Chapitre 27 - La fuite

04h21

03/01/2039

Le réveil fut difficile pour Gavin qui avait les épaules encore engourdies et la gorge asséchée, mais il décida de se lever pour atteindre le lavabo où il se servit plusieurs verres d'eau, étanchant ainsi sa soif soudaine. Il soupira ensuite, satisfait, et son regard encore embrumé par le sommeil se posa sur son partenaire qui l'observait attentivement, un sourire niais collé sur le visage.

« Tu ne dors jamais ? » grogna le brun en arquant un sourcil.

« Les androïdes ne dorment pas, Gavin. »

« Oui, c'est vrai ! C'est carrément flippant ! » conclut l'ancien détective en levant les yeux au ciel.

Il fouilla ensuite dans son sac pour attraper un paquet de cigarettes et un briquet qu'il montra à Richard pour lui signifier qu'il partait fumer quelque part, non sans avec un certain malaise. Il ignorait pourquoi il avait eu l'envie de se justifier auprès de l'androïde.

Il quitta la cabine en baillant puis se dirigea de wagon en wagon jusqu'à atteindre l'espace fumeur. Il soupira d'aise une fois la première fumée expirée, et il repensa à cette nuit qu'il avait passé avec Richard. Il se mit à sourire, les joues rouges et le cœur tambourinant contre sa poitrine, dégageant une douce chaleur qui se propageait dans tout son corps, et il se dit qu'il n'avait jamais passé une nuit aussi agréable et émouvante. C'était comme si le poids du monde entier s'était volatilisé de ses épaules durant une nuit. Une simple nuit qui avait été agréablement magique, et le brun espéra en avoir d'autres du même genre avec son partenaire.

Il ne remarqua que plus tard la présence d'une femme en tailleur impeccable qui fumait également. Elle avait des cheveux blonds coupés en carré et une corpulence digne d'une catcheuse. Elle ne quittait pas des yeux Gavin depuis son arrivée.

« Bonjour. » finit par dire le brun à cette dernière, par simple politesse, et celle-ci lui répondit par un sourire étrange.

« Bonjour, détective Reed, dit-elle d'une voix rauque, abîmée par la nicotine. J'espère que vous appréciez cette douce matinée. »

« Comment vous... »

« Manon Griffin, FBI, la coupa la femme en lui présentant son badge. Je tiens d'une source sûre que vous êtes accompagné d'un androïde. Veuillez me le remettre afin de procéder à sa destruction. »

« J'vois pas de quoi vous parlez ! » répondit le brun avec précipitation, tout en écrasant nerveusement sa cigarette à l'intérieur de sa main, et tentant de se concentrer uniquement sur la brûlure provoquée par celle-ci plutôt que sur l'angoisse soudaine qui s'installait progressivement.

« Et moi, je suis sûre que vous le savez. Coopérez, détective. Vous rendrez les choses beaucoup plus faciles. »

« Donc c'est comme ça que ça se termine ? On élimine tous les androïdes et on les oublie ? maugréa Gavin. Ce ne sont pas que de simples machines ! »

« Ne vous opposez pas à moi, détective. Remettez-moi votre androïde. Ce n'est qu'un objet, vous l'oublierez très vite. »

« D'accord. Je vais vous le ramener. » céda le brun qui quitta ensuite la pièce en pressant l'allure jusqu'à atteindre sa cabine, après avoir traversé trois wagons.

Il entra brusquement dans sa chambre attribuée et attrapa vivement toutes ses affaires, sous le regard inquiet de Richard qui avait attendu son retour.

« Que se passe-t-il, Gavin ? » demanda ce dernier en se redressant.

« Cool, t'es déjà habillé, constata le brun en enfilant un gros manteau par-dessus son blouson. Le FBI te recherche, il faut qu'on s'tire ! »

« Le train ne s'arrêtera pas avant une bonne heure, prévint l'androïde en récupérant sa veste noire, offerte par son créateur. Comment veux-tu qu'on fasse ? »

« J'te laisserai pas entre leurs mains, Richard ! s'écria Gavin à bout de nerfs. Donc fait c'que j'te dis et suis-moi sans faire d'histoire ! »

L'androïde parut peu sûr, mais il préféra ne pas tenir tête à son partenaire. Ils quittèrent donc leur cabine dans le sens opposé, se dirigeant vers les wagons de seconde et troisième classe. Ils se faufilèrent silencieusement à travers le long couloir, essayant de ne pas réveiller les passagers endormis. Gavin eut du mal à voir où il mettait les pieds. Il faisait encore sombre, le soleil ne s'était pas encore levé.

C'est à travers la fenêtre, pendant que le train effectuait un long virage, que le brun avait aperçu avec panique des agents du FBI qui fouillaient les quelques wagons qui le précédait. Hors de question de tomber sur eux.

Gavin quitta nerveusement le wagon qu'il occupait et força la porte de sécurité qui menait à l'extérieur. Une bourrasque de vent lui glaça soudainement la peau et le fit presque chavirer. Richard l'avait attrapé in extremis et attendait les ordres de son coéquipier qui semblait perdu à force de chercher une solution.

« Saute du train, détective. » demanda soudainement l'androïde, son visage séraphique s'étant durci comme la glace.

« T'es malade ? A cette vitesse, je risque d'y laisser ma peau ! »

« La neige est assez épaisse pour amortir ta chute, continua Richard qui se retourna en même temps vers la porte du wagon, observant à travers la petite fenêtre les agents débarquer dans la cabine, à la recherche du RK900. Tu survivras. Fait ce que je te dis ! »

« On saute ensemble alors ! » répondit Gavin en attrapant la main de son équipier.

« Non, saute avant moi ! objecta Richard en posant une main qui se voulait rassurante sur celle du lieutenant. Je vais les retenir le plus longtemps possible pour qu'ils ne te retrouvent pas. Ta vie passera toujours avant la mienne, et je ne souhaite pas que tu la passes en prison pour avoir refusé un ordre et aidé un androïde. »

« Non, tu piges pas, j'te laisserai pas tomber ! »

Le brun s'apprêta à ajouter une autre objection mais il sentit soudainement les lèvres de Richard s'écraser sur les siennes. Le baiser fut bref, et avait un arrière-goût d'adieu. Gavin eut un pressentiment lorsqu'il vit son partenaire lui sourire, l'air résolu et le regard lointain, légèrement mélancolique.

Gavin voulut supplier Richard de venir avec lui mais il sentit les bras de ce dernier le pousser hors du wagon. Tout se passa au ralenti à l'instant où il bascula, surpris, et la main droite se tendant vers le RK900 dans l'espoir de l'atteindre sans jamais parvenir à le toucher. Il perçut son partenaire prononcer des mots inaudibles, mais l'ancien détective avait appris à lire aux lèvres. « Tu as apporté des couleurs à ma vie. » avait-il deviné.

Son corps fut entraîné par une force invisible qui le tira dans la brume de l'hiver. Il retomba lourdement dans la neige, et roula pendant plusieurs longues secondes jusqu'à se stabiliser. Légèrement sonné, le brun réussit à se relever complètement apprès la cinquième tentative. Il aperçut le train s'éloigner rapidement au loin, et bientôt, il ne vit plus qu'un point dans le paysage.

« Richard !!! » hurla Gavin à plein poumons, tiraillé entre l'inquiétude et la colère.

L'air glacial le paralysait sur place et brûlait ses poumons. Le brun eut du mal à respirer convenablement. Le temps au Canada n'avait rien à voir avec celui de Detroit... Et qu'allait-il faire maintenant, sans repère, et sans Richard avec lui ?

Gavin se sentit seul comme jamais dans cette forêt enneigée qui s'étendait à perte de vue, plongée dans un silence inhabituel et presque angoissant. Seul le hurlement du vent venait parfois perturber l'acoustique des lieux. Il fit quelques pas en avant, mais ses pieds s'enfoncèrent dans la neige jusqu'aux genoux. Avancer n'allait pas être une tâche aisée pour le trentenaire... Il n'avait aucune idée de l'endroit où il se trouvait, ni du lieu où il devait se rendre. Il lui était également impossible de voir plus loin que le bout de son nez à cause de l'obscurité, même s'il pouvait distinguer le ciel qui reprenait lentement ses couleurs, signifiant que le soleil allait bientôt se lever.

Le brun marcha durant de longues heures à travers les arbres morts et les rochers, se frayant difficilement un passage à travers la neige haute qui lui glaçait la peau, même à travers ses vêtements épais. Gavin avait l'immense impression qu'il n'avait pas énormément avancé.

« Putain de neige de merde ! » cracha-t-il en frissonnant davantage face au vent soudain qui le frappa de toute part, faisant rougir la moindre parcelle de peau qui n'était pas protégée.

Le soleil s'était levé mais le ciel était aussi blanc que le sol. Gavin continuait d'avancer à l'aveuglette, se couvrant le visage à l'aide de son bras à la moindre bourrasque. Il s'énervait lorsque son pied accrochait une racine qu'il n'avait pas vue, et il ne le pouvait pas à cause de la neige, ou lorsqu'il trébuchait en marchant sur une surface glissante. Il commençait à désespérer, se demandant s'il allait trouver un abri, avec Richard qui l'y attendait sagement. Ses jambes devenaient de plus en plus lourdes, glacée par la neige. Une vague de fatigue s'installa peu à peu sur ses épaules, et ce fut tout le poids de son corps qu'il ressentit peser soudainement. Il avait besoin de faire une pause, de souffler un peu.

Ses paupières recouvraient lentement sa vision qui était parsemée de petits points étranges. Il sentit son corps s'alourdir de plus en plus puis soudainement basculer, plongeant alors dans un océan noir sans fond, glacial et reposant.

*

Gavin émergea difficilement de sa longue torpeur qui l'avait plongé dans un état presque comateux. Ses yeux durent s'habituer à l'obscurité des lieux où il se trouvait. Il ne voyait ni neige, ni forêt, ni du blanc à perte de vue. A la place, il pouvait deviner des murs faits en pierre brut et en bois, une cheminée où un feu reposait, et ses affaires jetées dans un coin de la pièce parmi des tas d'ordures. Le brun se trouvait dans une vieille maisonnette qui tenait plus de la cabane de fortune que d'un chaleureux chalet. Il y faisait humide et froid, mais c'était tout de même mieux que de rester dehors sous le blizzard.

L'ancien détective fut surpris de constater qu'il était ligoté à une chaise. Il n'avait même pas senti les liens qui le retenaient, sûrement à cause du froid qui lui mordait la peau. Cette situation lui rappela de mauvais souvenirs. Il détestait se sentir vulnérable.

Il aperçut une lame briller dans la pénombre, et bientôt, une silhouette se détacha de l'obscurité. La faible lueur du feu de cheminée éclaira son visage pâle et balafré. Une mèche blonde retombait sur sa fossette défigurée, où une faible lueur bleutée émanait de la plaie béante. Il s'agissait d'un androïde.

« Hé ! Toi ! Tu veux bien me libérer ? » demanda Gavin sans trop d'autorité, de peur d'effrayer sa seule chance de s'échapper.

La silhouette sursauta avant de tendre son couteau, adoptant une position défensive. Gavin perçut ses tremblements, et réfléchit à une autre technique d'approche.

« Je ne te ferais aucun mal, tenta le brun. C'est bien toi qui m'as ramené jusqu'ici, non ? Tu m'as sauvé la vie. »

« Ralph a sauvé humain ? répondit l'androïde d'une voix fluette. Mais Ralph doit se méfier des humains. Humains toujours méchants avec Ralph ! »

Comme pour souligner ses propos, l'androïde prénommé Ralph frappa le vide de son couteau, dans un mouvement aussi vif qu'on pouvait entendre le sifflement de l'air. Il avait l'air fou. Gavin devait trouver les mots justes ou bien il risquait de trouver une mort assez rapide, et sale.

« Ecoute-moi Ralph, fit le lieutenant d'un ton calme et qui se voulait rassurant, comme s'il parlait à un enfant terrorisé. Je m'appelle Gavin. Je ne suis pas ton ennemi. J'ai un ami androïde, tout comme toi. Et je dois le retrouver, il a besoin de moi. Détache-moi maintenant ! »

« Ralph n'aime pas humains. Humains menteurs. Toi mentir à Ralph ? »

« J'aime un androïde. J'aurais jamais cru le dire. Alors libère-moi, s'il te plait. »

La silhouette parut hésiter, sa diode clignotait en jaune de façon anarchique. Il finit par faire tournoyer son couteau autour de ses doigts, d'une façon quelque peu maladroite qui donna des sueurs froides à Gavin. Ralph finit pourtant par couper les liens qui l'entravaient puis il s'écarta rapidement du brun.

Gavin se releva difficilement et étira chacun de ses membres endoloris, sous le regard méfiant de Ralph. Il savait qu'il ne devait pas faire le moindre faux pas ou bien il risquerait la colère de l'androïde. Le brun se mit à soupirer avant de se rapprocher de la cheminée, s'asseyant rapidement devant le feu qui le réchauffa. Dans l'état où il se trouvait, il était incapable de sortir de nouveau dehors pour partir à la recherche de Richard. Et où pouvait-il bien se trouver de toute manière ? C'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin ! Il devait reprendre des forces avant tout mais cela signifiait qu'il devait cohabiter avec l'androïde à moitié fou, et cela ne l'enchantait guère... Heureusement pour Gavin, ce dernier n'avait pas l'air d'avoir été corrompu par le Pirate.

« Je meurs de faim... » soupira le brun, le regard las toujours posé sur les flammes qui dansaient.

« Ralph sait chasser ! Ralph peut trouver nourriture pour humain grognon ! »

« Je m'appelle Gavin ! » répliqua l'ancien détective avec fatigue.

« Mais hiver éloigne gibier de Ralph ! »

« Pourquoi tu parles comme ça ? s'étonna alors Gavin en se retournant vers l'androïde abîmé. Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? »

« Ralph a été le jouet des humains. Humains ont fait du mal à Ralph pour s'amuser. Ralph doit se méfier des humains ! Ralph ne fait pas confiance à humain grognon ! »

« Crois-moi, j'ai aussi été le jouet d'un certain gros connard. Il va le payer d'ailleurs. Il a foutu ma vie en l'air, alors je sais c'que ça fait, d'se sentir seul au monde et de se méfier de tout. »

« Humain grognon pareil que Ralph alors ? Ralph a du mal à croire humain grognon ! »

« Tu veux donc une preuve ? s'amusa Gavin dont la commissure des lèvres dessina un sourire discret. Regarde par toi-même dans ce cas ! »

Sur ses dires, le brun releva son pull jusqu'à la poitrine, dévoilant ainsi toutes les cicatrices que le taxidermiste lui avait infligées durant sa jeunesse. Ralph les analysa dans le silence, les sourcils froncés, puis il finit par se détendre.

« Humain grognon comme Ralph ! dit-il soudainement dans une explosion de joie qui fit sursauter Gavin. Excellent ! Formidable ! Ralph et humain grognon amis à partir de maintenant ! Ralph est tellement heureux ! Ralph a été seul depuis si longtemps ! »

Le brun ne pouvait s'empêcher de garder un œil méfiant sur l'androïde. Il était totalement imprévisible, et il pouvait se passer n'importe quoi à tout instant. Il ne devait surtout pas le contrarier.

« Ouaip, on est pote, ajouta-t-il en levant les yeux au ciel. Et les potes doivent s'aider entre eux, tu sais ? J'ai besoin de rester ici, le temps de quelques heures. T'aurais pas un moyen de recharger mon téléphone ? Je pourrais rejoindre mon partenaire androïde. »

« La maison de Ralph n'est pas un hôtel pour humains, répondit le blondinet en secouant la tête de droite à gauche. Ici, pas électricité. Ici, milieu hostile pour humains. »

« Il faut que je retrouve mon ami. Il ne sait pas du tout où j'me trouve. Et moi non plus d'ailleurs... »

« Le temps est dangereux dehors. Ralph déconseille à humain grognon de sortir ! Ralph a récupéré humain grognon inconscient dans la neige et le froid ! Humain grognon aurait pu mourir sans l'aide de Ralph ! »

Sa façon de parler commençait à épuiser Gavin mais il préféra ne rien ajouter. Il était trop fatigué pour s'énerver contre l'androïde à propos du surnom qu'il lui donnait. Il s'inquiétait énormément pour Richard dont il n'avait plus aucune nouvelle. Il espéra que ce dernier ait pu échapper au FBI.

« La ville la plus proche est à combien de kilomètres ? » demanda subitement Gavin.

« Ralph l'ignore. Ralph ne sort pas beaucoup. Ralph préfère rester caché, loin des humains. »

« Je vois... » répondit rapidement Gavin, légèrement déçu par cette réponse.

Il n'avait pas la moindre envie de s'éterniser une seconde de plus ici, avec Ralph pour seule compagnie. La présence de Richard lui manquait déjà énormément. Que pouvait-il bien faire de toute façon ? Il devait patienter et rester ici. Richard le retrouverait, il en était sûr et certain. Richard était toujours là pour lui. Il ne l'avait jamais abandonné. Jamais.

*

5 jours plus tard

Gavin coupait du bois qu'il avait ramassé depuis de longues heures avec Ralph. Le froid qui lui mordait la peau ne l'empêchait pas de ralentir. Il frappa à chaque fois les nouveaux morceaux de bois que lui plaçait l'androïde. Une certaine sympathie s'était peu à peu installée entre eux, même si un léger malaise planait toujours. Le brun pouvait compter sur son colocataire qui lui apportait des lapins ou autres petits gibiers, toujours avec un air victorieux.

« On va faire une pause, souffla Gavin en posant sa hache contre une vieille souche. J'ai le bras qui fatigue. »

Le brun n'était pas habitué à son bras mécanique qui lui paraissait devenir de plus en plus lourd. Il fouilla dans sa poche jusqu'à trouver l'objet qu'il recherchait, soit une petite boîte circulaire qui contenait des gélules. Des anti-douleurs. Gavin en prenait beaucoup. Peut-être un peu trop.

Il se dépêcha d'avaler quelques pilules et son regard fut attiré par une ombre noire qui se détachait du paysage enneigé. Et lorsque ses yeux purent finalement détailler la silhouette qui se rapprochait, le cœur du brun rata un bond contre sa poitrine.

« Richard ! » s'écria-t-il avec joie, tout en se jetant dans les bras de son partenaire.

Il plongea son visage contre le creux de son cou, heureux de le retrouver sain et sauf, et savoura cet instant de retrouvaille. Cependant, il ne sentit aucune réaction de la part du RK900, ce qui lui provoqua un froncement de sourcil. Gavin s'éloigna de quelques centimètres à peine de son ami pour le dévisager. Ce dernier continuait de regarder droit devant lui, comme si le brun n'existait pas.

« Richard ? Qu'est-ce que tu as ? »

L'androïde ne répondit toujours pas. Il y'avait quelque chose d'étrange chez son coéquipier. L'ancien détective le prit par les épaules et le secoua gentiment, implorant plusieurs fois son nom, sous la panique et sous les larmes.

« Ami d'humain grognon pas très bavard. » remarqua Ralph en réprouvant un rire embarrassé.

« Il n'est pas dans son état normal ! répliqua Gavin en se tournant vers le blond. Dis-moi c'qu'il a ! S'il te plaît analyse-le ! »

Ralph sursauta face à l'autorité mêlée au désespoir de son nouvel ami. Il s'approcha en tremblant vers le RK900 qui ne bougeait plus d'un pouce. Son regard analytique tenta de remarquer une quelconque anomalie chez l'androïde détective mais cet effort fut vain. Frustré, Ralph décida de sonder la mémoire de Richard en attrapant gentiment son bras. Le géant brun s'était laissé faire, et la diode du blondinet clignota plusieurs fois en jaune avant de se stabiliser au bleu habituel, quelques minutes plus tard.

« Ralph sait ce qui est arrivé à ami d'humain grognon. » dit-il alors, toujours de sa voix mal assurée.

« Explique-toi ! » ordonna impatiemment Gavin, des sueurs froides perlant son front.

« La mémoire de ami androïde retirée. Ami androïde ne peut plus se souvenir. »

« Retirée ? Par qui ? » voulut savoir rapidement le brun.

« Retirée par méchant monsieur, répondit Ralph d'un air terrorisé. Méchant monsieur a dit à ami androïde de retrouver humain grognon pour apporter son message. »

« Quel message ?? » le pressa Gavin en se rapprochant de l'androïde abîmé qui se recroquevillait de plus en plus, comme si le ''méchant monsieur'' qu'il avait vu se tenait non loin de lui, prêt à le réduire en pièces.

« Des numéros ! Pleins de numéros et de lettres incompréhensibles ! »

« Note-les ! »

Ralph s'exécuta immédiatement. Il traça des chiffres et des lettres sur la neige, dans des lignes impeccables et de façon lisible. Gavin l'observa faire, les sourcils froncés, puis il se tapa le front sous le signe de l'évidence.

« C'est des coordonnées GPS. Ce connard m'attend là-bas. Il va le regretter. »

Il serra les poings, tentant difficilement de contenir sa rage. Son regard noir s'adoucit en se posant sur Richard qui semblait s'être figé sur place, telle une statue de marbre. Le taxidermiste avait arraché sa carte mémoire, et volé tous ses souvenirs avec.

« Il va le payer, ajouta Gavin en serrant les dents et les poings. Je ne t'abandonnerai pas Richard. Je n'aurais jamais dû te mêler à toute cette histoire. Mais je vais te faire une promesse. Je vais mettre fin à tout ce bordel. Tout va se finir aujourd'hui. »

******

Voilà, fin du chapitre. Désolé-e d'avoir été long, j'ai trouvé du travail et j'suis devenu-e serveur-se. Donc forcément, j'ai pas beaucoup de temps libre avec tout ce boulot xD pour ceux et celles qui sont sur Paris, vous pouvez passez me voir. Je bosse au restaurant de sushi MATSURI à Victor Hugo pour la journée, et Rue du Bac pour la soirée. Voilà~

Et sinon, je vous présente un magnifique fan art d'Elena version limier fait par @Egraysooon ! Elle va me manquer cette fille, je suis toujours aussi fier-e d'avoir créé un tel personnage aussi complexe que torturé !

A bientôt, cher lecteur et chère lectrice !

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