Bonus William
L'alarme de mon réveil sonne, et je râle en essayant d'attraper un oreiller pour le poser sur ma tronche. Sauf qu'aucun n'est à ma porté. Je tends le bras, et quand ma main en touche un je le tire.
Un bruit, non un grognement me fait tourner la tête, et c'est là que j'ai l'impression qu'un rouleau compresseur fait des allers-retours dans mon crâne.
Trop brusque mec ! rigole ma conscience.
Ma main se déplace seule, et bute sur quelque chose de chaud et doux. Je continue l'exploration, quand un autre truc vient se coller à moi, contre mon dos.
Putain c'est quoi ce bordel !
J'ai l'impression d'être le chocolat au milieu d'un pain au lait.
La dite chose se déplace, enfin sa main surtout, et commence à descendre dangereusement vers ma queue.
— T'es réveillé bébé, on dirait !
— Plus que prêt même, dit l'autre truc en se retournant pour se retrouver face à moi, et en interrompant mon exploration.
Donc, si je résume la situation, je suis au pieu avec deux nanas, qui prennent leur rôle très au sérieux, de poupées gonflables.
Ouais, je sais, vous allez me traiter de connard, de queutard, qui n'a aucun respect pour les filles, blablabla, blablabla, je ne vous contredirai pas, enfin, pas sur tout. Mais, les nanas qui acceptent que je les baise dans les toilettes d'une boîte, ou de la fac, qui accepte un plan à trois, avant même que je leur offre un verre, ou que je leur dise mon prénom, pour moi se sont des salopes, qui aiment le sexe, qui n'ont aucun complexe, donc pourquoi voudriez vous que je n'en profite pas !
De toute façon, je ne leur promets jamais rien, jamais, et bien avant de leur enlever leurs petites culottes, elles le savent, elles sont libres de me suivre ou pas.
Pour répondre à votre question silencieuse, oui, ma maman m'a appris à respecter les femmes, donc quand je trouverai la fille, celle qui fera battre mon coeur plus vite, qui me fera vibrer, qui me fera trouver les journées trop longues sans elle, qui saura me tenir tête, mais qui saura aussi être docile, celle que mes potes apprécieront, parce que oui, pour moi, c'est important d'avoir l'avis de mes amis. J'arrêtai mes conneries !
Et là, un flash de la soirée d'hier me revient comme un boomerang en pleine face.
L'appartement de Khaled, où je suis toujours, si je me réfère au décor de la chambre qui n'a rien avoir avec le mien...
Et puis de toute façon, nous avons une règle avec Aaron, William et Raphaël, aucun plan cul ou coup d'un soir chez nous. Nous vivons en colocation tous les quatre, imaginer le bordel si chacun, emmenait une meuf ! Enfin sauf Raph qui lui sort avec Raylenne, depuis quelques mois. Et franchement, quand je vois comment il est, je me dis que finalement les coups d'un soir, c'est pas plus mal ! Enfin, il faut dire qu'il est tombé sur une sacrée salope.
L'alcool qui a coulé à flot, d'ailleurs je suis sûr, que si je fais un éthylotest le truc bug, le nombre de nanas...
Je suis coupé dans mes souvenirs, quand je sens une main qui enserre mon sexe, et commence de lents va-et-vient. Mon corps commence à onduler en rythme, quand la sonnerie de mon portable se fait entendre. Par réflexe je l'attrape de sur la table de nuit, et vérifie qui m'appelle, tout en regardant l'heure.
— Putain !! Je me lève tellement vite que la nana qui était entrain de me caresser se retrouve par terre, en m'insultant.
— C'est quoi ton problème connard !
— Là tout de suite, c'est toi et ton insulte ! Si t'en a pas eu assez va faire les autres chambres, la nargué-je avec un sourire.
L'autre ne dit rien, mais sort du lit pour aller aider son amie à se relever.
Je ne fais pas attention à elles, me rhabille en un temps record, vu mon état de larve avancée, et quitte la chambre sans un mot, ni un regard.
Encore deux de perdues... Mais nous connaissons tous le proverbe.
Je sors de la résidence où vit Khaled, et me dirige vers mon SUV, cadeau de mes parents pour ma licence.
Je roule dans Aix à une vitesse non autorisée, heureusement que c'est dimanche, les rues sont vides de voitures et de piétons.
Je me gare à l'arrache devant notre collocation, et cours presque jusqu'à notre étage.
— T'as vu l'heure mec ? m'agresse Aaron, alors que je pénètre dans l'appartement, la main encore sur la poignée.
— T'étais encore au pieu chez Khaleb ? questionne Naël notre libanais.
— C'est bon là ! C'est quoi un nouveau jeu ? Je dois répondre par oui ou par non, c'est ça ?
Je vois Aaron se tendre, et Naël lui mettre une main sur l'épaule pour le calmer.
— Va te préparer mec, tu sais que nos pères n'aiment pas attendre ! Surtout pas aujourd'hui où ils ont un truc important à nous dire, ajoute Naël.
En me dirigeant vers le couloir qui mène à ma chambre, j'entends Aaron me crier de passer sous la douche tellement je sens le parfum de pétasse et le sexe. Je le gratifies d'un doigt d'honneur, sans me retourner.
Quand nous arrivons tous les quatre à l'hôtel, qui appartient à la famille de Aaron depuis deux générations, nous nous dirigeons directement vers l'ascenseur sans passer par la réception.
Je jette quand même un regard vers la fille qui s'y tient, au cas où, et me concentre sur mes amis, non sans lui avoir fait mon sourire, pleins de promesses coquines. D'ailleurs elle me le renvoie en se mordant la lèvre inférieure.
Ok meuf ! Le message est passé.
Je devis de mon chemin pour rejoindre le comptoir.
— On a pas le temps mec pour un plan drague ! m'interpelle Raph.
Je l'ignore, pose mes coudes sur le bureau d'accueil, et fixe Cassandra, si j'en crois le prénom écrit sur son badge, dans les yeux.
— A quel heure tu termines ton service ?
— Dans une heure... Pourquoi ? m'allume-t'elle.
— Le timing est parfait ma belle ! Tu m'attendras dans la chambre 250.
Je ne lui pose même pas la question pour savoir si elle est d'accord ou pas, je sais qu'elle l'est. Et pourquoi, ça tu le verras si tu viens.
Et je la plante là sans un regard de plus, et part retrouver mes potes, qui commencent à perdre patience.
— C'est bon ? demande Aaron, ta queue va pouvoir attendre une heure ou c'est trop long !
On part tous dans un éclat de rire, et Naël en profite pour ajouter :
— C'est vrai qu'elle a l'air bonne !
— Elle l'est ! nous surprend un mec dans l'ascenseur.
On se retourne comme un seul homme, surpris par la voix du mec.
— Je le sais parce que c'est ma petite amie.
On se regarde comme des cons, puis notre Libanais s'excuse de la façon dont on a parlait de Cassandra, et la montée jusqu'à l'étage privé ne m'a jamais paru aussi lente.
— Bravo mec, se moque Raph.
— Quoi ? C'était pas inscrit sur son front qu'elle est maquée ! Et puis elle m'a pas dit non, et je mettrai ma bite à couper, que je vais la retrouver bien sagement allongée sur le lit en train de m'attendre.
— Tu prends des risques mec, parce que là, on ne va pas pouvoir faire autrement que de te suivre pour vérifier ! balance Aaron.
Aaron vient de frapper à la porte du bureau de Pierre, et attend que celui-ci nous autorise à y entrer. On en profite pour se calmer, et reprendre notre sérieux.
Quand nous y pénétrons, il y a Ellias, le père de Naël, Paul, celui de Raphaël, Swein, le mien, et enfin Pierre. Ils sont assis tous les quatre autour d'une table de réunion, et nous fixent sans laisser aucunes émotions filtrer.
Putain, j'ai l'impression de me retrouver au lycée, quand je passais devant le conseil de discipline ! Et je ne suis pas le seul à avoir cette image, quand j'interprète les regards sceptiques de mes amis.
— Venez vous asseoir, nous ordonne Pierre sans aucun préambule.
— Bonjour à vous aussi ! balance Aaron.
Je tourne la tête vers lui, en me demandant si il est conscient de ce qu'il fait, ou si il est juste suicidaire.
Apparemment oui, vu son air de connard.
— Un conseil Aaron, ne la ramène pas vu l'heure à laquelle vous arrivez, gronde son père.
J'allais ouvrir la bouche, pour leur expliquer que c'était à cause de moi, mais Naël me fait un signe de la tête, me signifiant de me taire. Ça a toujours été comme ça entre nous, on se couvre les uns, les autres...
— Bon, si l'on vous a demandé de venir, c'est parce que nous avons une chose importante à vous raconter, ajoute Swein de sa voix calme.
Ellias prend la parole, et commence à nous raconter leur histoire depuis leur début dans l'armée, leur rencontre, leur amitié qui s'est développée au fil des missions, les décisions qu'ils ont eu à prendre quand ils ont découvert le trafic de diamants, qui impliquait de nombreux enfants, que ces salopards transformaient en enfants soldats, drogués pour qu'ils ne se rendent pas compte de ce qu'ils faisaient, mais aussi pour que l'adrénaline soit à son maximum, et ensuite comment ils donnaient de l'argent aux familles de ces même enfants.
Mon sang bout dans mes veines, une haine sans nom monte en moi, une envie de me battre, et de faire payer à ces connards de costumes cravates me fait m'agiter sur ma chaise.
— Suite à mon accident, continue Ellias, mais aussi à la demande de ta mère Naël, nous avons pris la résolution d'arrêter les braquages. Paul fait régulièrement des voyages en Angola pour superviser les travaux de la nouvelle clinique, et Isabelle et Louise, gèrent le montage de l'association qui aidera les familles, dont les enfants sont morts ou blessés, à leur donner un nouveau départ.
Un seul regard entre nous, et l'on se comprend !
Un seul regard entre nous, et notre décision est prise !
Un seul regard entre nous, et d'une même voix nous nous exclamons :
— Entraînez-nous !
C'est comme ça, que trois ans plus tard nous commettons notre premier braquage...
Et heureusement pour moi, trois ans plus tard, j'ai toujours ma queue en état de marche...
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