Je me penche un peu en avant pour me rapprocher du miroir accroché au-dessus des lavabos. Je détaille un instant mon visage qui me paraît fatigué. Il faut dire que ces derniers jours, j'ai vu mon niveau de stress grimper en flèche. Entre l'organisation du réveillon, celle de Noël et la rencontre avec les parents adoptifs de Jimin, beaucoup de choses me sortent des sentiers battus et mettent mes nerfs à rude épreuve.

Je tente par tous les moyens de ne rien laisser transparaître auprès de Jimin. Lui-même n'est pas très serein pour la présentation avec sa famille et le voir dans cet état n'arrange pas le mien. Enfin, pour le moment, je vais prendre une douche et profiter de ma soirée en amoureux avec Jimin. Même si nous sommes le vingt-quatre décembre, il a travaillé toute la journée mais il devrait arriver dans moins d'une heure.

Mes habits atterrissent sur le sol carrelé sans que je ne cherche à les plier et encore moins ranger. J'étire les bras, me faisant craquer mes articulations. Les muscles de mon dos hurlent de douleur d'avoir été trop sollicités tout à l'heure. J'ai voulu faire une petite séance de sport pour m'occuper l'esprit après avoir fini de tout organiser, je n'aurais peut-être pas dû.

Après avoir retenu un frisson de froid, j'entre dans la douche à l'italienne et ouvre immédiatement le robinet. L'eau chaude tombe directement sur mon crâne et mes épaules. Elle dévale déjà mon corps entier et me réchauffe. J'aime cette sensation alors pendant quelques secondes, je reste immobile, la tête baissée en avant et les paupières fermées.

Je me passe à plusieurs reprises les mains dans les cheveux, faisant quelques mouvements sur mon cuir chevelu. Je me détends doucement. Je soupire de bien-être juste avant de sursauter de peur quand des mains se posent sur mes flancs. Le cœur en détresse, j'opère un brusque demi-tour et évite de peu de m'étaler dans la douche en me rattrapant à la tuyauterie.

Une fois remis sur mes jambes, je relève le regard et découvre un Jimin qui se retient d'exploser de rire. Je jette un coup d'œil inutile vers la porte. Je n'ai pas entendu la porte se refermer quand il est entré ni les bruits qu'il a pu faire en se déshabillant. En pensant ça, je réalise qu'il est nu à un mètre de moi. Je secoue la tête et laisse un sourire apparaitre aux coins de mes lèvres.

— Tu veux que je passe le réveillon aux urgences ou quoi ?

— Oula, non, souffle-t-il en s'approchant de moi.

À nouveau, ses mains glissent sur mon corps et m'obligent à me lover contre lui. Mes bras entourent naturellement son cou.

— Nous avons bien mieux à faire ce soir...

Il se relève sur la pointe des pieds, nos corps coulissent l'un contre l'autre avec lenteur, nous promettant monts et merveilles pour la suite. Il frôle ma bouche de la sienne, faisant grandir mon envie de l'embrasser mais sans jamais céder à mon désir. Mes mains s'enfouissent dans les cheveux de mon fantasme vivant comme pour le supplier. Un sourire sadique aux lèvres, il préfère caresser mon nez avec le sien avant d'y abandonner un baiser.

J'ai toujours su que Jimin était un jeune homme qui savait ce qu'il voulait dans la vie. Mais j'ai découvert ces derniers temps que dans l'intimité, il était pareil. Pour mon plus grand plaisir. Le voir mener la danse est très excitant pour moi. Certains mecs ne pourraient sûrement pas le supporter, leur donnant l'impression de n'être qu'une marionnette entre ses doigts mais je crois que c'est exactement ça qui me plait. Même si parfois, c'est frustrant. Comme à cet instant.

Un grognement m'échappe qui l'amuse beaucoup. Il repose ses talons sur le sol glissant et les yeux fermés, lève le visage pour profiter de l'eau qui tombe du pommeau de douche. Je pourrais l'embrasser maintenant alors qu'il ne semble plus faire attention à moi mais je me contente de le dévorer du regard. Les cheveux à présent mouillés ainsi que le visage, il est sublime.

— Tu ne devais pas arriver que dans une heure ?

— Mon dernier patient a annulé alors j'ai filé en douce, m'explique-t-il en ouvrant les paupières pour me regarder. Mais je peux partir et revenir dans une heure si tu veux...

— Jamais de la vie, m'exclamé-je, apeuré par l'idée qu'il me laisse seul dans cette douche déjà emplie de toutes mes idées impures.

— Je me disais aussi.

Son nez effleure mon torse puis mon cou. Il laisse un baiser sur l'épaule dont j'ai souffert. Je tente de garder le contrôle mais l'avoir tout contre moi réveille mon désir.

— Tu ne m'as même pas prévenu ? tenté-je, la voix tendue.

— Je voulais te faire la surprise.

— C'est réussi, affirmé-je, souriant.

— Je n'aurais jamais pu espérer une meilleure situation.

— Moi par contre, j'espérais que tu m'embrasses dès ton arrivée...

— Il faut mériter mes baisers...

— Je t'aime...

Sur ces mots, il se redresse et s'empare de ma bouche. Il m'offre cet échange passionné que j'imaginais depuis qu'il est apparu dans ma douche. Ses doigts voyagent sur mon corps, cherchant à se réapproprier ce qui lui appartient déjà. L'une de mes mains descend lentement le long de son cou puis son torse, s'attardant quelques secondes sur son téton qui se trouve sur mon passage. J'atteins très vite son sexe que je couvre aussitôt.

Le gémissement qui lui échappe meurt entre nos lèvres toujours lancées dans cette danse lascive. Je rêve de bouger mais j'attends qu'il le réclame. S'il pouvait me supplier, ça serait encore mieux mais le connaissant, il va se contenter de m'ordonner, peut-être même me menacer de s'en occuper tout seul. Je me tâte à accepter cette fois-ci. Le regarder se donner du plaisir seul doit être un spectacle incroyable.

— Jay, murmure-t-il en mettant fin à notre baiser.

Il fait bouger son bassin pour me signifier ce qu'il souhaite et j'avoue que cette possibilité ne m'était même pas venue à l'esprit. Pourtant ça doit être la meilleure... Jimin se faisant du bien en se servant de ma main.

— Maintenant, m'ordonne-t-il.

Oh god ! La voix qu'il a quand il exige ainsi est, après ses gémissements, le son que je préfère. N'ayant aucune once de courage pour le contrer, je m'exécute. D'un mouvement lent et appuyé, ma main caresse son sexe. Il bascule la tête en arrière et profite du désir que je fais monter en lui. Je me penche vers lui et m'empare du lobe de son oreille. Je le suce comme je rêve de le faire sur sa virilité mais n'ayant pas de protection sur moi, j'éloigne cette envie. Pour le moment.

— Plus vite.

Je relâche son oreille et souris. Cette fois, mes doigts entourent son sexe avec détermination et débute des va-et-vient mais garde la même lenteur. Juste pour le faire réagir.

— Jay, marmonne-t-il, les mâchoires serrées.

Un petit ricanement moqueur m'échappe et semble avoir encore plus frustré Jimin. Tout en s'avançant vers moi, il m'oblige à reculer. Rapidement, je me retrouve coincé entre la paroi de la douche et mon beau brun. La sensation d'être emprisonné entre ses bras est esquisse et me donne envie de lui faire l'amour ici et maintenant. J'essaie toujours de garder une certaine nonchalance que je n'ai clairement plus depuis bien longtemps.

— Tu ne veux pas manger avant ?

— Clairement, je n'ai pas faim de nourriture dans l'immédiat.

Je ris sans m'en cacher mais il ne me laisse pas le temps de réfléchir à quoi que ce soit et capture ma bouche. Chaque mouvement de ses lèvres pleines contre les miennes m'éloigne de la réalité. Chaque son qu'il gémit me tourne la tête. Chaque coup de bassin qu'il maîtrise à la perfection fait monter le désir en moi. L'eau s'arrête brusquement de couler et je comprends qu'il a fermé le robinet.

— Jungkook !

Mon prénom dans sa bouche avec ce ton est synonyme d'un ordre. C'est excitant et ça fait même naître un frisson de désir le long de ma colonne vertébrale. Obéissant, je m'empare de nos sexes d'une main et les masturbent ensemble. Cette fois, la lenteur n'a plus sa place entre nous.

Il bascule la tête en arrière et enfonce ses ongles dans la peau de mes épaules, me faisant comprendre qu'il apprécie grandement ce que je nous fais. Moi-même j'adore le sentir contre moi. Je pourrais venir rien qu'avec cette sensation et cette vue qu'il m'offre.

Mais j'en attends plus. J'en veux plus. Mon autre main titille un de ses tétons alors que ma bouche retourne sucer le lobe de son oreille ainsi que la peau de son cou. Cette dernière est encore un peu mouillée de l'eau de la douche. C'est agréable sous ma langue.

— Oh mon dieu !

Son emprise sur moi se resserre. Je considère que lui comme moi ne pouvons plus continuer ainsi. Alors que je ralentis mes gestes autour de nous, j'abandonne son torse pour aller redécouvrir ses fesses. Je les masse doucement. Elles sont douces et rebondies comme il faut.

— Ton cul est sensationnel.

À mes mots, il lâche une plainte sensuelle. Je n'attends pas pour décaler ma main vers son intimité. Les doigts encore humides de mon début de douche avorté, je le caresse doucement pour l'informer de mon intention. Quand il me donne son feu vert avec empressement, je poursuis sa préparation avec un plaisir non dissimulé.

Mon regard ne lâche pas une seule seconde les traits de son visage, cherchant à déterminer son ressenti. La dernière chose que je souhaite est de lui faire mal. Même si ces derniers jours nous nous sommes peu reposés et qu'il doit en garder certains effets, je me dois de faire attention à lui.

Je l'embrasse chastement quand j'introduis un second doigt. Ses bras entourent mon cou puis il se cache dedans. Son souffle est chaud sur ma peau. Ma respiration se cale à la sienne. Je ne tiens plus. J'en veux toujours plus. Malheureusement, bien que tentant, faire l'amour dans la douche n'est pas possible aujourd'hui.

— On va dans la chambre ? lui proposé-je.

Toujours caché dans mon cou, il secoue la tête. J'ajoute mon annulaire cette fois et semble ouvrir les portes du paradis à Jimin. Son corps se cambre et sa bouche s'ouvre en un cri silencieux qui me rend un peu fier. Je cesse de nous masturber et m'applique à martyriser sa boule de nerfs.

Juste avant d'arriver au point de non-retour, il me donne de légers coups de poings sur le torse pour me signifier d'arrêter. Je le torture encore une ou deux fois mais brusquement, il s'empare de mon bras et l'éloigne de lui. Une moue déçue au visage, je me plains de manière très mature :

— Mais euh...

Il m'adresse un sourire avant de reculer. Je m'apprête à le suivre mais il me fait signe de rester où je suis. Encore une fois, je fais ce qu'il me demande. Il revient à peine quelques secondes plus tard, un sachet à la main. J'écarquille les yeux et l'interroge :

— Qu'est-ce que tu fous avec ça ?

— Tu crois que je n'avais pas une idée précise de ce que je voulais en te rejoignant dans une immense douche ?

Je secoue la tête, amusé. Jimin paraît angélique avec son visage adorable, son sourire aimable, son petit corps mais il est tout l'inverse. Son physique est musclé, puissant et tellement flexible. Sa beauté cache un esprit diabolique aux pensées sexuelles débordantes. Et j'adore tout ça !

J'attrape le préservatif qu'il vient de sortir et me dépêche de l'enfiler, sans retenir le gémissement qui monte quand je me retrouve serré dans la protection. Un sourire en coin, Jimin vient réclamer un baiser passionné que je me fais un plaisir de lui offrir puis sans prévenir, il se retourne. Le torse plaqué contre le mur carrelé et les paumes posées de chaque côté de sa tête, il met en évidence ses fesses qui m'obsèdent. Je n'ai plus aucun doute sur ses envies ou sur le fait qu'il avait déjà une idée de ce qu'il désirait.

— Une pure merveille, chuchoté-je en m'approchant.

Je prends ses fesses en main, les malmène un court instant avant de les écarter. Je n'attends pas plus longtemps et m'enfonce en lui. La sensation est un pur régal. J'ai toujours aimé le sexe, je ne vais pas mentir. Mais le sexe avec Jimin est incomparable. Ce mélange d'émotions pures qu'il me fait vivre est addictif. L'adrénaline, le plaisir, l'abandon de soi, l'amour, la confiance, l'excitation, la tendresse... Il n'y a rien de meilleur. Pas même gagner le championnat national de baseball, c'est pour dire...

La main de Jimin tape plusieurs fois la paroi alors que sa tête tombe en avant. Sa respiration s'est bloquée m'indiquant que mon intrusion n'est pas forcément agréable. Mon bassin reste immobile. Mes mains remontent le long de son dos dans de douces caresses puis les continuent sur son torse. J'embrasse chaque parcelle de peau qui est à la disposition.

— Vas-y, me dit-il, d'une voix grave.

— Tu es sûr ?

Pour simple réponse, il recule son bassin, me prenant encore plus profondément. Je lâche un geignement de plaisir. Je retourne cajoler son sexe alors que mon autre bras passe sous le sien pour aller attraper son épaule. Dans cette drôle de position, je me sens proche de lui. Surtout elle me permet de le stabiliser alors que je commence des ondulations du bassin. Mon front contre sa nuque, nos sons obscènes se mélangent.

Quelques frissons de froid dus à la douche et la transpiration nous traversent alors je laisse un quart de seconde son érection tranquille et rallume l'eau. Elle nous tombe immédiatement dessus. La voir dévaler le dos nu de Jimin devant moi est magique. Avant cet instant, je ne pensais pas que j'avais besoin d'observer un tel phénomène et pourtant, maintenant, ça va devenir un véritable fantasme durant mes longues nuits solitaires.

Mes hanches rencontrent les fesses de Jimin à un rythme régulier. Je baisse les yeux dessus. Mon sexe disparait encore et encore dans la chaleur et l'étroitesse de mon beau brun, c'est un pur délice. Ses cris se font plus sensuels, m'annonçant qu'il se rapproche doucement de son orgasme. Il se resserre autour de ma virilité et je serre les dents pour ne pas jouir dans la seconde.

Je me penche en avant et l'emprisonne entre mes bras. Je rencontrerai toutes les personnes qu'il voudra. J'organiserai tous les repas qu'il souhaitera. Je lui ferai l'amour où, quand et comment il le désirera. Je réaliserai tous ses rêves jusqu'aux plus fous. Je serai une marionnette, un pantin, une poupée s'il me le demande. Mais il m'est impensable de le laisser filer à la fin de son contrat.

Mes lèvres se pincent pour m'éviter de lui dire ou lui demander des choses qu'il n'est pas encore prêt à écouter et encore moins accepter. Je sais que je vais trop vite, que nous deux, c'est parti sur des chapeaux de roue. Mais je me fais un devoir de lui montrer toute la passion, l'envie et l'amour qu'il me fait ressentir. Je veux qu'il comprenne que notre couple ne va pas se consumer en un claquement de doigts.

C'est pour la vie.

Il atteint la félicité juste avant moi, dans un cri de plaisir qui a raison de moi. Alors que nous sommes sur notre nuage de bonheur, je me retire et il se retourne. Je l'étreins alors, bien plus fort que précédemment, en lui répétant que je l'aime. Mais cette fois, je ne peux pas me censurer, j'ajoute alors :

— Tu es tout pour moi...