N-Y University #
Léane
Je rentre dans la salle de bain de notre chambre, encore endormie, pour aller prendre une douche, quand je remarque un mot inscrit au rouge à lèvre sur le miroir au-dessus des vasques.
Bonne rentrée mon ange
je t'aime
Aaron...
Cela fait un mois qu'il a commencé son stage dans un prestigieux cabinet d'avocats de Manhattan, avec Will et Naël. Ils ont eu de la chance d'être recrutés ensemble, et comme ils ont chacun une spécialité, que le cabinet voulait se diversifier, en s'agrandissant, les trois ont été embauchés. Il n'y a que Raphaël, qui a intégré une société qui travaille pour le gouvernement sur le traçage des hackers, et la protection des sites gouvernementaux. Un job qui lui va tout à fait, si l'on repense à sa spécialité lors des braquages.
Je file sous la douche pour finir de me réveiller, parce que même si mon beau brun commence plus tôt que moi le matin, il n'hésite pas à me priver de sommeil, pour me faire des câlins !
Je ne m'en plains absolument pas.
Ce matin ne fait pas exception à la règle, à la différence prêt, que mon réveil à sonner une heure plus tard. Quand je sors de la douche, je file directement m'habiller, et descends sans plus attendre prendre mon petit déjeuner.
— Salut Max ! bien dormi ?
— Ouais, pas trop mal ! me dit-elle avec une moue dubitative.
— Qu'est ce que tu as ? C'est la rentrée qui te stresse ?
— Un peu, même si c'est notre deuxième année ici, et puis cherche pas, j'ai mes maximonstres !
— Ah ! Je comprends mieux ton stress et ta mauvaise humeur ! Bon on se bouge, on ne va quand même pas être en retard le premier jour si ? Tu as vu un des mecs ce matin ? Questionné-je en sortant de la maison.
— Non, aucun, me répond-elle alors que nous prenons la direction de la fac. Ils partent super tôt !
— Et ils rentrent trop tard ! lui confirmé-je. Si samedi soir, on se faisait un resto, avant d'aller dans un bar pour terminer la soirée ? Ça fait longtemps...
Trop longtemps. Mais je m'abstiens de le dire à voix haute.
— Super idée ma Léa. Bon là, en attendant, direction le secrétariat pour récupérer notre emploi du temps.
Pendant que nous marchons dans le couloir côte à côte, pour rejoindre les casiers, quelqu'un bouscule à l'épaule, ce qui fait glisser mon sac, et envoyer mes manuels de droit au sol.
— Hey ! Connard tu peux pas faire attention ? crie ma meilleure amie.
— Laisse tomber Max, lui dis-je en commençant à rassembler mes affaires, tout en jetant un coup d'œil par-dessus mon épaule.
Dans l'amphi où notre premier cours de la journée a lieu, nous retrouvons deux étudiants que l'on a connus l'an dernier, Tim et Alana.
Ils sont frères et sœurs, et vraiment adorables, ils logent sur le campus chacun dans une chambre universitaire.
Tim, c'est la caricature du sportif, blond, des yeux bleus magnifiques, il est capitaine de l'équipe de football, mais contrairement à la vraie caricature, il est super intelligent, et ne collectionne pas les filles.
Sa sœur Alana, est très discrète, tout le contraire de ma meilleure amie, des cheveux châtains, avec la même couleur d'yeux que son frère, un look un peu geek, elle a un an d'avance, ce qui explique qu'elle soit dans la même promo que nous. Pas de petit ami, mais je crois que l'an dernier elle a flashé sur notre Will, et j'ai préféré la prévenir, qu'à part un coup d'un soir, ou un plan cul, elle ne pouvait espérer rien d'autre.
Comme le cours débute, je vais m'assoir à côté de Max, sort mon ordinateur, pour commencer à prendre des notes. J'entends Max qui râle, après je ne sais quoi, ou je ne sais qui, mais me tourne quand même pour voir si ce n'est pas après moi ! On sait jamais ! Quand elle a ses maximonstres, tout le monde en prend.
— Quoi ? soufflé-je.
— J'ai oublié mon ordinateur, tu le crois toi ? Putain de journée de merde !
— Chut ! Max, le prof te regarde là !
— Ouais, ben c'est pas lui qui va devoir prendre des notes comme un lycéen !
— Ouais, enfin il y est pour rien si tu as oublié ton Macbook ? Ce soir en rentrant, je te transfère les miennes, okay ?
— Merci ma Léa ! Par contre j'ai pas de feuilles, pour faire semblant d'en prendre.
Je lève les yeux au ciel, et tout en lui faisant passer une feuille, une enveloppe que je ne reconnais pas tombe de mon sac.
— C'est quoi ? demande Max.
— Aucune idée, c'est peut-être au mec qui m'a bousculée tout à l'heure ? Je verrai après le cours.
En fin de matinée, on se retrouve à la cafétéria pour déjeuner, avec Maxine, et sans prononcer une parole, on pense la même chose. Que cela nous fait bizarre de nous retrouver que toutes les deux. Les garçons nous manquent. Je suppose que cela va s'atténuer au fur et à mesure, mais, aujourd'hui, ni Max, ni moi n'avons envie de parler.
J'en profite pour envoyer un message à mon beau brun.
> À mon beau brun :
La fac sans toi, c'est pas pareil :(
Tu me manques, à ce soir,
Je t'aime.
En levant les yeux, je vois que Max est plongée sur son téléphone, avec un sourire qui ne me dit rien qui vaille.
— C'est Naël ?
— Hum !! Il m'envoie un sexto...
Je m'étouffe avec ma boisson, et la coupe avant qu'elle ne continue et décide de me le lire.
— Max, je veux rien savoir ! Rien qui ne concerne la sexualité de Naël.
J'entends le ping, me signalant l'arrivée d'un message, et je souris comme une gamine, en voyant que c'est Aaron qui me répond.
> De Mon Beau Brun :
Tu me manques aussi,
Le travail sans toi, c'est pas pareil !
Je t'aime plus !
En sortant de l'université en fin d'après-midi, mitigés sur notre notre première journée, notre morosité s'envole en voyant Raphaël appuyé nonchalamment contre le mur, indifférent aux regards des filles qui passent à proximité. On lui saute au cou à tour de rôle, puis on l'embrasse chacune sur une joue.
Inutile de vous dire, que chaque fille que l'on croise essaye d'attirer son attention. Il y en a même une, qui c'est pris un arbre. La pauvre. On compatit, mais impossible de se retenir de rire, ce qui nous a valu un regard noir de sa part. Il nous explique que comme il était à pied, il a décidé de faire un détour par la fac, pour que l'on rentre tous les trois ensemble.
Depuis qu'il m'a raconté son histoire avec son ex dans l'avion qui nous emmenait ici, il y a un an, Raphaël et moi, nous nous sommes vraiment rapprochés. Il est devenu mon meilleur ami au masculin.
En chemin, nous lui racontons notre première journée, sans oublier de mentionner qu'ils nous ont manqués, et que la fac sans eux ça fait bizarre, et lui, nous raconte sa journée à traquer les méchants, comme il aime à les appeler.
Une fois que nous sommes arrivés, à la colocation, Raph nous propose de prendre un verre sur la terrasse, pour profiter de la chaleur, encore présente en ce mois de septembre. Une heure plus tard, Aaron, William et Naël arrivent, dans de grands éclats de rires, et nous rejoignent pour boire une bière.
— Bonsoir mon ange, comment s'est passé ta première journée ?
— Bien, nous avons retrouvé Alana et Tim, et Raph nous a fait la surprise de venir nous chercher.
— Tu fais la sortie de fac, toi maintenant ? Tu ne leur as pas apporté le goûter aussi ? déconne Will.
— Putain, mais tu peux pas t'arrêter deux minutes mec ? répond Raph faussement énervé.
— Et Alana, toujours aussi bandante ? me demande Will.
— Qu'est ce que je t'ai dit l'an dernier ? Alana, c'est pas une fille d'un soir Will.
Il ne me répond pas, et disparaît à l'intérieur pour aller chercher d'autres bières.
— Et ce Tim, il te colle pas trop ? me chuchote mon brun à l'oreille.
— Et cette Jessy, elle te colle pas trop ? lui demandé-je avec la même intonation que lui, en le regardant droit dans les yeux.
Il me fixe, mais ne relève pas. Il me donne juste un baiser au coin des lèvres, et entame une discussion sur le boulot avec Naël et Will qui vient de revenir.
Ce baiser a un coup d'amertume. D'esquive. Et je n'aime pas ça mais n'en montre rien.
— Au fait, notre Léane, s'est faite bousculer ce matin par un mec, qui ne s'est même pas excusé ! Il ne s'est même pas retourné, quand je l'ai traité de connard !
Naël lève les yeux au ciel, en prévenant sa petite qu'un jour un mec risque de mal le prendre. Elle balaie sa remarque d'un mouvement de la main, et lui donne un baiser.
Aaron tourne la tête vers moi, et me demande :
— T'as vu qui c'était ? T'as mal quelque part ?
— Non c'est bon ! Max ! T'avais pas besoin de le dire ! m'énervè-je.
— Hey mon cœur, calme toi, qu'est ce qui t'arrive ?
— Rien c'est bon ! Max, tu viens je vais te transférer les cours !
Aaron se crispe, mais ne rajoute rien. Décidément ce soir, il esquive pas mal !
— Comment ça ce fait ? lui demande son petit ami.
— Ben j'ai oublié mon ordinateur, et j'allais pas les recopier à la main si ?
— Non, bien sûr, que non, c'est pas comme si on avait des mains qui nous servent à quelque chose, et que le stylo a été inventé ! Hein mon amour ? lui dit Naël en la prenant dans ses bras.
Maxine lui dit quelque chose à l'oreille qui lui fait recracher sa bière, et rougir.
— Tu partages mec ? ironise Will.
— Même pas en rêve !
On s'esclaffe tous, et les discussions reprennent entre nous.
Quand je monte pour me coucher plus tard dans la soirée, mon beau brun est déjà au lit, avec son ordinateur sur les genoux, en train de travailler sur je ne sais quel dossier. Je passe à côté de lui, en l'ignorant. Je n'ai pas aimé, mais vraiment pas, le fait qu'il ne relève pas ma remarque sur sa collègue. Je suis jalouse, et j'assume. Je me dirige vers la salle de bain, pour me brosser les dents et me mettre en tenue de nuit.
Je suis assise dans le lit prête à ouvrir mon MacBook quand Aaron m''interrompt.
— Léane ? Regarde-moi, m'ordonne-t-il.
— Quoi ? j'ouvre mon ordinateur, poussant sa main plaquée dessus, sans accéder à sa demande. Mes doigts tapent tout seul dans la barre de recherche, le nom du cabinet où travaille Aaron.
— Qu'est ce que tu cherches ? Me demande-t-il en se penchant pour voir ce qui prend toute mon attention.
— La concurrence. Je veux voir à quoi ressemble celle avec qui tu bosses tous les jours !
Je plisse les yeux quand je trouve ce que je cherche.
Putain ! Depuis quand les cabinets d'avocats recrutent-ils dans les agences de mannequins ?
— Arrête mon amour. Pourquoi tu es énervée comme ça ? Il prend mon visage entre ses mains, tu sais que je t'aime, qu'il n'y a, et qu'il n'y aura que toi Léane. Toujours.
Il prend nos deux ordinateurs pour les déposer par terre.
— Viens là ma braqueuse de cœur.
Et sans attendre, parce que j'en ai besoin, je me glisse dans ses bras, qui me serrent, me rassurent, me donnent tout l'amour et la confiance dont j'ai besoin. Je l'embrasse à l'endroit où se trouve son cœur. Aaron me caresse les cheveux, m'embrasse le haut du crâne, en resserrant son étreinte.
Au milieu de ce moment de pure tendresse, s'infiltre une pensée, comme une écharde dans la peau, qui vous gêne mais ne nous empêche pas de continuer ce que vous faites. Je sens que j'ai oublié de faire quelque chose, mais le son de la voix d'Aaron qui me murmure combien il m'aime, couplé à ses câlins ont raison de ma fatigue. Je m'endors dans les bras protecteurs de mon petit ami. Oubliant tout le reste.
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