Dis moi oui... #


Aaron
                                       

—  On va être en retard mon ange !

Enfin, c'est plus à la porte de la salle de bain que je m'adresse. J'aurai préféré parler directement à Léane, mais cette fois-ci, elle n'a pas voulu que je prenne la douche avec elle, sous prétexte qu'elle ne voulait pas que je vois la robe qu'elle a choisie pour notre dîner en amoureux. J'ai usé de tous mes charmes, j'ai trouvé un nombre impressionnant d'arguments, mais ma têtue de petite amie n'a pas cédé, même après mon, je cite les paroles de mon ange : "cunnilingus de malade".

J'en ai profité pour checker mes mails, passer des coups de fil à des clients ou même envoyer des messages à mes potes.
C'est notre dernier soir à Aix, demain nous reprenons l'avion pour retourner à New-York, après cette parenthèse qui nous a fait énormément de bien. J'ai demandé à mon père de nous réserver le petit salon, afin d'être tranquille et seul pour ce que j'ai à annoncer à Léane.

Durant notre séjour, nous avons énormément parlé, et baiser aussi, mais parler quand même ! Pendant une de nos discussions, je lui ai demandé ce qu'elle pensait de déménager dans un autre appartement, rien que nous deux, sans nos colocataires. Elle m'a surpris en me disant que depuis l'agression elle l'avait envisagée. Trop de mauvais souvenirs l'avaient imprégné.

Celui que j'ai trouvé est à quelques rues de notre logement actuel. C'est un immeuble de cinq étages avec un commerce au rez-de-chaussé. L'appartement que j'ai réservé est au dernier étage, il est composé d'un salon ouvert sur la cuisine, il y a la place pour mettre une table de salle à manger, les murs sont en briques, dont un sert de bibliothèque, de grandes fenêtres de type industrielles donnent sur la rue. En prolongement de la pièce principale, un couloir mène à la chambre. Enfin c'est plus une suite parentale, puisqu'elle a sa propre salle de bain et un dressing.

— J'ai bientôt fini my love ! crie Léane depuis la salle de bain.
— Qu'entends-tu par bientôt ?
— D'ici cinq minutes...

Je me lève du canapé, et me dirige vers la chambre pour récupérer dans mon sac, l'enveloppe qui contient les photos, ainsi que la veste de mon costume.

— Léane, les cinq minutes sont passées, j'ai le droit de rentrer... l'averti-je.

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase, que la porte s'ouvre, et que mon ange apparaît dans l'encadrement de la porte. Mes neurones crament. Une déesse est apparue dans sa robe en soie blanche qui lui arrive aux pieds, deux fines bretelles la retiennent, le décolleté est discret, en V, elle épouse ses formes sans la moulée. Quand elle tourne sur elle même pour me montrer le dos, un seul son m'échappe :

—  Putain !

C'est le seul qui sort de ma bouche. Je peine à déglutir, ma bouche est sèche, par contre, mon cerveau du bas lui est très réactif. Mes yeux parcourent le corps de ma petite amie sans aucune gêne, son dos est entièrement dénudé jusqu'à la naissance de ses fesses. Elle s'est coiffée d'un chignon strict de danseuse, bas sur la nuque, et elle a mis, à ce que je devine mes escarpins préférés.

— Ça va pas ? me demande mon ange, en se retournant, voyant que je ne lui réponds pas.

Mon regard se pose sur sa poitrine, qui est libre de soutien gorge, dont je devine ses pointes roses dressées, mon entrejambe se rappelle à moi, quand des images loin d'être respectables se glissent dans ma tête, il remonte vers son adorable visage, dont ses pommettes se sont teintées de rose.

— Aaron ?
— Hum...

Léane s'approche de moi, me prend la main, et dépose un baiser à la commissure de mes lèvres.

— Arrête mon cœur, où l'on ne va pas du tout descendre dîner, menace-je. Je me ressaisis, lui embrasse la main qui tient la mienne, et je nous dirige vers l'ascenseur.

En fait, on aurait dû prendre les escaliers, parce que là, c'est une vraie torture d'être collé à Léane, sans pouvoir la toucher ou l'embrasser, sans faire un attentat à la pudeur devant le couple de retraité. Je jette un regard noir au monsieur dont le regard lubrique qu'il pose sur ma femme me fait bouillir de l'intérieur. S'il continue il va nous faire une attaque. Il comprend le message, car il se retourne pour admirer le tableau de commandes. Léane hausse un sourcil, un sourire satisfait aux lèvres.

— Un problème Aaron ? Tu es jaloux d'un retraité ?

— Je suis jaloux de n'importe qui quand il s'agit de toi mon coeur. Pas que là je craigne la concurrence hein !

— Ouais ...

Léane est coupée dans sa phrase par les portes qui s'ouvrent sur le hall de l'hôtel. Je pose mes doigts dans le bas de ses reins pour l'inciter à avancer sans manquer de reluquer son adorable petit cul moulé dans cette robe. Maintenant, c'est moi qui sourit comme un enfoiré en croisant le regard de papi.

On se dirige directement vers la porte qui donne sur le petit salon, où une table a été dressée spécialement pour nous. Le serveur arrive avec une bouteille de champagne rosé, le préféré de mon ange, et deux flûtes.

— Waouh ! Champagne mon braqueur, on a quelque chose à fêter ?

Je braque mes prunelles dans les siennes, en ne faisant qu'un léger signe de la tête.
J'attends que Patrick finisse de nous servir, et qu'il est quitté la pièce, avant de lui répondre.

— Deux choses... lui affirmé-je de ma voix rauque pleine d'émotion. La première, c'est de t'avoir retrouvé toi ma Léane, mon ange, ma braqueuse de cœur. Toi et ta joie de vivre, toi et ton amour pour moi, toi tout simplement.

Ses yeux se voilent de larmes, je tends ma main pour lui caresser son magnifique visage et stopper les perles salées.

— L'autre, lui dis-je, je sors l'enveloppe de ma veste et la lui tend.
— Encore une enveloppe ? demande-t-elle en plaisantant.

Je me raidi à ces mots, mais quand je vois un sourire sincère naître sur ses lèvres qui appellent aux péchés, je souffle en me disant que c'est la preuve que Léane va beaucoup mieux, si elle arrive à se moquer de ça.

Dire que je suis nerveux, le mot est faible, j'ai l'impression d'être à mon premier rencard avec une fille plus âgée. Il n'y a que les réactions de mon ange qui arrivent à me rendre comme ça. Que ce soit lors des braquages, ou dans mon travail, rien ne me rend fébrile comme je peux l'être maintenant.

— Ouvre-la, la pressé-je à bout d'impatience.
— Qu'...est...ce, Aaron, c'est... Il est splendide !

Je relâche ma respiration, sans vraiment m'être rendu compte, que je l'avais bloqué, et l'interroge :

—  Il te plaît mon ange ?
—  S' il me plaît ? Mais il est magnifique, il est tout ce que j'aime, les briques des murs, le parquet ancien, les grandes fenêtres qui apportent une clarté à la pièce principale, la cuisine...
— Calme-toi Léane, me moqué-je en l'attirant à moi par dessus la table. Tant mieux si tu le trouves à ton goût, lui murmuré-je contre ses lèvres, avant de lui donner un baiser passionné. Parce que...

Je suis coupé dans ma phrase par un raclement de gorge, qui nous fait sursauter et nous force à reculer sur nos chaises. Je m'apprête à invectiver le perturbateur quand en tournant la tête nous découvrons mon père avec un plateau dans les mains.

— Je venais m'assurer que tout se passe bien, mais pas la peine de me répondre, je vois que oui.
— Merci Pierre, tout est parfait, réagit mon ange toute rouge.
— Tout est ok papa !
— Très bien, alors je vous laisse, Patrick va vous apporter vos plats.

Il nous salue, et quitte le salon. C'était quoi ça !

— Donc pour en revenir à l'appartement, s'il te convient, et si tu es d'accord et prête pour vivre en tête à tête avec moi, il est à nous ! J'ai un coup de fil à passer, et l'on peut emménager d'ici quinze jours. Qu'en dis-tu mon amour ? Tu as simplement à dire oui.

— Que tu es un petit ami exceptionnel ! Je serais difficile de dire qu'il ne me plaît pas, quant à être prête à vivre avec toi, la question ne se pose même pas. Je t'aime Aaron, plus que tout, et pour toujours.

— Je t'aime encore plus ! Génial, en remontant, je téléphone à l'agent immobilier, et en rentrant on va le visiter.

— Et, mais pour les autres ? Ils sont tous au courant je présume.

— Tu présumes bien !

Je lui raconte, tout, que nos amis nous suivrons, puisqu'il y a deux appartements à louer en plus du nôtre. Que Naël et Maxine ont aussi décidé de vivre en couple, mais que sa meilleure amie, voulait dans la mesure du possible rester proche de nous. Léane sourit à l'entente de ses mots. Raphaël et William prendront celui sur le même palier que nous, pour le moment. Mais surtout qu'ils ne lui en veuillent absolument pas de vouloir quitter la colocation, après les épreuves que nous avons vécues cette année, et puis surtout, qu'il est temps pour chacun de vivre notre propre vie. Enfin pour Will et Raph, ils attendront un peu.

— Mais, Will va vivre avec Raph, c'est ça ?

— Hum ! Ils ont décidé ça, sauf qu'à mon avis notre Norvégien va passer plus de temps chez Alana que chez eux.

— Je suis contente pour lui, qu'il ait trouvé une fille comme Alana, c'est exactement ce style de fille qu'il lui fallait à notre Don Juan. J'espère que Raphaël va aussi trouver le bonheur avec Alessia. Elle a l'air sympa et cool. Je sais qu'ils veulent prendre leur temps, et voir où ça les conduit.

— Moi aussi, ça me réjouit de les voir heureux, avec des filles qui leur correspondent, pas comme l'autre pétasse de Raylene.

Le repas se termine, quand mon ange me surprend en se levant, pour venir s'asseoir sur mes genoux, et me donner un écrin reconnaissable par sa couleur bleu. Je la regarde surpris, et commence à ouvrir l'écrin. Mon regard reste fixé sur ce qu'il contient, avant de faire des aller-retour, entre l'alliance et mon ange. Une alliance en platine et titane de chez Tiffany.

— Mon braqueur de cœur, je vais essayer de faire aussi bien que toi, quand tu m'a déclaré ton amour dans le ciel de New-York. Aaron, cette année a été particulièrement difficile pour nous, mais ces épreuves au lieu de nous séparer, nous ont rendu plus fort, notre amour en est ressorti plus intense. Si je t'offre cette bague my love, en me disant cela, elle la fait glisser sur mon annulaire de la main gauche, c'est pour te prouver que je te t'appartiens corps et âmes, que cet anneau n'est pas une demande en mariage, et pour reprendre tes mots, parce que même le mariage n'est pas assez fort pour te prouver l'amour que j'ai pour toi. Je t'aime d'un amour inconditionnel et incommensurable, mon saccage de cœur, et au-delà des étoiles.

Je ne peux plus retenir mes larmes. Si William me voyait il se foutrait de ma gueule, mais là je m'en fou complètement, Léane les boit avec ses lèvres, me chuchote des je t'aime, et moi je l'enveloppe de mes bras, je la serre contre mon torse, je voudrai pouvoir l'accrocher à mon cœur et ne plus la laisser partir. J'arrive, au bout d'un temps qui me semble infini, à retrouver la parole.

— La seule fois où l'on va devoir les enlever c'est pour se dire oui dans une église devant nos amis et notre famille mon ange. Putain que je t'aime !

Nous laissons éclater notre joie, de nous retrouver enfin.

— Mais dis-moi petite cachotière, depuis quand tu l'as ?
— Chut ! Je ne vais pas te révéler tous mes secrets monsieur voiture de sport.

Je pousse un grognement digne d'un homme des cavernes, avant d'éclater de rire à l'entente de ce surnom. Des souvenirs envahissent mes pensées. Je passe un bras par-dessus les épaules de Léane en l'entrainant  vers les ascenseurs afin de regagner notre chambre.

Pouvait-on être encore plus amoureux ?
Pouvait-on enchaîner encore plus nos cœurs ?
Pouvait-on lier encore plus nos âmes qu'elles ne le sont déjà ?

Sans hésitation la réponse est : OUI.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top