Découverte. #
Léane
Quand je quitte l'aéroport, avec la voiture de mon amoureux, une boule au niveau de la gorge, ne veut pas me quitter. Savoir Aaron avec cette pétasse pendant deux jours et deux nuits dans le même hôtel, me touche plus qu'il ne le faudrait. J'ai confiance en mon beau brun, mais qui sait de quoi est capable Jessy pour le mettre dans son lit.
Je décide de prendre la direction de Manhattan pour me balader dans Central Park, et me poser sur notre banc.
J'ai besoin de réfléchir. Les photos et les messages s'accumulent, j'ai de plus en plus de mal à cacher mes émotions. Je sais qu'Aaron soupçonne quelque chose, il me connaît tout autant que moi, je le connais.
Mais je ne peux rien lui dire, pour le protéger, les menaces sont claires, il est hors de question que je fasse quoi que ce soit pour le mettre en danger lui ou les autres. Mon maître chanteur, joue avec mes nerfs, puisque je ne sais pas quelle va être l'issue, ni quand ! Je suis obligée d'attendre, de subir, et là je n'en peux plus. Je suis à deux doigts de craquer et de tout balancer. Mes nerfs sont à vif. J'ai même envisagé de prévenir Pierre, mais que pourrait-il faire à des milliers de kilomètres ?
Je me promène dans le parc, tout en me dirigeant vers le banc où sont gravés les mots d'amour d'Aaron. Avant de m'y asseoir, je relis la citation sur la plaque : Tu as braqué mon âme, mon Ange Léane, à jamais. Puis je passe mes doigts dessus pour en tracer les lettres.
Et lui, pensé-je, il a braqué mon cœur avant de faire un hold-up sur mon âme.
Au bout d'une heure, et après avoir retrouvé un peu de ma bonne humeur, je prends le chemin de l'appartement, où m'attendent mes amis. Ce soir nous avons décidé de sortir dans un bar. C'est Max qui en a eu l'idée, me connaissant assez pour deviner que j'aurai l'esprit morose.
En passant la porte de la maison, j'entends Maxine et Raphaël discuter dans la cuisine. Je pose les clés sur la console, accroche ma parka sur la patère puis je me dirige vers la pièce ouverte où s'élèvent les voix.
— Salut ! les interpellé-je.
— Hey ! Ça y est ton beau brun s'est envolé pour la ville de tous les péchés ?
— Raph, je gronde. Tu sais quoi ? Ta gueule, lui dis-je en plaisantant. Au fait, comment tu t'en es sorti en mode connard ?
Moi aussi je peux jouer.
— C'est quoi cette histoire ? intervient ma meilleur amie.
— Ben disons, que pour me venger, mais surtout pour tirer un trait sur mon histoire avec captain salope, j'ai... Comment te dire ça, sans que tu m'émascule, rigole Raph. En résumé...
Je le coupe dans sa phrase et la termine à sa place.
— En gros, il l'a séduite à nouveau, l'a baisé, puis est parti sans un regard en arrière. Voilà !
— Et t'avais peur de me le dire ? Mais j'aurai fait cent fois pire ! ajoute Max.
— Qu'est-ce que t'aurais fait de pire ? interroge Naël qui rentre dans la cuisine suivi de William.
— Ce qu'a fait Raph à son ex !
— Et on peut savoir Max ? Histoire que Naël se prépare psychologiquement, ironise Will.
Maxine lui fait son sourire de garce, tout en le regardant dans les yeux, lui rétorque :
— Ben non ! Sinon il n'y aura plus l'effet de surprise, et puis...
— Et puis rien du tout ma furie, lui dit le libanais en l'embrassant.
— Allez, c'est reparti ! Quand c'est pas Aaron et jolie Léane, c'est vous. Putain j'en peux plus moi ! rale Will.
— Et au fait Willou, je demande, il se passe quoi avec Alana ? Tu rougis ? T'es trop mignon...
— Putain je rougis pas Léa, j'ai chaud là, avec les autres qui baisent presque !
— Mais bien sûr ! lui fais-je avec un clin d'œil.
— On bouge où ce soir ? questionne Raph, pour changer de sujet.
— Je suis partant pour revenir au Terra Blue, et vous ? nous interroge Will.
Nous acquiesçons d'un hochement de tête, et commençons à préparer le repas. Naël se lance à faire des lasagnes aux légumes, quand Will râle :
— Putain c'est pour les meufs ça ! T'es sérieux mec ?
— Oui, et rappelle-moi ce que t'as mangé à midi ! Alors un peu de vert te fera du bien, c'est cinq fruits et légumes par jour mec ! lui sort Naël.
— Ok maman ! Et sinon je vais avoir droit à une compote pour mon goûter ! rigole Will.
Je ris toute seule de ma future répartie, et de la tête que va faire notre tombeur.
— Je prépare le dessert, m'exclamé-je.
— Cool, tu fais quoi ?
— Une salade de fruit, réponds-je en ne pouvant m'empêcher d'éclater de rire.
Les autres me suivent sous le regard noir de notre Norvégien.
— Vous êtes des malades ! J'ai l'impression d'avoir muté dans une secte, remarque si on doit baiser tous ensemble, ça me va ! Je suis prêt à laisser tomber la viande, et la remplacer par des moules...
Il ne peut pas finir sa phrase car Raph, se sert de la bombe de chantilly pour lui badigeonner le visage. Et à partir de là, on part dans tous les sens. William qui course Raphaël dans tout l'appart pour se frotter à lui. Maxine qui me balance de la farine. Naël retient sa petite amie, qui râle en lui affirmant, que c'est un traître de la retenir, pour que je puisse me venger, pendant que je prends le miel pour lui en verser sur la tête. Et quand Will revient, c'est avec de la mayonnaise qu'il vise notre Libanais.
— Drapeau blanc ! crié-je, les cheveux blanc de farine.
Quand je dévisage les autres je me dis que je m'en suis bien sortie !
Je surprends un regard de connivence entre Raph, Will et Max, et sans avoir le temps de dire ou de faire quoi que ce soit, ils se jettent sur Naël pour continuer de le bombarder de tout ce qui leur tombe sous la main. Quand nous n'en pouvons plus, que les munitions sont vides, nous regardons l'état de la cuisine, et nous éclatons de rire.
— Je crois qu'une douche s'impose ! balance Will.
— Max, tu viens on va la prendre à deux pour tu sais... Economiser l'eau... le respect de la planète...
Tout d'un coup la tristesse m'envahit. Parce que c'est tout à fait le genre de réflexion que m'aurait faite mon beau brun. Et à cet instant, je m'aperçois qu'il me manque au delà du possible.
Naël attrape sa copine par les hanches, ils se dirigent vers les escaliers. Je quitte à mon tour la cuisine pour aller me doucher et me changer, quand Maxine m'interpelle du haut des escaliers :
— Léa je peux t'emprunter ton haut Bash que tu as acheté la semaine dernière ?
— Ouais, il est dans le dressing, passe le prendre quand tu veux.
— Ok, merci poulette.
Je suis encore dans ma salle de bain pour finir de me préparer, quand j'entends Maxine qui m'appelle de ma chambre. Je la rejoins mais reste figée en voyant ce qui est tombé au pied de ma meilleure amie. La boîte est ouverte, et des photos, des mails sont éparpillés devant le dressing. La situation serait comique, en voyant Maxine essayé de retenir et ma blouse et la boîte, dont elle ne tient que le couvercle, si ce qui jonche le sol n'était pas mon cauchemar.
— Tu m'expliques Léane ? gronde ma pote, en s'agenouillant pour saisir des photos. C'est ça que tu nous caches depuis des mois ?
Ses mains tremblent, son visage se ferme au fur et à mesure qu'elle découvre mes cauchemars de papiers.
— Laisse tomber, et donne moi ça, fais-je en m'approchant pour tout remettre dans la boîte à chaussure et arracher ce qu'elle tient dans les mains.
— Tu déconnes là ! Tu crois que je vais faire comme si je n'avais rien vu ? Oh tu me prends pour qui ?
— Putain, mais tu comprends pas ou tu le fais exprès ? Je ne peux pas vous en parler ! Hurlé-je, ce qui à pour résultat de me faire monter les larmes au yeux.
Max se rapproche de moi, pour me prendre dans ses bras, mais je m'effondre complètement, je tombe à genoux, je pleure sans me retenir, mon amie me berce comme une enfant, sans chercher à me faire parler. Elle sait comment je suis, que je lui raconterai tout quand je me serai calmée.
Mes cris ont attiré Raphaël, en nous voyant assise par terre et en pleurs, il reste sans voix sur le pas de la porte, puis se décide à entrer pour nous demander ce qu'il se passe, quand son regard tombe sur les photos et les feuilles éparpillées.
— C'est quoi Léane ? demande-t-il tout en prenant un mail pour le lire. Ses traits changent à mesure qu'il lit. Depuis quand ?
Son regard est tourné vers moi, et ses magnifiques yeux sont noirs de colère.
— Depuis la rentrée, bredouillé-je, chaque jour, j'ai une enveloppe dans mon casier, et un mail, ou un texto.
— Putain ! Et t'as pas jugé bon de nous en parler ? Même pas à Aaron ?
Je n'ai jamais vu Raph aussi furieux, pas même quand il croyait, il y a environ deux ans, que j'allais les trahir au profil de mon géniteur.
— On se calme mec, l'apostrophe Naël, que nous n'avons pas entendu rentrer. Il prend lui aussi connaissance des menaces, et blêmit aux mots qui y sont écrits.
— Alors le Libanais, toujours cool ? le nargue Raphaël.
J'ai la tête rentrée entre mes genoux, et Maxine qui me tient toujours serrer contre elle. Aaron me manque à ce moment précis, même si je suis parfaitement consciente, que l'engueulade que me passe Raph n'est rien en comparaison de celle qui m'attend avec mon beau brun. Mais, je donnerai cher pour l'avoir près de moi.
— Léane, regarde-moi ? Pourquoi tu ne nous as rien dit ? questionne Naël.
— C'est quoi ce bordel, on vous entend du salon ! nous interpelle William.
Sans faire attention à Will, je réponds à Naël :
— Pour vous protéger, parce que les messages sont clairs, si j'en parle, il ou elle mettra ses menaces à exécution...
— On te rappelle Léane, ce que l'on faisait avant de venir ici ? Tu te souviens de quel rôle j'avais quand on faisait les braquages ? insiste t-il.
— Arrête Raph, je crois qu'elle a compris, c'est pas la peine de t'acharner sur elle, s'enquiert Will.
Tout en s'approchant de moi, Raphaël fait signe à Maxine de lui laisser sa place, et me prend dans ses bras, en m'embrassant sur le haut du crâne.
— Ne pleure plus jolie Léane...
— Et mec, c'est moi qui l'appelle comme ça ! rale Will. Ce qui a le mérite de me faire sourire.
— On va t'aider ok ? les mecs et moi, on va faire des recherches, je vais voir ce que je peux trouver, en remontant avec l'adresse IP. Par contre, quand Aaron rentre de Las Vegas, il va falloir que tu lui en parles, on sera avec toi si tu veux, mais tu ne peux plus lui cacher ça, m'avertit Raph. Sinon je m'en charge...
Raph m'aide à me relever, et chacun à leur tour, ils me prennent dans leur bras pour me rassurer, et me dire qu'à partir de maintenant, ils prennent les choses en main, et que je ne dois rien changer à mes habitudes, sauf, et Will insiste, que je leur montre chaque photos, mails ou texto que je reçois.
— Je vous le promets, m... Mer... Merci d'être là pour moi, sangloté-je.
— Bon maintenant que tout est rentré dans l'ordre, enfin presque, on va se bourrer la gueule pour oublier, déclare Le Norvégien.
Après que tout le monde soit sorti de ma chambre, je finis de me préparer, remet la boîte en place, et je prend la direction des escaliers, pour rejoindre les autres.
Malgré le froid, et l'heure tardive, nous décidons d'aller au bar où a travaillé Max l'an dernier quand nous nous sommes installés dans Greenwich, à pied. Je crois, qu'après leur découverte, les mecs ont besoin de marcher pour évacuer la tension.
Plus tard dans la soirée, nous avons la surprise de voir arriver Alana et son frère Tim. Les regards que Will lui lance, sont loin d'être innocents, et je suis contente de voir qu'elle le fixe de la même façon. Peut-être que notre queutard a trouvé la fille qu'il lui faut. Et tant mieux si c'est notre amie. Raph se lève pour aller commander nos boissons au comptoir suivi de Tim.
En triquant, je les remercie encore une fois pour être mes amis, Naël, me répond, qu'après ce que j'ai fait pour eux dans le passé, je suis comme leur petite sœur. La soirée se termine dans les rires et la bonne humeur. Will nous informe qu'il ramène Alana, malgré la protestation de son frère. C'est sur le chemin du retour que je reçois un texto de mon beau brun, je lui répond tout de suite, et souffle, à l'idée de devoir tout lui raconter, quand il rentrera après demain.
Cette soirée entre amis m'a fait énormément de bien, et savoir qu'ils sont tous au courant, enfin, presque tous , je me sens soulagée d'un poids.
Deux sentiments ambivalents se font la guerre. D'un côté je suis rassurée que mon secret ait été percé et de l'autre je me dis que c'est une erreur que je risque de payer cher.
Par contre, je dois me préparer à la tornade Aaron, en espérant qu'elle ne dévaste pas tout sur son passage...
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