Entre mecs ! #
Aaron
Je suis dans les embouteillages en plein Manhattan quand mon portable vibre.
> Du Norvégien :
T'arrives quand ? T'as pas oublié notre soirée testostérone mec !
Je lève les yeux au ciel, à la lecture du message, et je commence à rédiger une réponse tant que la voiture est arrêtée à un feu.
> Au Norvégien :
Nan, bloqué dans les bouchons ! Je serai là d'ici...
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase, que la circulation reprend, donc je l'envoie comme ça.
Les mecs et moi avons décidé de passer ma dernière soirée New-Yorkaise dans un Pub Irlandais, le Sean's Bar. Demain je m'envole pour la France, plus exactement pour Aix en Provence retrouver mon ange, qui me manque cruellement. Cela fait plus d'un mois que nous sommes séparés physiquement, et mon corps commence à montrer des signes d'impatience.
Ce n'est pas nos skype coquins, nos sextos et autres, qui comblent mon envie d'elle. Et je sais que c'est pareil pour Léane. Mais je dois être honnête, et avouer que cette séparation, nous a été bénéfique pour que l'on se retrouve. On s'appelle tous les jours, j'ai aussi des nouvelles par Jeanne, sa mère, qui me fait un rapport complet chaque fin de semaine. Ce n'est pas que je n'ai pas confiance en ma Léane, mais elle serait capable de me dire que tout va bien pour que je n'ai pas à m'inquiéter. Elle va beaucoup mieux, elle a retrouvé sa joie de vivre, sa confiance en elle, la psychologue qui la suit l'aide énormément, mais je sais que l'amour de sa mère, mais aussi celui de mes parents y sont pour beaucoup. Je ne les remercierai jamais assez pour ça, et il me tarde vraiment de la retrouver demain, de pouvoir la serrer contre moi, et de lui annoncer la surprise que je lui ai réservé. Elle se doute de quelque chose. Je suis au courant qu'elle en a discuté avec Max, mais elle ne sait absolument pas à quoi s'attendre.
En attendant, je tourne comme un con à essayer de trouver une place, afin de pouvoir rejoindre mes potes qui sont déjà arrivés au bar, quand une se libère à deux rues de l'endroit de notre soirée.
— A quand même ! s'écrie une voix que je ne connais que trop bien, quand je passe les portes du pub.
Je me dirige directement à leur table située dans le fond de la salle, près des tables de billard, en faisant abstraction des regards, que je sens poser sur moi quand je traverse le bar. Me faire remarquer ne m'a jamais gêné, Will le sait, c'est pour cela qu'il s'est amusé à crier à travers le pub.
— Salut mec ! On a cru que t'arriverais jamais ! affirme Naël.
— Et moi, j'ai cru que je devrais aller directement à l'aéroport !
Alors que je m'assoie à côté de William, face à Naël et Raph, une serveuse vient prendre notre commande. Elle fixe le Norvégien d'un air qui ne laisse aucun doute sur ce qu'elle voudrait lui faire ou l'inverse.
— Deux guinness, une murphy's et une harp s'il vous plaît, répond Raphaël.
— Tu l'a baisée ? interroge Naël, une fois la serveuse partie.
— Ouaip... Une vraie rousse !
— Je comprends mieux le regard qu'elle t'a lancé ! A mon avis, elle en veut encore.
— Peut-être, mais avec moi c'est one shot, rigole-t-il.
— Et avec Alana, c'est pareil mec ? demande Naël.
On regarde Will, sans se préoccuper de la serveuse qui revient avec nos boissons, pour les poser sur la table.
— Oh ! Oh ! Qui aurait parié que le queutard numéro un d'Aix se fait mener par le bout de la bite par une étudiante ?!
Nous recrachons la gorgée que nous étions en train de prendre, en entendant Raphaël s'exprimer comme seul William pourrait le faire.
— Sympa ton vocabulaire mec, t'as enfin trouver le langage du mec pour les nuls ? explose de rire Will.
— Pas besoin, j'ai pris exemple sur toi, à force de te côtoyer mon cerveau l'a intégré ! Et donc, avec ta petite étudiante...
— Quoi avec ma petite étudiante, on s'entend bien, on a une alchimie de dingue au pieu... Et oui, elle me plaît.
Nous poussons tous les trois un cri comme des ados devant leur idole, et chacun à notre tour, allons embrasser Will.
— Putain ! Mais les mecs, vous avez perdu vos couilles ou comment ça se passe ! râle l'homme du jour.
— On est content pour toi, ajoute Naël, qui ne tient pas compte de la remarque de notre pote.
— Tu sais que quand les filles vont le savoir, elles vont être dingues ! Prépare-toi à en baver.
— Ouais, donc je compte sur vous pour pas faire vos commères hein ! Je me sens bien avec elle, c'est vraiment une fille super, et putain que je flippe...
— T'inquiète mec, apparemment tu gères plutôt bien jusqu'à maintenant non ?
— Je crois ouais ! dit-il en faisant un clin d'œil. Bon on passe à autre chose les mecs ? Tu en es où des visites Aaron ? Tu en a parlé à Léane ?
— Pas encore, j'attends de lui faire la surprise quand nous rentrerons ici.
— T'es sur de toi ? me demande Raphaël.
— Oui... On adore cette maison, mais malheureusement les mauvais souvenirs ont pris le dessus sur les bons, donc oui je suis confiant quant à ma décision ! Je sais que vous allez nous manquer, mais je ne désespère pas de vous faire déménager aussi, il y a deux appartement vacants, un au-dessus, et l'autre en dessous. Quand on rentre, on s'y retrouve tous pour les visiter, si vous êtes ok ?
— Ça marche pour moi ! De toute façon, je doute que Maxine accepte de s'éloigner de Léa pour le moment, elle a vraiment été traumatisée, même si elle le cache la plupart du temps.
— Pourquoi pas ! Hein Raphou ? Toi et moi...
— Ta gueule mec ! Et ok pour en visiter un.
— Une autre bière pour fêter ça ?
Ils acquiescent tous les trois, alors je me lève pour rejoindre le bar et commander une autre tournée, pendant que Raph, Will et Naël se lèvent pour aller faire une partie de billard. En attendant nos bières, je sens des doigts se poser sur mon biceps, je tourne la tête pour voir qu'elle est la meuf qui se permet de me toucher, tout en me décalant sur le côté.
— Bonsoir, mes amies et moi souhaiterions vous inviter à notre table.
Je tourne la tête dans la direction qu'elle me montre, et effectivement trois autres filles regardent vers les tables de billard. Mes potes viennent de les remarquer, mais détournent aussitôt leur tête et reprennent leur discussion. Je me fais la réflexion qu'il y a encore quelques mois, William et Raphaël auraient sauté sur l'occasion. Le serveur dépose ma commande sur le bar, je le paye, et quand je m'apprête à tourner les talons, je lui balance :
— C'est sympa pour l'invitation, mais nous sommes tous les quatre en couple...
Je la vois rougir, et d'une voix peu assurée, elle me demande :
— Je vois, vous êtes gay, c'est ça ?
Je me retiens in extremis d'éclater de rire en nous imaginant ensemble, et sans lui répondre, je lui fais un clin d'œil et retourne voir mes potes avec un sourire jusqu'aux oreilles.
— Vous devinerez jamais... commencé-je quand j'arrive près d'eux.
— Elle t'a proposé de te sucer dans les toilettes ? s'esclaffe le Norvégien.
Bon au moins, l'amour ne lui a pas fait perdre sa répartie !
— Nan... enfin c'était l'idée première. Non, elle pense que nous sommes en couple... je ne termine pas ma phrase exprès.
— Ben c'est le cas Einstein ! se moque de moi Naël.
— Attends... Oh putain ! Non ? Si ?!
Je fais oui de la tête, Naël et Will dévisagent Raph comme si une seconde queue lui était sortie d'entre les jambes, et tout d'un coup quand leurs neurones se sont misent à fonctionner, ils éclatent d'un rire loin d'être discret, qui fait retourner les autres personnes du pub, y compris la table des filles, qui voulaient passer la soirée avec nous.
— Putain mec, t'as pas démenti ? me questionne Will.
— Je n'ai rien eu à démentir, elle ne m'en a pas laisser le temps, je lui ai simplement dit que l'on était en couple, c'est elle seule qui en a déduit que l'on était gay !
Le reste de la soirée se passe dans une ambiance géniale. Nous remportons Naël et moi les deux parties de billards. Will et Raph gagnent aux fléchettes. En retournant nous asseoir, j'envoie un message à mon ange, qu'elle n'aura que demain matin vu l'heure qu'il est en France. Nous commandons une dernière tournée, tout en nous disant que nous rentrerons en métro. De toute façon, il n'y a que moi qui ai ma voiture, Naël et moi viendront la récupérer demain avant d'aller à l'aéroport.
Perdu dans mes pensées, qui impliquent mon ange très peu vêtue, voir pas du tout et moi, je reviens à l'instant présent, lorsque j'entends le prénom de Alessia.
— T'es de retour parmi nous mec ? A voir ton air, je n'ai aucun mal à me représenter la scène de ton imagination ! déconne Will.
— N'essaye même pas mec ! Et sinon Alessia ? M'incrustant dans la conversation.
— Rien de plus, on apprend à se connaître, on y va à notre rythme, elle aussi a connu une déception amoureuse, donc on se laisse du temps pour se faire confiance on verra où ça nous mène, nous raconte Raph.
— Allez on trique... On trinque, putain je pensais pas être si fait ! nous éclatons tous de rire, en levant nos pintes de bière, après avoir bu nos shots de vodka, à notre célibat qui est mort ! Vive le célibat !
Une heure après, nous quittons le Sean's, encore explosés de rire, pour rejoindre la bouche de métro qui nous ramènera à proximité de notre appartement. Mais ça, c'était si nous avions été en état de réfléchir et de remarquer que la rame ne prenait pas la bonne direction !
En voyant le nom de Harlem, Raph s'exclame :
— Je crois qu'on est allé trop loin les mecs...
— Bravo pour ta pers... spasticité, ta... Perspicacité Raph ! pouffe Naël.
— Putain j'ai cru que t'arriverais jamais à le sortir !
Explose de rire William, en s'essuyant les larmes de joie qui coulent sur ses joues. Raph et moi le rejoignons sous l'œil torve du libanais. Mais comme le rire est contagieux, il ne garde pas longtemps sa mauvaise humeur.
Finalement, nous avons mis deux heures pour rentrer. Au lieu de la demi-heure habituelle. Il est trois heures du matin, quand je retrouve mon lit. L'odeur de Léane y flotte encore. Avant d'enfouir la tête dans les oreillers et respirer son parfum, comme un camé, un éclair de lucidité me fait programmer mon alarme pour sept heures. Je sais que Maxine en a aussi mise une, au cas où- , a-t-elle dit, et elle a eu parfaitement raison. Vu l'état dans lequel nous sommes rentrés. Heureusement que je vais pouvoir dormir dans l'avion, parce que je sens que demain le réveil va être douloureux !
Mais peu importe, nous avons passé une super soirée entre potes, comme cela n'était pas arrivé depuis longtemps, et surtout, rien ne me fera repousser, le moment où je dois retrouver mon ange.
Je m'endors d'un sommeil embrumé par l'alcool en souriant comme un con à l'image de mon ange qui se grave derrière mes paupières.
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