Chapitre 68 - Jay

💜💜💜Je souhaite un joyeux Noël à tous !
J'espère que vous passerez un joli moment 💜💜💜
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J'enclenche mon clignotant et ne perds pas de temps à me garer en me félicitant d'avoir autant de chance. Vu l'heure, je m'attendais à ne pas trouver une seule place de libre et encore moins à deux pas de la clinique dans laquelle Jimin travaille. Je soupire de soulagement et éteins le moteur après avoir fait les dernières manœuvres.

Mon téléphone sonne au moment où je détache ma ceinture. Je fronce les sourcils et attrape mon mobile que j'ai posé sur le siège passager. Je découvre un appel entrant de mon frère. Autant on a l'habitude de s'envoyer des sms régulièrement, autant les appels se font très rares. Souvent, nous les réservons aux mauvaises nouvelles.

Mon cœur s'emballe à tous les scénarii qui me viennent à l'esprit rien qu'en voyant son prénom affiché sur l'écran. Je m'autorise une seconde pour prendre une profonde inspiration, cherchant du courage dans ce geste. Encore un peu effrayé, je décroche :

— Allo ?

— Jungkook ?

— Oui, qu'est-ce qui se passe, hyung ? l'interrogé-je aussitôt d'une petite voix.

Il a un léger rire qui me rassure. Mon palpitant se calme.

— Rien, je viens de finir le dessin que tu voulais.

Cette affirmation me ravit. Je lui avais fait cette demande, il y a des mois quand il était venu me voir jouer pour la finale. Je l'avais presque oubliée avec tout ce qui est arrivé ces derniers temps.

— Tu te souviens ?

— Bien sûr que je me souviens. Tu as enfin réussi à trouver l'inspiration ?

Il confirme.

— Pourquoi tu m'appelles pour me le dire ? Tu aurais pu m'écrire en m'envoyant la photo du dessin, non ? m'étonné-je.

Je jette un coup d'œil à l'horloge du tableau de bord. Jimin ne va pas tarder à sortir du boulot. J'hésite un instant et tandis que mon frère me répond, j'enfonce ma casquette sur la tête :

— Yah ! Dis que ton hyung te dérange pendant tu y es !

— J'ai jamais dit ça, me défendé-je difficilement.

Il est vrai que ma phrase sonnait ainsi et peut-être qu'au fond de moi, je suis un peu déçu qu'il est choisi ce moment pour m'appeler. J'ai été seul toute la journée, il aurait pu me joindre quand il le souhaitait mais non, il a fallu qu'il attende que je sois sur le point de retrouver Jimin. Je sors de la voiture et croise les doigts pour que la conversation ne s'éternise pas. J'ai quand même grand espoir puisque JungMin n'est pas un grand bavard.

— Tu fais quoi ?

— Rien.

— Je viens d'entendre une portière se fermer...

Je déglutis tout en m'éloignant de mon véhicule.

— Oui et alors ?

— Ne mens pas à ton hyung !

Je lève les yeux au ciel. Qui a inventé cette histoire de hyung ? Non parce que clairement, le mec ne devait pas être le dernier d'une fratrie.

— Je ne mens pas. Je vais dîner.

— Avec Namjoon et Hoseok ?

— Je ne savais pas que tu avais changé de métier, Min hyung.

Je tente d'utiliser un ton innocent et même s'il s'en rend compte, mon frère ne dit rien à mon insolence cette fois. Après avoir vérifié que ma voiture s'était verrouillée, je me dirige vers la clinique.

— Pourquoi tu m'as pas envoyé le dessin alors ? lui demandé-je, tentant de revenir sur le sujet principal.

— Parce que je me suis dit que je pourrais peut-être te le montrer pour les fêtes.

— Oh...

Bien installé sur mon petit nuage depuis que Jimin m'a dit qu'il m'aimait, je n'ai pas repensé à cette évidence, me contentant de profiter au jour le jour. Pourtant, c'est une évidence, Noël et le Nouvel An arrivent à grands pas. Les décorations des rues, les publicités à la télé et les posts sur les réseaux sociaux, tout l'annonce en grandes pompes.

Tous les ans, je passe les fêtes en famille à Busan. Vu que l'on se voit très peu le reste du temps, j'essaie toujours d'y passer une dizaine de jours. Je me gave alors des petits plats de ma mère, m'abrutis avec les discussions de mon père et m'enthousiasme avec des parties de jeux vidéo endiablés avec mon frère. Mais cette année, c'est différent.

Je réalise que j'aimerais peut-être passer ces fêtes avec Jimin. Décorer le salon avec lui, me réveiller le matin de Noël à ses côtés, lui offrir des tonnes de cadeaux, cuisiner un repas frugal, aller à la patinoire, lui faire l'amour encore et encore... Mais j'ai la sensation que c'est impossible. Jimin ne voudra pas laisser sa famille de côté, surtout après plusieurs années loin d'elle.

— Quoi ?

La voix de JungMin me ramène à notre conversation. Je secoue la tête et reprends mon chemin vers la clinique tout en lui répondant :

— Je crois que... Je n'ai pas encore réfléchi à tout ça.

— Tu ne veux pas venir ? s'étonne mon frère.

— Si, si...

— Mais ?

— Mais je n'y ai pas encore réfléchi, répété-je.

Je ralentis en arrivant devant la porte automatique puis entre dans le hall. Tel un vieil automatisme, je me dirige vers le distributeur.

— C'est qui ?

— Pardon ?

Je m'accoude à une table haute, les sourcils froncés.

— Si tu ne m'as pas répondu comme tous les ans avec la date de ton vol pour Busan, c'est qu'il y a quelqu'un à Séoul qui t'a retourné le cerveau.

— Personne ne me retourne le cerveau !

— Le cœur alors ?

Cette fois, je ne peux pas le contredire et mon silence est synonyme de confirmation. JungMin pousse un petit cri de victoire.

— Bon sang ! Qui a réussi ce miracle de Noël avant l'heure ?

— Je...

Le bruit de portes battantes me fait relever le regard et je découvre Jimin arriver aux côtés de l'homme avec lequel je l'avais déjà trouvé. Aussitôt, un sourire niais et incontrôlable étire mes lèvres.

— C'est... un kiné.

Je n'ajoute rien, lui laissant le temps d'assimiler le sexe de la personne. Avec cette déclaration, il n'y a aucun doute à avoir. J'attends donc sa réaction, des palpitations au cœur pendant que Jimin continue sa conversation avec son collègue.

— Et il a un nom ce kiné ? finit-il par demander.

Je souffle de soulagement, mon sourire revient.

— Jimin. Park Jimin. Il... il est de la même année que toi, ajouté-je.

— C'est un gars bien alors.

— En plus, il a des tatouages.

— L'homme parfait, s'exclame-t-il d'un ton taquin.

— Oh oui, murmuré-je.

Mon regard capte le mouvement de Jimin quand celui-ci se courbe pour saluer son collègue. Il ne va plus tarder.

— Et pourquoi ne viendrait-il pas à la maison, cet homme parfait ?

— Il a une famille aussi.

— Oui, pas faux.

Après s'être assuré que l'homme avait quitté les lieux, Jimin se tourne vers moi. Il semble tout heureux. J'aime bien le voir ainsi. Il s'approche de moi.

— Et j'en ai pas parlé avec lui encore.

— Faîtes-le ! m'ordonne JungMin. Au pire, cette année, les parents et moi pouvons venir à Séoul.

J'apprécie sa proposition.

— Je te tiens au courant.

— Ne tarde pas trop, OK ?

— Oui, oui...

— Et je t'envoie ton dessin par mail.

— T'es le meilleur, affirmé-je sincère.

— Ouais, je sais.

Nous nous apprêtons à raccrocher quand je l'interpelle :

— JungMin ?

— Ouais ?

— Merci.

Il rit légèrement avant de laisser place au silence de fin d'appel. Pendant quelques secondes, je regarde mon téléphone, ne comprenant pas trop ce qu'il vient de se passer. Je sursaute lorsque Jimin pose sa paume sur mon épaule.

— Tout va bien ? s'inquiète-t-il.

— Oui. Plus que bien, soufflé-je, l'esprit encore un peu à ma conversation fraternelle.

— Tant mieux... Mais on ne dirait pas.

Sa main me quitte et ses sourcils se froncent. Je range mon mobile et lui souris pour le rassurer. Nous échangeons un long regard qui me ravit puis je lui explique :

— C'était mon frère. Il... je viens de lui dire que je sortais avec toi.

Ses yeux s'écarquillent à cette annonce et mon sourire s'agrandit.

— Tu as bien précisé que j'étais un mec parce que parfois, avec mon prénom, on me prend pour...

— Oui.

Il hoche la tête à plusieurs reprises tandis que l'information se fait un chemin dans son cerveau. Au bout de longues secondes, les coins de sa bouche se relèvent.

— Tu l'as dit alors ?

— Oui, répété-je.

— Il a répondu quoi ?

— Rien. Il a rendu ça... normal.

— Oh, murmure-t-il. Je suis content.

Et ça se voit. Son sourire a rétréci ses yeux mais du peu que je peux apercevoir, ils semblent pétiller de bonheur. Ses joues sont rosies. Il remonte ses mains jointes devant son visage pour se cacher. Il est adorable. De la mienne, je l'empêche de le faire.

— Moi aussi, lui assuré-je.

Je garde un court instant ses mains dans la mienne et apprécie la chaleur qui s'en dégage. Mais je les abandonne finalement, conscient que nous sommes dans un lieu public.

— Mais... pourquoi maintenant ?

Je hausse les épaules. Je me penche un peu en avant pour me rapprocher de lui et lui raconte :

— Il me parlait des fêtes de fin d'année. D'habitude, je vais à Busan mais cette année...

— Cette année ? me presse-t-il voyant que je ne poursuis pas.

— J'ai pas très envie de quitter Séoul.

Cette fois, c'est un petit sourire en coin qui apparaît sur ses lèvres tentatrices.

— Et pourquoi ça ? m'interroge-t-il.

Je me penche encore. Nos visages sont tellement proches que je peux sentir son souffle rapide. Je plonge mon regard dans le sien et lui confie :

— Il y a un garçon avec qui j'aimerais passer ces fêtes.

À ma révélation, il baisse les yeux sur ses mains toujours liées. J'ai l'impression d'avoir dit quelque chose de mal. Je me redresse et le détaille, en attendant qu'il m'explique son malaise.

— Je... je passe le Réveillon et le nouvel an avec ma famille...

— Je comprends, je ferai la même chose. Mais pour Noël ?

Sa tête se penche sur le côté comme un petit chiot.

— Avant mon départ aux États-Unis, je passais Noël avec Tae et Jisoo.

J'ai une petite pointe de déception parce que s'il me répond ça, c'est qu'il souhaite reprendre cette habitude qu'ils avaient. Mais je peux comprendre qu'il ne veuille pas tout bousculer pour moi alors que nous sommes ensemble depuis peu. Ne jamais faire passer un nouveau petit-copain avant ses amis. Mais au fond de moi, je me dis qu'il s'en va peut-être dans moins de quatre mois alors j'ai envie de passer la moindre seconde de libre avec lui.

— On pourrait couper la poire en deux ? proposé-je.

Il lève un sourcil, intéressé.

— Pour le réveillon de Noël, j'invite tous nos amis chez moi et on passe Noël tous les deux ?

— J'aime bien ce programme...

Mon soulagement n'a pas le temps de s'installer que Jimin ajoute déjà :

— Mais Tae et Yoongi ont leur concert le jour de Noël.

— OK... alors... tant pis, m'avoué-je vaincu.

— On pourrait faire l'inverse ?

— Comment ça ?

— Le réveillon en amoureux et Noël tous ensemble. Je suis sûr que les gars pourraient avoir des billets pour tout le monde !

Il baisse les yeux et chuchote :

— Et tu pourras rencontrer mes parents... ils seront là.

— Tu veux me les présenter ?

Il hausse les épaules, timide. Ça ne lui ressemble pas, ça me fait bizarre de le découvrir ainsi.

— Jimin ? l'appelé-je doucement.

Il relève les yeux vers moi.

— Tu veux me les présenter ? réitéré-je.

— Moi, oui mais...

— Mais ?

— J'ai peur de te forcer la main. Ça fait pas longtemps qu'on est ensemble et...

— J'en serais ravi, le coupé-je.

Je hoche la tête avec détermination. Je me redresse et me rapproche de lui. Nos corps se frôlent, se désirent, s'attirent tels des aimants et j'aimerais y céder mais je réserverai ça quand nous rentrerons chez moi après le dîner.

— On propose aux gars pour Noël, OK ?

Il confirme en se tournant vers moi pour que nous soyons l'un en face de l'autre.

— Mais moi, je veux ma place, lui murmuré-je au creux de son oreille.

Mon regard se pose malgré moi sur une horloge qui se trouve au-dessus du bureau de l'accueil encore une fois vide.

— Allez on y va ! On est déjà en retard. Hwasa va m'en parler pendant une bonne centaine d'année.

Je commence à m'éloigner des distributeurs en pensant déjà aux excuses que je vais devoir faire à mes amis et surtout à Hwasa qui déteste quand on n'est pas ponctuel. Je passe la porte et resserre ma veste contre moi. Jimin se dépêche de me rejoindre en trottinant.

— Il fait trop froid, se plaint-il.

Il passe un bras sous le mien et me rapproche de lui dans le mouvement. Je fronce les sourcils à son comportement ce qui me surprend beaucoup.

— Réchauffe ton hyung !

Je ricane et le laisse faire alors que nous n'avons qu'une vingtaine de mètres à faire pour nous engouffrer dans la voiture. À l'abri des regards derrière les vitres teintées, Jimin se dépêche de m'embrasser tendrement avant de m'ordonner :

— Démarre ! Je ne veux pas faire une mauvaise première impression.

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