Confrontation #



Aaron
                               

Je me réveille complètement désorienté de ma nuit agitée, Léane a peuplé mes cauchemars, ou plutôt ses pleurs. En parcourant la chambre, j'ai quelques secondes de doute quand à l'endroit où je me trouve. Et comme si ça ne suffisait pas à mon trouble, un grognement venu de la pièce d'à côté, fini de me remettre les idées en place.
La soirée d'hier me revient à pleine vitesse, mon arrivée à New-York, la panique suite à la fuite de Léane...

Léane... Mon ange...

Et puis, le choc quand je l'ai vu sur ce banc, seule, en larmes, frissonna de froid, son regard qui m'a tué sur place. La confrontation, la dispute qui s'en est suivie, jusqu'à cette putain de photo et son message. Puis tout s'est enchaîné, pour au final la laisser effondrée dans les bras de Raphaël. Combien de fois, j'ai voulu y retourner pour la prendre dans mes bras, la consoler, lui dire que rien ne s'était passé à Las Vegas, mais mon côté connard, me soufflait de ne rien faire et de continuer mon chemin. Et c'est lui qui a gagné.

Pourtant, je n'ai jamais supporté de voir mon ange en pleurs, c'est une limite que je ne peux pas franchir... Mais hier, je l'ai dépassé, voilà pourquoi je suis dans cette chambre d'hôtel, avec Naël qui dort sur le canapé de la suite. Il m'a suivi quand j'ai quitté le parc, car il ne voulait pas me laisser seul cette nuit. Je lui ai affirmé que ce n'était pas la peine, que j'avais passé l'âge de faire des conneries, mais il n'a rien voulu entendre, et je dois avouer que Naël a bien fait d'insister. Nous avons pu parler une partie de la nuit, de moi, de mon ange.
Je reste quand même sur la défensive, car je suis persuadé qu'il ne m'a pas tout dit à son sujet, qu'il y autre chose, sinon Léane n'aurait pas réagi de la sorte. Elle aurait explosé. Surement. Mais, nous serions rentrés ensemble pour en discuter au calme. Mais j'ai bien vu, quand Raph lui a demandé de tout me dire, qu'elle ne voulait pas. Je pense que sa réaction a fait écho à la mienne, et j'ai préféré partir, lui laisser du temps pour réfléchir, plutôt qu'insister pour qu'elle me parle.

Je l'aime à en devenir dingue. Léane est mon âme sœur. Ma moitié. Mais je veux qu'elle se rende compte, du mal que cela m'a fait, qu'elle me croit capable de la tromper avec Jessy. De la douleur que l'on ressent, quand celui ou celle que vous aimez ne vous fait pas assez confiance. On avait dit plus de secrets, plus de mensonges...que cette promesse me semble loin à cet instant.

Un petit coup donné sur la porte de la chambre me sort de mes pensées. Naël entre en baillant, pour lui aussi la nuit a été courte, et nous devons être au cabinet... dans un peu plus d'une heure.

— Salut mec, bien dormi ?
— Hum !! Mon lit et Maxine m'ont manqué, me dit-il avec un petit sourire, qui s'efface quand il réalise ce qu'il vient de dire. Merde désolé Aaron...
— C'est bon, c'est pas comme si nous avions rompu ! Je lui laisse le temps de prendre conscience qu'elle a merdé en croyant que j'avais baisé avec l'autre connasse.
— Dis moi un truc... arrêtes moi si je me trompe ok ?

Je sens que ce qu'il va me sortir ne va pas me plaire du tout !

— Si tu avais reçu ce genre de message, Léane à moitié nu dans le lit de la chambre d'hôtel qu'elle occupait, avec un collègue allongé près d'elle, qui faisait un selfie en caleçon...

Putain les images arrivent par rafale, je n'écoute plus mon pote. Rouge. Il y a du rouge partout.

— Tu aurais fait bien pire qu'elle non ?

Je reviens à la réalité.

Qu'est-ce que je disais... Naël attaque directement à la jugulaire.

— Si par bien pire, tu entends que je serais aller casser la gueule du mec, ouais, ça aurait été un vrai carnage, parce que ce connard serait dans le coma à l'heure actuelle !
— Et à Léa ? Tu aurais fait quoi ? Tu l'aurais prise dans tes bras, pour lui déclarer tout l'amour que tu as pour elle, et la confiance aveugle que tu as en elle ?

C'est bon mec, j'ai compris la leçon du jour !

— Ça va, je vois où tu veux en venir, me renfrogné-je. Mais il y a une chose que tu sembles oublier. C'est qu'elle me cache quelque chose, et je suis sûr que vous êtes tous au courant !

Le libanais se tait, je sais que j'ai touché une corde sensible.

— Bon ! assez parlé, je me prépare, et on va prendre un petit déjeuner chez Baking Company ? Tu préviens les autres ? Ah et avertis les que je veux tout savoir.
— Ok, je t'attends en bas.

Quand je retrouve Naël devant l'hôtel où j'ai réservé une chambre hier soir, pour un temps illimité, William et Raphaël sont déjà là. Et à voir leur tête, je me dis que pour eux aussi, la nuit a été courte. J'essaye de ne pas me jeter sur eux comme un affamé sur un morceau de pain, pour demander des nouvelles de mon ange, mais j'échoue lamentablement.

— Comment va-t-elle ?
— Bonjour à toi aussi mon pote ! me balance Will. J'ai super bien dormi, et toi ?
— Salut William, comment vas-tu ? dis-je avec sarcasme.
— Salut Aaron, enchaîne Raph. La nuit a été agitée, comme nous ne voulions pas laisser Léane, Max, Will et moi sommes restés dans votre chambre pour dormir. Enfin somnoler plutôt.
— Quoi ? Putain me dites pas que vous avez dormi tous les trois dans le lit, avec Léa au milieu ! m'énerve-je.
— Ben on te le dit pas alors ! rigole Will.

Je m'approche dangereusement du Norvégien, mais Naël me retient par le bras.

— On se calme les mecs ! Il n'est que huit heures du mat là ! Et Aaron arrête avec ta jalousie mal placée, c'est Will, pas un mec quelconque.
— Excuse-moi ! Je ne gère pas du tout la situation, et je ne sais pas comment faire surtout, c'est la première fois que cela nous arrive de nous séparer pour une dispute, leur avoué-je.

Raphaël et William me prennent par les épaules, et m'embrassent chacun sur une joue, en éclatant de rire. Je les dégage en grognant, ce qui n'arrange pas leur hilarité. On commence à avancer, pour rejoindre la pâtisserie, boulangerie où nous allons prendre notre petit déjeuner.

— Putain les mecs, rigolé-je, votre virilité en prend un coup !
— T'inquiète pour ma virilité, elle va très bien ! plaisante Will.
— Ah ouais au fait, comment va Alana ?
— T'as gueule, mec si tu veux que je t'aide à la reconquête de ta princesse !
— Oh, oh, sujet sensible... C'est bon je me calme, dis-je en voyant le regard noir du Norvégien.

On s'assoit à une table dans le fond de la salle, prêt de la fenêtre, avec notre plateau, et une fois que nous sommes installés, les conversations reprennent.

— Que comptes-tu faire pour Jessy ? attaque direct Raphaël.

Je termine la bouchée de pancakes que j'avais dans la bouche, tout en réfléchissant à une réponse valable.

— J'ai prévu de la confronter dans la journée, suivant son emploi du temps. D'ailleurs, j'ai besoin de vos conseils les mecs. C'est une véritable salope, elle n'a pas arrêté de me faire du rentre dedans à chaque fois que l'on se retrouvait seul ! Même Roy, le mec qui travaille chez Jenkins avec qui je suis resté à discuter en boîte pensait que c'était ma meuf !
— Tu sais que c'est ta parole de junior, face à une employée sénior qui est là depuis quelques années, affirme Naël.
— Je sais, c'est exactement ce qu'elle m'a dit qu'en je l'ai menacé de porter plainte contre elle à nos supérieurs. Elle a peur de rien, je suis sur qu'elle se fait baiser par un des deux associés !
— Peut-être que l'on doit chercher de ce côté-là alors ? Qu'en pensez vous ? questionne Raph.
— Hum ! Bonne idée, au deuxième étage, je sais que pas mal de nos collègues ne peuvent pas la voir, avec Naël, on va creuser.
— Merci les mecs, merci d'être là, encore ! m'émeus-je.
— Putain ! On a perdu nos couilles mes potes, de véritables canards ! explose de rire William.

Et on le suit tous, dans sa bonne humeur.

Arrivé à mon bureau, je dépose mes affaires, je fais le tour des dossiers posés sur celui-ci, et part rejoindre celui de Jessy, afin de m'assurer si d'autres affaires plus urgentes nous ont été confiées. Je frappe deux coups à sa porte, plus fort que ce que j'aurai voulu, mais aucune réponse n'arrive. Je recommence, et s'en attendre ouvre lentement, quand mes yeux tombent sur une Jessy les fesses sur son bureau, sa jupe remontée jusqu'à la taille, avec un mec à genoux entre ses jambes.
Je souris comme un con, en voyant la scène. Je l'ai ma vengeance. Comme ils ne m'ont pas entendu rentrer, ni vu, je sors mon téléphone, et prend une jolie vidéo, qui pourra me servir, et encore plus, quand je reconnais qui est le mec entre ses cuisses. Je referme la porte sans faire de bruit, et retourne à mes dossiers. Un sourire de connard étirant mes lèvres.
— Putain la journée commence fort.

En fin de matinée, j'envoie un message groupé aux mecs, avec la belle image de ma supérieure en train de se faire lécher la chatte, par un de nos patrons, monsieur Benson de vingt ans son aîné, marié et père de famille. Les réactions arrivent à la chaîne me faisant rire suivant l'interlocuteur.

En début d'après-midi, toujours sans apparition de ma cheffe, après ma pause déjeuner, je craque, et j'envoie un message à mon ange. Je sais, que je lui ai dit que j'attendrai qu'elle revienne vers moi, mais, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, non ? J'ai décidé de lui envoyer une photo, ou un message tous les matins, et tous les soirs, jusqu'à que l'on se retrouve.

> A mon ange :
Je pense à toi... Je t'aime
A

La journée touche à sa fin, et je n'ai toujours pas reçu de réponse de Léane, mais je ne baisse pas les bras pour autant, ce n'est pas dans mon tempérament... Je sais qu'elle l'a lu, et je compte aussi sur les mecs pour m'aider.

Je suis en train d'étudier l'affaire d'un nouveau client, quand mon téléphone professionnel sonne. C'est Jessy, qui me demande de la rejoindre, sans aucune autre explication.
Quand je rentre dans son bureau, elle est assise derrière celui-ci. Je jette un œil sur sa table de travail, puis sur elle. Elle fronce les sourcils mais n'ajoute rien. Je m'avance, sans prêter attention à ce qu'elle me dit, les mains dans les poches, qui me donne une allure nonchalante, que je n'ai pas intérieurement, et mon sourire spécial connard, - celui qui fait râler mon ange-.  Si elle me connaissait mieux, elle devrait se méfier de moi, quand j'ai cette attitude. Mais au contraire, cette connasse, recule son fauteuil, croise ses jambes en faisant remonter sa jupe, et me souris de façon provocante.

Si tu savais meuf !

Arrivé à sa hauteur, je pose mes mains de part et d'autre de son corps sur les accoudoirs, me penche vers elle comme si j'allais l'embrasser. Je la vois bomber sa poitrine vers mon torse, avance pour se retrouver au bord de son siège, elle s'humecte les lèvres d'une façon qui me débecte, son souffle s'accélère, et si mon attitude la rend fébrile, elle n'en montre rien, en bonne garce qu'elle est.
Sauf qu'au dernier moment, je tourne ma tête pour que mes lèvres frôlent son oreille.

— Aa...Aaron, gémit-elle presque, en esquissant un sourire, de gagnante.

Si elle savait...

— Alors comme ça, tu m'as gagné Jessy ? j'appuie sur son prénom, en prenant une voix sensuelle, mes doigts serrant à m'en faire mal le cuir de son fauteuil.
— J'en déduis que le selfie a plu à ton ange, me provoque-t-elle.
— Effectivement... j'avoue que tu es très douée pour les prendre ! je lui réponds d'une voix mielleuse. Que s'est-il passé, dans la chambre, tu veux bien me rafraîchir la mémoire, parce que j'avais pas mal bu, et...

Toujours collé à elle, je discerne ses poings se fermer sur sa jupe, et ses cuisses se resserrer.

— Quand nous sommes partis tous les deux de la boîte je t'ai suivi pour m'assurer que tu allais bien... tu as délirais sur une histoire de fente... je ris intérieurement au souvenir de cette partie, tu t'es déshabillé, bon j'ai vu mieux comme striptease, déclare-t-elle avec une moue boudeuse, habituellement les mecs qui le font prennent leur temps...puis tu t'es effondré sur le lit.
— Et ? Ensuite ? lui demandé-je ma bouche toujours à proximité de son lobe lui déclenchant des frissons au niveau de sa nuque.
— Je t'ai laissé pour rejoindre ma suite. De toute façon, dit-elle en posant ses mains sur mon torse, je ne baise pas avec des mecs bourrés, j'aime qu'ils se souviennent de moi et de ce que je leur fait.
En disant cela, elle heurte mon regard en mordant sa lèvre inférieure.

Rien. Nada. Aucun looping dans mon pantalon. Seule une envie de gerber me menace.

— Donc, tu es retournée dans ta chambre, affirmé-je en lui enlevant ses mains de sur ma poitrine, qu'elle vient de poser, pour les maintenir sur les accoudoirs de son fauteuil. Tu peux m'expliquer alors, demandé-je en me redressant, comment ma femme, elle grimace à cette appellation, a pu recevoir une photo de toi à moitié à poil et moi dans mon lit ?

Elle me fixe avec un regard effronté et ajoute :

— Il fallait bien que je prenne un petit souvenir de notre soirée non ? Et puis, je voulais qu'elle voit ce qu'elle pouvait perdre... je suis sûre qu'au lit...
— Ce qu'elle pouvait perdre ? répété-je incrédule, mais une chose que tu vas devoir te rentrer dans ta tête de salope, elle tique à l'emploi de l'insulte, mais ses yeux brillent d'un désir nouveau qui me fait dire que Jessy aime être dominée. Léane ne me perdra jamais, pour rien ni pour personne. C'est elle, et personne d'autre. Et puis une dernière chose, jamais je ne baiserai avec toi, complètement bourré ou non ! Tu me dégoûtes ! Je n'aime pas les chiennes dans ton genre...

Son regard aux pupilles complètement dilatées, ses jambes qui se frottent l'une contre l'autre m'écœurent. Cette fille est tarée. J'ai du mal à imaginer Benson en dominant. Mais pourquoi pas après tout !

Je me redresse, faisant exprès d'ignorer sa dernière remarque. Léane dans un lit ne regarde personne, encore moins Jessy. Une fois debout face à elle, je la domine de toute ma hauteur, elle se redresse mal à l'aise sur son siège, je la fusille du regard, et lui assène le coup final. Je sors mon téléphone, et sélectionne la vidéo que je lui envoie.

— Tu vois, moi aussi, je sais prendre des photos en souvenir ! lui dis-je avec sarcasme.
— Tu n'es qu'un connard, éructe-t-elle en se levant, une fois qu'elle a visionné le court métrage, en essayant de me frapper.

Je maîtrise sa main, avant qu'elle ne m'atteigne, je la serre fort, ce qui lui déclenche une grimace de douleur, mais je ne la lâche pas pour autant ! Au contraire, je resserre ma prise en continuant de lui exposer mon plan.

— Tu es une fille intelligente Jessy, tu as compris où je voulais en venir, non ? Je te l'explique quand même au cas où ! Si tu continues à me draguer, à me frôler, à laisser entendre auprès des autres que toi et moi nous sommes ensemble, ou que nous baisons, ce petit film porno amateur sera envoyé à messieurs Benson et Harper. Et tu sais très bien ce qu'il se passera, ils te dégageront sans aucun scrupules. Benson perdra sa pute, mais il la remplacera. Est-ce que c'est clair ? Vociféré-je ce qui la fit sursauter.

On doit surement nous entendre du couloir, mais actuellement, je n'en ai rien à foutre, ma seule préoccupation est que je mette cette garce hors jeux.

— Tu... Tu...
— Je ?
— Tu n'es qu'un sombre connard ! hurle-t-elle.
— Tu te répètes, la nargué-je. Peut-être, mais je joue à ton niveau.

Sans un mot de plus, je me pivote pour quitter le bureau en évitant un projectile. Avant de passer la porte, une main sur à poignée, je lui fais un sourire entendu puis referme le battant.

Une fois sorti de son bureau, je m'adosse au mur pour reprendre mon souffle, et sans jeter un œil à mes collègues, je fonce vers l'ascenseur pour gagner le deuxième étage. J'ai besoin de voir Naël et William pour tout leur raconter, et mettre au point une stratégie pour la reconquête de mon ange.

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