Chapitre 28 - Face à face

08/01/2039

11h52

Gavin suivait Ralph depuis une bonne demi-heure, sous le vent glacial qui le faisait reculer de deux pas à chaque bourrasque trop forte. Il s'était emmitouflé dans son grand manteau, recouvert par une couverture qu'il avait retrouvée dans le vieux chalet où habitait l'androïde.

« Ralph connait le chemin ! se vanta le blondinet en sautillant comme si de rien n'était. Homme grognon doit avancer plus vite pour ne pas perdre Ralph ! »

L'ancien détective l'écoutait à peine. Toutes ses pensées se tournaient principalement vers Richard qui lui était revenu totalement amnésique, mais également sur le Taxidermiste qui l'attendait sagement quelque part, parmi les montagnes enneigées du Canada et les forêts à perte de vue. Le brun avait espéré l'avoir tué lors de leur confrontation dans la tour Cyberlife or, le voici revenu, tel un cauchemar qui ne disparaissait jamais, laissant en lui une profonde déchirure qui lui brûlait de l'intérieur. Gavin avait l'impression de tomber dans un gouffre sans fond, dans l'obscurité la plus totale. Cet homme lui avait tout pris. Sa sœur, son amant, sa charmante voisine de palier, et maintenant Richard. Il avait détruit sa relation avec son demi-frère, et il était également le responsable de la mort du lieutenant Anderson et de beaucoup d'autres innocents.

« Ralph pense que nous ne sommes plus très loin ! s'exclama l'androïde en se retournant vers le brun, son œil abîmé clignotant affreusement. Grâce à ces chiffres et ces lettres, Ralph sait où aller ! »

Gavin soupira et se pressa de rejoindre l'androïde qui l'attendait sur le haut d'une colline qui surplombait un immense lac gelé. Une cascade figée dans le temps se tenait en face d'eux, sur plusieurs kilomètres, et hérissait dangereusement ses stalactites droit devant elle. Le silence régnait en maître sur les lieux, comme si le temps s'était lui-même arrêté.

Le brun plissa les yeux, devinant une silhouette immobile qui se tenait au centre du lac gelé. Celui qui avait volé l'apparence de William Grayson l'attendait tranquillement au milieu de ce monde fait de glace. Il semblait être resté ici depuis de nombreux jours, sans avoir bougé d'un pouce.

Gavin serra les poings et glissa le long de la colline. Il posa un pied sur la glace épaisse qui recouvrait le lac. Vérifiant que cette dernière ne fut trop instable, le brun avança prudemment jusqu'à la silhouette qui se releva lentement. Ils se tenaient désormais face à face, l'air grave sur le visage du lieutenant, et un sourire sur celui de Leonart Strauss.

« Heureux de vous revoir, détective. »

« C'pas réciproque ducon, répondit froidement Gavin en lui jetant un regard noir. Tu vas me rendre gentiment ce que tu as volé. »

« Vous savez pertinemment que je ne suis pas venu pour ça. Je compte bien vous compliquer la tâche. Vous avez fait échouer de longues années de travail acharné. Votre mort apportera un peu de consolation. »

« Va te faire foutre ! » gronda Gavin en tentant une attaque de plein front.

Il se reçut immédiatement un coup dans le ventre qui le fit chanceler et mettre un genou au sol. Le souffle coupé, il ne vit que plus tard le deuxième coup qui l'accueillit en plein visage. Gavin essuya le sang qui coulait de son nez et lança un regard furieux vers son adversaire qui souriait toujours, sachant pertinemment qu'il avait le dessus. De son coté, Ralph les observait avec angoisse. Il se cachait à l'aide de ses bras à chaque attaque, tel un enfant effrayé par la violence. Ses jambes tremblaient de peur, comme si elles avaient été faites en coton.

L'ancien détective se releva en crachant un molard puis repartit à l'attaque, tentant à chaque fois de mettre la main sur l'objet volé que Leonart détenait fermement entre ses doigts repliés en un poing. Ce dernier était extrêmement rapide et quasi intouchable. Sa nature de machine lui donnait l'avantage au combat. Le brun repensa alors à son bras bionique et à sa possible résistance. C'était peut-être son seul atout, son unique moyen de survivre.

Il réussit à parer la prochaine attaque en interceptant le coup. Sa main de métal avait attrapé le poing de Leonart et s'était resserrée sur lui, surprenant au passage ce dernier. Gavin lui arracha aussitôt la main avec sang-froid et la lança à Ralph qui l'attrapa en sursautant, ne comprenant pas ce qu'il devait en faire.

« La mémoire de Richard se trouve dedans, va le retrouver ! ordonna le brun d'une voix forte et autoritaire, teintée d'une angoisse soudaine comme si la fin du monde était proche. Dépêche-toi ! »

« Mais humain grognon être en danger sans Ralph. » tenta le blond en tremblotant.

« Va retrouver Richard immédiatement ! » hurla Gavin avant de tomber sur le dos à la suite d'une riposte de son adversaire.

Leonart se retrouva sur lui, ses mains autour du cou. L'ancien détective s'assura que Ralph fut parti loin d'eux pour retrouver le RK900 amnésique. C'était tout ce qui importait pour lui, bien plus que sa propre vie. Il tenta désespérément de se libérer de l'emprise du Taxidermiste mais ce dernier était beaucoup trop lourd pour lui. L'air commençait à lui manquer. Ses poumons semblaient prendre feu. Ses mains s'agrippèrent désespérément sur les bras de Leonart, tentant de trouver une faille, un quelconque moyen de reprendre le dessus.

« Vous allez mourir seul, détective, lâcha Leonart avec un sourire carnassier. Sans personne pour pleurer votre mort. »

« Je... je... » tenta Gavin, le souffle toujours coupé.

« Vous n'êtes plus en position de discuter. »

Le brun affronta le regard du Taxidermiste qui se mit à froncer les sourcils. Il n'avait jamais vu une telle rage de vivre dans les yeux de quelqu'un. Il se mit à sourire, fasciné par une telle étincelle qui alimentait un feu terrifiant dans les prunelles d'un homme complètement brisé. Malgré tout ce qu'il lui était arrivé, Gavin n'avait pas dit son dernier mot.

« Fascinant ! ajouta alors Leonart. Vous avez continué de vivre juste pour moi, dans le seul but de me tuer. Est-ce par pure vengeance, ou bien y a-t-il autre chose ? Suis-je donc celui qui a façonné votre vie ? Qu'est-ce que ça fait de savoir que vous allez bientôt mourir ? »

Gavin hurla soudainement et réunit toutes ses forces pour se libérer. A la place, son bras bionique s'illumina étrangement. Il fut parcouru par de brefs éclairs qui lâchèrent de petites étincelles. Un moteur sembla tourner à pleine vitesse à l'intérieur du membre de métal. Gavin n'y comprenait rien. Leonart non plus, qui avait légèrement desserré sa prise. Les éclairs remontèrent jusqu'à l'épaule du Taxidermiste et la diode de ce dernier vira aussitôt en rouge.

« Qu'est-ce que ? Lâche-moi ! Lâche-moi !! » s'écria l'androïde en libérant le cou de sa victime, sous l'emprise de la panique.

Gavin tenta de relâcher le bras de Leonart mais son membre bionique refusait de lui obéir. D'étranges lignes bleutées se dessinaient autour de son bras et serpentaient jusqu'à atteindre celui du Taxidermiste. Ils continuaient leur ascension, zigzaguant sur tout le corps de l'androïde. Les yeux de ce dernier s'injectèrent d'encre noire. Ceux de Gavin devinrent pâles.

Et tout à coup, il plongea dans un océan de lumière.

Il se retrouva soudainement dans une pièce entièrement blanche. Une odeur de vinaigre vint aussitôt lui piquer les narines. Il trouva un lavabo et se barbouilla rapidement le visage. Il ignorait où il se trouvait et ce qu'il s'était passé. Cependant, il n'était plus en compagnie du Taxidermiste. Ses yeux se tournèrent instinctivement sur son bras bionique, mais quelle fut sa surprise lorsqu'il ne découvrit aucune peau de métal. Il releva la tête vers le miroir qui se tenait au-dessus du lavabo, et qu'il n'avait pas remarqué plus tôt. Il recula aussitôt tout en poussant un cri de surprise, comme s'il s'était pris une petite décharge d'électricité. Le reflet à travers le miroir n'était pas le sien, mais celui d'un autre homme.

Il se rapprocha avec méfiance et passa ses mains sur son visage tout en s'observant à travers la glace. Ses yeux étaient d'un bleu intense, et ses cheveux poivre et sel s'éparpillaient sur son front creusé par la fatigue. Ses cernes étaient noirs, à croire qu'il n'avait pas dormi depuis des jours. Une barbe de plusieurs jours recouvrait sa mâchoire carrée.

« Monsieur Strauss ? » fit une voix derrière lui.

Il se retourna naturellement et tomba sur un homme recouvert d'une longue blouse blanche. C'était un médecin. Mais où était-il tombé bon sang ? Il ne comprenait plus rien, mais ce qu'avait dit le médecin l'interpella aussitôt.

« Veuillez me suivre. Nous n'avons plus beaucoup de temps. »

Son cœur se serra étrangement dans sa poitrine. Gavin ignorait pourquoi il se sentait aussi mal. Il devina qu'il n'était pas réellement lui-même. Il habitait le corps de Leonart Strauss, et ressentait en temps réel les sentiments de ce dernier. Vivait-il les souvenirs de cet homme ?

Ils entrèrent dans une pièce qui était aussi blanche que la précédente. Un lit se trouvait en son centre et était entouré de nombreuses machines aux bips sonores incessants. Une petite fille était allongée dessus, et ses yeux bleus, autrefois pétillants, se posèrent sur lui.

Il sut aussitôt qui elle était. Ange Strauss, sa fille de sept ans. La lumière blanche de la pièce faisait briller son crâne chauve, et faisait ressortir ses cernes violacés. Ses bras maigres étaient recouverts de tubes et de câbles. Une enfant ne devrait jamais connaître cette horreur. Les enfants ne devraient pas mourir avant les parents, c'était injuste.

Son cancer la dévorait jour après jour. Elle n'était pas assez forte pour lui résister. Il ne pouvait pas lui en vouloir, elle n'était qu'une enfant. Si seulement il y'avait eu un remède ! Si seulement il avait eu encore plus de temps pour trouver...

Il glissa sa main sur celle de sa fille et l'embrassa longuement sur le front. Il lui faisait ses adieux.

*

Il se retrouva dans un immense bureau qu'il avait déjà vu des centaines de fois. Une baie vitrée circulaire l'entourait, et offrait une vue splendide sur la ville de Detroit. Un homme en costume se tenait là, observant ces incroyables gratte-ciels qui atteignaient presque les nuages.

« Je ne compte pas quitter mon statut de CEO, annonça-t-il d'une voix ferme. J'ai encore de nombreux projets, mais les vôtres s'éloignent des idéaux de l'entreprise. Vos idées sont certes intéressantes, mais trop instables. »

« J'ai seulement besoin d'un financement ! » répliqua Gavin dans la peau de Leonart.

« Parce que vous ne gagnez pas assez ici ? » demanda Elijah en se retournant avec un sourire faux.

« Vous savez que pour mes travaux, il me faudra bien plus que ce que je gagne ! »

« Vous croyiez vraiment en l'immortalité ? Au transfert de conscience et de mémoire dans le corps d'un de mes androïdes ? Vos travaux se basent sur beaucoup d'hypothèses et de science-fiction ! »

« Je suis parfaitement conscient que tout cela puisse paraître si improbable, se défendit Gavin-Leonart. Mais je sais que ça peut fonctionner ! Imaginez cette révolution scientifique ! Ce sera la fin des maladies, de la vieillesse, et de la mort ! »

« Mais à quel prix, Leonart ? renchérit Elijah d'une voix sombre qui surprit plus Gavin que Leonart. Vos travaux me semblent incomplets, et mettent des vies en danger. Je ne vous soutiendrai pas. Votre fille est morte, acceptez-le. »

Il serra les poings. Le sujet de sa fille était devenu tabou, il détestait qu'on en parle, surtout si cela venait de la bouche d'Elijah. Comment pouvait-il se permettre de dire cela ? Il ne connaissait pas la douleur du deuil ! Il le détestait profondément. Il avait besoin de prendre sa place, pour ainsi mettre en œuvre ses projets. Il fallait qu'Elijah Kamski lui cède sa place. Mais comment ?

**

Il avait élaboré un plan. Il avait trouvé le moyen de renverser le CEO de Cyberlife. Tout allait fonctionner comme sur des roulettes.

« Vous avez du travail pour moi, monsieur ? » fit une voix intimidée à quelques mètres.

Il se retourna vers un jeune homme aux traits asiatiques et au regard légèrement vide et perdu, signe qu'il était sous l'emprise d'une substance psychotrope. Gavin le reconnut immédiatement. Il s'agissait de Damian Bane, son colocataire, le futur propriétaire du Devil's Club et petit-ami d'Elena Reed. Comment pouvait-il connaître Leonart ?

« Tu fréquentes les Reed n'est-ce pas ? demanda Gavin-Leonart en grattant sa barbe. Je veux que tu les amènes à cette soirée. C'est important. »

Il tendit une affichette au jeune asiatique qui le prit avec un regard curieux. Il s'agissait d'une rave party organisée secrètement par des étudiants. Cela n'avait pas vraiment l'air d'un secret si même Leonart était au courant.

« Voilà déjà 300 dollars, dit-il en tendant ensuite une liasse de billets. Je te donnerai le reste une fois que tu auras fait ce que je te demande. »

Damian Bane était une victime de la drogue. Il dépensait la majorité de son argent pour des produits illicites. Leonart profitait de cette faiblesse pour l'acheter. Gavin devait-il lui en vouloir ?

***

Elijah se trouvait avachi sur son bureau, ses longs cheveux noirs s'éparpillant sur ses épaules. Ses yeux étaient cernés, sa mâchoire était recouverte d'une barbe de plusieurs jours, et il dégageait une forte odeur d'alcool. Il n'était pas dans son état normal. Il ne quittait plus des yeux une photographie de sa famille. Il avait appris la terrible nouvelle sur sa demi-sœur. Elena Reed avait été retrouvée morte, complètement mutilée. Elle avait été violée et torturée.

Elijah s'était complètement refermé sur lui-même. Il n'avait pas trouvé la force de contacter son demi-frère qui était tout aussi perdu que lui. Il ne se préoccupa même pas de l'homme qui se tenait face à lui, un faux air compatissant sur le visage.

« Tous les papiers sont là, annonça soudainement le patron intimidant en se redressant avec peine. Je pose ma démission. Mon entreprise est la vôtre désormais, faîtes-en ce que vous voulez. Ce n'est plus de mon ressort. »

L'état déplorable d'Elijah fit de la peine à Gavin, mais il ressentit au plus profond de lui la profonde satisfaction de Leonart. Tout se passait exactement comme il l'avait prévu. Il agirait désormais dans l'ombre. Son androïde nommé Elias allait prendre Cyberlife en main, tandis qu'il développera ses recherches à côté.

****

Gavin émergea en suffocant. Il prit immédiatement une profonde bouffée d'air, comme s'il avait été longuement en apnée. Leonart était également dans le même état que lui, il haletait à quelques mètres.

« Toute cette histoire n'a jamais été un simple hasard, constata l'ancien détective, tandis qu'une vague de colère envahissait tout son être. Tu nous as choisi pour détruire mon frère ! »

« Tout ce que je voulais, c'était trouver l'immortalité et ensuite la commercialiser ! Tu n'imagines même pas toutes les vies que j'aurais pu sauver ! Ne rend pas la mort de ta sœur complètement inutile ! »

« Ne parle même pas de ma sœur, sale enflure ! hurla Gavin avec désespoir, tout en administrant un coup pied bien placé dans la figure de son adversaire. Ta fille est morte et elle doit être profondément dégoûtée de c'que t'es devenu. »

« Ne parle pas de ma fille ! » s'écria Leonart en se redressant soudainement.

Il attrapa aussitôt le bras bionique de Gavin et le fit exploser en plusieurs morceaux. Les yeux écarquillés de surprise et d'incompréhension totale, l'ancien détective observa avec impuissance l'état de son bras, réduit à néant. Il ne restait plus que des câbles qui pendaient ridiculement le long de son épaule atrophiée.

« Tu aurais dû mourir avec ta sœur ce jour-là. »

« On se débarrasse pas facilement de moi. » répliqua Gavin avec un sourire tout en désignant du regard les morceaux de son bras bionique qui gisaient sur le sol, parmi un objet rond qui brillait d'un bleu intense, malgré la fissure béante qui laissait échapper un flot de thirium.

« Comment est-ce possible ? sursauta Leonart en remarquant l'absence de sa pompe de régulation. Quand ? »

« Je te l'ai retirée quand j'ai pénétré ta mémoire avec mon bras d'androïde que tu as gentiment foutu en l'air. J'espère que tu vas bien kiffer ton road trip en enfer, ducon. »

Il éclata de rire, sentant un immense poids quitter enfin ses épaules depuis de nombreuses années. Il était enfin libéré.

Leonart le frappa en plein visage sous l'emprise d'une colère folle, mêlée à une terreur immense. Il ramassa sa pompe de régulation et tenta désespérément de la replacer au cœur de sa poitrine, mais en vain. L'organe était trop endommagé pour être utilisé à nouveau. L'androïde était condamné. Gavin continuait de rire, se moquant de son adversaire angoissé. Il se laissa tomber sur son flanc gauche, son regard se perdant dans l'immensité du paysage blanc qui s'étendait face à lui. Ses blessures le tiraillaient, mais la douleur n'avait plus aucun impact face à la victoire qu'il avait toujours rêvé de remporter, et qu'il avait finalement obtenue.

Il aperçut une silhouette se rapprocher vers eux. Il crut d'abord qu'il s'agissait de Richard, revenu pour lui, mais il fut étonné de s'apercevoir qu'il s'agissait de Connor, l'androïde RK800. Il portait de nouveau sa tenue de sortie d'usine, soit une veste grise et noire avec un triangle bleu réfléchissant. Le vent faisait voler ses boucles brunes. Ses yeux sombres s'étaient posés froidement sur Leonart Strauss qui reposait sur ses genoux, tenant dans ses mains les débris qu'il restait de son cœur.

« Vous êtes le responsable de la mort de nombreux innocents, rappela Connor d'une voix teintée de colère, malgré tout le contrôle qu'il essayait de garder. Vous avez aussi causé la mort du lieutenant Hank Anderson. C'était un homme bon. (Il ferma les yeux pendant un long moment, avant de les rouvrir pour dire : ) Vous allez répondre de vos actes. »

Il dégaina son pistolet et n'hésita pas une seule seconde à appuyer sur la détente. Un coup de feu résonna sur le lac gelé puis le corps de Leonart retomba lourdement sur la glace. Connor rangea ensuite son arme et aida Gavin à se relever.

« Comment tu m'as retrouvé ? demanda ce dernier. Et comment tu as pu survivre à l'explosion de la tour Cyberlife sans tes jambes ? Richard les avait brisées si j'me souviens bien. »

« Pour répondre à vos questions, lieutenant Reed, j'ai tout simplement transféré ma mémoire dans un autre modèle RK800 avant que vous ne fassiez tout exploser. Je me suis ensuite chargé d'enterrer convenablement le corps du lieutenant Anderson, puis je suis parti à votre recherche. Je ne vous ai pas trouvé dans votre appartement, mais j'ai emporté vos chats en me disant que vous souhaitiez sûrement les revoir. »

« Whiskey et Tequila sont avec toi ?? » sursauta Gavin avec joie.

« Oui, ils sont avec Sumo, le Saint-Bernard du lieutenant. Je vous ai retrouvé grâce au badge qu'il vous a donné. Elle possède une puce qui m'a toujours permis de le retrouver mais trêve de bavardages. Je dois vous mettre en lieu sûr, et je connais quelqu'un qui nous offrira l'hospitalité. »

« Attend Connor. Il faut que je retrouve Richard ! Il est quelque part, pas très loin, il faut que... »

Il ne termina pas sa phrase et s'effondra aussitôt dans les bras de Connor qui l'avait rattrapé de justesse. Le brun était épuisé, entre son combat et le froid terrible du Canada. Connor le souleva facilement et partit rejoindre son véhicule, où une grosse tête couverte de poils dépassait de la fenêtre, le regard hagard et la langue qui pendait sur de lourdes babines.


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Il restera encore deux chapitres avant la fin de cette fiction. Et oui, c'est bientôt fini

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