La Havane #



Léane
                                  

— J'adore ce groupe ! Et ce chanteur il est putain de sexy ! s'exclame Max contre mon oreille.

Je tourne la tête vers elle avec un air interrogateur sur le visage. C'est la première fois depuis qu'elle sort avec Naël, qu'elle est aussi enthousiaste pour un autre mec.

— Il y a un truc que je devrais savoir et que tu me caches ? la questionné-je.
— Quoi ? hurle-t-elle pour couvrir la voix du chanteur qui crie toute sa haine contre une ex apparemment.
— Il y a un problème avec Naël ? Je réitère.

Maxine regarde droit devant elle. Je suis son regard et trouve son mec en train d'avoir une conversation animée avec une fille au physique de mannequin. D'ailleurs, William et Raphaël y sont aussi. Seul Aaron est au bar pour aller chercher nos cocktails. Je la sens se tendre, et je n'aime absolument pas l'expression de tristesse qui gâche son magnifique visage. Elle lâche des yeux son petit ami, et répond à mon interrogation :

— Tu sais Léa, tout le monde n'a pas la chance de tomber sur un Aaron ! Rappelle-toi comment a débuté mon histoire avec Naël ! Un coup vite fait dans les toilettes de la fac !
— Mais...

Elle me coupe avant que je n'ai pu finir ma remarque.

— Cela fait trois ans que nous sommes ensemble, oui, mais on ne s'est rien promis. Du moins, il ne m'a jamais rien fait comprendre en ce sens...

Cette fois-ci, c'est moi qui la coupe :

— Tu déconnes Max, Naël est fou amoureux de toi, il ferait n'importe quoi pour toi ! Alors arrête de dire des conneries, fait sortir la garce qui est en toi, et va rejoindre ton mec pour marquer ton territoire !
— C'est toi qui me dit ça, alors qu'il y a un mois, tu as largué Aaron parce que tu pensais qu'il t'avait trompé avec l'autre nymphomane.

Un point pour elle, mais je ne laisse pas abattre rétorque :

— Justement ! m'énervé-je, s'il n'avait pas fait le premier pas et insisté, on ne serait plus ensemble aujourd'hui.

Un ricanement me répond. Ouais ben j'exagère, ok, car jamais je n'aurai rompu avec Aaron et Maxine le sait.
Je me tais, au moment où mon beau brun pose nos boissons sur la table. Même s'il sent l'animosité et la tension qu'il y a entre nous, il ne dit rien et nous laisse en faisant un signe de tête.

— C'est quoi le vrai problème Max ?

Quand je lui dis que mon braqueur est directement relié à mon âme.

Je lui envoie un baiser, et me renfrogne, quand je le vois se diriger vers le groupe que forme nos amis et cette fille.

—Tu disais ? me nargue ma meilleure amie. Qui ne le restera pas, si elle continue. Il n'y en a pas. Je sais que Naël m'aime, oublie d'accord ? me demande-t-elle en me prenant dans ses bras. Un coup de stress, en le voyant parler avec cette meuf. Je réalise en le voyant qu'il pourrait m'échapper et... pourtant je sais que jamais il ne me tromperait.

Je la regarde avec un air perplexe, puis j'ajoute :

— Max ? Je ne veux plus que tu doutes comme ça s'en venir m'en parler ok ma pétasse ?
— Promis ma blondasse ! Je t'aime ma Léa.
— Je t'aime aussi. Allez viens, allons retrouver les tourments de nos cœurs.
— je ne te savais pas si poétesse !
— Ta gueule ! C'est mieux ?
— Plus réaliste, s'esclaffe ma meilleure amie.

Je la tire par le bras pour qu'elle se lève, nous récupérons nos boissons puis nous nous dirigeons vers nos mecs, sous le regard brûlant du chanteur. Maxine s'en aperçoit, lui fait un petit signe de la main avec son sourire qui les fait tous ramper. Naël pivote à cet instant, en fronçant les sourcils, et scrute le mec avec un air qui lui fait comprendre de se trouver une autre fille à déshabiller du regard.

Dès que nous sommes à leur hauteur, le libanais prend mon amie dans ses bras, et lui donne un baiser de cinéma en la faisant basculer en arrière.

Bon ben si là elle a toujours pas compris !

— Tout va bien mon ange ? J'ai senti que c'était tendu entre Max et toi, me souffle Aaron, quand je suis proche de lui.
— Je t'expliquerai quand nous serons tous les deux, lui dis-je en l'embrassant à la commissure des lèvres.

Au moins, deux territoires sont marqués et annexés !

— Léane ? Maxine ? nous interpelle Raph, je vous présente Alessia.

Nous la saluons d'un simple hochement de tête, comme elle, en fait ! Puis nous nous incrustons dans leur conversation, quand je vois Raph, passer un bras par-dessus l'épaule de cette fille et l'attirer contre lui.

C'est quoi ce bordel ? Depuis quand mon chouchou sort-il avec elle ?

Bien plus tard dans la soirée sur le chemin du retour vers l'hôtel, je marche à côté de Raphaël qui a passé un de ses bras autour de ma taille, sous les protestations de mon beau brun.

— Alors... Alessia et toi...

— Subtil comme entrée en matière belle Léa ! Pose-la ta question qui te brûle les lèvres depuis que je vous l'ai présentée.

— En fait, j'en ai plusieurs. Depuis quand ? Où l'as-tu rencontré ? C'est sérieux ?

— Ok, ok miss ! Je l'ai remarqué le premier soir, quand nous avons fait la fête sur la plage, ensuite je l'ai recroisé à l'hôtel et sur la plage. Et sérieux, c'est beaucoup trop tôt, et tu sais pourquoi ? me dit-il en m'embrassant le dessus de la tête.

— D'où vient-elle ?

— Elle vit et travaille à Boston dans une entreprise de communication. Nous sommes tombés d'accord pour s'éclater un maximum pendant notre séjour, et voir où cela va nous mener. Mais je t'avoue que cette fille me plaît bien...

— Alors fonce mon chouchou, ne laisse pas passer Alessia si c'est elle qu'il te faut ! Toutes les filles ne sont pas des putes comme Raylene ou Jessy.

— Je t'adore ma Léa, merci, pour tout, mais...

— Bon, c'est bon là ! La minute canard est terminée mec ! râle mon petit ami.

Raphaël et moi éclatons de rire, il m'embrasse une dernière fois, et je vais me lover dans les bras d'Aaron.

Le lendemain matin, nous sommes tous excités d'aller visiter la Havane, malgré les presque quatre heures de route qui nous attendent.
Je suis dans une voiture de location avec Aaron, alors que les autres ont préféré faire le trajet ensemble dans la voiture louée par Naël. D'ailleurs, à propos du libanais, le sourire que j'ai vu sur le visage de ma meilleure amie m'a remonté le moral et le clin d'œil qu'elle m'a fait n'a laissé planer aucun doute sur sa nuit.

Je regarde le paysage par la fenêtre ouverte, quand je sens une main chaude se poser sur ma cuisse dénudée.

J'ai bien fait de mettre une robe...

La main de mon beau brun trace des cercles, avant de remonter dangereusement vers mon intimité. Je me tourne vers lui pour le dévisager, alors qu'il est concentré sur la route, son coude appuyé sur la portière dont la vitre est baissée, sa main tenant le volant. En sentant mon regard sur lui, il tourne sa tête furtivement en me faisant un sourire en coin. Je ne distingue pas ses iris derrière ses solaires, mais je sais que son regard est brûlant et intense.
J'en profite pour passer un bras derrière sa tête afin de caresser ses cheveux à la base de sa nuque. Je le sens frissonner, et resserrer son emprise sur ma cuisse.

— Mon ange, il va falloir qu'on arrête là ! sinon...
— Sinon quoi... lui susurré-je contre le pavillon de son oreille en le lui mordant. Concentre-toi sur la route my love, lui dis-je en revenant à ma place.
— Allumeuse ! plaisante-t-il, en me donnant un baiser sur la joue.

Quand nous parvenons à la Havane, quelques heures plus tard, le soleil est déjà haut. Heureusement qu'il y a une brise, qui atténue les 28° ambiants.

— Nos parents nous attendent sur la Plaza Vieja, nous informe Naël en cherchant l'itinéraire sur le GPS de son téléphone.

En arrivant sur la place, qui est le centre historique de la ville datant du XVIe siècle, nous détaillons l'architecture coloniale espagnole. Nous retrouvons nos parents assis à la terrasse d'un café, avant de partir à la découverte de cette ville surprenante.

Nous commençons notre visite par la vieille ville située à l'ouest du port. Cette citée qui est classée au patrimoine de l'UNESCO est riche en architecture espagnole. Nous poursuivons vers le quartier Vedado où se trouve une bonne partie des monuments, musées ainsi que le château del Morro. Nous faisons une pause rafraîchissante dans la cathédrale San Cristobal où mon beau brun me fait une déclaration qui me laisse toute tremblante.

— Peu importe où, peu importe quand, la prochaine fois que l'on rentre dans une église Léane, ce sera pour me dire oui.

Et sans un mot de plus, il continue la visite, en me laissant en plein milieu de la nef.

Quand nous ressortons de la cathédrale, nous décidons de trouver un restaurant typique de la vieille ville. Notre choix s'arrête sur El Chanchullero. Malgré la file d'attente, nous arrivons à avoir une table à l'étage. Le sol est en pierre, des caisses de fruits font office de chaises, les tables sont en bois, et le plafond est en tableau noir où sont inscrit des citations. La table où l'on s'installe prend une bonne partie de la salle, en même temps, nous sommes quatorze, nous nous asseyons de façon à être mélangé. Je suis entre ma mère et Svein, Aaron est face à moi à la droite de sa mère et à la gauche d'Elias. Dans un joyeux brouhaha, ils nous racontent leur soirée d'hier, où le rhum a une grande part de responsabilité quant à leur maux de tête. C'est dans un fou rire général que les serveurs déposent nos plats sur la table. Nous avons préféré commander plusieurs plats et tapas que nous mettons au milieu de la table, pour que chacun puisse goûter à chacune des spécialités.

Nous discutons de tout, de nos études, de notre vie New-Yorkaise, Aaron et moi prenons des nouvelles de la clinique et de l'association en Angola, maman me met au courant du deuxième procès de mon géniteur qui va avoir lieu d'ici quelques jours. Puis nous devions sur des sujets plus futiles comme les tendances actuelles, qui font dire à Sofie, Isabelle, Louise et Annie, qu'elles aimeraient venir à New-York faire du shopping. Maxine et moi, leur répondons que ce serait avec plaisir de les accueillir. Aucune date n'a été fixée, mais elles nous promettent de nous tenir au courant.

L'après-midi nous le consacrons à admirer les splendides palais hispaniques, les villas tropicales de style art déco, que nous mitraillons de photos, ainsi que les voitures aux couleurs acidulées des années cinquante, qui semblent figées dans le temps. Les mecs posent au volant d'une magnifique américaine rose bonbon, sous les yeux rieurs du propriétaire.

Il est déjà tard quand nous prenons la route pour rentrer à Varadero. Je m'endors pratiquement de suite, la tête posée contre l'épaule de mon braqueur. C'est un souffle chaud contre mon cou et des mots murmurés qui me réveillent en douceur.

— Nous sommes arrivés mon amour.

Aaron fait le tour de la voiture, ouvre la portière passager, pour m'aider à sortir, et décide de me porter en mode princesse. J'ai beau protester, l'implorer de me poser, il n'en tient pas compte, traverse le hall sous les regards envieux pour certaines, amusés pour d'autres. Il ne me relâche qu'une fois rentrés dans la chambre. Il entreprend de me déshabiller, hôte ses vêtements à la suite, puis me reprend dans ses bras, jusqu'au jacuzzi où nous passons un moment à profiter de la vue et à se câliner.

— J'étais sérieux Léane tout à l'heure, quand je t'ai dit que la prochaine église dans laquelle nous rentrerons, ce sera pour me dire oui.

Il fait pivoter mon visage vers lui en le maintenant entre son pouce et son index, et me donne un baiser tout en douceur, mais quand je pivote pour me mettre à califourchon sur lui, que je lui attrape la nuque pour me rapprocher au maximum, Aaron devient tempête et nous baisons avec toute la passion qui nous anime.

Demain c'est le réveillon de Noël, mais aussi notre dernier jour à Cuba. J'espère que le cadeau que j'ai prévu pour mon amoureux lui fera plaisir. Mon téléphone émet un ping pour annoncer l'arrivée d'un message. J'hésite à l'attraper pour le lire, une vilaine appréhension qui m'avait quittée durant cette semaine, refait surface. Aaron bouge dans son sommeil, et vient se blottir contre moi, sa tête repose sur ma poitrine, ses jambes se mêlent aux miennes. Position que nous avons adoptée depuis le début de notre relation.

Le message attendra demain.

Sans le savoir, Aaron a fait le choix pour moi... Et c'est sur cette pensée que je m'endors.

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