6 mois plus tard...

Son regard glacé parcourait le paysage urbain à travers l'immense baie vitrée où il se tenait, les bras croisés derrière le dos. Il n'avait pas bougé d'un pouce, figé telle une statue de glace, mais il restait sur la défensive, dans l'expectative. Ses nerfs avaient été mis à rude épreuve dernièrement. Il semblait tendu et encore plus silencieux qu'il ne l'était déjà. Il faisait craquer ses phalanges tout en se mordant la lèvre. L'attente paraissait affreusement longue.

Un léger bruit le fit revenir à la réalité. Il se retourna instinctivement vers la seule porte d'entrée et épousseta machinalement son costume noir corbeau, même si ce dernier était d'une propreté irréprochable. La porte fit place à une jeune blonde en robe bleu nuit et à un jeune homme en costume gris et aux cheveux châtains et hirsutes.

« Monsieur Felix Parker pour vous, Elijah. » annonça l'androïde domestique avant de refermer la porte derrière elle, laissant les deux hommes seuls.

« Felix ! J'espère que vous êtes venu avec une excellente nouvelle ! s'exclama l'ancien CEO qui remplit deux verres d'un bourbon de premier prix. L'attente me semblait devenir invivable ! Mais maintenant que vous êtes là, vous allez peut-être me retirer cette plaie. »

« Vous allez être ravi dans ce cas-là ! » répondit le jeune avocat en ouvrant son attaché-case.

Elijah se mit à sourire tout en jouant avec la liqueur contenue dans son verre à whisky, et s'installa sur le bord de son bureau. Il observa dans l'attente le jeune châtain sortir minutieusement plusieurs documents de sa mallette. Il les vérifia pour la énième fois comme s'il craignait d'avoir oublié un élément important, puis il les tendit fièrement au milliardaire intimidant.

« Vous tenez dans vos mains la totalité des travaux du professeur Leonart Strauss ! annonça Felix d'un air satisfait. Cela m'a pris beaucoup de temps pour tout réunir. Officiellement, les travaux de Strauss ont été détruits. »

« Ceci restera entre nous, répondit Elijah, le regard plein de convoitise sur les documents qu'il tenait désormais. Nous nous sommes jamais vus. Est-ce clair ? »

« Je ne vois pas de quoi vous parlez, fit Felix avec le sourire aux lèvres. Je ne vous connais même pas. »

« Excellent ! Au plaisir de ne vous avoir jamais vu ! »

Ils se serrèrent la main puis le jeune avocat quitta les lieux, laissant Elijah observer les travaux d'un homme obsédé par le secret de l'immortalité. Cet homme qui avait réussi à transférer sa conscience et sa mémoire dans le corps d'un androïde sans en mourir. Sans aucun échec. Une réussite totale en somme. Leonart Strauss avait été un homme mauvais, mais de scientifique à scientifique, Elijah ne pouvait nier son intérêt pour ses travaux. Maintenant qu'il n'était plus de ce monde, le milliardaire pouvait étudier ses recherches avec grande attention.

Il s'installa à son bureau, l'air satisfait, et rangea les documents dans un tiroir qu'il ferma à clé. Il termina ensuite son verre avec calme, lorsqu'on toqua de nouveau à sa porte. Il fronça les sourcils tout en jetant un coup d'œil à l'horloge à pendule sur sa gauche. Chloé, sa domestique parmi tant d'autres de ses clones, s'annonça aussitôt sur le même ton formel habituel.

« On vous demande. » dit-elle simplement.

« Je n'ai plus aucun rendez-vous pourtant, soupira Elijah en s'enfonçant un peu plus contre le dossier de son fauteuil en cuir. Dis-lui de repasser demain ou un autre jour. »

Pour souligner ses propos, il balaya l'air d'un geste de la main. Il croisa une jambe sur l'autre, et arqua ensuite un sourcil en remarquant que sa domestique était toujours devant la porte.

« Elle dit que c'est urgent, ajouta l'androïde aux yeux papillonnants. Elle souhaite vraiment vous voir. »

Il soupira avant de faire un signe à l'androïde. Celle-ci fit alors entrer une adolescente vêtue d'une veste en cuir aussi noire que le reste de ses vêtements. Ses cheveux sombres étaient retenus en un vulgaire chignon où partaient plusieurs mèches éclaircies. Ses yeux bleu électrique, dont l'eyeliner faisait ressortir son regard intense, fixèrent immédiatement l'ancien CEO de Cyberlife. Elle se dirigea droit vers lui, ses bottes de moto teintant conte le sol.

« Que puis-je faire pour toi ? » demanda Elijah, peu intéressé et le regard parcourant machinalement les affaires qui occupaient son bureau.

« Mon père est reporter, annonça-t-elle aussitôt une fois face à son interlocuteur. Il est parti en Irak pour son reportage, mais je n'ai plus aucune nouvelle de lui depuis trois mois. Je pense qu'il lui est arrivé quelque chose et... »

« Quel est le rapport avec moi ? la coupa Elijah tout en soupirant. C'est à la police que tu devrais t'adresser. »

« Parce que ça vous concerne directement. »

Sa phrase l'interloqua. Elle avait réussi à captiver son attention. L'adolescente sortit de son sac à dos une tablette qu'elle alluma rapidement. L'écran tactile afficha immédiatement une vidéo sur pause. Elle tendit l'appareil à Elijah qui se mit à froncer les sourcils.

« Cette vidéo a été filmée en cachette par mon père durant sa mission, expliqua la jeune femme. Il me l'a envoyée pour que je l'analyse de mon côté, comme je souhaite suivre ses traces. Et ensuite, je n'ai plus eu aucune nouvelle. »

Elijah lança la vidéo. Il y'avait quelques interférences mais il devina facilement un groupe armé faisant du trafic d'être humains. Des cercles lumineux illuminaient leur tempe. Ce n'était pas un trafic d'humains mais d'androïdes. Un homme semblait commander le groupe. Il pointait du doigt quelques humanoïdes qu'on dirigea ensuite dans des camionnettes blindées.

« Vous reconnaissez cet homme, n'est-ce pas ? » voulut savoir la jeune femme.

Il se concentra sur le visage du meneur en question et des sueurs froides perlèrent soudainement son front. Il se redressa aussitôt, faisant tomber son fauteuil au passage. Cette fois-ci, la brunette avait retenu toute son attention.

« Antoine Reed. » marmonna-t-il en grinçant amèrement des dents.

« Acceptiez-vous de m'aider ? »

« Pourquoi ne pas avoir recourt à la police ? »

« Mon père est parti à l'étranger et puis, il a trafiqué ses papiers d'identité... »

« Je vois. Malheureusement, je ne suis pas l'homme qu'il te faut. »

« Pardon ? » lâcha la brune avec surprise et désespoir.

« Mais, ajouta-t-il aussitôt en haussant légèrement la voix, je connais quelqu'un qui t'aidera sûrement. »

Il attrapa un stylo et nota des coordonnées sur un papier qu'il tendit ensuite à son interlocutrice. Elle prit soigneusement le morceau de papier entre ses mains pâles comme s'il s'était agi du dernier espoir de l'humanité.

« Je préfère te prévenir tout de suite, c'est un homme qui te donnera du fil à retordre. Mais c'est aussi un excellent détective, bien meilleur qu'il ne le pense. Je n'ai aucune nouvelle de lui alors j'ignore même s'il est vivant. Cependant, ce que tu détiens dans cette tablette risque fort de lui donner une bonne claque. Cette simple image m'enchante. Enfin bon, cela ne fonctionnera que s'il est en vie. (Il haussa les épaules, puis s'installa de nouveau sur son fauteuil.) Comment t'appelles-tu au juste ? »

La jeune femme se tenait près de la porte, la main sur la poignée, et pivota légèrement la tête pour planter son regard dans celui de l'homme le plus riche de la ville.

« Victoire. » répondit-elle simplement.

« Alors, permet-moi de te dire une dernière chose, Victoire. »

Elle patienta, dans l'expectative.

« Bonne chance. »

*****

Cette fiction est terminée !! Mon dieu, quelle incroyable aventure ! Quand je pense qu'elle a vu le jour depuis l'été dernier :')

Attendez, ne quittez pas ! Je vous annonce tout de suite qu'il y'aura un tome 2 qui introduira ce nouveau personnage du nom de Victoire ! Et puis, vous devez avoir tellement pleins de questions ! (Qu'est-il arrivé à Richard ? Qui est Victoire ? Pourquoi Antoine Reed est-il là ? etc.)

Je vous montre immédiatement la couverture du tome 2 !

Je souhaite également imprimer en version papier cette fanfiction (elle ne sera pas commercialisée bien évidemment, sinon moi = case prison !)

Ça donnera ça:

Je compte aussi poster une dernière partie spéciale casting alors ne quittez pas, car cette partie arrivera très vite !