Las Vegas #
Aaron
Quand nous débarquons à Las Vegas, il est un peu plus de vingt-deux heures, heure locale.
Nous attendons nos sacs quelques minutes, et filons directement vers la sortie, pour trouver un taxi. Un vent glacial me fait fermer ma doudoune, et mettre mon bonnet, quand je sens Jessy se coller à moi et passer un bras autour de ma taille.
— Tu fais quoi ? l'interrogé-je.
— Comme j'ai froid, je pensais que tu pouvais me réchauffer... minaude-t-elle.
— Ben t'as mal pensée ! Tu devrais mettre ton manteau, ça sera beaucoup plus efficace, lui dis-je en m'éloignant pour héler un taxi qui arrive dans notre direction.
Une fois à notre hauteur, le chauffeur descend, pour mettre nos bagages dans le coffre. Jessy lui indique le nom de l'hôtel où nous allons séjourner.
— Le Caesars Palace, s'il vous plaît.
Je ne fais aucune remarque sur l'endroit où je vais passer deux nuits, et me contente de regarder par la vitre, en me disant que si mon ange était là, elle trouverait tout ça affreux.
Léane, ce sont les vieilles pierres qui l'attirent, celles qui racontent une histoire, donc inutile de dire qu'ici, au milieu de toutes ses reproductions et de ce kitch, elle serait complètement insensible.
C'est la voix insupportable de ma collègue, disons que je la supporte de moins en moins, qui me sort de mes pensées, et je réalise que nous sommes arrivés devant l'entrée du palace où attend un voiturier ainsi qu'un groom. Jessy règle le taxi, nous récupérons nos bagages, et je la prends en direction de la réception.
— Bonsoir Monsieur, bonsoir Madame, bienvenue au Caesars Palace.
— Bonsoir, j'ai une réservation au nom de madame Fallon et de monsieur Castex.
Je suis en train de prier tous les saints, pour que Jessy est réservée deux chambres et non une seule. Elle en serait tout à fait capable.
—Tout à fait, lui répond Amanda, si j'en crois le nom inscrit sur son badge. Vous avez la chambre numéro 1234, et monsieur la 1235. Elles se situent dans la tour Forum Tower.
Je pousse un soupir de soulagement, s'en mettre rendu compte que je retenais ma respiration. Même si elles sont face à face, au moins nous ne serons pas dans la même.
Merci les Saints !
Nous nous dirigeons vers les ascenseurs, et comme la chance à l'air d'être de mon côté, deux s'ouvrent en même temps. Je rentre dans un sans tenir compte de ma collègue, et appuie sur le bouton du douzième. Arrivé sur le palier je me mets en quête de chercher ma chambre. Les pas étouffés par la moquette ne me font pas entendre que je ne suis plus seul. C'est pour ça que je sursaute quand la voix de Jessy me surprend.
— On dirait que tu fais tout pour m'éviter ! m'interpelle Jessy alors que j'insère la carte pour ouvrir la porte. Tu as peur de succomber Aaron ?
Je tourne la tête simplement par dessus mon épaule et réplique :
— Pour ça, il faudrait que je sois désespéré Jessy ! Et non je ne t'évite pas. Ce n'est absolument pas mon genre de contourner les problèmes ! Si tu t'étais concentrée sur autre chose que mon corps et un peu plus sur ma personnalité tu t'en serais rendu compte. Sur ce, bonne nuit.
Si elle connaissait mon passé, elle saurait que les problèmes je les affronte.
Je la laisse planter là, en sentant son regard me brûler le dos, et pénètre dans ma chambre. Elle est plutôt pas mal. Un lit oversize est adossé au mur sur la droite, avec la salle de bain attenante, sur la gauche, un bureau, avec deux fauteuils, et une immense fenêtre donne sur les piscines de l'hôtel. Tout est dans les tons de beiges et blanc. Assez surprenant, quand on voit l'architecture du Caesars.
Une fois que je me suis douché, je me pose sur le lit, et j'en profite pour envoyer un message à mon ange, accompagné d'une photo montrant la vue que j'ai. Je sais qu'ils avaient tous prévu de sortir au Terra Blue ce soir, donc Léane ne sera pas entrain de dormir.
À Mon Ange :
Bonsoir mon 💖 Enfin seul !
Tu me manques.
Je t'aime plus.
Je vois les petits points qui apparaissent, et attend la réponse de Léane.
De mon Ange :
Un 💖 ? C'est bien toi mon BraCoeur ?
Las Vegas t'a déjà ensorcelé 😁
Tu me manques aussi, et j'espère bien que tu es seul dans ta chambre !
Je t'😍 encore plus.
J'éclate de rire à la lecture de son message, et continue à jouer.
À Mon Ange :
Ce n'est pas LV qui m'a jeté un sort... Mais une diablesse, incarnée en bombe sexy.
Bonne nuit, mon ange.
Je t'💕 plus encore.
De mon Ange :
Bonne nuit my love,
Je t'aime beaucoup plus 💗
***
En me réveillant le lendemain matin, sans avoir mis d'alarme, puisque la rencontre n'est programmée qu'à treize heures, je trouve un message de Jessy sur mon téléphone, qui me demande de la retrouver au Bacchanal. Elle souhaite que je l'y retrouve pour le petit déjeuner, mais son message me signifie également que notre rendez-vous est avancé à onze heures. Merde. Quand je m'aperçois de l' heure qu'il est, j'en conclu que cela fait déjà une demi-heure qu'elle poireaute.
Étonnant qu'elle ne soit pas venu tambouriner à ma porte ! Me fais-je la réflexion.
En attendant que l'ascenseur arrive à mon étage, j'envoie un message à Léane, tout en sachant qu'à cette heure-ci elle doit encore dormir. Je lui explique que notre rendez-vous est avancé de deux heures, et que je ne pourrais pas lui donner de nouvelles avant ce soir.
La descente est allée trop vite. Mais je suis soulagé quand je ne vois pas Jessy à l'horizon. Je prends mon repas seul, cette constatation fait venir ma bonne humeur.
Une fois que j'ai terminé, je lui envoie un sms, pour la prévenir que je l'attends dans le hall.
— Ce n'est pas facile de te trouver, me reproche-t-elle en guise de bonjour.
— Je n'ai pas l'impression d'avoir joué à cache cache pourtant, je la nargue, avec mon sourire que mon ange qualifie de connard.
— Peu importe, soupire t-elle, il faut y aller, Monsieur Jenkins nous a envoyé une voiture avec chauffeur.
Je la suis jusqu'à la sortie, où j'aperçois une limousine blanche, quitte à faire dans le bling-bling, allons y gaiement ! avec le chauffeur qui nous attends une pancarte à la main.
Et sinon plus discret ? Nan, c'était pas possible ? Un sourire étire mes lèvres en pensant à la réaction de Léane quand je vais le lui raconter.
***
L'après-midi est bien avancée quand nous terminons la réunion. Fatigué, mais content que les négociations se soient très bien passées. Nous avons su démontré à monsieur Jenkins quels seraient les avantages qu'il aurait à nous confier la gestion de sa société, après qu'il ait émis ses attentes sur le travail du futur cabinet qui gèrera son entreprise d'informatique.
Nous nous séparons quelques minutes plus tard, tous pressés de sortir prendre l'air, en tombant d'accord sur le fait que l'on a bien avancé et que la suite peut attendre demain.
Mais au moment de nous dire au revoir, notre client propose de passer la soirée dans une boîte le XS Las Vegas, avec toute son équipe pour que l'on fasse, je le cite : "plus ample connaissance". Et par plus ample connaissance je suppose qu'il parlait de ma collègue vu le regard qu'il lui lance.
Vas-y mec, surtout te gène pas, si tu pouvais l'occuper toute la soirée, ça me ferait des vacances !
— Avec plaisir ! minaude Jessy. Vers quelle heure devons nous vous retrouver ?
— J'enverrai mon chauffeur vous prendre à votre hôtel vers vingt-deux heures. Nous vous attendons au casino, je suis sur que vous me porterez chance Jessy.
— C'est me donner trop d'importance Monsieur Jenkins...
— Nous verrons.
Un rire de gorge plus tard, et nous voilà dans le couloir en direction de la sortie.
Une fois sur le trottoir avant de monter dans la limousine, je vérifie mon téléphone que j'avais mis en mode avion pendant les négociations. Le nom de mon ange apparaît me faisant sourire comme un con.
Le hall du palace est surpeuplé. Je me dirige droit vers les cabines quand Jessy me retient par le bras. Stoppé net, je me retourne d'un seul coup, là menaçant d'un regard noir pour qu'elle me lache, la faisant reculer d'un pas.
— Quoi ?
— Quel est ton problème Aaron ? Tu sais que tu ne vas pas pouvoir me fuir constamment ?
Encore ! Elle ne connaît que ce mot ou quoi ?
— Je le sais Jessy, je ne cherche pas à te fuir, je réduis simplement notre relation au strict professionnel, c'est tout.
— Si tu le dis ! En tout cas, ce soir, essaye de faire un effort, en montrant à Jenkins qu'il y a une parfaite entente entre nous, ok ? C'est le boulot avant tout, s'énerve-t-elle.
— Je ne pense pas t'avoir déçu aujourd'hui en jouant une entente parfaite entre nous. Mais dis moi ... Tu imagines une complicité entre nous jusqu'à quel point ? ne puis-je m'empêcher de lui demander avec sarcasme.
— Comme tu le sens, me fait-elle avec un clin d'œil. Tu sais ce que je veux donc... A toi de voir. Elle tourne les talons, et rentre dans une cabine.
Je suis assis sur le lit, attendant comme un condamné sa sentence, la perspective de cette soirée me gonfle vraiment, mais affaires obliges, je n'ai pas le choix. Quand j'entends que des coups sont portés contre la porte. En soupirant je me lève pour aller ouvrir à la personne qui m'horripile de plus en plus.
— Salut, rentre ! Je vais chercher ma veste et j'arrive. Je ne lui laisse pas le temps d'en placer une, ni qu'elle pense qu'elle a le temps de s'installer.
Je récupère la carte de ma chambre sur la console de l'entrée, puis nous avançons dans le couloir. Jessy marche devant moi, et j'en profite pour la détailler. Ce soir, ses intentions sont claires. Sa robe est tellement courte et moulante, que rien ou ça, franchement... ses escarpins d'un rouge vif aux talons vertigineux, sont un appel au sexe, et délivre un message qui est clair sur les intentions de ma collègue. Si personne ne la prend pour une pute, elle aura de la chance !
***
Je sors du casino, soulagé de quelques dollars, mais heureux de ne pas faire mentir le dicton : heureux aux jeux, malheureux en amour.
Dans la foulée, j'essaye de joindre mon ange, pour lui raconter mon soulagement de ne pas être chanceux aux jeux, mais tous mes appels sont renvoyés sur messagerie.
Des sueurs froides envahissent mon corps quand l'idée qu'il soit arrivée quelque chose à Léane s'infiltre dans mon cerveau. Je ne peux pas m'enlever de la tête, qu'il y a un problème. Même à des milliers de kilomètres, je le sens, nos âmes sont liées l'une à l'autre.
Afin de me rassurer j'envoie un message sur le groupe. Mais là aussi, aucune réponse. Je fais le calcul dans ma tête pour voir l'heure qu'il est à New-York, vingt et une heures. Ils sont soit encore à la coloc, soit sortis pour boire un verre.
Je commence à faire les cent pas, en me tirant les cheveux quand un message de Naël arrive enfin !
Du Libanais :
Désolé, je viens de voir ton message, Léane n'a pas pris son portable,
Nous sommes aux Bains. On rentre bientôt.
A plus mon pote.
Sa réponse me laisse plus que perplexe. Pas que mon ange n'est pas son IPhone, quoique en ce moment elle ne s'en sépare jamais, mais plus tôt le contenu de la réponse. Comme s'il m'expédiait. Je n'ai pas le temps de prolonger ma réflexion car les autres sortent du casino.
Nous nous dirigeons à pied vers la boîte de nuit, en groupe, et je dois dire que certains mecs de Jenkins Society sont plutôt sympas !
Alors, que je suis en train de boire une gorgée de whisky assis dans un des canapés du coin VIP, essayant de me convaincre que tout va bien à New-York, en détaillant les alentours, une question posée par un informaticien de Jenkins. Roy je crois, me fait recracher ma boisson dans mon verre.
— Vous êtes en couple, Jessy et toi ?
Je m'essuie la bouche avec la serviette en papier avant de répondre à cette ineptie.
— Absolument pas ! Pourquoi ? Tu peux tenter ta chance si tu veux !
— Non comme ça... parce qu'elle n'a pas l'air de le savoir, vu comment elle t'allume en dansant ! Mes yeux se portent dans la même direction que Roy pour effectivement voir une Jessy dansant sensuellement sur la piste face à moi. Et non, je ne vais pas tenter ma chance, elle n'est pas équipée pour ! me lance-t-il avec un grand sourire.
J'éclate de rire à mon tour.
— Je suis en couple, et heureux, et même si... Tu n'es pas non plus équipé pour m'intéresser ! Mais je suis flatté, plaisanté-je.
— Loin de moi l'idée de te pervertir, me dit-il en rigolant. Sinon, tu sais que ce genre de nanas est prête à tout pour arriver à ses fins, hein ? On en a pas mal dans le service. A croire que ça fait partie des compétences recherchées lors de l'embauche, m'avoue-t-il d'un air torve.
Roy a un truc qui me rassure. Je ne saurai dire quoi exactement, alors, je décide de lui faire confiance. Je me lance, en lui parlant de Léane, de mes potes, et surtout de la mante religieuse, le surnom le fait rire. Comment au début, je me suis comporté avec elle, en lui racontant mes problèmes de couple. Pensant naïvement, qu'elle ne voulait m'aider à me sentir bien dans mon nouveau job. Mais que petit à petit, je me suis rendu compte qu'elle prenait ça pour de la drague de ma part, et maintenant qu'elle ne me lâche plus, avec ses sous entendus de plus en plus explicites...
— Tu sais que tu peux la dénoncer auprès de tes supérieurs pour harcèlement ? reprend-il l'air grave. Ici aux Etats-Unis, la loi ne déconne pas avec ça !
— J'y pense de plus en plus, je vais attendre de voir si elle se calme, sinon je serai obligé de le faire.
— Tu es avocat donc tu es au courant des lois mieux que moi mec. Mais si tu as besoin de témoignages n'hésites pas, ok ?
— Merci Roy. Mais je ne pense pas en arriver là. Enfin j'espère.
— Bon, assez parlé et si on buvait ? Whisky ?
— Parfait.
Si ce mec vivait à New-York il aurait pu faire partie de la bande. Je suis sur que mes potes l'auraient adopté.
Les heures passent, et les boissons aussi !
— Je pense mec que j'ai assez bu ! dis-je d'une voix d'ivrogne. Je rentre me coucher.
— Petite nature de frenchies !!! me nargue-t-il.
— Ouais, on verra demain qui est le plus frais !
Roy allait répliquer, mais c'est à ce moment là, que choisit Jessy pour revenir s'asseoir. Et plus exactement, essayer de se poser sur mes genoux. Je me lève d'un bon, ouais j'ai encore des réflexes, et si le mec qui l'accompagne ne l'avait pas retenu par la taille, elle se serait retrouver le cul par terre.
— Merde Aaron ! Tu peux pas faire attention ?
— Attention à quoi ? Tu m'as pris pour ton fauteuil Jessy ? Ma voix est pâteuse, et je sais qu'elle a compris que j'étais pas mal entamé. Je me détourne d'elle pour m'adresser à Roy. Content d'avoir fait ta connaissance.
— Salut Aaron, moi aussi. Sii tu reviens un jour par ici, je veux que tu me présentes absolument Léane ! m'ordonne-t-il en me faisant un clin d'œil des deux yeux.
Ouais ben l'amerloque il est aussi bourré que le frenchie. Je pouffe comme une dinde, à cette pensée et arrive à lui répondre sans trop bafouiller :
— Ça... marche !
Je dis bonsoir aux autres tant bien que mal, je tourne les talons quand la voix insupportable de ma collègue perse à travers la musique.
— J'y vais aussi, si je veux être opérationnelle demain... enfin tout à l'heure.
Ils rigolent tous en me jetant des regards envieux !
— Chacun de notre côté, je me sens obligé de préciser.
Tu t'enfonces mec, me soumet ma conscience.
Je lui fait un doigt en continuant mon chemin.
C'est moi, ou la serrure à changé de place ? Impossible de rentrer cette putain de carte, dans la fente prévue pour ! Au mot fente, un fou rire me prend. Impossible de m'arrêter, en pensant à celle de mon ange, sous le regard torve de Jessy. Et forcément un début d'érection s'agite dans mon caleçon.
— Laisse tomber ! Private joke, entre moi et moi, gloussé-je.
Ouais, j'ai gloussé, mais l'alcool fait faire n'importe quoi !
— Laisse-moi faire, Aaron, me susurre-t-elle contre mon oreille en me prenant la carte des mains, sans oublier de caresser ma peau au passage, m'envoyant des frissons de dégoût sur l'endroit où ses doigts m'effleurent, pour ouvrir cette putain de porte.
Je retire vivement, enfin je crois, ma main. Par contre je suis sur qu'elle ne parlait pas que d'introduire la carte dans la fente... et voilà que ça me reprend. Sauf que d'imaginer ma queue dans la chatte de Jessy me donne un haut le cœur et me fait débander d'un coup. Putain je suis à deux doigts de vomir sur ses chaussures à deux milles balles. Elle doit le sentir, car miraculeusement la porte s'ouvre d'un coup.
Sans regarder en arrière, je me dirige directement vers le lit. Trop impatient de me coucher, et de commencer enfin à mettre des images de mon ange sur mon imagination débordante. Je commence à me déshabiller, dos à la porte, me concentrant surtout pour ne pas me casser la figure, sans me préoccuper si mante religieuse a quitté ma chambre ou pas. Je garde seulement mon caleçon, je ne dors nu qu'avec mon ange à mes côtés, je me glisse dans les draps en soufflant de bien être. Je m'endors quasi instantanément.
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