Noël et Menaces sous les Tropiques #



Aaron
                      

Aujourd'hui nous sommes le 24 décembre.

Je viens de me réveiller, et je sens que la place est vide à côté de moi, depuis un moment, si j'en crois la température des draps.

— Léane ? appelé-je.

Aucune réponse. Je décide de sortir du lit pour aller à sa recherche, quand j'entends du bruit venant de la salle de bain. D'une humeur joyeuse en imaginant le programme qui va suivre, c'est pas ma queue qui me contredira, je me stoppe quand je crois entendre des pleurs.

— Mon ange, ouvre-moi, lui demandé-je en frappant à la porte qui est fermée à clé.

Un fracas se fait entendre, comme un objet tombé au sol, puis le son du verrou que l'on tourne. Léane apparaît, derrière la porte, le visage dévasté par les larmes. Je me précipite vers elle pour la prendre dans mes bras, la consoler, avant de lui poser la question qui me brûle les lèvres. En parcourant la pièce du regard, j'avise que son téléphone est au sol, c'est surement ça que j'ai entendu tomber. Je me détache de mon ange pour aller le ramasser, quand elle me retient par le bras.

— Léane ! l'avertis-je, on a dit plus de secrets, tu t'en souviens ?
— C'est simplement que je ne veux pas te gâcher cette journée hoquette-t-elle.

Je ne tiens pas compte de son intention, et récupère le portable, qui s'allume sur un début de message. Je tape le code, pour accéder à la messagerie afin de pouvoir le lire en entier. Et là, je me fige. Je lève les yeux vers mon amoureuse, la mâchoire contractée et le poing de ma main libre tellement serré que mes articulations sont blanches.

> De Inconnu :
Profite de ton dernier Noël...
Tic Tac sale garce.

Je pose le téléphone sur le rebord du lavabo juste à temps avant que Léane ne se jette dans mes bras.

— Je suis terrorisée Aaron, me dit-elle entre deux sanglots.

Putain ! Quand je vais trouver ce connard, même sa mère ne le reconnaitra pas !
Il faut que je me calme, et que je rassure mon ange, pour le reste je verrai ça avec les mecs.

— Chut mon cœur, je suis là, les mecs aussi d'accord ? Raph fait tout pour retracer le numéro de l'avant dernier message, et trouver le propriétaire de la moto.
— J...Je...sais, mais j'ai tellement peur pour toi, pour eux.

Je lui relève la tête en mettant mes mains de chaque côté de son visage, et lui déclare les yeux dans les yeux :

— Il ne nous arrivera rien, parce que c'est nous qui allons trouver ce fils de pute avant qu'il ne tente quoi que ce soit. C'est une promesse mon amour.

Je la serre fort contre moi, sa tête contre mon cœur qui menace de sortir tellement ses battements sont rapprochés, de lui avoir fait une promesse plus qu'incertaine.
Après que Léane se soit calmée, je lui ai fait l'amour sur le lit, avec une tendresse qui m'a étonné, vu mon état de nervosité. Nous avons ensuite pris une douche, puis je l'ai forcé à prendre un petit déjeuner.

Je suis maintenant dans la chambre de Raphaël et William alors que j'ai laissé mon ange avec Maxine au bord de la piscine. En voyant sa meilleure amie, Max a tout de suite remarqué que quelque chose n'allait pas. Elle n'a posé aucune question, c'est juste contentée de serrer Léa dans ses bras et de la distraire en attendant les autres.

— Léane a reçu une nouvelle menace, leur balancé-je sans préavis.

Je vois Raph serrer les poings, et William donner un coup dans le mur du plat de la main.

— Montre, ordonne Raph.

Will se rapproche afin de pouvoir lui aussi lire le message, et vu l'expression qui naît sur leur visage, je me dis que je ne suis pas le seul à vouloir défoncer ce connard.

— Cette fois-ci, il est en numéro masqué ce fil de pute ! lâche Raph. Dès qu'on rentre, j'active le niveau au-dessus, peu importe si je me fais choper, ce connard a assez joué.
— Il est hors de question que tu aies des ennuis à ton travail à cause de moi, signifie une voix que je ne connais que trop bien derrière moi.

Elles sont rentrées comment ?

— La porte était entrouverte répond à ma question silencieuse Maxine. Naël les suit de près, et se dirige droit sur nous, pour s'emparer du téléphone de mon ange.
— Je ne te demande pas ton avis Léane, je suis assez grand pour savoir ce que je fais ! réplique Raph d'un ton dur.
— Mais... allait-elle surenchérir quand je la coupe par un baiser.

Une fois que tout le monde fut calmé, nous avons décidé d'aller retrouver nos parents qui nous attendent à la plage et d'essayer de profiter au maximum de notre dernier jour, mais surtout de nous mettre dans l'ambiance de Noël. Nous reprenons l'avion demain, et la réalité nous frappera bien assez tôt.
Dans l'ascenseur qui nous mène au rez-de-chaussée, je pousse mon ange dans le coin, pour que son dos soit collé à la glace. Je me place entre ses jambes interminables et commence à l'embrasser dans le cou.

— Tu vas quand même pas la baiser là, devant nous ? rale Will.

Je ne prends pas la peine de lui répondre, et me contente de lui faire un doigt d'honneur. Léane me repousse doucement en mettant ses deux mains contre mon torse et je recule en poussant un soupir de frustration et de mécontentement. La voir dans son bikini blanc Eres qui met son bronzage en valeur, avec juste un short en jean et son chignon qui lui dégage la nuque, est juste une torture pour mon sexe, et pour moi. Mais quand en plus, elle vient se coller à moi, de dos, avec ses fesses qui appuient sur mon érection, mes neurones grillent, et je pousse un grognement mes dents enfoncées dans sa clavicule.

— Un problème ? me demande-t-elle innocemment.
— C'est toi qui va en avoir un si tu continues de m'allumer comme ça.

Elle part dans un fou rire sous les regards interrogateurs des autres, et se décale pour me laisser reprendre contenance, et ajuster mon short de bain sans discrétion. William ricane, Raphaël lève les yeux aux ciel et Max et Naël  ben sont dans la même situation que Léane et moi.

Nos familles sont là, allongées sur des transats ou dans l'eau en train de nager, quand nous arrivons à la plage. Nous saluons tout le monde, et avant que nous puissions nous installer, Paul, le père de Raphaël, nous propose de faire un mini tournoi de beach volley entre nous, en faisant quatre équipes de deux. Sous les encouragements des filles, qui jouent aux parfaites groupies, nous faisons les équipes composées de père et fils. Samuel ayant décidé de faire l'arbitre.
La finale se joue entre notre équipe et celle de Naël. En tournant la tête en direction de mon ange, je prends une décharge électrique face à son regard brillant d'excitation s'arrêtant sur mes pectoraux luisant de sueurs, en se passant la langue sur ses lèvres avec un air innocent sur le visage.
Innocente ? Tu parles...

J'essaye de me concentrer et de penser à un truc qui va faire tomber mon excitation. Je relis mentalement le message de menace et ça marche. Ca mais aussi le regard interrogateur de mon père.
Nous remportons le dernier match, sous les applaudissements. Léane me saute dans les bras, et je nous entraîne directement dans l'eau.

Quand Léane et moi sommes enfin habillés pour la soirée du réveillon de Noël, qui a lieu dans un des salons de l'hôtel, nous nous embrassons une dernière fois avant de quitter la chambre. Il faut dire qu'avec sa robe fluide qui joue avec les transparences du tissu aux motifs léopard, et de savoir quels sous-vêtements elle porte, n'arrange pas mon envie de vouloir passer la soirée en elle.

— Aaron ? On y va, les autres doivent surement nous attendre.
— Hum... Pas envie, je lui murmure contre ses lèvres.

Léane se met à rire et me pousse gentiment par les épaules.

— Allez vient mon insatiable !
— Dit celle qui m'a sauté dessus à peine la porte passée !
— Plein toi beau brun.
— Absolument pas. Je constate c'est tout.

Effectivement, une fois que nous arrivons dans la salle de réception, nous apercevons nos familles et amis qui y sont déjà.

— Waouh ! s'extasie mon ange. C'est...
— Noël quoi !
— Ah ! Ah ! Très drôle.

Au milieu du salon se tient un immense sapin aux décorations rouges et or. Au sommet est posée une étoile dorée, qui scintille sous les guirlandes lumineuses.

— Maintenant que tout le monde est là, nous allons pouvoir prendre une photo pour garder un merveilleux souvenir de ses vacances, jubile Louise.

Nous prenons la pause devant le sapin et demandons à un membre du personnel de prendre le cliché pour nous. Ensuite nous nous avançons vers le bar où sont disposés une variété de boissons et de petits fours plus appétissants les uns que les autres.

— Qu'est-ce que vous voulez boire les filles ? questionne Will qui a décidé de jouer au serveur ce soir.
— Un cuba libre pour moi, répond Max.
— Pareil, dit mon ange.
— Et toi Alessia ?
— Je vais suivre Maxine et Léane.
— T'es sûre ? Parce qu'elles arrivent à faire faire n'importe quoi à n'importe qui, il n'y a qu'à voir...

Naël et moi ne le laissons pas finir en le coupant dans sa phrase :

— Ta gueule le queutard !

En le prenant par les épaules en riant, Raphaël, Naël et moi le suivons et commandons les cocktails pour les filles, et des whisky pour nous. Nos parents étant plus loin assis sur les confortables canapés et ayant déjà leur boissons en mains.

— Elle a l'air sympa Alessia, affirmé-je à Raph.

— Elle l'est ! Je suis content qu'elle s'entende bien avec Léa et Max.

— Tu penses la revoir une fois rentré ? questionne Naël.

— Je lui ai fait comprendre que j'aimerai bien, et comme elle habite et bosse à Boston pourquoi pas. Et puis Léa a raison, il faut que j'arrête de penser que toutes les filles sont comme mon ex. Alors sincèrement les mecs, elle me plait beaucoup, et j'ai vraiment envie de tenter le coup.

— Alors fonce mec ! déclare Will. Et si jamais tu te casses la gueule, on sera là. Mais je suis sur qu'Alessia est une fille sérieuse, elle n'a jamais cherché à nous draguer, comme l'autre sal...

— Stop ! C'est bon Will, inutile de me rappeler que j'ai été plus que naïf sur ce coup.
— Bon, on arrête là, c'est le réveillon de Noël, les filles attendent leurs boissons et c'est le dernier jour de vacances, alors on en profite ok !

— Le sage à parler ! se moque William.

Naël le frappe à l'épaule, en lui disant qu'il veut bien lui donner un peu de sa sagesse tout en éclatant de rire.

Après avoir pris l'apéritif, nous sommes invités à rejoindre les tables pour le dîner qui sont installées sur une terrasse face à la mer. Même si nous trouvons la décoration un peu too much, la vue est à couper le souffle. Le soleil couchant inondant l'horizon de sa couleur orangée, se reflétant dans les eaux turquoise donne l'impression d'être les personnages vivant d'une toile peinte par un impressionniste. Le repas est à la hauteur de la décoration. Uniquement des produits de la mer nous sont servis en entrée et en plat principal. En dessert une bûche glacée à la vanille, noix de coco et mangue parfait ce délicieux repas accompagné de champagne.

Au douze coups de minuit, après nous être souhaité une bonne année sous les étoiles  au son des vaguelettes qui venaient s'échouer sur le rivage, nous décidons de remonter pour nous offrir les cadeaux dans la suite que loue mes parents avec Elias et Isabelle.

Léane et moi sommes à l'écart des autres sur la terrasse, quand je lui présente l'enveloppe qui contient son cadeau. Rien ne peut l'orienter sur ce qu'il y a à l'intérieur. Je veux que la surprise soit totale.
Et quand elle en sort les documents et les photos, elle pousse un cri de joie qui fait tourner les têtes de nos parents et de nos amis. Mais surtout une émotion assez forte pour obstruer ma gorge et humidifier mes cils. La voir heureuse et sourire comme maintenant me remplit d'amour et de joie. Rien d'autre n'a d'importance à cet instant. Rien d'autre que Léane ne compte. Mon ange se jette à mon cou en me remerciant, des larmes attendant de tomber, mais avant qu'elle ne dévale son magnifique visage je les essuies avec mes pouces.

— Comment t'as su ? C'est un rêve de voyage que j'ai depuis que je suis ado Aaron.
— J'ai mes indics, mon cœur.

Je la vois tourner le regard vers Jeanne qui lui fait un clin d'œil. Effectivement, Jeanne m'a bien aidé quand je lui ai parlé du voyage que je voulais organiser pour Léane et moi cet été. Des vacances rien que pour nous deux pendant un mois. C'est là que l'idée de faire un road trip en Italie m'est venue, quand elle m'a fait part du rêve de mon ange de découvrir ce pays. Ayant une amie qui est directrice d'une agence de voyage italienne, elle m'a mis en relation avec, et c'est comme ça que j'ai pu préparer nos vacances.

— Mais t'es complètement fou, Rome, la côte Amalfitaine, Venise, Vérone...
— Je t'aime, la coupé-je. Comme un dingue Léane, donc oui je suis fou. Ce road trip est fou, mais sache que ma folie est à la hauteur de l'amour que j'ai pour toi.

Je fonce sur ses lèvres, qui portent un rouge à lèvre nude, les caresse de ma langue, avant qu'elle ne les écarte pour un baiser endiablé. Ce contact lui fait lâcher un gémissement de plaisir, ses bras se resserrent autour de mon cou, je la rapproche, mon érection frotte contre son pubis, et c'est à mon tour de pousser un râle de plaisir, de douleur de ne pas pouvoir assouvir cette envie que l'on a l'un de l'autre. Léane se recule pour que nous puissions reprendre notre respiration, et me murmure :

— A mon tour de t'offrir ton cadeau mon braqueur.

Elle me tend une boîte rectangulaire assez plate, entourée d'un gros nœud noir. Quand je l'ouvre, je reste sans voix.

— C'est une putain de blague, arrivé-je à articuler. Tu m'offres des tours de conduite sur le circuit Watkins Glen dans une Aston Martin V12 Vantage ?
— Oui c'est ce qui est écrit, se moque-t-elle.
— Un circuit de Nascar... Putain comment t'as fait ? C'est blindé d'une année sur l'autre. Merci, merci mon amour.
— De rien, de rien, my love ! Moi aussi j'ai mes sources !
— C'est qui ? ne puis-je m'empêcher de lui demander.

Léane me fixe.

— Tim... Avant que tu ne dises quoi que ce soit, son père travaille comme mécanicien pour une écurie, il lui en a parlé et c'est comme ça que j'ai pu avoir une place pour toi. Et non, il ne m'a rien demandé en échange.

Cette fille lit dans mes pensées.

— Ouais... Putain que je t'aime Léane...
— Tout va bien les amoureux ? nous interromps William, qui est suivi de tous nos potes.

Nous leur montrons nos cadeaux respectifs. Les mecs me traitent de veinard et tiennent absolument à m'accompagner, quant aux filles, elles fondent pour le programme de nos futures vacances d'été accompagnés de cris hystériques qui ont dû réveiller les quelques touristes endormis.

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