Il lui répond par l'affirmative puis elle et sa troupe quittent le lieu.

— C'est qui le meilleur ? s'exclame Will.

On éclate de rire en se tapant dans les mains. Nous laissons passer quelques minutes avant de sortir du restaurant et de récupérer notre voiture.

Une fois sur le trottoir qui mène à l'entrée du club, nous attendons une bonne demi-heure avant de pouvoir accéder à l'intérieur. Je vérifie au moins dix fois mon portable, mais je n'ai aucun message ou appel de mon ange.

Une serveuse nous conduit directement vers le carré VIP. En passant dans la salle, nous restons en admiration devant le bar fait de verre et de lumière, ainsi que les murs tout en miroir où se reflètent les lumières. Les bouteilles sont disposées sur des étagères en verre dépoli qui changent de couleur au son de la musique. Mais le plus surprenant reste le plafond nous donnant l'impression d'être sous un océan agité.

Arrivés devant la partie réservée aux plus chanceux de hautes banquettes noires sont disposées en arc de cercle, une table en verre rectangulaire incrustée de spot rappelle le bar. Nous sommes séparés de la piste principale par une cloison en plexiglas avec une rambarde en acier. Peu de temps après que nous soyons installés, une serveuse différente, aussi peu vêtue que la précédente et tout aussi belle, vient prendre notre commande.

— Bonsoir, je m'appelle Jade et c'est moi qui m'occupe de votre table.

— Une bouteille de grey Goose avec quatre shots et de la glace pilée. Merci Jade.

Nous trinquons à notre soirée, puis William nous informe qu'il a repéré miss bimbo un peu plus loin. Il avale sa boisson et repose le verre en le faisant claquer sur la table, il claque la langue, puis avec son sourire de connard nous prévient que la chasse est ouverte. Un regard entendu et il a tourné les talons pour la rejoindre.

Et c'est parti pour le jeu d'acteur de Will !

Sa mission, qu'il a acceptée, autre que sauter la pouffe dans les toilettes est de récupérer la clé du chalet, en faire un double et la remettre, comme si elle n'avait jamais quitté la pochette de Nicky.

Je reste avec Naël et Raph. Toute discussion étant exclue, tant la musique est forte, mes yeux vagabondent sur la piste de danse, ainsi que du côté du bar. Mes yeux sont attirés involontairement vers une silhouette qui se tient dos à moi. La robe en sequins doré laissant son dos nu, indique l'absence de soutien gorge. Cette femme a un corps qui apelle tous les pêchés... une nuque gracile découverte grâce à un chignon de danseuse, une cambrure de rein à vous exploser les neurones, un fessier fait pour être palpé, agrippé, des chevilles fines habillées par la lanière en bijoux de ses escarpins à semelle rouge et ces jambes ... des lianes qui doivent s'enrouler autour de la taille, de celui qui la baise, au moment de l'extase.

Je débloque. Et pourtant je continue mon inspection.

Retourne toi ma belle. Je veux voir si le côté face est aussi bandant que le côté pile. A propos de bander ma queue se réveille. D'un mouvement discret, je la remets en place.

Je déconne vraiment.

J'ai besoin de vérifier si mon imagination me joue des tours. Ma conscience me baratine. Je vois Léane partout. Son manque annule le peu de bon sens qu'il me reste en son absence.

Je suis en train de fantasmer sur une meuf qui n'est pas la mienne justement, sous prétexte qu'elle me la rappelle.

Du coin de l'œil, j'avise Raphaël qui se lève sans un mot et se dirige dans la même direction que notre pote. Naël me fait signe, enterrant définitivement mon égarement visuel sur la nana du bar. Je suis la direction que m'indique son regard et un sourire goguenard greffé aux lèvres quand je vois que William a les choses en main, sans mauvais jeux de mots.

Naël nous ressert un verre et j'en profite pour attraper mon téléphone et envoyer un message à Léane.

La culpabilité me ronge. Putain ! Comment j'ai pu mater une nana comme par le passé... quand je choisissais ma proie pour une heure ou une nuit ? La bile remonte mon oesophage.

Moi :

Tu me manques.

La réponse arrive dans la foulée, ce qui sur le coup me surprend vu l'heure tardive.

Mon ange :

Tant mieux...

Je commence à taper une réponse, mais mes doigts s'immobilisent sur le clavier quand une main aux ongles rouges vif se pose sur ma cuisse et remonte dangereusement vers mon entrejambe. Trop focalisé sur la suite de mon sms, je n'ai pas fait attention qu'une intruse s'est assise à mes côtés. Je stoppe les doigts aventureux de ma main libre en l'agrippant par le poignet puis relève la tête afin de mettre un visage sur celle qui se permet tant de familiarité. Je reste stupéfait un instant quand je reconnais la fille du bar. Et effectivement le côté face vaut le côté pile.

Reset mec !

Un sourire éclatant étire ses lèvres purpurines en réponse à ma stupéfaction. C'est elle en premier qui engage la conversation. Je tiens toujours son poignet gracile entre mes doigts.

— Je suis sûre, que je peux être de meilleure compagnie que ton portable, me susurre à l'oreille, d'une voix à vous envoyer en enfer, la créature assise à mes côtés.

Des frissons courent le long de mon échine. Putain de réaction épidermique.

— Possible, me reprends-je. Mais j'ai une petite amie très, très, jalouse, et je ne pense pas qu'elle apprécie ta proposition.

Et toi ? se gausse ma conscience.

Ma voix se fait provocante, mes yeux la déshabillent comme pourrait le faire mes mains. Elle resserre ses cuisses, mord dans sa lèvre inférieure, attirant mon regard vers ce bout de chair.

— Personne ne t'oblige à le lui dire... c'est un peu comme à Las Vegas... ce qui se passe à Auron, reste à Auron. Et puis, je ne la vois pas avec toi ce soir. Pourtant, je t'observe depuis un petit moment... comme tu l'as fait avec moi.

Grillé mec !

— Elle m'attend chez nous.

Ma riposte est pathétique. Cette nana me déstabilise.

— Je ne suis là que pour quelques jours...

— Je ne te parle que d'une nuit, beau gosse.

Je relâche son bras, me passe une main dans les cheveux.

— Tu es ce genre de mec macho et possessif ? m'enfonce-t-elle, plus profondément dans mes états d'âme.

— Disons qu'avec elle, mon côté protecteur s'intensifie. Mais on peut peut-être s'arranger.

Toujours en la dévorant des yeux, ma langue lèche ma lèvre inférieure, geste sans aucune équivoque sur ce qu'elle aimerait lui faire. En emprisonnant ses iris des miens quand elle les relève, je peux y lire le trouble qu'elle ressent.

— Ton côté protecteur te suggère quoi ?

— Ça ?

Mes doigts frôlent la peau soyeuse de sa cuisse remontant lentement jusqu'à la lisière de sa robe indécente. Ma main libre crochète sa nuque, je rapproche dangereusement nos visages, sa respiration s'accélère, mon sang migre vers le sud, si bien que mon cerveau ne fait plus le taf. Toute raison me quitte dès le moment où son souffle sentant le cocktail sucré qu'elle a dû boire... frôle mes lèvres. Je raffermis ma prise sur sa nuque tout en continuant de remonter ma main qui passe sous sa robe. Ses bras s'enroulent autour de mon cou, une impulsion de ma part et la belle créature se retrouve à califourchon sur moi... vais-je franchir ce pas, qui me mettra définitivement derrière la ligne rouge ?

— Tu réfléchis trop... beau brun.

Et voilà je disjoncte, ma bouche s'écrase sur la sienne.

Je me recule la respiration erratique, le coeur en tachycardie et la bite en feu.

— Tu m'as manqué aussi Aaron.

Léane, ma belle sauvageonne se tient à moitiée sur moi, ses lèvres gonflées par notre baiser, sa robe trop remontée et son regard brillant.

— Alors comme ça, on chauffe un inconnu en boîte ? Questionné-je en traçant des cercles avec mon pousse sur son bras dénudé.

Sa peau frissonne.

— Pas n'importe quel inconnu ! susurre-t-elle en mordant le lobe de mon oreille.

— Et toi tu mates souvent des inconnus comme si tu leur faisais l'amour ?

J'ai toujours une main sur sa cuisse et l'autre sur sa nuque. Seulement, quelques centimètres séparent nos lèvres. Léane a une main posée sur mon torse et l'autre caresse ma mâchoire où un chaume de barbe la recouvre. Je suis sérieusement à l'étroit dans mon pantalon. Notre petit jeu m'a mis une trique d'enfer, mais la sentir contre moi, ses lippes si prochent menacent de faire exploser les boutons de mon pantalon.

— Je ne le fais pas avec n'importe quelles inconnues, la copié-je en mordant l'arc de sa mâchoire.

Léane enfonce ses ongles dans ma peau, son corps se colle un peu plus au mien.

— Tu étais donc sûr que c'était moi ?

Mon temps de réflexion est trop long, alors Léane amorce un geste pour s'éloigner la mine renfrognée. je renforce ma prise afin de la retenir.

— Je n'en n'étais pas sûr, chaton... j'en étais certain.

Mon aveux à l'air de la rassurer... et moi avec, car inconsciemment je sais que je n'aurais pas pu fauter avec une autre meuf que la mienne. Léane est ancrée en moi, tout son être est gravé sous mes rétines, chaque grain de beauté, chaque cicatrice, impossible de la confondre avec une autre.

— C'est une putain de bonne surprise que tu sois là mon ange,changé-je de direction.

— Je souhaitais te faire la surprise et Maxine m'a suivi dans mon délire.

— N'arrête jamais ce genre de délire, lui ordonné-je frôlant la commissure de ses lèvres.

— Que proposes-tu pour délirer ensemble alors ?

Sa question posée d'une voix sensuelle grille le peu de synapses qui me reste.

— Il va falloir éteindre l'incendie que tu as allumé... dis-je en déposant sa main sur mon entrejambe.

— Ma folie prône pour le raviver, son index longe toute ma longueur, maintenir la flamme, sa bouche parsème ma carotide de baiser humides, la pousser à l'extrême et tout brûler... une morsure dans mon cou, je vais exploser avant que tout commence. Avant de l'éteindre avec mes lèvres...

C'est la première fois que Léane me chauffe de cette manière. Elle n'est pas pudique, ni avec les mots, ni avec les gestes, habituellement, mais là elle est en feu, c'est le cas de le dire.

Je ne me retiens plus. Impossible. Le manque d'elle cette semaine, additionné à ce désir qui me crame les neurones depuis que Léane est arrivée, je l'embrasse passionnément, férocement. Dans mon élan d'impatience, je la retient afin qu'elle ne tombe pas en arrière. Je force le passage de ses lèvres avec ma langue, pour avoir accès à la sienne. Notre baiser est sensuel, impatient. On commence à déraper sérieusement. Mais à cet instant plus rien ne compte à part nous. Mes mains attrapent Léane par les hanches, la soulève et l'assois à califourchon sur mes cuisses, relevant sa putain de robe, puis englobent son cul parfait. Le mouvement de balancier qu'elle instaure ravage mon cerveau, je la suis, donne des coups de bassins, vue de l'extérieur on mime l'acte, mais à cet instant, rien ne me fera arrêter. Je grogne quand Léane tire sur ma tignasse afin de me coller un peu à elle. Sa poitrine appuie sur mon torse, mes lèvres dérivent dans le creux de sa clavicule, elle gémit, entérine par ce son le peu de raison qu'il me reste. Mes doigts remontent dangereusement vers un chemin interdit en présence d'un public, prêts à assouvir le désir d'un de nous deux, quand un :

— Il y a des chambres pour ça ! se fait entendre une voix que je reconnais par dessus la musique.

Complètement éssoufflé, je pose mon front sur le sien, je jette un regard noir vers l'inconscient qui nous a intérrompu. Raphaël se tient droit, les yeux tournés vers Léane. Puis la réalité nous rattrape. J'arrange la robe de Léane, la descend sur ses cuisses, râle après le manque de tissu, puis je l'aide à descendre de mes genoux. Léane se lève, et je souris de la voir rougir en présence de mes potes et de leurs poupées gonflables.

— Ou des toilettes, ajoute Will en s'esclaffant.

Je me relève à mon tour, entoure la taille de Léane de mes bras et m'aperçois que Naël n'est plus sur la banquette en face. Je le repère sur la piste en train de danser collé serré avec Maxine.

Les deux ont des airs de connards qui viennent de baiser.

Le norvegien s'approche et prend Léane dans ses bras, gênés par les miens qui ne la lâchent pas.

— Bonsoir beau gosse, le salue-elle en l'embrassant sur les deux joues.

— Quelle bonne surprise ! s'exclame Will en me fixant.

Je comprends son message mais ce qu'il ne sait pas est que Léane est au courant de tout.

C'est au tour de Raphaël de s'avancer en forçant sa conquête d'un soir à lâcher son bras ce qui la contrarie si j'en crois ses lèvres boudeuses gonflées de botox.

— Salut, Léane.

— Salut Raph.

Rien de bien chaleureux entre eux, l'attitude de mon pote m'énerve mais ce n'est ni, le lieu, ni l'endroit pour en remettre une couche. Naël et Max arrivent dans la foulée et toute la bande se retrouve à trinquer à la venue des filles. Maxine et Léane sont au milieu de la piste de danse, alors William en profite pour venir s'asseoir à ma droite. Discrètement, je saisis le bout de métal qu'il me tend. Sans qu'il n'est besoin de m'expliquer je devine de quel objet il est question.

— T'a réussi mec.

— T'es sérieux ? Tu doutais de mes capacités à faire perdre la raison à une meuf ?

— Nope, mais elle aurait pu ne pas avoir sa pochette pendant que tu la tringlais.

— Et la baiser sans préservatif ! s'exclame-t-il en faisant une grimace. Comme par hasard je n'en avais pas sur moi ce soir.

— A d'autres.

Nous partons dans un grand éclat de rire. Ce mec est tellement sûr de son magnétisme que c'en est frustrant pour les autres.

Un signe de tête à Naël et il comprend que j'ai récupéré le sésame. Il chuchote quelques mots à sa copine qui hocha le menton puis marche dans ma direction. J'en fais de même avec Léane et le libanais et moi sortons et rejoignons le SUV garé un peu plus loin dans une rue adjacente.

Naël ouvre le coffre pour se saisir du sac qui contient le matériel dont nous avons besoin. Nous grimpons ensuite à l'intérieur et je procède au moulage à l'aide de la résine. Le séchage est rapide, pour la finition, c'est-à-dire la copie en métal de l'objet, il va nous falloir un ligot que nous avons à l'appartement. Une fois la résine sèche, Naël remet le sac dans la malle et nous retournons à l'intérieur du club.

William est en plein léchage d'amygdale mais ça ne l'empêche pas de saisir discrètement la clé et de la remettre dans la pochette de Nicky sans être vu.

Léane et moi ondulons sur Umbrella, repris par Ember Island. Son dos collé à mon torse, mes mains sur ses hanches, ses fesses massant mon érection ont raison de mon flegme. Je la retourne vivement ce qui la surprend, pas la meilleure idée, c'est sa poitrine qui me nargue aux pointes dressées qui frottent contre le coton de ma chemise et je fond sur ses lèvres sans lui donner le temps de prendre son souffle. Mes mains sont partout sur elle, j'en veux plus, je la veux nue, sous moi, je veux être en elle...

— On rentre.

Mon ton est sans appel, Léane à compris l'urgence car elle entrelace nos doigts et nous dirige d'un pas rapide vers la sortie.

Une fois assis dans la voiture, mon ange n'attend pas et enjambe la partie centrale du Ranch Rover et monte sur mes genoux.

— Chaton, je l'avertis.

Léane, provocante, remonte sa putain de robe, s'attaque aux boutons de mon jean, je l'aide à le passer sous mes fesses en soulevant mon basin et d'une main expert, elle sort ma queue de son carcan et la place de manière à s'empaler dessus. Le râle de satisfaction que l'on émet ensemble me pousse à sourire. Nous n'avons toujours pas prononcer un mot. Seul nos yeux se parlent.

Ce soir c'est elle qui est aux commandes. Je suis son pantin, sa marionnette.

Léane accélère maitre de son plaisir, de son désir... je me contente de l'admirer, je grave sa beauté dans mes rétines, son parfum dans mes synapses. Je la sens se resserrer autour de mon sexe, mes mains enserre sa taille, je caputure ses lèvres et dans un cri d'extase nous explosons à l'unisson.

J'aime cette femme au delà de la raison. Je le lui déclare en happant de nouveau cette bouche, dessein de tous mes fantasmes.

— Je t'aime à en crever Léane.

Une larme roule sur sa pommette.

— Alors crevons ensemble Aaron.

Un dernier baiser et Léane se replace sur le siège passager. J'ignore le froid qui m'envahit et prend la direction de l'appartement. Notre nuit commence à peine.

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