Réconciliation #


Aaron
                                    

Léane et moi, nous nous promenons dans les rues de New-York, en faisant quelques arrêts dans les boutiques ou dans un café pour nous réchauffer, jusqu'à arriver à Central Park. Nous marchons en longeant le lac, jusqu'à nous retrouver devant le banc où j'ai fait graver le message destiné à mon ange. Quand je le relis, je me dis qu'il n'y a pas plus vrai.

"Tu as braqué mon âme, mon Ange Léane, à jamais."

Je ferai n'importe quoi pour elle, surtout en ce moment, en sachant qu'un psychopathe se balade dans la nature, et la menace en la faisant chanter. Depuis que je l'ai appris par mes potes, et que mon amour m'a fait lire les messages, j'ai une colère, mélangée à de la haine qui coulent dans mes veines, que j'ai de plus en plus de mal à maîtriser. Si j'y arrive, c'est uniquement pour ne pas la blesser un peu plus, ou la faire se sentir mal. Je sais déjà qu'elle culpabilise assez, en pensant que tout est de sa faute.

Même si on ne connaît rien des raisons de ces intimidations. Je prends sur moi, mais je n'ai qu'une envie, c'est de frapper dans quelque chose, ou plus précisément dans une personne. J'espère simplement que c'est un mec, parce que jamais je ne cognerai sur une femme. Mais pour l'instant, je ne veux rien lui montrer, je ne souhaite qu'une chose, c'est passer une journée comme nous n'en n'avons pas eu depuis quelques semaines.

Pour le reste, j'irai certainement à la salle me défouler, pour taper contre un sac, ou faire un combat si Patt le patron du club et ancien boxeur professionnel est libre. Il sait comment je fonctionne, et encore plus depuis dix jours. D'ailleurs, je pense que c'est lui qui entraînera Léane, à la boxe, et moi aux combats rapprochés. Et évidemment, en pensant à ça, ma queue frétille dans mon boxer.

— Tu penses à quoi mon braqueur ? m'interpelle mon ange.
— A tes futurs entrainements, pourquoi ?

Je comprends pourquoi elle me pose la question, quand je surprend son regard arrêté sur mon entre jambe.

— Si tu continues de la fixer comme ça, la situation ne va pas s'arranger ! Et il n'est absolument pas question que l'on fasse un attentat à la pudeur, mais surtout que n'importe qui te reluque en plein orgasme !

— C'est de t'imaginer me faire tomber au sol, pour pouvoir ensuite t'assoir sur moi pour me bloquer ? Ou tu rêves plutôt, que je te domine qui te fait bander ? me dit-elle en se rapprochant de moi, et en effleurant mon sexe de ses doigts délicats.

— Les deux pour être précis, toi, moi, dessus, dessous... Peu importe en fait !

— Ouais ! On verra bien qui sera dessus ou dessous... Ces moments à deux m'ont manquée. Tout au fond de moi, c'est peut-être égoïste hein, mais je suis soulagée que vous soyez au courant, même si ma conscience me hurle, que ce sera ma faute si il arrive un malheur à l'un d'entre vous.

— Il ne nous arrivera rien, d'accord mon ange ? lui affirmé-je en tenant son visage entre mes mains, avant de lui donner un baiser léger comme une plume.

Je ne l'approfondit pas, sinon je ne pourrai pas m'arrêter.

— On va tout faire pour trouver quel est ce connard qui te menace. Et moi aussi ça m'a manqué de ne pas être avec toi !
— Maintenant que nous sommes là, tu veux bien m'expliquer toute l'histoire avec l'autre pute ?

Au moins, cela me fera penser à autre chose, que l'envie et le besoin de défoncer un  mec pendant quelques minutes. Je commence mon récit, en la soulevant pour l'asseoir sur mes jambes en fixant ses magnifiques yeux.

— Comme tu le sais déjà, Jessy a commencé à me chercher depuis mon intégration au  cabinet. Au début, je n'y faisais pas attention, pensant que ça faisait partie de son travail, qu'elle me draguait, pour s'amuser, pour voir jusqu'où j'étais prêt à aller pour gravir les échelons...
— Tu es rentré dans son jeu Aaron ? me questionne-t-elle avec de l'hésitation dans la voix.

Je détourne le regard, pas certain de comment lui annoncer la suite.

— Aaron, réponds-moi ! exige Léane d'une voix beaucoup plus assurée en se reculant.

Je me reconcentre sur mon ange, en la serrant plus fort contre moi, mais Léane ne se laisse pas faire, et s'écarte, pour me fusiller du regard.

— N... Non je ne suis pas rentrer dans son jeu, comme tu peux te l'imaginer surement !
— Ben vu que tu ne me dis rien, et que tu n'as pas l'air sûr de toi, oui mon cerveau tourne à plein régime.
— En fait, pendant la période de la rentrée, où tu n'allais pas bien, ou mes heures passées au bureau étaient plus importantes que celles passées à l'appartement, je me suis confié à elle...

Léane commence à ouvrir la bouche, mais je la fais taire d'un baiser.

— Je sais maintenant, crois-moi, que c'était une connerie sans nom, et les mecs n'ont pas manqué de me le faire savoir. Mais comme je te l'ai dit, au début, je pensais, naïvement qu'elle voulait m'aider à m'intégrer plus facilement ! Et puis, j'étais tellement mal de ne pas arriver à te faire parler, à te faire sourire...

— C'est de ma faute c'est ça ? s'énerve-t-elle.

— Non ! Arrête j'ai pas dit ça ! Mais elle était là, tous les jours, et petit à petit, je commençais à lui faire confiance, même si une alarme retentissait au fond de moi. Donc, on a commencé à se confier, à déjeuner ensemble à l'extérieur, ou dans son bureau, pour continuer à bosser sur les dossiers. Mais je te promets mon ange, sur ce que j'ai de plus cher, qu'il ne sait jamais rien passé entre nous ! Pourtant, c'est pas faute qu'elle ai essayé, mais jamais, je ne l'ai touché ou embrassé. Il faut me croire Léane.

Léane sonde mon regard, je lui donne accès à mon âme pour qu'elle puisse lire toute la sincérité de mes paroles. Nous nous affrontons du regard dans une attente qui me semble interminable, puis elle m'embrasse avec une telle douceur que mon cœur fait un bon dans ma poitrine.

— Je te crois Aaron.
Je relâche ma respiration sans être conscient de l'avoir retenue.
— Mais si je dois la croiser, peu importe où, je te fais la promesse qu'elle devra se payer une rhinoplastie !

J'éclate de rire aux paroles Léane.

— Pas la peine mon ange, il est hors de question que tu t'abîmes les mains à cause de cette salope.
— Continue.
— Ses approches ont commencé à se faire plus insistantes, à partir du moment où tout était redevenu normal entre nous. Forcément, avec le recul, je me rend compte, que je lui confiais moins de choses, que nos déjeuners s'espaçaient, et c'est à ce moment là, qu'elle m'a imposé le voyage à Las Vegas. Je lui ai fait comprendre, que je n'étais pas le plus qualifié pour partir avec elle, mais Jessy m'a assuré que cela me ferai une expérience professionnelle.
— Par expérience, elle entendait surement se faire sauter par un jeune ? Nan ?

Je rigole, et lui dépose un baiser sur son crâne.

— Peut-être, surtout maintenant que je sais qu'elle se tape Benson de vingt ans plus âgé ! Bref, je faisais tout pour me tenir éloigné d'elle, dans l'avion, j'ai fait semblant de dormir pendant tout le vol, pour qu'elle me laisse tranquille ! En attendant le taxi, elle a voulu se coller à moi, en prétextant qu'elle avait froid, mais je l'ai envoyé bouler. Heureusement, et j'ai prié, tu peux me croire, qu'une fois arrivée à l'hôtel deux chambres avaient été réservées. Si ça n'avait pas été le cas, j'aurais changé de palace. Pendant les deux jours qui ont suivi, je l'ai évité un maximum, quand nous n'étions pas obligés d'être ensemble pour le travail. Les négociations se sont tellement bien passées que le client nous a proposé d'aller fêter ça, d'abord dans un casino, et ensuite dans une boîte qu'il fréquente régulièrement. C'est lors de cette soirée, que j'ai fait la connaissance de Roy, un mec qui travaille dans la société informatique que nous représentons. La soirée avançant, l'alcool qui coulait à flot, je lui ai parlé de toi, de Jessy. D'ailleurs au début, il pensait que nous sortions ensemble ! Je lui ai confirmé que non, mais en plaisantant, il m'a fait remarquer que peut-être, elle, elle ne le savait pas, vu comment elle m'allumait, ce sont ses mots.

— Je devrais l'appeler pour le remercier !

— Je l'ai invité à venir nous voir si il devait passer à New-York ! Et puis il a hâte de te connaître. Quand il m'a dit ça, je lui ai fait comprendre que tu étais à moi, et qu'il pouvait draguer Jessy, ça me rendrai service, mais c'est là qu'il m'a dit que j'étais plus équipé pour lui plaire. En comprenant à travers mon cerveau embrumé par l'alcool, on a éclaté de rire, tout en continuant de boire. Au bout d'un moment, n'en pouvant plus, je lui ai dit que je rentrai me coucher, et c'est là que l'autre connasse est arrivée en faisant son numéro, et que les autres on cru que nous partions pour baiser. J'ai rectifier la chose, mais face à des mecs qui était tous au dessus de la limite autorisée, c'était perdu d'avance. Et je te promets mon ange, que quand je suis rentré dans ma chambre, que je me suis dessapé pour me mettre au lit. Je pensais vraiment qu'elle était ressortie. Sinon, jamais, je ne me serais déshabillé devant elle ! Si tu savais comme je m'en veux de lui avoir laissé la possibilité de te faire du mal en t'envoyant cette photo. Ma vengeance a été à la hauteur, je pense qu'elle nous laissera tranquille, surtout que Benson a décidé de l'envoyer à notre cabinet de Los Angeles. Apparemment, il se serait lassé et l'a déjà remplacé... Du coup j'ai changé de binôme...

— Dois-je acheter une arme ? se moque-t-elle.

— ... Par un mec ! Mon nouveau maître de stage est un mec mon coeur. Pour le moment, elle fait profil bas, elle a même demandé à bosser avec quelqu'un d'autre, en prétextant que j'étais tout à fait capable de gérer certains dossiers tout seul.

Léane me caresse la joue, puis prend mon visage entre ses doigts gelés, j'allais le lui faire remarquer, mais elle me coupe :

— Je m'excuse my love, je sais que je te l'ai déjà dit, mais je suis désolé d'avoir douté de toi et de ta fidélité. En plus, j'ai une bague qui me le prouve tous les jours ! Je t'aime mon Aaron.

— Je t'aime encore plus mon ange, lui dis-je dans un baiser. Tu es toute excusée après la nuit que l'on a passé ! ne puis-je m'empêcher de la provoquer. Et puis, Naël m'a fait réfléchir, en me demandant, comment moi j'aurai réagi, si la situation avait été inversé. Et j'avoue que...

— Chut ! Embrasse-moi, et rentrons, retrouver les autres pour que l'on passe une soirée tous ensemble. Quand dis tu ?

— C'est ta justification pour dire que tu es glacée ? sourie-je.

— Aussi ! Tu me connais trop bien, s'esclaffe-t-elle.

— Par cœur, ton âme et ton corps... Pouffé-je

— Aller vient, je vois que le froid a congelé ton intelligence.

— Mais pas le reste... sourié-je con.

Léane me tire par le bras pour m'aider à me lever en secouant la tête de dépit, mais quand je suis debout, je la bascule sur mon épaule, en lui donnant une claque sur sa fesse, sous ses hurlements, sauf que je ne la lâche pas, jusqu'à la sortie du parc.

— Putain Aaron ! Tout le sang m'est monté à la tête...
— Ben moi, il est descendu... Là ! je lui montre avec mon doigt ma braguette.
— Mais t'es pas possible ! éclate-t-elle de rire.

Nous avançons main dans la main, pour rejoindre l'hôtel afin de récupérer nos affaires. Je suis comme un drogué sous amphétamines, tellement je suis content de rentrer à la colocation avec mon ange, quand d'un coup, Léane s'arrête, me forçant à faire de même. Elle fixe quelque chose de l'autre côté de la rue. Mon regard se dirige vers un mec appuyé contre un lampadaire, une grosse cylindrée garée contre le trottoir. Il regarde vers nous, mais ce qui m'interpelle, c'est qu'il porte une casquette identique à celle décrite par mon ange. Tout dans son attitude me rappelle le mec que l'on a croisé dans l'avion. Sans réfléchir à mon acte, je lâche Léane, la colère ayant pris possession de mon corps, je me mets à courir sur le trottoir, en évitant les gens, pour gagner le passage piétons et rattraper ce mec. J'entends mon ange hurler mon prénom, mais je continue,  mû d'une fureur que j'ai rarement ressentie, quand je suis stoppé par le feu qui passe au vert. Mes yeux ne le lâchent pas, il se décolle du lampadaire sur lequel il était appuyé, un rictus mauvais étire sa bouche en enfourchant sa moto, puis démarre en trombe dans la direction opposée en slalomant entre les voitures.

— Merde Aaron ! Me refais plus jamais ça ! jure-t-elle, avec des sanglots dans la voix, alors qu'elle arrive à ma hauteur essoufflée.
— C'est lui, j'en suis sûr. Ce connard, nous suis. Dès que l'on rentre on fait vérifier nos téléphones par Raphaël. La bonne nouvelle, c'est que je n'ai rien perdu de mon sens de l'observation, car j'ai retenu son numéro d'immatriculation, et je connais même le modèle de son bolide. Alors... J'ai pas droit à un baiser belle princesse ?

Mon ange lève les yeux au ciel, secoue la tête, tout en reprenant la marche. Je la retiens par le bras, pour lui voler un baiser, mais comme c'est Léane, elle me mord la lèvre, en me défiant du regard. Je la fait reculer contre un mur, dans une petite ruelle, et me colle à elle.

— Tu veux jouer à ça ma braqueuse ? lui dis-je en lui embrassant la mâchoire tout en entrelaçant mes doigts aux siens.
— Non ! Je veux juste que tu ne risques pas ta vie ! Je ne pourrais pas vivre sans toi Aaron. Je suis sérieuse, ne me refais plus jamais ça !
— Excuse moi, Léane, mon instinct et ma haine ont pris le dessus. Tu n'auras pas à vivre sans moi, jamais ! Allez viens on rentre.

Nous rejoignons la rue principale, aucun de nous deux ne parle, chacun perdu dans ses pensées. Nous marchons d'un pas rapide pour rejoindre l'hôtel au plus vite. Moi, parce qu'il me tarde de rentrer à l'appartement pour faire part aux mecs des informations que j'ai récoltées, et mon ange, pour être sûre que je ne referai pas de connerie.
                                 

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